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Citations sur Martin Eden (679)

Martin, très mal à l'aise, implora Ruth du regard.
- Eh bien, répondez-lui, fit-elle. Comme ça, nous serons fixés.
- Oui, bien, sûr, je veux me cultiver, bredouilla Martin. J'aime la beauté et la culture me permettra de mieux l'apprécier.
Elle acquiesça d'un air triomphant.
P. 130
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Avant, je ne savais pas que la beauté avait un sens. Je l’acceptais comme telle, comme une réalité sans rime ni raison. J’étais dans l’ignorance. A présent, je sais, ou plus exactement, je commence à savoir. Cette herbe me paraît beaucoup plus belle maintenant que je sais pourquoi elle est herbe, par quelle alchimie du soleil, de la pluie et de la terre elle est devenue ce qu’elle est. Mais c’est tout un roman que l’histoire du moindre brin d’herbe et un roman d’aventures ! Cette seule idée m’émeut. Quand je réfléchis à tout ce drame de la force et de la matière et à leur formidable lutte, j’ai envie d’écrire l’épopée du Brin d’herbe ! (…)
Tenez, je plonge ma figure dans l’herbe et l’odeur qu’aspirent mes narines évoque en moi mille pensées, mille rêves. C’est l’haleine de l’univers que j’ai respirée; c’est sa chanson et son rire, sa douleur, ses larmes, ses luttes et sa mort. J’aimerais vous dire, à vous, à l’humanité entière, les visions évoquées en moi par cette odeur d’herbe.
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En tout cas, c’est le plus beau spécimen d’intellectuel que j’aie jamais rencontré. Mais il est miné par un secret remords. Oh ! non, rien de vulgaire ni de bas ! C’est un homme, je crois, qui, étant allé jusqu’au fond des choses, a eu si peur de ce qu’il y a vu, qu’il veut se persuader qu’il ne les a pas vues. Voici une autre explication, car celle-ci n’est peut-être pas très claire. Un homme a découvert le chemin qui conduit au temple mystérieux et il n’a pas pris ce chemin ; il a peut-être aperçu le fronton rayonnant et tâche de se convaincre qu’un mirage l’a trompé. Voulez-vous encore une autre explication ? Un homme aurait pu accomplir de belles choses, mais il ne leur a pas accordé d’importance et depuis, dans le plus profond de son cœur, il regrette de ne pas les avoir faites ; lui qui s’était moqué des récompenses possibles, il les pleure amèrement, ces récompenses, et pleure aussi de s’être frustré de la joie de l’action.

– Je ne le vois pas du tout de cette façon, dit-elle. Et d’ailleurs je ne comprends pas bien ce que vous voulez dire.

(Chapitre XXVII p.335 Folio)
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Deux ou trois fois, il eut un rire amer en voyant sa sœur et son promis, tous les membres de sa propre classe et de celle de Ruth gouverner leurs petites vies étriquées selon des petits préceptes étriqués – moutons de Panurge cheminant de conserve et calquant leurs opinions sur celles des autres, pantins incapables de s’animer et de vivre à cause des préjugés infantiles dont ils étaient restés esclaves.

(chapitre XXIX, p.358 Folio)
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Ce qui est, non seulement est bien, mais ne pourrait être mieux. Le fait qu’une chose existe suffit à sa justification ! Notez que l’ignorance des gens seule, leur fait croire une pareille stupidité – leur ignorance, qui n’est autre que l’homicide mental décrit par Weininger. Ils se figurent qu’ils pensent et ce sont ces êtres sans pensées qui s’érigent en arbitres de ceux qui pensent vraiment.
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Martin Eden, c'est l'histoire d'un jeune homme, marin, baroudeur,dur au labeur, sans instruction, qui tombe amoureux d'une jeune femme, Ruth. Elle n'appartient pas à son milieu social, tout les sépare. Martin , pour la conquérir, va faire l'impossible:s'instruire, se cultiver, lire. Il va y prendre goût et développer un vrai sens critique sur les livres, les gens, la société et vouloir à son tout écrire. Il se montre besogneux et fait tout pour arriver à publier et gagner ainsi sa vie afin d' épouser Ruth. Mais ses écrits n’intéressent aucun éditeur,Martin vit dans la misère et Ruth décide de le quitter. Il finit tout de même par devenir célèbre par ses livres et gagner beaucoup d'argent.Trop tard: cette vie, sans l'amour de Ruth, véritable moteur dans sa construction d'homme libre grâce à la lecture, l'écriture, ne l'intéresse plus, il se suicide.
Beau roman d'apprentissage, d'émancipation par la culture.
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Je n'ai rien contre les platitudes, dit-il à Ruth plus tard, mais ce qui m'exaspère, c'est l'air pompeux de certitude supérieure et satisfaire avec lequel on les énonce, et le temps qu'on y passe. [...] Il truque ses mots comme un joueur de poker professionnel truque les cartes qu'on lui distribue.
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Il avait sottement cru, jadis, que toutes les personnes qui se distinguaient de la classe ouvrière par le vêtement possédaient intelligence et goût de la beauté. A ses yeux, la culture et le faux col allaient de pair, et il s'était trompé en pensant que la formation universitaire et la maîtrise du savoir étaient une seule et même chose.
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Il n'y avait pas de vie future, avait-il décidé; il fallait vivre et bien vivre, et puis sombrer dans le néant.
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Il leva sa main, passa la pulpe de son pouce sur sa paume calleuse, et observa la crasse incrustée dans la chair, qu'aucune brosse ne pourrait faire disparaître. Comme sa paume à elle était différente ! Il songea avec un frisson de plaisir à cette paume pareille à un pétale de rose, fraîche et douce comme un flocon de neige. Il n'aurait jamais cru qu'une main de femme pût être aussi délicate. Il se surprit à imaginer le bonheur que ce devait être de caresser une telle main, et en rougit comme un coupable. [...] Il était habitué aux rugueuses callosités des filles des fabriques et des ouvrières, et leurs mains, il savait pourquoi elles étaient rêches, mais la sienne... la sienne était douce parce qu'elle n'avait jamais servi au travail. Le gouffre béait entre elle et lui quand il songea avec effroi qu'il existait des personnes qui n'avaient pas besoin de travailler pour vivre : c'était une immense figure d'airain sur le mur devant lui, arrogante et toute puissante.
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