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EAN : 9782362800153
259 pages
Editions Thierry Marchaisse (09/04/2012)
3.73/5   11 notes
Résumé :
Appelé pendant la guerre d’Algérie, Edgar Grion y fait son service comme sous-lieutenant. Lors de ses permissions, il se lie d’amitié avec la famille Lénan, des propriétaires terriens du sud d’Alger dont il partage le quotidien, mais pas les opinions. Membre du Parti communiste, il essaye tant bien que mal de garder sa liberté de jugement et d’action dans ce conflit où le manichéisme fait loi.

Libéré de l’armée, il rentre chez lui, en Bretagne, où il ... >Voir plus
Que lire après Le temps de rêver est bien courtVoir plus
Critiques, Analyses et Avis (11) Voir plus Ajouter une critique
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Ce beau titre est tiré d'un vers d'un poème de louis Aragon, poème d'ailleurs repris en chanson par Léo Férré.
Edgar Grion est un jeune appelé français et part faire son service militaire en Algérie. Nous sommes en 1958. Il est alors confronté à la guerre. Pendant une permission, il rencontre Bernard qui est, depuis plusieurs générations, installé en Algérie. Son père est propriétaire d'une exploitation agricole dans le Sud Algérien. Edgar, communiste, pensait pouvoir distiller ses idées dans l'armée et dans la société algérienne, mais il va être capté par les événements historiques mais aussi personnels. Nous sommes pendant les « événements » et chacun essaie de trouver sa place et essaie de comprendre ce qui se passe.
Le roman se déroule du 12 juillet 1958 au 11 juin 1962. Nous suivons la vie du jeune appelé, pendant son service, son retour en France, au chevet de son père dans sa Bretagne natale où il va affronter l'histoire de sa famille et surtout le comportement de son père et sa soeur pendant l'occupation allemande. Lui était trop jeune pour comprendre ses événements de l'occupation. Puis il va revenir en Algérie pour tenter de vivre une histoire d'amour avec la jeune soeur de Bernard.
On croise aussi dans ce roman des personnages réels, comme Germaine Tillion, le temps d'un dîner chez un vieux professeur progressiste, Mouloud Feraoun, écrivain algérien et instituteur de la république française.
A travers des personnes fictifs, on croise une jeune juive installée en Algérie, des pieds noirs, des militaires appelés ou de carrière, des parachutistes, quelques militants de l'OAS….
Des pages sont terribles, quand l'auteur décrit les opérations militaires de l'armée française avec, en particulier, les déplacements des populations indigènes, les séances de torture que va subir Edgar après son retour.
Ce livre est une description dure de cette guerre de décolonisation. Je regrette un peu le manque de personnes arabes, à part le portrait d'un bistroquet, celui de l'écrivain algérien et quelques employés de l'exploitation agricoles.
J'ai lu ce livre, après « Alger sans Mozart » et vu, la même semaine, l'adaptation théâtrale de « où j'ai laissé mon âme » de Ferrari et chacune de ses adaptations apporte un point de vue sur la guerre d'Algérie et la suite.
Période trop peu abordée, et le fait de l'aborder grâce au romanesque permet d'appréhender cette période.
Ce roman, avec une écriture fluide nous permet d'appréhender la complexité de ce conflit et le rôle de chacun avec ses doutes et ses espoirs.
Un roman coup de poing, avec des pages terribles mais écrit de façon si réaliste et qui n'éducolore aucune situation.
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"Le temps de rêver est bien court" en référence à Aragon fait preuve d'une grande maturité dans l'écriture, et sans exagérer on peut parfois être surpris par une narration proche d'Hemingway dans "Pour qui sonne le glas". Je pense à quelques scènes de combat ou d'attente dans le djebel algérien, ou dans la ville d'Alger elle-même. Une écriture à la fois cinématographique et intime qui interroge : les descriptions sont parfois tellement précises qu'on se demande si l'auteur n'en a pas vécu une part.

La guerre d'Algérie est le coeur du roman pour aborder la question du rapport complexe de l'individu à L Histoire. Les acteurs sont nombreux avec des intérêts divergents : les Algériens, le FLN (aux multiples branches) favorables à l'indépendance, les colons, l'OAS qui s'y opposent, l'Armée française, les forces de l'ordre... le personnage principal lui-même est torturé entre son adhésion à un communisme pacifiste et internationaliste et son amitié avec des membres de l'OAS, son amour avec Fanny aussi.
Les soldats de base de l'armée sont profondément marqués par le doute (scènes de "déplacements" massifs de population) quant à leur soit-disante "action civilisatrice" (p. 63).
Il n'y a pas d'autre jugement de valeur que celui adressé aux cadres français qui ont torturé.

L'indépendance, c'est aussi celle de ces deux jeunes gens, Fanny et Edgar, au milieu de ces événements violents. Leur amour est certainement ce qui les sauve.
L'indépendance c'est encore celle revendiquée par la soeur d'Edgar : celle de la Bretagne en opposition avec la France. Mais ce point-là est peut-être le moins pertinent dans le propos de Bertrand Longuespé. L'indépendance de la Bretagne ne pèse pas bien lourd par rapport à celle de l'Algérie. Qu'il souligne l'inhumanité de l'épisode des femmes tondues au sortir de la Libération en 1944 me semble beaucoup plus intéressant. La violence de la guerre, c'est aussi après la guerre : la violence des règlements de comptes.

Bref c'est un roman profond, très beau, où la violence n'est jamais crue ni un effet de style
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Ce roman m'a généreusement été offert par les éditions Thierry Marchaisse dans le cadre de l'opération Masse Critique de Babelio. Et je les remercie très vivement.

Avant cette opération, je ne connaissais pas du tout ce titre. La couverture m'a attirée, je l'ai trouvée magnifique. Tout de suite, le sujet m'a grandement intéressée.

La guerre d'Algérie ! J'ai dans ma famille quelques membres qui y ont participé mais il plane un mystère autour de cet épisode. Un tabou, personne n'en parle... Et moi j'ai envie de savoir !

Alors, j'ai pensé que ce livre serait pour moi l'occasion d'en savoir plus, de m'immiscer dans cette atmosphère. Je voulais assouvir ma curiosité.

Bon, c'est terrible, c'est pleine d'enthousiasme que je me suis lancée dans cette lecture mais celui-ci est tombé tout de suite. Je n'ai pas du tout été prise dans l'histoire. Je n'ai pas réussi. J'ai ensuite lu quelques critiques et je me suis rendu compte qu'elles sont très bonnes. Ce roman est de qualité (je n'en doute pas) mais moi, je n'y arrive pas et j'en suis vraiment désolée. J'ai l'impression de passer à côté de quelque chose mais bon...

Edgar Grion est un militaire breton qui s'engage dans le conflit algérien. C'est un engagement qui n'est pas vraiment mûri, Edgar cherchant surtout, par son engagement, à provoquer son père. Ce dernier est en effet un communiste luttant pour l'indépendance de la Bretagne.

Edgar va donc arriver en Algérie, sans bien savoir à quoi s'attendre. Très vite, il s'intéresse à ce peuple algérien, lie des contacts et se trouve confronté à de sérieux cas de conscience. Comment obéir aux ordres qu'il reçoit de l'armée sans perdre ses convictions ?

C'est vraiment un sujet intéressant et je ne comprends pas pourquoi je n'ai pas réussi à rentrer dans l'histoire.

Je garde précieusement ce livre, peut-être qu'un jour viendra le moment où je serai prête pour cette lecture.

Encore merci aux éditions Thierry Marchaisse et à Babélio.

http://faurelixlit.blogspot.fr/2013/02/le-temps-de-rever-est-bien-court-de.html
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J'ai adoré et dévoré ce magnifique roman.
Point de manichéisme. On y croise des grands acteurs du conflit. Une trame originale nous fait voyager des torpeurs algéroises à l'hystérie de la libération en Bretagne. Des scènes très fortes, un personnage central tiraillé entre son engagement politique et l'amour pour Fanny.... On pourra lui reprocher son apparente mollesse mais elle souligne avec force la difficulté du choix !!!
Je ne sais si l'auteur à écrit d'autres livres, mais voilà sans aucun doute une plume généreuse pour une écriture ciselée et efficace.

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J'ai aimé le ton juste, un certain recul face au conflit où il n'y a ni bons ni méchants, juste la violence, la cruauté parfois, dans les deux camps.

Edgar arrive de la métropole et dans le conflit naissant, on le sent penché vers les Algériens. Cas de conscience face à ce que l'armée lui demande, exige de lui, partagé entre le refus des ordres qui signifierait une trahison ou obéir et fermer les yeux.
Au début, il ne comprend pas non plus la vision des colons, attachés à cette terre qu'ils ont fait leur mais peu à peu, à travers les relations d'amitié et d'amour qu'ils tissent avec la famille Lénan, sa position se fait moins tranchée...

Un beau roman, loin du manichéisme que l'on retrouve souvent lorsque il y a plongée dans un conflit. Il reflète bien ce tiraillement entre l'humanité, les valeurs et le sentiment de devoir et la spirale de violence et de loi du talion qui s'instaure dans ce genre de situation. Aucune leçon de morale, juste des hommes qui cherchent leur place et prennent position dans une situation d'extrême violence.
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Citations et extraits (2) Ajouter une citation
Libéré de la douleur, j’ai sombré.
Après dix jours d’enfouissement puis une semaine de timide vitalité, je me relève enfin.
Les nerfs me titillent, à fleur de peau, je suis irritable et vite irrité. La présence des femmes m’agace et je sais l’injustice de mon humeur. Elles sont incroyablement compréhensives, la mère de Fanny me couve, elle passe son temps dans la cuisine à faire des plats que je goûte à peine. Elle répète de ne pas m’en faire, que mon appétit reviendra.
Comme si d’avoir été violenté, je ne supportais pas l’empres- sement qu’elles ont à me guérir. Attitude d’enfant gâté. C’est lamentable, le pays est en flamme et moi j’égratigne le cocon que Fanny fabrique pour moi. Son dévouement est touchant, elle ignore délibérément que j’ai pu agir contre les intérêts de sa communauté.
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Un homme qui publie ses livres dans une maison d'édition française et qui est salué par la critique est un privilégié. Je dois ma vie actuelle à la France. Je ne m'engage pas dans la lutte car d'une façon ou d'une autre, je me combattrais moi-même. Je suis dans le déni de moi si je participe.
- L'équivalent inverse de Camus.
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