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Pour les amateurs de cinéma, « L'année du volcan » est incontournable.
Voyez plutôt l'affiche : Anna Magnani, Ingrid Bergman, Roberto Rossellini. Trois monstres sacrés. Tandis que la volcanique Magnani assiste impuissante à la perte de son amour, Ingrid Bergman tombe à son tour sous le charme du réalisateur italien.
Le roman de François-Guillaume Lorrain est un pur bonheur tant l'histoire romanesque à souhait est incroyable. Une immersion dans le monde du cinéma , et dans une époque ou la morale bien pensante et l'anti communisme pointaient leur nez. Deux tournages épiques, Stromboli pour Bergman et Roberto, Vulcano pour La Magnani réalisé par l'allemand Dieterle. Bourrés d'anecdotes, la chronologie de cette « guerre » à distance suffisait à elle seule. Mais Lorrain y ajoute deux magnifiques portraits de femmes prête à tout par amour pour un homme manipulateur et charismatique. Bien loin du quand dira-t-on et de tout carriérisme, leur duel à distance n'en n'est que plus émouvant.
Un grand merci à Babelio, aux Editions Flammarion et à François-Guillaume Lorrain pour ce très beau roman.
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Ingrid Bergman étouffe à Hollywood et son couple bat de l'aile, jusqu'au jour où elle voit Rome, ville ouverte avec Anna Magnani, sublime à l'écran. Subjuguée, elle écrit immédiatement à Roberto Rossellini qu'elle souhaite travailler avec lui et tant pis si elle « ne sait dire que ti amo » en italien.
« Il n'y a pas de hasard, il n'y a que des rendez-vous » écrivait Paul Eluard.
Rossellini est roublard, égoïste, il avait promis un rôle à sa maitresse, Anna Magnani, dans Stromboli mais il tourne finalement le film dans des conditions épiques avec la belle suédoise. Leur idylle fait scandale, Ingrid Bergman quitte son mari et sa petite fille pour vivre sa nouvelle passion. Folle de rage, La Magnani tourne au même moment Vulcano, avec l'allemand Dieterle sur une île volcanique voisine. La guerre est ouverte. C'est un triangle amoureux hors norme avec pour toile de fond le cinéma des années cinquante et des anecdotes savoureuses.
Anna Magnani et Ingrid Bergman, deux femmes amoureuses, actrices et mères tiraillées entre leurs passions et leurs contradictions autour de Rossellini, un voleur d'âmes…mais l'un des cinéastes les plus importants du cinéma néo-réaliste italien.
La plume de François-Guillaume Lorrain est alerte, les chapitres sont courts, teintés d'humour et d'ironie, il dresse des portraits sans concessions, on est touché, enchanté.
Ils se sont si mal aimés, il y a des rendez-vous manqués mais l'année des volcans restera gravée à tout jamais sur la pellicule et dans les coeurs.

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« Cher M. Rossellini,
J'ai vu vos films Rome, ville ouverte et Païsa, et les ai beaucoup aimés. Si vous avez besoin d'une actrice suédoise qui parle très bien anglais, qui n'a pas oublié son allemand, qui n'est pas très compréhensible en français et qui, en italien, ne sait dire que « ti amo », je suis prête à venir faire un film avec vous. »

Admirative de son talent, c'est par ces mots qu'Ingrid Bergman déclara à Roberto Rossellini son envie de travailler avec lui. Si elle espérait incontestablement tourner avec lui, elle ne se doutait sans doute pas que cette lettre allait changer son destin à tout jamais.

Rossellini sait à peine qui elle est et encore moins à quoi elle ressemble mais ce n'est pas le genre de chose susceptible d'arrêter ce séducteur impénitent. Paradoxalement, Bergman la suédoise représente l'Amérique et l'idée de lui ravir sa star n'est pas pour lui déplaire.

Il va donc offrir à Bergman, le premier rôle de son film en préparation, Stromboli. Il a déjà promis ce rôle Anna Magnani, qui partage sa vie mais peu importe, il va trouver une solution, il n'est plus à un mensonge prêt. Petits arrangements avec la vérité.

Mais la Magnani ne va pas s'en laisser compter. La volcanique star italienne, facile je sais mais tellement vrai, va trouver une vengeance à la mesure de colère et de son chagrin. On ne vole pas impunément son homme et son rôle à la Magnani. le volcan gronde.

C'est avec des capitaux américains et le soutien de quelques hommes influents dont David O'Selznic, qui a un contentieux envers Rossellini, qu'elle va réussir à monter un projet analogue, Vulcano, qui sera tourné dans l'île à côté d'où Rossellini tourne son film. La brune contre la blonde, que la meilleure gagne !

La très croyante Bergman a abandonné son mari et sa fille, pour se jeter dans les bras et devant la caméra de Rossellini. « Une grande aventure l'attendait. « Voilà à quoi je ne me résigne pas, ne pas vivre. » Ces mots feraient l'effet d'une bombe sur leur maison, elle le savait, mais pour s'en aller, il fallait parfois tout détruire. » Son image de sainte, amplifiée par son interprétation mémorable de Jeanne d'Arc ou de nonne au grand coeur dans Les Cloches de Sainte-Marie, va en prendre un sacré coup.

L'Amérique puritaine ne pardonne pas à l'étrangère qu'elle a accueillie sur sa terre. On l'exhorte à retrouver la raison. Les ligues de vertu s'en mêlent, le pape déplore. La star est conspuée, montrée du doigt, le scandale est mondial.

Éprise de liberté, Bergman a tout quitté pour mener une vie différente, faire un cinéma différent, loin du star system et du carton-pâte hollywoodien. le choc sera rude, l'adaptation difficile, la pression énorme. Mais quand l'amour est là…

L'Année des volcans raconte tout ça, un pan de l'histoire du Hollywood de la grande époque, des studios tout puissants, le cinéma italien, les deux tournages en parallèle et un triangle amoureux infernal. Les protagonistes reprennent vie sous la plume romanesque de François-Guillaume Lorrain pour notre plus grand plaisir.

Bien que très déterminée, Ingrid Bergman apparait douce, calme, un peu naïve même et blessée par le déferlement médiatique dont elle est victime. Roberto Rossellini en ressort manipulateur, menteur, parfois même un peu lâche mais toujours séducteur. La Magnani elle, explose dans toute sa démesure, dans toute sa fureur, dans toute sa douleur, meurtrie, le coeur à jamais endolori.

L'année des volcans, un hymne à la passion à l'ombre du Stromboli…


Merci à Babelio et Flammarion pour cette belle découverte.

Lien : http://bouquins-de-poches-en..
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Elle, c'est Ingrid Bergman, la belle Suédoise qui illumine Casablanca. Elle est mariée à Petter Lindström et le trompe avec Robert Capa. Lui, c'est Roberto Rossellini, l'Italien de génie que tout le monde acclame depuis Rome, ville ouverte et Païsa. Lui aussi est marié et trompe sa femme avec Anna Magnani, tyrannique actrice italienne qui le brutalise.

« Une actrice, a fortiori de son rang, ne quémandait pas un rôle. Une vague allusion, à la rigueur, lors d'un cocktail, une boutade, un clin d'oeil provocateur, jamais une lettre. » (p. 27) C'est pourtant ce que fait Ingrid Bergman. En une lettre très équivoque, elle se jette à la tête du réalisateur qu'elle n'a jamais rencontré. Elle en est persuadée, lui seul saura la comprendre et la libérer du carcan hollywoodien. Rossellini est immédiatement séduit par cette blonde Suédoise à l'air angélique. « Quelques lignes, une photo lui avaient suffi pour deviner ce qu'il fallait à Bergman. Non pas un film, mais une purge, une cure d'austérité, un voeu de pauvreté, une guerre de libération et un couvent où se faire fouetter pour expier ses péchés de star hollywoodienne. » (p. 67) Pour elle, en 1949, Rossellini invente Stromboli, film financé par Howard Hughes et dont le tournage a tout d'une apocalypse. « Avec moi, ce n'est pas du cinéma, on joue sa peau. » (p. 133)

Mais Anna Magnani ne l'entend pas de cette oreille. Jalouse de la blonde actrice qui lui a ravi son réalisateur, elle veut rendre coup pour coup. Sur une île italienne voisine de celle où se tourne Stromboli, elle joue dans Vulcano, film dont le scénario est étonnamment proche de celui de Rossellini. D'une île à l'autre, la guerre de volcans est déclarée. C'est à qui achèvera le film en premier et à qui sera, sans se renier, la plus sublime au milieu des fumerolles.

Dans ce roman aux allures de documentaire de tournage, François-Guillaume Lorrain ressuscite le cinéma d'après-guerre, ce septième glamour qui faisait tant rêver. Derrière les caméras, le drame amoureux qui se noue est digne des plus grandes passions cinématographiques. Attention, ce livre n'est pas pour les tièdes ou les timorés : ici, la passion éclate comme un volcan et gare à celui qui joue avec le feu. L'auteur dresse un superbe portrait de l'industrie cinématographique. Si des noms comme Hitchcock, Fellini ou Metro Goldwyn Mayer traversent la page, c'est pour mieux rappeler que le cinéma est avant tout une économie et que l'art de la bobine est soumis, comme tant d'autres, aux mécènes et aux financeurs.

L'année des volcans revient avec brio sur le scandale provoqué par la tumultueuse liaison entre Ingrid Bergman et Roberto Rossellini et offre, le temps de très beaux chapitres, une parenthèse en noir et blanc digne des meilleures salles obscures.
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Un homme se précipite sous son lit pour échapper à toutes sortes de projectiles lancés par sa maîtresse. Inimaginable, cet homme c'est Roberto Rossellini qui se protège d'Anna Magnani toujours entre douceur et furie.
"Une madone aux yeux bleus, à la chevelure blonde et au sourire chaste" vient de voir le film Open City de Robert Rossellini projeté à New York. Cette madone, c'est Ingrid Bergman, une des plus grandes actrices d'Hollywood qui ce 12 décembre 1946 après avoir vu Rome ville ouverte et Païsa, décide de faire changer de direction à sa carrière. Avec beaucoup de cran , sans connaître Roberto Rossellini, elle lui écrit une lettre en 1948 où elle lui propose de venir faire un film avec lui.

Ils se rencontrent à Londres, à New-York, et Rossellini lui proposera de tourner Stromboli avec lui, ce sera pour elle comme pour lui un nouveau départ.
On suivra le tournage de ce film près du Stromboli et en parallèle celui de Vulcano avec Anna Magnani, la maîtresse abandonnée . Comme un défi , un face à face entre ces deux femmes qui passeront des mois sur ces îles proches l'une de l'autre.

La vie des vedettes de cinéma n'est pas toujours ce que l'on croit. Dans ce livre passionnant, on découvre ce qu'un réalisateur est capable d'exiger de son actrice principale qui est aussi la mère de son enfant à naître.

Ce livre fait revivre avec passion le cinéma de l'après-guerre.

C'est avec beaucoup de plaisir que j'ai découvert la vie de ces trois monstres sacrés, dont bien sûr j'avais entendu parlé mais dont je n'aurais jamais imaginé la vie.
L'Année de Volcans m'a emportée et me donne envie de voir et revoir les films de Roberto Rossellini et ceux avec Ingrid Bergman et Anna Magnani avec un grand respect pour ces gens un peu fous qui vont au bout d'eux-mêmes pour nous donner le meilleur.

Je remercie Babélio et les Editions Flammarion pour cette très belle découverte dans le cadre de la Masse Critique.
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Lorsque il y a quelques mois, un peu avant l'été 2013, j'ai eu la chance d'interroger au téléphone le journaliste et écrivain François-Guillaume Lorrain pour la sortie en poche de son passionnant essai "Les enfants du cinéma".

A cette occasion, il m'avait confié,,à la toute fin de notre longue conversation téléphonique, que le livre qu'il était en train de finir d'écrire ne pourrait qu'intéresser le cinéphile que j'étais, vu que ce roman mettait en scène trois acteurs majeurs de l'histoire du cinéma, mais sans m'en dire plus sur l'identité de ces personnalités, histoire de garder un peu le suspens de son oeuvre à venir.

J'avais un peu oublié cette histoire avant de recevoir au courrier le livre en question, intitulé "L'année des volcans" et je me suis alors aperçu que ces personnalités en question n'étaient autre que Roberto Rossilini, Ingrid Bergman et Anna Magnani, autrement dit, des stars énormes du cinéma des années 50 , qui est aussi une époque que je connais très mal en tant que cinéphile, et que la lecture de cette passionnante "année des volcans" m'a permis de rattraper.

Car c'est une histoire insensée mais totalement véridique que raconte François-Guillaume Lorrain dans son nouveau roman : le récit commence lorsque Roberto Rossellini recoit un jour une lettre inattendue de l'immense star hollywoodienne Ingrid Bergman ( déjà star grâce )à ses rôles dans Casablanca, Jeanne d'Arc ou les enchainés) qui vient lui quémander un rôle

Décidant de la rencontrer, Rosselini Rosselini, connu pour être un vrai tombeur, va commencer à tomber fou d'amour. Or, Rosselini est à ce moment là en couple avec sa maitresse, l'mmense actrice Anna Magnani qu'il a notamment dirigé dans son chef d'oeuvre "Rome ville ouverte."
Et cette diva, au tempérament volcanique( d'où le titre à double entrée) et possessif, va tout faire pour faire capoter l'histoire sentimentale et artistique qui commence entre Bergman et Rosselini.

Et surtout, au grand dam d'Anna Magnani, Rosselini lui fera l'affront suprème de faire tourner sa nouvelle maîtresse dans Stromboli (1950) qu'il avait promis à son ancienne amante. Magnani décidera alors, par dépit et vengeance personnelle, de participer parrallèlement à un autre projet, dont la trame est très proche, et également une histoire de volcan comme le titre l'indique : Vulcano de William Dieterle. Et cette guerre par tournages interposés sera aussi épique qu'on ce à quoi on peut penser.

Bref, comme vous le voyez, cette histoire, faite de passions, de cris et de trahisons, sous fond de tournage(s) de film(s), est éminement romanesque, et François-Guillaume Lorrain exploite parfaitement ce potentiel pour nous tisser un récit captivant et peuplé de péripéties assez incroyables (les récits des deux tournages réservent leurs lots d'anecdotes vraiment croustillantes dont je vous laisse le plaisir de la découverte).

L'auteur, cinéphile en diable (comme je vous l'avais dit dans mon itw, François Guillaume Lorrain est journaliste cinéma et même rédacteur en chef de la rubrique Culture au Point) prend visiblement un plaisir communicatif à nous relater cette hsitoire, relater cette histoire qui fait partie de la légende du 7ème art mais que plusieurs générations ignoraient totalement.

Un roman qui fait oeuvre de salubrité tout en distrayant, que demander de plus?
Lien : http://www.baz-art.org/archi..
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J'ai mis du temps à rentrer dans l'histoire. Il fallait d'abord que je me débarrasse de mon quotidien, de la vitesse du temps, de mes préoccupations, pour pouvoir rentrer dans la magie de ce récit. Une autre époque, l'après-guerre, deux pays et des stars tourmentées, dépressives, caractérielles mais sublimes et grandioses. L'amour est subjectif, se mêle au travail, au désir de reconnaissance, est-ce vraiment de l'amour ? Une impression que les moeurs de l'époque, et c'est bien normal après une guerre, étaient plus libres que maintenant, moins hypocrites. Les liaisons, les ruptures sont grandiloquentes, une pièce de théâtre quotidienne. Ces deux femmes ennemies car aimées par ce génie ne se verront jamais, mais Ingrid assistera aux funérailles de sa grande rivale.Cet homme désiré, aimé, battu et maltraité, lâche, gras est un artiste. du mauvais, de la bassesse, il arrive à faire des miracles en manipulant, c'est un génie, du moins dans son travail.Bref, Laissez-vous emporter dans une autre époque, un autre monde, quelques heures dépaysantes mais combien passionnantes !



Un grand merci à BABELIO et aux éditions FLAMMARION pour cette découverte.
Lien : http://pyrouette.canalblog.c..
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Marivaudage haut de gamme ?
Un drôle de livre qui raconte essentiellement un épisode assez incroyable des vies de Roberto Rossellini, Ingrid Bergman, Anna Magnani. Ainsi que deux tournages parallèles liées à des volcans. Je me suis franchement passionné pour cette histoire surprenante et dont j'ignorais tout. C'est à la fois un épisode de la grande histoire du cinéma, de l'histoire de l'après-guerre. Beaucoup de choses étonnantes sont racontées ici avec vivacité dans des chapitres courts qui alternent les points de vue des uns et des autres.
le livre m'a donc vivement intéressé, mais si je dois bémoliser un peu je dirais que c'est davantage son contenu que la manière de le faire, le style ne m'ayant pas frappé plus que cela. Et surtout je suis toujours un peu sceptique sur cette nouvelle forme de romans fondés sur des personnages réels. Pourquoi ce choix plutôt qu'une biographie, voire une biographie croisée ? Cela ne paraît pas évident tant les qualités proprement littéraires du livre ne m'ont pas non plus époustouflées. Et d'autant que le livre se termine par une sorte de pied de nez que je ne spoïle pas, mais qui consiste à dire qu'en art on peut traficoter avec la réalité, et même mentir. Mais si ce que l'on vient de lire n'est pas "vrai" cela lui enlève une bonne part de son intérêt.
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Stromboli. Rossellini. Bergman. Magnani. Quatre mots sur une quatrième de couverture qui m'ont donné des frissons et l'irrésistible envie de lire L'année des volcans de François-Guillaume Lorrain.
Ces quatre mots ont la saveur d'un cinéma qui ne volait pas son nom de Septième Art et qui n'existe plus.

Stromboli est un film magnifique où Rossellini excelle dans la mise en scène. Dans ce portrait d'une jeune femme désespérée prête à tout pour fuir sa condition, Ingrid Bergman y est stupéfiante et totalement habitée par son rôle. Au départ ce rôle devait revenir à la maîtresse du cinéaste, Anna Magnani. La Magnani au regard de feu sachant jouer le désespoir mieux que n'importe quelle actrice et que j'ai pour ma part découverte dans L'Homme à la peau de serpent de Sydney Lumet. La Magnani, fabuleuse, volait la vedette à Marlon Brando dans ce film dramatique.

Je ne pouvais donc pas passer à côté du roman de François-Guillaume Lorrain qui raconte l'histoire vraie de la rencontre entre Roberto Rossellini et Ingrid Bergman et du tournage de Stromboli. Ingrid Bergman est alors mariée avec Petter Lindström qu'elle n'aime plus et se laisse très vite séduire par Rossellini. Leur liaison provoquera un raz-de-marée aussi bien en Amérique qu'en Italie où les ligues de vertu s'acharneront sur le couple. En parallèle Anna Magnani, meurtrie d'avoir été abandonnée pour la belle Suédoise, décidera de se venger en tournant un film identique : Vulcano. L'année 1949 sera celle des volcans.

L'année des volcans est un document romanesque qui nous conduit dans les coulisses de deux tournages difficiles et tumultueux. Truffé d'anecdotes, il se lit avec gourmandise bien que le style de l'auteur soit plus journalistique que littéraire.

On y découvre la difficulté de monter le projet, la roublardise de Roberto Rossellini, la naïveté d'Ingrid Bergman, la clairvoyance de Anna Magnani et surtout la stupidité des dirigeants de studios. Voir Howard Hughes accepter de débourser des sommes folles pour produire un film sans en connaître l'histoire dans le seul but de séduire Ingrid Bergman est hallucinant. de même que Selznick qui produisit Vulcano uniquement pour se venger de Rossellini qui s'était moqué de lui. La production d'un film tient à peu de choses et ce n'est pas reluisant.

L'histoire d'amour qui se noue au pied du Stromboli est passionnelle et fera pas mal de dégâts. J'y ai découvert Ingrid Bergman : je la pensais timide et réservée, je l'ai découverte obstinée et passionnée. La réaction hystérique d'Anna Magnani n'amuse pas, au contraire, elle est bouleversante. le parcours de ces deux femmes est touchant et digne d'un film de Fellini ou de Visconti.

A travers ces histoires passionnées, François-Guillaume Lorrain en profite pour brosser le tableau de l'Amérique et de l'Italie des années 50. L'Italie d'après-guerre aux blessures encore vives et pas totalement remise du fascisme et l'Amérique puritaine bientôt anéantie par le maccarthysme.

L'année des volcans est un livre passionnant qui devrait plaire à tous ceux qui aiment le cinéma et les histoires d'amour romanesques.


Merci à Babelio et aux Éditions Flammarion pour la découverte !
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Pour commencer, c'est traditionnel mais c'est important: merci encore à Babelio et aux éditeurs pour leur partenariat. Cette fois-ci c'est grâce aux éditions Flammarion que j'ai reçu L'année des volcans.
Non pas la biographie d'Haroun Tazieff (bien qu'il apparaisse en personnage secondaire, scientifique perdu au milieu d'un tournage qui vire à l'Apocalypse, guide malgré lui sur les pentes enfumées et dangereuses, pour la beauté de l'émotion....), mais bien un récit romanesque.
Ce roman, je le verrais bien raconté par Monsieur Eddy-La dernière Séance- Mitchell (suggestion à l'éditeur ;), car c'est une plongée au coeur du cinéma des années 50 (comme au bon vieux temps des dimanches soirs insomniaques et cinéphiles, où les films étaient souvent en noir et blanc, et -comble de l'horreur-: en VO sous-titrée)...
L'histoire d'amour entre Bergman et Rossellini méritait ce roman. L'artiste et sa Muse, les passions, les projets, le monde cruel du cinéma. Je n'avais jamais entendu parler du scandale qu'ils avaient provoqué, l'actrice quittant son mari et sa fille et s'affichant avec le réalisateur italien, tous deux encore mariés. Quelques années avant Mac Carthy, on commence à sentir que toute personne qui dévie même légèrement des codes et de la morale, est mise à l'écart, ostracisée. En l'occurrence, pour Ingrid Bergman, ça a duré au moins 7 ans, rejetée d'Hollywood, persona non grata aux USA...
Vous l'aurez compris, j'ai dévoré ce roman: détaillé, rythmé, passionné, ironique... Il est à l'image des trois personnages principaux: exubérant et hystérique à la Anna Magnani, effronté et ambivalent à la Rossellini, pudique et volontaire à la Bergman.
Un hymne aux actrices, un roman sur la liberté, de créer, de se rebeller, et un portrait d'Ingrid Bergman très éloigné de la beauté froide et suédoise qu'on lui colle. C'était également l'image que j'avais d'elle avant ma lecture, j'admets. Mais non, pas d'iceberg en vue: juste une femme en proie aux doutes, qui succombe à une envie d'autre chose, à un amour tourbillonnant...
Pour finir, une émotion en lisant la description de la dernière scène du film Stromboli: les mots ont fait resurgir des images très nettes, un souvenir de cinéphile du dimanche soir justement: le visage d'Ingrid Bergman sur les pentes d'un volcan, une scène que j'avais trouvé longue, étrange... Mais avec les coulisses du tournage, j'ai découvert le sens de ces images.

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