L'Ukraine étant de retour dans la guerre il était tentant de se replonger dans le passé et sur une bataille plutôt ignorée de la 2ème guerre mondiale, pour y chercher des enseignements pour aujourd'hui.
Début 1942, les allemands ont reculé depuis Moscou sur une forte contre-attaque soviétique. Staline contre l'avis de son état-major décida d'une offensive pour reprendre Kharkov, considérant que les réserves allemandes étaient épuisées.
Du 12 au 28 mai à l'initiative des russes deux gigantesques armées vont s'affronter sans pitié. Les troupes soviétiques vont avancer mais moins efficacement que prévu avant de subir une contre-attaque qui va se transformer en débâcle pour l'armée rouge. Pour l'Histoire cette lourde défaite sera passée par pertes et profits et eclipsée par la victoire de Stalingrad
L'ouvrage de
Jean Lopez est difficile pour un lecteur novice, la bataille est tellement détaillée qu'il faudrait lire avec des cartes d'état-major et avec le plan de bataille des deux armées sous les yeux faute de quoi on se perd dans les n° d'armées, divisions, régiments et autres bataillons, au point de ne plus savoir si l'on parle d'allemands ou de russes.
En revanche pour le lecteur il est passionnant d'établir des parallèles et des comparaisons avec la guerre d'aujourd'hui. La géographie est la même, on retrouve les mêmes noms de villes autour de Kharkov : Izioum, Kramatorsk, Krasnograd et autre Slaviansk. A la tête de la Russie un dictateur qui comme Staline joue au chef de guerre, fait des choix stratégiques hasardeux et terrorise ses généraux qui n'osent le contredire.
Les renseignements russes sont défaillants et sous-estiment les forces de l'adversaire, la coordination sur le terrain est insuffisante et la prise d'initiative peu encouragée. Autre constante, et pas des moindres, l'absence de considération pour la vie des soldats qui ne sont pas économisés. Si l'histoire ne repasse pas les plats, les vieilles recettes ont toujours la cote.