L'homme de Lyon

Qui est cet homme de Lyon ?
Le père du narrateur, qui reçoit de la part de sa mère, huit ans après la mort de celui-ci, un mystérieux paquet contenant six photos et quelques lettres.
Troublé, le fils, journaliste de profession, entreprend une enquête qui le mènera de Lyon, à Berlin, à Menton, sur les pistes du passé de son père.
Commencé avec une impression de déjà lu, je me suis embarquée avec l'auteur dans un passé douloureux, découvrant des facettes inconnues de ce père qu'il avait tenu à distance, l'apprivoisant grâce à des rencontres, des témoignages, découvrant un secret de famille qui explique l'attitude du père, le comportement de la sœur.
Plus je lisais et plus je trouvais de force et de vérité dans ce roman me disant, pour en finir convaincue, qu'il ne pouvait que s'agir d'un roman à grande part autobiographique.
Quelques jours déjà que je l'ai terminé et il ne m'a pas encore quittée.

le premier janvier 2009, le narrateur 38 ans, reçoit de sa mère un cadeau que son père un homme secret, avait préparé pour lui huit ans auparavant , juste avant sa mort.
Dans ce paquet : trois lettres et six photos plutôt énigmatiques. Son père n'apparaît que sur une seule. Ces photos paraissent dater de 1944.
A partir de ces quelques données, il va faire des recherches, rencontrer des lieux, des gens, pour découvrir ce que son père a vécu et qu'il a été incapable de dire à ses enfants. Ce qu'il découvre lui permet de comprendre les réactions de son père.

Roman très original, bien écrit qui plonge dans le passé et tient en haleine
jusqu'à la fin!

A partir de 6 anciennes photos et 3 lettres léguées par son père comme seul héritage, le narrateur va tenter de reconstituer le passé de cet homme qui a toujours été un mystère pour lui. Ce passé nous replonge dans les heures sombres de l'Occupation à Lyon, mais aussi dans celles de la guerre froide entre l'Est et l'Ouest.

J'ai trouvé assez poussive la première partie du roman mais j'ai fini par apprécier cette enquête et cet enquêteur qui se débat avec les pièges de ce passé qui a déchiré sa famille. Bien-sûr, la découverte de ce Lyon des années quarante est un attrait de plus pour moi qui habite cette ville depuis une douzaine d'années maintenant.

Un roman très efficace qui nous plonge dans les affres de la derniere guerre principalement à Lyon : nazis, résistants , état d'urgence ... Une enquête précise, dans un style ciselé, et haletante sur la face cachée d'un père qui n'a laissé à son fils, post-mortem que 6 photos, très succinctement commentées. Extrait de la lettre du père qui accompagne le leg: " regarde bien ces photos, lis attentivement ces lettres. Prends des notes s'il le faut, tu as toujours fait les choses un peu rapidement.. Aucune photo n'est là par hasard... Tu croiras peut être qu'il s'agit d'un jeu. Ce serait le jeu des choses impossibles à dire . Il se peut que te trouves rien, du temps a passé, les traces ont peut être été effacées. Je prends un risque. Un jour tu apprendras qu'à un moment, plus rien n'a d'importance. À toi de jouer"
Ce roman est aussi une belle réflexion sur la relation père/fils très souvent fort difficile, sur la base d'un projet du père -rarement détendu-pour le fils, projet implicite, forcément incompréhensible et d'une compétition généralisée, y compris dans des moments plus intimes et rares qu'elle gâche. Un lourd secret que nous sommes pressés de connaître a pourri leur vie. C'est aussi l'évocation des blessures familiales qui se transmettent inconsciemment, de génération en génération, le poids de la guerre qui perdure, les destins brisés et transmis dans les constellations familiales. Quel impact tragique de ces silences assourdissants, épais, porteurs de contresens !
Une mention spéciale pour la manière et très construite dont sont relatées les investigations des lieux, des rencontres qu'elles provoquent, de la restitution du passé et des réveils de la mémoire de l'auteur qu'elles occasionnent sur des tranches de vie surgies du passé de la saga familiale écrasée par le poids du comportement et des paroles du "commandeur", saga qui est au fond le vrai sujet de cet excellent (auto?)roman.

Et bien, c'est confirmé : François-Guillaume Lorrain est un auteur à suivre !
Après l'immense plaisir que j'ai pris à lire L'année des volcans, j'ai voulu voir ce que donnait son précédent livre, et je n'ai pas été déçue. Même si, j'en conviens, la mise en place est un tout petit peu longue, la construction est impeccable et on se laisse finalement happer par cette intrigue parfaitement maîtrisée et par ce récit déchirant.

Comme dans L'année des volcans, François-Guillaume Lorrain ancrait déjà son roman dans un contexte historique et dans un lieu très précis : Lyon, juste avant la Libération. En revanche, mis à part quelques personnages secondaires, tels Jean Moulin ou certains dignitaires nazis qui apparaissent çà et là, les héros de ce roman sont fictifs - sauf à ce qu'il s'agisse d'un roman inspiré d'éléments à caractère autobiographique, ce que j'ignore ; mais, même s'il en est ainsi, il ne s'agit en tout cas pas de personnalités publiques.

Pour parler de cette époque trouble qui soulève aujourd'hui encore polémiques et passions, Lorrain imagine une intrigue dont on suit le déroulement comme une véritable enquête policière.
Le narrateur, un homme de trente-huit ans, se voit remettre par sa mère un lot de photos et de lettres de son père, décédé plusieurs années auparavant. Cherchant à percer le secret caché derrière ces documents, comme les pièces éparses d'un puzzle qu'il faudrait reconstituer, l'homme retourne sur les lieux où son père a passé son enfance et parvient à retrouver des gens qui l'ont connu. Peu à peu se dessine la personnalité de ce père resté si longtemps énigmatique, attentionné mais aux réactions souvent brutales et inattendues.
Non sans nous entraîner d'abord sur quelques fausses pistes, l'auteur finit par nous révéler la nature du lourd secret que cet homme dut porter toute sa vie, qui trouve sa source dans le contexte dramatique de la Seconde Guerre mondiale et de la Collaboration, et qui pesa sur le destin de sa famille. Fort de cet éclairage nouveau jeté sur l'existence de son père, le narrateur parvient enfin à comprendre cet homme qui lui parut si souvent distant et étranger.

Dénué de pathos, rédigé avec une certaine économie de moyens, à l'aide de phrases courtes, ce roman vif est néanmoins chargé d'émotion.
Qu'il relate des événements sombres ou rocambolesques, François-Guillaume Lorrain sait décidément toucher son lecteur !

Lien : http://delphine-olympe.blogs..

Un fils de 38 ans qui reçoit d'outre-tombe des photos et des lettres de son père mort depuis 8 ans. le message du père est simple, il demande à son fils de recoller les pièces du puzzle, s'il en a le courage, et de découvrir le secret qui l'a toujours torturé de son vivant. Il s'agit alors de remonter le temps, de plonger dans la guerre, de se mettre à la place d'un autre, de chercher dans des photos anodines la clef d'un mystère ; pour enfin trouver la raison d'une culpabilité qui a rongé la famille. Un va et vient entre le présent et le passé, une relecture des souvenirs et des crises familiales. D'une certaine façon le père demande au fil de faire un double deuil et de laver la famille d'une faute commise 40 ans plus tôt. Malgré des passages un peu long et parfois une certaine platitude dans la narration, on se laisse guider par les photos et les lettres. La deuxième partie du livre étant plus captivante que toute la mise en route initiale.

Je ne sais si c'est de mon fait ou non, mais en ce moment, j'ai du mal à entrer dans les bouquins. Celui-ci ne déroge pas à la règle. Mais, j'ai passé le cap des premières pages pour mieux m'imprégner de cette quête. Et finalement, je sors du livre plutôt réjoui.

Toute la partie sur la Résistance, Jean Moulin et la guerre est intéressante, et François-Guillaume Lorrain, au travers de cette grande Histoire, nous conte la petite, celle de la famille du narrateur. le Docteur Guy Rolin, douze ans en 1944 a vécu douloureusement cette période. L'enquête et la quête du fils sont bien menées et le secret ne se dévoile qu'en fin de roman, après des suppositions, des fausses-pistes, bien amené pour clore de belle manière ce livre. le contexte est là, pesant, lourd, propice aux secrets, aux non-dits, aux mensonges.
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