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EAN : 9782207141779
324 pages
Denoël (25/01/2019)
3.3/5   22 notes
Résumé :
Au milieu du XXIe siècle, Providence a révolutionné le suivi médical grâce à la «plume d’ange», une puce sous-cutanée qui contrôle la santé et l’environnement de ses adhérents en temps réel. Son objectif : le risque zéro.
Agnès Carmini vit dans ce monde millimétré, où repas et temps de sommeil sont dictés par les logiciels. Victorien, son mari, a beau être l’un des concepteurs du projet, elle ne parvient pas à se satisfaire pleinement de ce système, dont la ... >Voir plus
Que lire après Risque zéroVoir plus
Transparence par Dugain

Transparence

Marc Dugain

3.39★ (1527)

Critiques, Analyses et Avis (8) Voir plus Ajouter une critique
Roman / dystopie, ce livre nous présente des mondes très différents. Bien structuré, avec des personnages originaux et attachants, il devient au fil des pages très prenant.
L'auteure a imaginé un monde plutôt réaliste au vu des inventions et des technologies déjà disponibles aujourd'hui (en pariant sur le développement commercial des voitures autonomes, qui fait encore débat pour le moment).
L'intrigue nous emmène à Paris, en 2040, au coeur d'une famille moderne, secouée par la garde à vue de la mère, Agnès, infirmière dévouée dans un hôpital où la médecine pratiquée n'inclut pas toutes les nouvelles technologies.
Pendant une opération, une patiente est décédée alors qu'Agnès était présente, et une enquête judiciaire est ouverte. Le mari d'Agnès, lui, travaille dans une société qui développe capteurs, jeux vidéo, immeubles, maisons de retraite sécurisées ... Une dystopie à découvrir
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Nous sommes au milieu du XXIe siècle. La recherche a progressé et chaque patient a désormais la possibilité de souscrire au programme Providence dont le principal avantage, via la «plume d'ange» injectée sous la peau, est de recueillir en temps réel les informations sur l'état physique et pouvoir ainsi minimiser les risques. Tous les membres de la famille Carmini en sont équipés. Il faut dire que Victorien est l'un des architectes du système, chargé de la promotion du programme via le développement de jeux électroniques sensibilisant la population aux risques encourus.
Agnès, son épouse, est infirmière et prend quelquefois en charge des patients équipés de cette puce. Comme cette nuit où «ils s'étaient retrouvés autour d'une rate éclatée suite à une chute du deuxième étage». Un événement imprévisible par définition, mais qui va toutefois entraîner une enquête après le décès du patient. Akim Benarka, le chirurgien et Agnès se retrouvent en garde à vue, le temps de vérifier si leur prise en charge s'est effectuée dans les règles de l'art.
Entre les murs de sa cellule, elle va se repasser le fil des événements. Se dire qu'ils auraient pu s'acharner encore davantage, que Akim est peut-être parti trop vite pour une autre intervention, avant de se persuader que de toute manière, il était impossible de sauver le patient.
Ce qu'elle ne sait pas, c'est que Victorien et son fils Ancelin sont entrés à son insu «en relation avec elle». Ils se sont en effet rassurés sur son état physique en consultant toutes les données que sa puce continuait d'émettre. Avant que Victorien n'imagine de profiter de cette expérience pour «sensibiliser le grand public sur la réalité d'une garde à vue vécue par une innocente.»
Agnès est finalement relâchée, mais les médias se sont emparés de l'affaire, pointant une faille du système Providence «incapable d'assurer à ses abonnés une prise en charge spécifique en cas d'urgence.»
Du coup, c'est le branle-bas de combat dans la société qui prévoyait d'assurer des millions de personnes supplémentaires.
Et c'est aussi à ce moment que le roman d'Olga Lossky va encore croître en intensité. Car de part et d'autre vient le temps des questions, des remises en cause. Jusqu'où le système entrave-t-il la liberté? Les réfractaires au système – parmi lesquels l'arrière-grand-père refusant tout système, même après avoir été retrouvé au pied de l'arbre duquel il a chuté – sont aussi convaincants.
Pour faire une pause digitale, Agnès décide de suivre Akim en Afrique du Sud où il a ouvert un dispensaire. C'est là que l'épilogue de ce passionnant roman va vous happer. C'est là que les questions vitales vont prendre tout leur sens. C'est là qu'elle va sortir définitivement de sa zone de confort. C'est là que toutes les certitudes vont voler en éclat. C'est là qu'Olga Lossky réussit son coup.
Lien : https://collectiondelivres.w..
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Est-ce que cela vous est déjà arrivé de pousser un cri de rage/frustration en refermant un roman ? Probablement...
C'est ce qui m'est arrivé en refermant ce roman...Pourquoi ? Parce que je n'ai rien compris à la fin...Je l'ai relue trois fois, en espérant comprendre mieux...Mais non...Et c'est frustrant.

Je n'en dirais pas plus, surtout si vous n'avez pas encore lu le roman et que vous arrivez sur mon avis. Je ne veux pas vous décourager de le lire, car jusqu'au au dernier chapitre, j'ai passé un moment très intéressant.

Cette société n'est pas très éloigné de la notre, on essaye d'éliminer les risques de maladies etc...en proposant contre un abonnement payant, l'implantation d'une puce qui est reliée à votre smartphone. TOUT est analysé : ce que vous mangez, votre activité physique etc... Et gare à vous si vous dépassez tel ou tel chose, vous recevrez un malus !

Mais la contrepartie est qu'en cas de problème, vous pouvez être pris en charge rapidement. Alors ? Heureux ?!

J'ai apprécié la réflexion autour de cette problématique, car elle va se poser à nous. Les mots transhumanisme et humanité augmentée vous sont probablement familier. Mais à quel prix ? C'est bien là l'enjeu de la réflexion...
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Ce roman voit son intrigue se dérouler dans un futur relativement proche : dans les années 2040/2050. le lecteur n'est donc pas submergé par des détails techniques. C'est un peu comme aujourd'hui, mais avec des avancées technologiques assez évidentes qui ne peuvent guère nous surprendre. Point besoin donc d'être un féru du genre SF pour se plonger dans ces pages. Cela reste de la littérature et la technologie un sujet qui permet d'aller plus en avant encore sur le questionnement humaniste qui est le coeur même de cette intrigue.
On aura beau mettre toujours plus de technologie partout, l'être humain reste ce qu'il est, l'humanité imparfaite.

Les personnages sont très attachants. On peut même facilement s'identifier à eux ou leur trouver des points communs avec nos proches. Cette particularité facilite encore plus l'immersion dans l'intrigue avec en prime une belle écriture fluide.

Alors oui, je suis rentrée dans ce livre par la grande porte, mais j'en suis sortie par la petite.
J'ai avalé les pages et dévoré les trois parties de ce roman, mais le final m'a laissé sur le carreau. L'auteur a utilisé des ficelles connues. Elle les a bien employées, le problème n'est vraiment pas d'ordre technique. Son écriture est restée agréable jusqu'au bout du bout, mais je pense que son roman pouvait se passer de ce tour de passe-passe justement. Pour moi, cela n'apporte rien de plus à l'intrigue. Au contraire, j'ai même trouvé que cela empêchait d'aller plus loin encore dans le raisonnement initial : une mise en garde envers une technologie trop poussée, trop présente qui priverait les êtres humains d'une existence plus riche, certes moins sécuritaire, mais plus en phase avec le principe même de la vie, c'est à dire fragile, précaire aussi, mais avec des fulgurances.

Lien : https://espace-temps-libre.b..
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Un roman qui pousse jusqu'au bout l'ambiance actuelle du risque zéro, du parapluie ouvert dès qu'une goutte tombe, de ce que l'on a un temps appelé le principe de précaution, de peur de prendre des risques. On peut rêver d'un monde aseptisé dans lequel tout est calculé pesé, géré par des algorithmes, on peut imaginer qu'il nous débarrassera de toutes les tâches rébarbatives qui seront déléguées à des robots, c'est ce monde que décrit Olga Lossky. Qu'elle oppose à celui qui ose encore, qui parie sur l'humain plus que sur la technologie. D'aucun pourrait lui reprocher un certain manichéisme, sauf qu'elle fait bien ressentir le dilemme de ses personnages, Agnès en tête, qui se pose beaucoup de questions et pense aussi à la sécurité de ses enfants. Ceux qui ont refusé Providence, comme Horace le centenaire bougon ne le regrettent pas et n'en rêvent pas secrètement. Providence ne me fait pas rêver mais les bondieuseries des grands-parents d'Agnès réfractaires au système, encore moins. Tout monde a ses avantages et ses inconvénients.

Olga Lossky montre son héroïne qui, seule, dans la cellule de garde à vue, peut enfin réfléchir à sa vie et à ses relations avec autrui, biaisées par Providence. Elle a envie d'humanité : "Elle éprouvait de façon quasi physique ce lien d'humanité qui la reliait à ses semblables, malgré son isolement, et lui mettait le coeur en joie. Il avait fallu venir dans ce lieu improbable pour faire une telle découverte. Agnès aurait souhaité mettre un mot sur son expérience, mais cela échappait à toute définition." (p.125/126) C'est le coeur et tout l'intérêt du roman : la remise en question d'une femme au travers des évolutions techniques de nos sociétés qui la déshumanisent en y apportant des améliorations et avantages indéniables. Doit-on sacrifier l'humanité, les relations, l'entraide, tout ce qui fait que nous sommes des Hommes au profit d'une espérance de vie plus longue en très bonne santé, sécurisée, sans surprise (mauvaise il va sans dire, mais sans doute les bonnes aussi) ?
Lien : http://www.lyvres.fr/
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critiques presse (1)
Liberation
20 mars 2019
Le dernier roman d’Olga Lossky explore les dangers d’une société hyperconnectée où santé et environnement seraient contrôlés à 100%.
Lire la critique sur le site : Liberation
Citations et extraits (7) Voir plus Ajouter une citation
— Si nous voulons parvenir à toucher un autre type de public, renchérit Mathys, il faut réussir pour de bon à débarrasser le système Providence de cette image élitiste. La commercialisation du nouveau pack Essentiel, qui propose une protection de base contre le risque à un moindre coût, n’a pas rencontré le succès escompté. D’après les dernières analyses des experts marketing, nous souffrons d’un manque de visibilité auprès de la cible visée. Beaucoup trop de personnes n’ont de Providence que l’image répandue par les médias, lors du dernier piratage des plumes d’ange. Selon eux, nous ne sommes qu’une entreprise de niche, à la merci de la moindre cyberattaque. Il faut absolument changer cela. C’est pourquoi j’ai sollicité Victorien pour élaborer l’une de ces séquences vidéoludiques dont il a le secret et qui font toute notre originalité.
L’intéressé esquissa une moue des lèvres destinée à relativiser le compliment.
— Hum, n’oublions pas tout de même que c’est la technologie de pointe de la plume d’ange qui reste à la base de notre succès, nuança Milos, en charge des opérations. La dernière cyberattaque a été complètement montée en épingle par des journalistes peu scrupuleux. 
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INCIPIT
Nuit de garde à vue
Le policier arborait deux fines moustaches qui retombaient aux commissures et Agnès trouva qu’il ressemblait à un esturgeon. Elle en avait vu de beaux spécimens la semaine passée, à l’aquarium, en compagnie de Joumana. De telles moustaches la confortaient dans l’idée que tout ceci n’était qu’une plaisanterie. L’homme en uniforme réitéra néanmoins son ordre avec un rien d’impatience.
— Enlevez vos affaires et mettez-les dans le casier. Chaussures, montre, bijoux, soutien-gorge, ceinture, récita-t-il.
Agnès s’exécuta. Elle aurait pu se croire encore au vestiaire de l’hôpital, en train de troquer ses vêtements contre un pyjama de bloc.
— Et mes chaussettes ?
La question était destinée à détendre l’atmosphère, mais l’homme lui tendit sans ciller des surchaussures en gaze bleue.
— Vous pouvez les garder. Plus rien dans les poches ?
En grattant bien, Agnès finit par sortir quelques centimes oubliés, qu’elle avait dû glisser là avec l’intention de les donner à Joumana pour jouer à la marchande.
— Passez le portique.
Une sonnerie aiguë retentit, lui enjoignant de faire demi-tour.
— Pas de ceinture ? interrogea l’homme.
Agnès fit non de la tête. Le policier appuya sur un bouton du combiné accroché à la poche revolver de sa chemise.
— Manon, tu peux venir au portique pour une fouille au corps, s’il te plaît ?
— Ne cherchez pas, c’est la puce qui sonne, expliqua Agnès en brandissant sa main. Elle interfère avec le champ électromagnétique.
Circonspect, l’homme pencha ses moustaches sur le carré de peau entre la base du pouce et de l’index.
— Alors c’est ça, une plume d’ange ? On voit pas grand-chose… La dame sonne, expliqua-t-il ensuite à la dénommée Manon. Elle dit qu’elle a une puce.
— Il faut croire que oui, constata la policière après une brève palpation qui ne donna rien. Vous avez un certificat, quelque chose ?
— Sur mon téléphone, répondit Agnès en tendant le bras vers le casier que l’homme avait refermé.
En quelques mouvements du pouce sur l’écran de son option d’abonnement Providence et sa carte de puce RFID.
— La grande classe ! remarqua la policière, envieuse. Mais je vous préviens, ici, c’est plutôt la grosse crasse…
Agnès replaça avec regret son multiphone dans le vestiaire. Il arrivait au bout de son autonomie et ce n’était pas au fond d’un casier que la batterie solaire allait pouvoir faire le plein.
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« De toute façon, “ils” veulent la mort de l’hôpital public. “Ils” n’attendent qu’une chose, c’est qu’on doive mettre, de nous-mêmes, la clef sous la porte, comme “ils” y ont forcé tant d’autres services hospitaliers. » Le débat sur la transition médicale constituait le principal sujet des conversations du chirurgien en chef durant une péritonite ou une ablation tumorale.
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C’était l’avantage de la garde hebdomadaire à laquelle elle était contrainte : le lendemain, après avoir somnolé par intermittence une partie de sa journée de repos, Agnès pouvait s’offrir le luxe d’être à seize heures devant l’école de sa cadette. Voir l’enfant s’élancer avec un cri de joie entre les tables pour atterrir dans ses bras affranchissait l’anesthésiste de toute fatigue. Le sentiment rare d’être pleinement là où il fallait l’envahissait alors. Aussi les deux messieurs qui s’encadraient dans l’écran de l’interphone pouvaient bien passer leur chemin. Agnès anticipait la caresse des boucles de Joumana sur son visage, l’odeur de miel de ses pommettes.
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Il était devenu courant de s’endetter pour avoir accès à un suivi de pointe dans une clinique privée, plutôt que de faire confiance à la gratuité des soins de l’État. Un bloc opératoire comme celui où travaillait Agnès vivait de plein fouet cet étranglement, contraint de tourner avec des moyens humains et techniques restreints.
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Video de Olga Lossky (1) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Olga Lossky
Olga Lossky - La maison Zeidawi .Olga Lossky vous présente son ouvrage "La maison Zeidawi" aux éditions Denoël. Rentrée littéraire janvier 2014. http://www.mollat.com/livres/lossky-olga-maison-zeidawi-9782207117224.html Notes de Musique : Amina Alaoui 6 Ya laylo layl
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