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Critique de BazaR


BazaR
11 septembre 2020
Brrrr !
Non, non, ce n'est pas de la peur. C'est le froid.
Le froid qui assomme et qui tue, le froid qui étouffe même les bruits.
Jack London est un connaisseur de la survie dans le Grand Nord. Il nous le prouve encore dans ces trois nouvelles écrites à l'orée du 20ème siècle. Elles ont en commun la confrontation de l'homme et de ses chiens avec un univers gelé indubitablement décidé à ne pas lui faire de cadeaux.
La question que l'on peut se poser quand on lit cela, comme moi, avachi dans son canapé, c'est qu'est-ce qui peut pousser des êtres humains à rechercher cette confrontation. Passe encore pour les indiens et peuples qui y naissent, vivent et meurent, mais les autres ?
Jack donne quelques réponses : d'abord la cupidité, l'appât de l'or. L'or a apparemment provoqué des ruées dans ce pays hostile. Mais aussi, une sorte de désir romantique et absolument pas réaliste de changer de vie. Et puis, la vengeance.

La courte nouvelle « le silence blanc » donne le ton : environnement hostile et glacial, lutte pour la vie. La compassion pour le chien ou pour l'homme blessé cohabite avec la cruauté (des autres chiens envers le blessé) ou la miséricorde qui pousse à l'achever.
« En pays lointain » commence de manière plutôt amusante, assez sarcastique envers deux citadins rêvant romantiquement de grands espaces, franchissant le Rubicon et là, se révélant incapables de s'adapter. La suite est malheureusement moins drôle et j'ai moyennement apprécié ce changement de ton, même si la description de l'insidieuse déchéance ronge le moral du lecteur.
« Une odyssée du Grand Nord » est géniale. On y découvre le long cheminement de vengeance d'un habitant des îles Aléoutiennes. Une histoire proprement incroyable. Oserai-je ajouter tragique ? Toutes ces histoires le sont un peu.

Mais cette vie ultra dure cohabite avec une nature d'une beauté froide et silencieuse absolument magnifique (vue depuis mon canapé) que Jack London sait parfaitement mettre en exergue.

De bons moments de lecture.
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