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EAN : 9782842613099
246 pages
Le Serpent à plumes (31/12/2001)
4.21/5   148 notes
Résumé :
Cayenne, Guyane française. Le bagne. C'est l'absolue folie d'une institution qu'Albert Londres, missionné par sa rédaction, va découvrir, entre l'Ile du Diable et l'Ile du Salut.
Dans cet espace d'exotisme et de misère crue, c'est derrière les barreaux que se rencontrent les hommes. Les tatoués, les parias, les bandits, innocents et criminels, ils sont tous là, inoubliables.
Enquête, reportage, Au bagne est un de ces livres majeurs qui, par sa vérité, ... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (23) Voir plus Ajouter une critique
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Le bagne colonial renvoie aujourd'hui à une idée assez désuète de la prison. Établissement pénitencier de travaux forcés, cette institution est heureusement aujourd'hui abolie. Aux enfants terribles, on avait autrefois l'habitude de dire : "Si tu continues, tu iras casser des cailloux sur les routes de Guyane" (p.26). On était alors à l'époque loin de se douter de ce que pouvait bien signifier la vie au bagne. Grâce à cette enquête d'Albert Londres menée en 1923 pour le compte du journal le Petit Parisien, le voile est enfin levé sur cet enfer guyanais. Autrement désignée sous les termes de biribi, prison, enfer ou torture, cette administration pénitencière, sous couvert de réhabiliter fripouilles et criminels et de développer les colonnies, déporta ainsi des milliers d'hommes dans divers bagnes dont celui de Guyane. Les transportés ont bien sûr des choses à se reprocher mais à la lumière des ignobles conditions de détention dénoncées par le journaliste, la fierté de la France coloniale en a quand même pris un sacré coup : forcé de reconnaître l'inhumanité de ses mesures en matière d'administration pénitentière, le gouvernement décide en 1924 suite aux publications des papiers d'Albert Londres de supprimer le bagne.

Aux cris de victoire probablement poussés par les partisans d'Albert Londres à l'époque, j'aurais presque envie de répondre : heureusement que le gouvernement ne s'est pas montré sourd à la sonnette d'alarme tirée par le journaliste ! Plus qu'une enquête, Au bagne est un véritable réquisitoire contre la politique pénitencière des bagnes. Soulignons qu'au delà de toute considération purement administrative, cette édifiante investigation remet lourdement en cause le système judiciaire français (notons au passage que les hollandais et britanniques envoyaient également des forçats dans leurs colonies). Voyons pour commencer, comment était organisée cette effroyable machinerie : l'idée de départ étant de débarraser le pays de toute sa vermine et de développer les colonies par le travail des forçats (entre nous, quelle idée !), tous les condamnés étaient soit déportés, soit transportés, soit relégués. La différence ? Les transportations se rapportent aux prisonniers politiques (ex : le capitaine Freyfus). Pas de travaux forcés pour ces derniers. La transportation concerne quant à elle les condamnés aux travaux forcés. Leur peine est assortie d'un doublage qui leur impose de passer, après leur peine écoulée, la même durée que leur peine dans la colonie (les résidents en période de doublage étaient censés recevoir une concession mais c'est une utopie). Enfin, les relégués sont envoyés au bagne avec résidence à vie suite à plusieurs condamnations. Autant dire que les bagnes ne manquaient pas de ressources humaines !

Passons maintenant à la vie au bagne qui constitue le coeur de notre sujet. Nous apprenons en introduction de l'ouvrage que c'est suite à sa démission des journaux le Quotidien et L'Éclair qu'Albert Londres avec l'accord d'Élie-Joseph Bois du Petit Parisien, part en mission au bagne de Guyane Française. Il confiera d'ailleurs en conclusion de son enquête : "Je rêve chaque nuit de ce voyage au bagne. C'est un temps que j'ai passé hors la vie. Pendant un mois, j'ai regardé les cent spectacles de cet enfer et maintenant ce sont eux qui me regardent. Je les revois devant mes yeux, un par un, et subitement, tous se rassemblent et grouillent de nouveau comme un affreux nid de serpents. Assassins, voleurs, traitres, vous avez fait votre sort, mais votre sort est épouvantable. Justice ! Tu n'étais guère jusqu'à ce jour, pour moi, que la résonnance d'un mot ; tu deviens une Déesse dont je ne soutiens plus le regard. Heureuses, les âmes droites, certaines, dans le domaine du châtiment, de donner à chacun ce qui lui appartient. Ma conscience est moins sûre que ses lumières. Dorénavant, si l'on me demande d'être juré, je répondrai : Non !." (p.201). Ne décèle t-on pas dans cette déclaration le choc occasionné par ce séjour ? En à peine un mois, le journaliste a rencontré de nombreux forçats ou responsables et il a été le témoin de l'injustice infligée aux détenus : envoyés pèle-mêle en Guyane, déportés, transportés et relégués, lorsqu'ils ne succombent pas au voyage, se retrouvent parqués dans des cases disséminées dans divers camps. Les enquêtés d'Albert Londres livrent des témoignages aussi poignants que révoltants : entre les conditions de détention déplorables (maladies, parasites, faim), les trafics, les évasions, les vols, les meurtres, le bagne est une rude école du crime où les repentis n'ont pas leur place. En ressortir meilleur relève tout simplement de l'impossible...

Parmi les personnages interrogés, on se souviendra notamment de Paul Roussenq dit "l'Inco", Marcheras l'Aventurier ou Eugène Dieudonné de la Bande à Bonnot (affaire dont quelques archives sont présentées dans l'ouvrage Dans les archives secrètes de la police). On se souviendra également des évadés, des cachots, des pieds-de-biche (les voleurs), de la cour des miracles, des fous, du camp des lépreux. Ou encore des combines des détenus (le plan pour cacher l'argent, les germes de tuberculose utilisés par les détenus pour donner du fil à retordre aux médecins..) et des passeurs-assassins sans scrupules... Comme en témoignent les entretiens et les anecdotes d'Albert Londres, le bagne est un monde cruel et insoupçonnable au commun des mortels. Nous remercions l'auteur d'avoir porté à la connaissance du monde, cet univers insensé où les hommes marchaient sur la tête... Tous mes hommages donc à l'homme qui a réussi à faire abolir le bagne de Guyane... Enquête à découvrir de toute urgence tant pour son style que pour son message !

Pour ceux qui souhaitent approfondir leurs connaissances sur le sujet, lisez le dossier Les bagnes coloniaux de l'excellente revue hypermédia Criminocorpus et découvrez sans plus attendre la visite virtuelle guidée du Camp de la relégation de Saint-Jean du Maroni toujours proposée par l'équipe scientifique de Criminocorpus.

Sinon, notez à propos des bagnards rencontrés par Albert Londres lors de son investigation (cf. plus haut), l'existence des ouvrages suivants que j'ai l'intention de me procurer : L'enfer du bagne de Paul Roussenq illustré par Laurent Maffre et La vie des forçats d'Eugène Dieudonné illustré par Thierry Guitard, ouvrages tous deux édités par ce chouette éditeur que je découvre : Éditions Libertalia.
Lien : http://embuscades-alcapone.b..
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Le retentissement de ce texte est à l'image des sensations indescriptibles qu'il procure. On en ressort poisseux, l'estomac au bord des lèvres et la croyance en la bienséante légitimité de nos institutions bien amochée.
Sensations paradoxalement amplifiées par les effets de mise à distance utilisés par Albert Londres dans son reportage : la scénarisation quasi romancée d'une part, l'ironie de l'autre, effets dont on sent qu'il les a utilisés pour se protéger lui-même de l'abjection que révélait sa plume.
Règlements iniques, conditions de vie épouvantables, nature au-delà de l'hostile, issues de secours sciemment closes pour les forçats qui n'ont pour seul horizon après le bagne que la perpétuité d'une misérable vie de chiens errants en Guyane : tout dans ce que Londres décrit et dénonce transpire l'absurdité et le cynisme d'une administration lointaine qui se lave les mains de l'enfer sur terre qu'elle a engendré.
« Ce ne sont pas les hommes qui sont mauvais, ce sont les règlements » disent en substance plusieurs bagnards interrogés ; de fait, le tour de force de Londres est d'être parvenu à faire émerger de ce cloaque quelques lueurs d'humanité dans les mots de celui-ci affamé, dans le regard de celui-là rendu fou par le bagne.
Un texte vibrant d'indignation qui, à l'instar du Peuple de l'abîme de Jack London sur la condition des miséreux Londoniens au tournant du siècle, porte au plus haut la valeur du reportage engagé.


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Pire que tout ce qu'on peut imaginer. Pire que les flammes de l'enfer, que la hache du bourreau, que les tortures de l'Inquisition: la déportation au bagne.

Cayenne, capitale de la déchéance humaine. Patrie du désespoir, terre du malheur, imprégnée de la souffrance des milliers d'hommes et de femmes expédiés par bateau pendant des siècles, loin des regards, exilés sur cette terre de désolation.
Cayenne, où comment crever, de faim, de soif, de misère, de chaleur, du paludisme, des parasites, des plaies qui suppurent, de la lèpre, des bêtes qui piquent, qui mordent, de la cruauté des hommes qui "appliquent la loi".
Cayenne, son Ile du Diable, ses travaux forcés, son asile de fous, ses cachots où on dort attaché à une barre de fer, ses déporté, ses relégués, ses libérés vivant comme des esclaves, ses morts jetés à la mer qui finissent dans le ventre des requins.
Cayenne, ce goulag bien de chez nous, restera un lieu de sinistre mémoire.

Le reportage d'Albert Londres, publié dans le Petit Parisien en 1923, se termine par une lettre ouverte adressée au Ministre concerné. le Président Edouard Herriot décidera de la suppression définitive du bagne et du rapatriement de tous les forçats un an après sa publication.












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J'avais déjà un avant-goût de ce qu'était la vie carcérale au début du XXe siècle à travers des ouvrages comme La chasse aux enfants de Jean-Hugues Lime, qui évoque l'enfer de la colonie pénitentiaire pour enfants de Belle-Ile, et Miracle de la Rose de Jean Genêt, qui donne des détails scabreux sur les épouvantables conditions de vie des jeunes "colons" de Mettray, et des détenus de la centrale de Fontevrault, entre autres. du bagne en revanche, je n'avais que des souvenirs vagues (bien que marquants) de fictions télévisuelles ou cinématographiques. Il était temps de corriger cela, et quoi de mieux pour cela que de se plonger dans la fameuse enquête qui remua suffisamment la société française pour la pousser à fermer le bagne définitivement (bien que, notons-le, ce ne fut effectif que 15 ans plus tard aux colonies, et 23 ans plus tard en France métropolitaine.)
Le moins que l'on puisse dire, c'est que ça calme.
Entre la maladie, la sous-nutrition, les mauvais traitements, l'injustice, l'incurie, l'arbitraire, la corruption, l'absence totale de moyens de soins, la gabegie... on a bien du mal à croire que l'administration de notre pays a pu infliger un tel calvaire à ses citoyens condamnés de droit commun il y a moins d'un siècle.
Les quelques "revendications" d'Albert Londres dans sa lettre au ministre qui conclut l'enquête (les nourrir à leur faim, ne pas mélanger les malades avec les bien-portants, ne pas mélanger les criminels endurcis avec les simples voleurs récidivistes, renoncer à ce "doublage" abject qui, faute de travail disponible, oblige les libérés à replonger dans le crime pour tenter de manger à leur faim...), qui ne sont pas celles d'un spécialiste de la justice ou de la prison, mais celles d'un simple journaliste, semblent tellement tomber sous le sens que n'importe qui d'un peu sensé aurait dû y songer.
Et pourtant, les pouvoirs publics faisaient tout l'inverse.
Par stupidité, ou sciemment par malice, pour les faire crever plus vite ? Dans ce cas, il conviendrait d'être honnête, et de ne pas afficher l'objectif d'amender les condamnés, quand toutes nos méthodes concourent à les corrompre encore plus. En vérité, l'une et l'autre (stupidité et malice) sont tout aussi graves, mais il y a sans doute des deux dans cette entreprise tragique qui a sans doute contribué à forger le destin de relégation sociale qui est encore celui de la Guyane française aujourd'hui. Ce qui est sûr, c'est que les scènes décrites par Londres n'ont parfois rien à envier à celles qu'ont pu décrire les libérateurs des camps de la mort en 1945.
On regrettera juste quelques préjugés raciaux que l'on ressent pas mal dans la manière qu'a l'auteur de s'exprimer, ainsi qu'un style parfois un peu daté qui, lorsqu'il se télescope avec beaucoup de jargonnage de bagnard, nuit à la compréhension de quelques passages.
Malgré ces quelques bémols, il s'agit d'un texte historique avec une valeur de témoignage essentiel, sur le bagne en lui-même, mais aussi sur le naufrage humain provoqué par des décisions politiques absurdes et inhumaines.
Et quand on sait ce qui se passe aujourd'hui encore dans le système carcéral français, on se dit que toutes les leçons n'ont peut-être pas encore été tirées du témoignage d'Albert Londres.
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Mon 1er livre de 2019 ! Si on m'avait dit que je choisirais "Au bagne" !
Excellent témoignage, très belle plume. Albert Londres était un grand journaliste mais également un grand auteur. L'atmosphère du bagne est particulièrement bien rendue. Un texte court, très bien rédigé et accessible.

Incroyable reportage qui a abouti à la disparition des bagnes coloniaux.
L'exemple même du journalisme qui fait rêver et qui modifie la société en profondeur.
Un très beau texte. Maintenant je me demande pourquoi j'ai attendu les 1ers jours de 2019 pour le lire. Pourquoi pas plus tôt ?
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Citations et extraits (32) Voir plus Ajouter une citation
Onze forçats étaient là, durement secoués par ce mélange de roulis et de tangage baptisé casserole.
— Eh bien, leur dis-je, pas de veine !
— On recommencera !
Sur les onze, deux seulement présentaient des signes extérieurs d'intelligence. Les autres, quoique maigres, semblaient de lourds abrutis. Trois d'entre eux ayant découvert un morceau de graisse de bœuf s'en frottaient leurs pieds affreux, répétant : « Ah ! ces vaches d'araignées-crabes ! » Mais tous réveillaient en vous le sentiment de la pitié.
On aurait voulu qu'ils eussent réussi.
— D'où venez-vous ? De Cayenne ?
— Mais non ! de Marienbourg, en Guyane hollandaise.
Nous nous étions évadés du bagne depuis dix-huit mois. On travaillait chez les Hollandais. On gagnait bien sa vie…
— Alors pourquoi avez-vous pris la mer ?
— Parce que le travail allait cesser et que les Hollandais nous auraient renvoyés à Saint-Laurent. Tant que les Hollandais ont besoin de nous, tout va bien. Ils nous gardent. Ils viennent même nous " débaucher " du bagne quand ils créent de nouvelles usines, nous envoyant des canots pour traverser le Maroni, nous donnant des florins d'avance. C'est qu'ils trouvent chez nous des ouvriers spécialistes et ce n'est pas les nègres qui peuvent faire marcher leurs machines.
Mais, depuis quelques années, ils ne sont plus chics. Dès qu'ils ne peuvent plus se servir de l'homme, ils le livrent. C'est la faute de quelques-uns d'entre nous, qui ont assassiné chez eux, à Paramaribo. Les bons payent pour les mauvais.

Vers la Guyane.
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— La dernière nuit, la septième, ce fut le déluge et le cyclone. Eau dessus et eau dessous. Sans être chrétiens, nous avons fait plusieurs fois le signe de croix.
Les onze hommes à ce moment me regardèrent comme pour me dire : mais oui.
— La barque volait sur la mer comme un pélican. Au matin, on vit la terre. On se jeta dessus. Des Noirs étaient tout près.
Venezuala ou Trinidad ? crions-nous. — Trinidad.
C'était raté. Nous voulûmes repousser le canot, mais sur ces côtes les rouleaux sont terribles. Après huit jours de lutte, nous n'en avons pas eu la force. Le reste n'a pas duré cinq minutes. Des policemen fondirent sur nous. Dans Trinidad, Monsieur, il n'y a que des policiers et des voleurs. Un grand Noir frappa sur l'épaule du rouquin et dit : « Au nom du roi, je vous arrête ! » Il n'avait même pas le bâton du roi, ce macaque-là ! mais un morceau de canne à sucre à la main. Ces Noirs touchent trois dollars par forçat qu'ils ramènent. Vendre la liberté de onze hommes pour trente-trois dollars, on ne peut voir cela que dans ce pays de pouilleux.

Vers la Guyane.
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Il faut dire que nous nous trompons en France. Quand quelqu'un – de notre connaissance parfois – est envoyé aux travaux forcés, on dit : il va à Cayenne. Le bagne n'est plus à Cayenne, mais à Saint-Laurent-du-Maroni d'abord et aux îles du Salut ensuite. Je demande, en passant, que l'on débaptise ces îles. Ce n'est pas le salut, là-bas, mais le châtiment. La loi nous permet de couper la tête des assassins, non de nous la payer. Cayenne est bien cependant la capitale du bagne.
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Il n'y a donc pas d'hôpital ? Si. Il en est un grand à Saint Laurent du Maroni. Mais on ne devient pas gibier d'hôpital comme ça, au bagne! Il ne suffit pas d'être condamné pour franchir l'heureuse porte de cet établissement de luxe. Il faut avoir un membre à se faire couper, ou, ce qui est aussi bon, pouvoir prouver que l'on mourra dans les huit jours.
Alors les médecins ?
Les médecins sont écœurés. Les témoins les plus violents contre l'administration pénitentiaire se trouvent parmi eux.
Le médecin voit l'homme. L'administration voit le condamné. Pris entre ces deux visions, le condamné voit la mort.
Mille bagnards meurent par an.
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La Guyane est un Eldorado, mais on dirait que nous y débarquons d'hier. Depuis soixante ans nous tournons et retournons autour d'une coquille qui renferme un trésor et nous n'osons pas briser cette coquille.
Il y a de l'or en quantité, toutes les essences les plus précieuses. Il y avait du balata. Il y aura peut-être du bali. Il n'y aurait qu'à se baisser ou qu'à monter aux arbres. On boit un punch et l'on se croise les bras. Pourquoi? Le pays n'est pas équipé.
Le pays n'est pas équipé, parce que le directeur qui vient détruit le travail du directeur qui s'en va.
Les colonies ne sont pas faites pour MM. les très honorables gouverneurs et directeurs.
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Vidéo de Albert Londres
Par Delphine Minoui, grand reporter, lauréate du Prix Albert Londres 2006 Tout public, à partir de 10 ans
« Lumières pour enfants », c'était le titre donné par Walter Benjamin aux émissions de radio destinées à la jeunesse qu'il assura avant la montée du nazisme. Ce titre, Gilberte Tsaï l'a repris pour les Petites conférences qu'elle programme depuis 2001 dans différents établissements culturels. Elles reposent sur le pari que ni les grandes questions, ni les espaces du savoir, ne sont étrangères au monde des enfants et qu'au contraire elles font partie de leur souci, formant un monde d'interrogations restant trop souvent sans réponses. La règle du jeu en est la suivante : un spécialiste d'une matière ou d'un domaine accepte de s'adresser à un public composé d'enfants mais aussi d'adultes, et de répondre à leurs questions. À chaque fois, il n'est question que d'éclairer, d'éveiller : en prenant les sujets au sérieux et en les traitant de façon vivante, hors des sentiers battus.
Programme de la Petite conférence #2 – « Raconter la guerre, dessiner la paix, 25 ans de reportages au Moyen-Orient » par Delphine Minoui :
Rien ne prédestinait l'enfant timide, née à Paris d'une mère française et d'un père iranien, à devenir reporter de guerre. Quand elle s'envole pour Téhéran, en 1997, c'est avec l'envie d'y raconter le quotidien des jeunes de son âge, épris d'ouverture. Mais l'après 11-septembre 2001 chamboule tout. Elle se retrouve en Afghanistan, puis en Irak, pour suivre l'invasion américaine et ses conséquences sur la région. Depuis, les soubresauts s'enchaînent : révolutions du printemps arabe, attentats de Daech, crise des réfugiés syriens, putsch raté en Turquie, retour des Taliban à Kaboul. Mais Delphine ne perd jamais espoir. Sensible à l'humain au milieu du chaos, elle navigue entre ses articles et ses livres pour faire parler la paix, encore et toujours, en racontant le combat des héros anonymes croisés sur son chemin.
Entre anecdotes et confidences, la conférence donnera à voir les coulisses du reportage, où le journaliste n'est ni un super héros ni un agent du « fake news » au service d'un grand complot, mais un témoin d'exception, porteur de lumière, même au coeur de l'obscurité.
Le terrain est la colonne vertébrale de son écriture. Correspondante au Moyen-Orient pour France Inter et France Info dès 1999 puis pour Le Figaro depuis 2002, Delphine Minoui a consacré la moitié de sa vie à cette partie du monde synonyme de révolutions, coups d'État et conflits.
À lire – « Les petites conférences » sont devenues une collection aux éditions Bayard. Delphine Minoui, L'alphabet du silence, l'Iconoclaste, 2023 Les Passeurs de livres de Daraya, Seuil, 2017 Je vous écris de Téhéran, Seuil, 2015
Conception et programmation : Gilberte Tsaï – Production : l'Équipée.
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