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Critique de Babelcoyo


Ah, Albert Londres, quelle plume, quel style revigorant ! Les amateurs d'Audiard s'en délecteront inévitablement, de ce langage début de siècle, de cet oeil qui voit tout, de cet esprit sémillant et ces images truculentes. L'auteur en fait probablement trop (mais l'époque s'y prêtait certainement davantage), il en rajoute certainement, peut-être se caricature-t-il lui-même (sa notoriété étant déjà établie lorsqu'il entreprend ce rigoureux reportage), mais son obstination et sa bonhommie forcent incontestablement l'admiration. Cet homme eut le don de rendre belles les choses les plus vilaines, et c'est certainement la marque d'un profond humanisme à ce point viscéral qu'il vous réconcilie avec les êtres les plus minables d'apparence. On bute sur quelques expressions passées, sur quelque vocabulaire qu'on ne retrouve plus que dans le Littré, mais passés ces petits obstacles, on sourit, on rit même ! Sans compter qu'Albert Londres décortique si bien cette ancienne filière de la prostitution (de petites françaises vers l'Argentine) que son récit résonne toujours formidablement avec notre actualité (en cent ans, on n'a toujours pas concrètement résolu la question du proxénétisme, tout juste avons nous déplacé le problème vers d'autres pays). Assurément l'un des ouvrages les plus drôles et les plus réussis de ce reporter au long cours. C'est dire s'il faut lire les aventures de ce Tintin au pays des Créolos !
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