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Critique de Zora-la-Rousse


Ce fut épique. Ce fut long, laborieux parfois. Des retours en arrière, des lectures à voix haute pour mieux entrer dans l'écrit, ne pas lâcher. Des moments de plaisir aussi lorsque, de l'incompréhension, on accède à l'entendement.
Je ne suis pas un experte en philosophie, encore moins en ce qui concerne Spinoza. Je ne suis pas plus compétente en matière d'économie, et totalement ignorante des écrits de Marx. Alors, paradoxalement peut-être, j'ai voulu lire Capitalisme, désir et servitude, Marx et Spinoza de Frédéric Lordon.
le coût d'entrée est indéniable mais ce livre fera partie de mes livres de chevet. Parce que je n'en ai pas tiré toute son essence, forcément, au vu ce que j'ai avoué quelques lignes plus tôt, mais surtout parce qu'il a réussi à changer mon angle de vue sur mon rapport au travail et à mon statut de salarié. Rien que ça ;)
La néophyte que je suis ne saurai produire une critique du niveau de l'ouvrage, incapable de vous traduire une pensée et un raisonnement que je n'ai pour l'instant saisi qu'au niveau intuitif. Et pourtant, croyez-le, ce livre ne m'est jamais apparu rébarbatif, repoussant ou décourageant, loin de là. Frédéric Lordon a fait le choix de produire des chapitres courts, où il nous conduit patiemment au fil de sa pensée et en toute pédagogie. Vous n'ignorerez plus rien du « conatus », du « désir-maitre », ou de la « récommune » après une lecture attentive et assidue.
J'avais déjà abordé la notion de servitude volontaire au travers notamment de travaux en psychologie sociale. de l'aborder sous cet angle nouveau pour moi a été incroyablement enrichissant et m'a ouvert tout un nouvel éventail de possibilités d'approfondissement. Un oeil neuf donc, ou plutôt transformé, plus ouvert certainement, pour observer comment (et pourquoi) le « capitalisme » fait marcher les salariés, ses salariés, tout en jouant sur leurs consentements. Comment le capitalisme néolibéral tenterait de jouer sur nos désirs pour pouvoir se reposer sur des salariés contents. « Merci patron ! » ;)
Frédéric Lordon ne cache rien de la violence sociale que ces comportements engendre, de la maltraitance de beaucoup de salariés. J'ai été moi-même surprise de mon propre « aveuglement » et de la force de mon déni sur le sujet. Comment oublier que nous sommes si souvent mus par la peur, celle de perdre notre travail, ou la reconnaissance d'autrui, ou les moyens de subvenir à nos besoins ; et qu'au-delà, notre nature humaine nous fera percevoir le fardeau moins lourd en le vivant joyeusement et comme si ce n'était qu'effort de volonté, la notre, au service de nos désirs propres. Douces illusions…

Me restent le trouble, des interrogations. D'autres lectures viendront certainement pour moi sur ces sujets. Au-delà de Frédéric Lordon
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