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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Beaucoup d'écrivains aiment les chiens. Normal me direz-vous, beaucoup de gens aiment les chiens. Et, jusqu'à preuve du contraire, les écrivains sont encore des gens, donc, ça semble naturel et sans rapport évident avec le fait d'être écrivain. Constatons cependant qu'ils sont déjà moins nombreux, dans la catégorie « écrivains qui aiment les chiens », à avoir choisi un canidé pour tenir le rôle du héros de leur création.

Mais on en trouve, si l'on cherche bien, on en trouve : les Simak, les Boulgakov, les Quiroga, les Tchékhov, les Steinbeck, les Auster, les Fante, les Kazakov, les Mirbeau, les Woolf, les Gary & Cie… On en trouve mais c'est déjà nettement plus rare et, détail important, ce ne sont généralement pas leurs plus prestigieuses créations.

Par contre, trouver un auteur capable d'écrire non pas un, ni deux, ni trois mais au moins quatre romans (sans compter les nouvelles) dont les héros sont des chiens, là, pas d'erreur possible, vous êtes en présence d'un vrai passionné : j'ai nommé Jack London. Et, excusez du peu, au moins deux d'entre eux figurent parmi les ouvrages phares de l'auteur : L'Appel de la forêt et Croc-Blanc.

Qu'en est-il des deux autres ? Déjà, nouveau phénomène inouï dans l'histoire de la littérature, il s'agit d'un diptyque dont les héros sont respectivement deux frères de la race terrier irlandais. le premier s'intitule Jerry of the islands et le second Michael, brother of Jerry. Les traducteurs français ont choisi : Jerry, chien des îles et Michael, chien de cirque.

Pour leur malheur, ces deux livres ont paru en 1917, en pleine Première Guerre mondiale, après la mort de l'auteur (car ils sont les derniers qu'il ait entièrement rédigés avant de s'éteindre précocément à l'âge de 40 ans.) et n'ont peut-être pas connu en Europe le succès qu'ils auraient mérité justement en raison de ce décès. On s'est empressé de coller à Jack London une jolie étiquette de romancier « pour la jeunesse », ou de romancier « d'aventure », des trucs qui ne dérangent personne comme le spécifiait Guy de Maupassant dans l'une de ses nouvelles à propos de Robinson Crusoë.

Tout ce qui pouvait déranger chez l'auteur a été savamment passé sous silence ou discrètement glissé sous le tapis. Notamment le fait qu'il était un auteur engagé. Dans le livre qui m'occupe aujourd'hui, deuxième volet du diptyque, l'engagement de Jack London en faveur de la cause animale est patent. J'ai souvent entendu parler du roman de Romain Gary de 1956, Les Racines du ciel, comme du premier roman « écolo », engagé en faveur de la cause animale, mais je puis affirmer que l'implication dans la protection animale et la volonté de faire évoluer les pratiques humaines à l'encontre des animaux sont encore bien plus marquées ici dès 1916.

Le problème, justement, c'est qu'en Europe, en 1917, les hommes tombaient tellement comme des mouches que le sort réservé aux chiens (notamment mais pas seulement) avait peu de chance d'émouvoir dans les chaumières. Tandis qu'en 1956, le monde, vaguement remis de ses dernières plaies, avait quelques secondes de temps de cerveau disponible à consacrer à la tragédie vécue par les animaux sur la planète. Histoire de timing…

Pourtant, croyez-moi si vous voulez, mais si vous avez apprécié Croc-Blanc, vous aurez tout autant de chances d'apprécier Michael, chien de cirque. Je ne crois pas qu'il y en ait un de franchement supérieur à l'autre quoique l'un soit fort célèbre et l'autre quasi inconnu. Les lois du succès éditorial sont parfois impénétrables…

Dans ce livre, Jack London est et demeure l'immense conteur que l'on sait. Il est au sommet de sa verve. Il brosse des portraits humains qui ont justement cette incomparable qualité, à savoir, l'humanité. L'humanité dans ce qu'elle a de vil et de merveilleux. Pas l'humanité fantasmée où il y aurait les bons vraiment bons d'un côté et les moins que rien, vraiment pendables de l'autre.

Non. L'humanité surprenante, l'humanité qui, au moment précis où l'on croit bien la cerner, se révèle tout autre. Tous individuellement, nous ne sommes ni des monstres ni des anges mais un inextricable mélange de ces qualités contradictoires, le tout saupoudré d'autres " qualités " bien plus neutres. Nous accomplissons tous des monstruosités en ayant parfois des desseins angéliques ou avons des velléités adorables qui conduisent à des horreurs.

Interrogez n'importe qui : il ou elle se croira toujours du côté du " bien ". Ou, ce qui est extrêmement rare, si il ou elle se réclame du " mal ", il ou elle s'empressera de le justifier " pour un bien " ultérieur. Et donc, naturellement, si vous vous questionnez sur quelqu'un qui fait souffrir des animaux, il aura toujours une batterie d'authentiques justifications " pour un bien ".

Et je crois que c'est cela (entre autres sujets) auquel Jack London essaie de nous sensibiliser. Voler un chien pour le revendre et en tirer un bénéfice : c'est bien ou c'est mal ? Question de point de vue. Torturer des animaux dans le but ultime de divertir et donner de la joie à des milliers de gens : c'est bien ou c'est mal ? Là encore, question de point de vue.

Eh bien le point de vue, justement, parlons-en car c'est aussi à cela que nous convie Jack London. Et si nous prenions, pour une fois, le point de vue du chien ? Qu'aurait-il à nous apprendre ? Que le voleur est peut-être moins pendable que le propriétaire légitime. Et en vertu de quoi, je vous prie ?

De l'amour. Oui, vous m'avez bien lue, de l'amour. Car il y est aussi question d'amour, peut-être même est-ce le principal sujet ici développé, l'amour qui peut naître entre un animal et un humain. L'amour, l'authentique amour, l'inconditionnel amour, celui qui n'a aucune arrière pensée de plaisir sexuel, de reproduction, de confort matériel ou d'ascension sociale. L'amour pur, cristallin comme celui que sont capables de développer un steward aux trois-quarts ivrogne et un terrier irlandais.

Il n'est peut-être plus tant question de bien et de mal que d'amour entre nous autres, humains, et les animaux, quels qu'ils soient. Avant d'entrer en relation avec eux, posons-nous sérieusement la question sur ce qui nous anime : est-ce de l'amour ou tout autre chose ?

Ce roman, à beaucoup d'instants, est bouleversant d'humanité. Sa force et son propos sont totalement intacts après un siècle d'existence. le seul bémol que j'y apposerais, comme pour Croc-Blanc, c'est un final peut-être un tout petit peu en-dessous du reste de la narration et pour les mêmes raisons. Pour le reste, d'après moi, un très bon roman. Mais de ceci comme du reste et de tout ce cirque, vous savez à présent que ce n'est pas grand-chose, un avis glissé dans une bouteille et une bouteille offerte à l'océan…
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- Ils étaient quatre, ça vous dit quoi ?
- Les Dalton, Joe, Jack, William et Averell.
- Que nenni, et pourtant Jack se montra rebelle.
- Les Mousquetaires, Athos, Portos, Aramis et D Artagnan.
- Point de capes et d'épées dans ce roman.
- Les Beatles, John, Paul, George et Ringo.
- Vous êtes dans le tempo. Mais pas ce genre d'animaux. Vous citez des noms, voici les leurs : Buck, White Fang, Jerry et Michael.
- ???
- Mais des canidés !
- Pas les Deschiens, ils étaient cinq il me semble…
- On y est presque !
- Ah, les Dogs, un groupe normand très connu Outre–Manche ! Ils avaient du chien, mais ils n'aboient plus depuis plus de vingt ans…
- Désespérant vous êtes ! Ils ont fait une carrière en solo en Amérique.
- Non mais, ça va m'rev'nir...

« Il y a les bons et les méchants, qui se confondent un peu... un peu tout l'temps.
Y'a les "nous" et y'a les autres, et y'a les chiens... condamnés par nos soins ».

Ces paroles de Bénabar résonnent à la Jack London.
Une forêt, un croc blanc, une île et un cirque, l'univers d'un écrivain qui racontait des histoires de chiens. Les deux premiers sont devenus célèbres, ils ont vite été mis en lumière. Les deux autres n'ont pas eu leur heure de gloire, ils sont restés dans l'ombre, apparus à la mort de leur créateur.
Et d'aventures en aventures, Jack prit parti pour la cause animale. Bien avant Brigitte Bardot. A l'époque, c'était pas banal, il était seul sur son rafiot.
Prendre le point de vue d'un chien, ça change les rapports humains.

« Les gens parlent à côté de moi :
Tu as de la chance toi au moins,
La souffrance ne t'atteint pas,
L'émotion c'est pour les humains.
Et dire que ça se veut chrétien,
Et ça ne comprend même pas
Que l'amour dans le coeur d'un chien
C'est le plus grand amour qui soit.
Un jour pourtant je le sais bien,
Dieu reconnaîtra les chiens ».

« C'est pas l'homme qui prend la mer », Baltique c'est le chien, Renaud avait du flair, « y a un gonze, mine de rien »…
Mais Jack est parti, sans savoir qu'il a fait changer la mentalité d'une époque où les soldats étaient retranchés, alors les chiens…
Chien de cirque, ça prête à confusion, point de représentation sous chapiteau, Michael, c'est le frère de Jerry, c'est d'ailleurs le titre original, bien plus parlant, car ce roman, c'est la suite (et fin, snif!) d'un dyptique sur la cause animale, et surtout sur les rapports entre les animaux et les humains.
Mais bien sûr que si, il l'a pris la mer, et de voilier en paquebot, on suivra le destin de nos chers héros.
Pas que beau, ah ça c'est sûr, le mal de mer est dans l'homme, le mal de l'homme est amer. Bêtise, souffrance, la bestialité est dans l'humain et l'amour dans le chien. le marin pas marrant, la bouteille il la boit, le terrier irlandais, enguirlandé il aboie. Quoiqu'à un moment, il se tait, il n'aboie plus. Arrivé à San Francisco, point de maison bleue, mais des bleus, oui, toujours, cachés sous les poils, pas vu pas pris. Où êtes-vous ? Croc blanc et Buck, Jerry, attendez-moi...
Le chien va sauver le maître, et finir par le mettre dans le rôle de l'animal, et lui devient le maître, chanteur, en aboyant de nouveau.

« Michael est de retour, alleluia » !

« L'homme inventa Dieu de bonne heure, un dieu de pierre souvent, ou bien de terre, ou encore de feu, et il le plaça dans les arbres, sur les montagnes et parmi les étoiles. L'homme fit cela parce qu'il avait observé que les humains passaient et disparaissaient aux yeux de la tribu, ou de la famille — peu importe d'ailleurs le nom qu'il donnait à son groupe, qui n'était après tout que la horde humaine. Et l'homme ne voulait pas disparaître aux yeux de la horde. Aussi inventa-t-il une nouvelle horde qui serait éternelle et courrait avec lui jusqu'à la fin des temps. Comme il redoutait l'obscurité dans laquelle il savait que passaient tous les hommes, il bâtit au-delà de l'obscurité une région plus lumineuse, un terrain de chasse plus heureux, une salle de banquet plus joyeuse et plus solide, où la boisson coulait à flots, et il lui donna un nom : paradis ».

Le bien, le mal, l'amour, la haine, il y a tant de violence et tant de passion, tant de gugusses et de maldonnes, et rien de plus pour Jack London
Désabusé, en fin de vie, l'animal esclave et l'esclave animal, noir c'est noir, il n'a plus d'espoir.
Mais l'écriture du conteur est toujours emplie d'humanité. Une sorte de quête d'un amour inconditionnel, un paradis à jamais perdu.
Son oeuvre, jusque dans son dernier roman, aura été inversement proportionnelle à son âge. Elle est intemporelle. Tant de puissance en si peu de temps…
Lisez, lisez, Jack London !



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Vous n'aimez pas le cirque? vous n'aimez pas les chiens? vous ne lisez pas de romans jeunesse? Allez-y quand même: c'est Jack London.

Et comme c'est Jack London, ce roman pour la jeunesse n'en est pas vraiment un dans la mesure où le propos, d'une brutalité parfois assez insoutenable, cible avant tout leurs ainés pour dénoncer le sort épouvantable réservés par les dresseurs contemporains de l'auteur aux animaux de cirque. C'est d'ailleurs bien ce que London affirme en préliminaire au roman, qui contribuera par son retentissement à faire avancer la cause animale.

Et quand bien même ce serait un roman jeunesse, on ne s'en attache pas moins à ce chien Michael tant notre Jack bien-aimé (le mien en tout cas, je suis une inconditionnelle) pousse l'anthropomorphisme au point que l'on identifie en Michael tout ce que l'homme a de meilleur, à commencer par la capacité d'aimer, et par opposition tout ce que les hommes auxquels ils est obligé de se soumettre au cours de ses aventures ont de vil et d'abject. A l'exception de Dag le stewart, un amour d'homme en dépit de ses douze pintes de bière quotidiennes, comme quoi chez Jack London il ne faut pas se fier aux apparences et encore moins aux conventions.

Néanmoins, Michael chien de crique reste à mon sens en-dessous des inoubliables Croc Blanc et L'appel sauvage sur deux points, l'un de forme, l'autre de fond.
Sur la forme, la structure en chapitre calibrés me rappelle les propres mots de Jack London dans l'autobiographique John Barleycorn, quand il se peint dans son rôle d'écrivain s'astreignant à produire ses mille mots par jour, vaille que vaille : on ressent en effet à la lecture cette discipline d'écriture un peu contrainte, come une obligation à produire une oeuvre de commande. Mais l'art du conteur et la flamme de la plume sont là pour contrebalancer cet effet.
Le point de fond, plus gênant, est le racisme lourdement affirmé, plus encore que dans Les mutinés de l'Elseneur, au point que le chien Michael lui-même est présenté comme tel, un chasseur de Noirs qu'il méprise. A remettre dans le contexte certes, mais cette facette noire de London ne cesse de m'étonner, lui qui brille par ailleurs de tant de lumières, et notamment de lucidité et d'ouverture d'esprit.

Quatre étoiles au final pour cette oeuvre de London que je lis comme aficionada, mais que je mettrais pas dans les mains d'un enfant.


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Miracle on a des "demi-étoiles", bonheur !

Le moins qu'on puisse dire, c'est que j'ai eu du mal à "entrer" dans ce récit...
Un je-ne-sais-quoi d'indigeste dans la narration, je pense que c'est lié à trop de descriptions et trop de digressions, enfin pas trop TROP mais un peu trop pour moi. Bref je me comprends, mdrrrr !

Par contre, pour tout ce qui a trait à Michael, en bon comme en mauvais, j'ai été bien accrochée. J'ai lu "Croc blanc" il y a très très longtemps, ça ne m'avait pas fait cette impression, je pense qu'il y a plus d'aventures.

Même si ce pauvre Michael subit bien des avatars et un difficile périple au cours de sa vie, il y a quelques longueurs. London s'attarde d'une façon que j'ai trouvé assez morbide et démoralisante sur les diverses tortures des animaux par les hommes, et, j'avoue, c'est franchement pas le genre de lecture que j'apprécie... Comme dit Alfaric très justement dans un commentaire que j'ai lu tout à l'heure sur mon avis sur GoT intégrale 1, ça ressemble trop à la réalité, et la réalité me débecte souvent, alors je lis pas pour la retrouver... C'est pour ça que je ne lis pas souvent de témoignages, et que je préfère les témoignages positifs aux négatifs.

Je ne sais s'il existe des bouquins de London plus optimistes, si oui, dites moi lesquels en commentaires, parce que sinon je vais pas aller beaucoup plus loin dans ma (re)découverte de l'auteur... ça me déprime trop...
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Jack London signe ici un très beau roman sur le monde animal, et plus spécifiquement sur le milieu des animaux de foire. On aurait tort de ne pas se pencher sur ce livre en s'interrogeant sur son intérêt véritable. Tout comme "l'Appel de la Forêt" ou" Jerry, chien des îles", ce roman vaut vraiment le détour. London réussit avec maestria à placer le lecteur dans la tête d'un jeune chien, il nous fait voir le monde des humains à travers son ressenti, son système de fonctionnement, son instinct canin, la façon dont il perçoit le "dieu" humain et ses compagnons à quatre pattes. On est loin d'une aventure qui serait quelque peu naïve, il y a une vraie profondeur dans ce texte vivant, sans sentimentalisme désuet, bien au contraire. Dans ce roman, Jack London confirme encore une fois l'étendue de sa connaissance de l'âme humaine et de ses perversités, ainsi que sa compréhension des animaux Une bonne lecture donc, à conseiller particulièrement à ceux qui ont une affection particulière pour la gente canine.
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Bon sang, je veux un chien !!
Roman simple, bien construit, très touchant, émouvant. Les humains se traitent mal, traitent mal, maltraitent les autres animaux, pour quoi... Les affres du divertissement, d'un affreux divertissement, quittant les apparences. Et en fait tout ça (r)est(e) d'une actualité criante !! Un livre salutaire.
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Je suis tombé dans le bain Jack London et après avoir laissé ce bouquin de côté, je l'ai repris suite à la lecture de Martin Eden qui m'avait enchanté. Histoire courte sur un chien savant qui va se faire remarquer partout où il passera et sera l'objet de tractations, de pertes, de retrouvailles, laissant à chaque fois un souvenir à ses propriétaires successifs. Il est question de bateaux, de cupidité, de bons et mauvais sentiments. Cela donnerait un agréable film ou BD si ce n'est déjà fait.
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Roman court, qui se lit facilement. L'histoire retrace la vie de Michael, un chien de race abandonné sur un port, qui va suivre plusieurs personnes dans des lieux bien différents : chien de capitaine, il deviendra chien de cirque très doué au chant. Passant entre de nombreuses mains, parfois malveillantes et d'autres fois pleines d'amour, Michael montrera au lecteur à quel point les chiens tiennent aux hommes...
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Publié à destination de la jeunesse, ce roman est en fait la suite du diptyque entamé par "Jerry, chien des îles" (Jerry étant le frère de Michaël), que je n'ai pas lu. Son propos fait écho à "L'Appel de la forêt", où ce génie qu'est Jack London nous fait vivre de l'intérieur ce que ressent son héros à quatre pattes grâce à une focalisation interne. Son avant-gardisme quant à la défense de la cause animale et sa tendresse pour les marginaux de tout poil (animaux comme humains) qui sillonnent les mers à la folle époque des négriers ne laissent pas de me séduire.
En escale sur les îles Salomon, Michaël, un terrier irlandais pure race dressé pour chasser les Noirs, est oublié sur une plage par son maître et recueilli par le brave Dag Daughtry, stewart qui ne peut survivre sans ses 6 litres de bière quotidiens, accompagné de son fidèle esclave Kwaque, qu'il a sauvé des sagaies de sa tribu, qui entendait obéir à une étrange coutume...
Cette folle équipée chercheuse de trésors débarquera finalement à San Francisco, à l'époque remplie de bars mal famés où tous les vieux loups de mer et autres malfrats se retrouvent soir après soir pour étancher leur gosier... le maître de Michaël va très vite tirer profit de son talentueux chien, qui est capable de compter, et il commencera à faire fortune. Mais c'est sans compter sur la perfidie et la jalousie d'un médecin qui les fait enfermer dans une léproserie pour s'emparer de Michaël ! À partir de là, tout ira de mal en pis pour Michaël et il passera de main en main, dressé à exécuter des numéros de cirque cruels avec des guenons et des tigres, il sera tour à tour maltraité, blessé puis soigné, sans que personne ne découvre son extraordinaire talent, le chant. Ce roman sombre, c'est la quête de l'amour inconditionnel, du paradis perdu, où il s'ébrouait naguère avec son frère Jerry, celui où personne n'exploite personne, ni homme ni bête...
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