... l'hédonisme, au sens d'une revendication du jouir éternel, est une fausse liberté et un facteur destructeur. L'amour de soi jusqu'au mépris de tous n'est pas un programme de vie heureuse. Les enfants du divorce sont trop souvent des laissés-pour-compte des caprices infantiles de leurs parents. Les femmes délaissées avec deux ou trois gosses, en HLM, paient cher les caprices du démon de midi de monsieur. Au final, ce sont toujours les faibles qui paient l'addition (l'addiction) et sont invités à fermer leur gueule. Une rupture (parfois inévitable !) est toujours plus dure pour celle ou celui qui reste. La réalité, c'est que l'on ne peut pas vivre sans éthique ni règles.
Nous voulons être beaux pour être aimés, mais en réalité il faut aimer pour être beau. Comment casser ce cercle infernal ? Notre désir va de soi à soi en utilisant le monde, autrui, pour le réduire, à notre propre mesure. C'est par facilité que nous disons que les autres sont "des relations merveilleuses". En réalité, ils sont d'abord un risque ou une proie dont notre désir, qui réduit tout alter ego à sa mesure, veut supprimer l'étrangeté. Or le réel, la vie, l'humanité, dont nous faisons à chaque instant l'expérience, dépassent infiniment ma toute petite idée que nous nous en faisons.
"Les sociétés occidentales qui se présentent comme des modèles de démocratie sont en réalité devenues des collections d'ego juxtaposés. Comme le résume très justement le penseur allemand Peter Sloterdijk : "Si les Occidentaux n'ont pas de mal aujourd'hui à se définir comme démocrates, ce n'est généralement pas parce qu'ils ont la prétention de soutenir la communauté politique par des efforts quotidiens lais parce qu'ils considèrent à bon droit ma démocratie comme la forme de société qui leur permet de ne penser ni à l'Etat, ni à l'art de l'appartenance."
...notre désir est un bon serviteur mais un mauvais maître. Nos passions (l'argent, le sexe, le pouvoir), quand elles deviennent des addictions, c'est-à-dire quand elles tournent en boucle, finissent par nous dominer. Elles nous maîtrisent. elles nous terrassent. Elles nous déshumanisent.
Woody Allen résume assez bien ce que nous sommes devenus : je suis né de confession israélite... mais je me suis assez vite converti au narcissisme." Le "tout à l'ego" est la maladie de la modernité et nous sommes en train d'en crever.
Bande annonce du livre de Didier Long "Un ange dans le rétroviseur" - Luxury business : l'affaire est dans le sac.