Si bien que le rédacteur en chef imprime dans les pages de son magazine ce que le plus grand nombre veut lire. Il n'imprime pas ce qu'il faudrait qu'il lise, car sa fonction n'est pas de persuader, mais de flatter.
[...] ; il y a un divorce entre le pain et la gloire ; et là où le candidat-artiste rêvait de servir un maître, il en trouve deux : celui qui lui permettra de vivre et celui qui permettra à son travail de vivre, et ce qu'exige le premier, le second n'a pas grand-chose -voire rien - à en faire.
Et là où la masse a le droit de vivre, là où les hommes du commun s’emparent pour la première fois de la vie, il s’ensuit nécessairement un amoindrissement de la subtilité des nuances et des usages, une restriction, une descente jusqu’à quelque chose de moyen, humainement moyen.
Cela n’apparaît pas comme un paradoxe, tout du moins pas au candidat à la littérature alimentaire, ni à l’homme doté d’une âme d’artiste et d’une bourse bien remplie. Le premier, dépourvu d’ambition artistique, se contente de répondre à la demande du public. Le second, affranchi de la sordide nécessité, se satisfait d’attendre jusqu’à ce qu’il ait créé la demande. Quant à celui qui réussi, il ne compte pas. Il a résolu le paradoxe.
Ça, Cher lecteur, c’est son problème, comme le lui disait le rédacteur en chef. Et le vôtre, c’est de lui être reconnaissant d’y parvenir.
Par définition, les gens appartiennent au plus grand nombre ou au plus petit nombre ; il y a divorce entre le pain et la gloire ; et là où le candidat-artiste rêvait de servir un maître, il en trouve deux : celui qui permettra de vivre et celui qui permettra à son travail de vivre, et ce qu’exige le premier, le second n’a pas grand-chose - voire rien - à en faire.
Les valeurs les plus profondes de la vie sont aujourd’hui exprimées en termes d’argent.