Si le débarquement du 6 juin 1944 en Normandie est universellement connu, moins nombreux sont ceux qui se souviennent qu'en France, la seconde guerre mondiale a commencé par un autre événement majeur : le rembarquement des troupes britanniques, puis d'une partie des troupes françaises, à partir de Dunkerque et des plages proches, dès le 26 mai 1940, soit deux semaines après le déclenchement du conflit armé le 10 mai 1940. En 1949, le prix Goncourt avait d'ailleurs été attribué à
Robert Merle pour son fameux
Week-end à Zuydcoote.
La percée de l'Armée allemande est en effet tellement puissante que dès le 20 mai 1940, elle atteint la Manche à Abbeville, encerclant et acculant à la mer les troupes anglaises, belges et françaises.
Pour sortir du piège de Dunkerque, hormis la victoire, l'évacuation par mer devient alors la seule issue... Deux variantes se présentent pour cette issue de secours : soit Dunkerque, avec son port et ses quais prévus pour que des navires y accostent et y embarquent des hommes en grand nombre et à un rythme soutenu : mais c'est une cible facile pour l'aviation allemande; soit les plages proches, que l'aviation allemande pense moins à survoler, mais où l'embarquement des hommes ne peut se faire qu'en petits nombres, par mer calme, et via un transbordement de petits bateaux vers de plus gros, ancrés en eau plus profonde. Les rotations sont rapides : une fois à Douvres, les navires débarquent leurs hommes en trente minutes et repartent aussitôt pour Dunkerque.
Le miracle de Dunkerque raconte ainsi comment 338.000 hommes, sur 400.000, ont été évacués, sous la mitraille des Stukas et les torpilles des vedettes S-boote, grâce à une noria de bateaux de toutes tailles, militaires et civils, français et anglais.
Le livre relate aussi les dissensions entre les Alliés : dans ce sauve-qui-peut général, les Belges capitulent, les Anglais évacuent, les Français ferment la marche et laissent plusieurs milliers de prisonniers. Dans le même temps, le gouvernement français quitte Paris pour Tours, puis Tours pour Bordeaux, puis Bordeaux pour l'armistice.
Très narratif, relatant beaucoup de faits et d'anecdotes, et mentionnant de nombreux personnages, le miracle de Dunkerque est fidèle à ce qui a fait la notoriété de la célèbre collection Ce jour-là, aux éditions Robert Laffont.