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Citations sur Aziyadé (86)

Tout ce que je sais, je l'ai appris à mes dépens.
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Samuel met deux culottes percées l’une sur l’autre pour aller au travail ; il se figure que les trous ne coïncident pas et qu’il est fort convenable ainsi.
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Heureuse époque où aucun frein ne vous retenait ; où l’on pouvait tout faire ; l’on pouvait rire de tout, même des choses les moins drôles, jusqu’au moment où tant de têtes tombèrent sous le couteau de la Révolution, que ceux qui conservèrent la leur commencèrent à réfléchir. Ensuite vint une époque de transition, où l’on vit apparaître une génération atteinte de phtisie morale, affligée de sensiblerie constitutionnelle, regrettant le passé qu’elle ne connaissait pas, maudissant le présent qu’elle ne comprenait pas, doutant de l’avenir qu’elle ne devinait pas. Une génération de romantiques, une génération de petits jeunes gens passant leur vie à rire, à pleurer, à prier, à blasphémer, modulant sur tous les tons leur insipide complainte pour en venir un beau jour à se faire sauter la cervelle.
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Pourquoi aime-t-on une femme ? Bien souvent cela tient uniquement à ce que la courbe de son nez, l’arc de ses sourcils, l’ovale de son visage, que sais-je ? ont ce je ne sais quoi auquel correspond en vous un autre je ne sais quoi qui fait le diable à quatre dans votre imagination. Ne vous récriez pas ! la moitié du temps, votre amour ne tient à rien de plus. Vous me direz qu’il y a chez cette femme un charme moral, une délicatesse de sentiment, une élévation de caractère qui sont la vraie cause de votre amour… Hélas ! gardez-vous bien de confondre ce qui est en elle et ce qui est en vous.
[...] J’ai été amoureux de la Vénus de Milo et d’une nymphe du Corrège. Ce n’étaient certes pas les charmes de leur conversation et la soif d’échange intellectuel qui m’attiraient vers elles ; non, c’était l’affinité physique, le seul amour connu des anciens, l’amour qui faisait des artistes. Aujourd’hui, tout est devenu tellement compliqué, que l’on ne sait plus où donner de la tête ; les neuf dixièmes des gens ne comprennent plus rien à quoi que ce soit.
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Aujourd’hui, mon ami, on est beaucoup plus raisonnable, beaucoup plus pratique : on se hâte, avant d’être devenu un homme, de devenir une espèce d’homme ou un animal particulier, comme vous voudrez. On se fait sur toute chose des opinions ou des préjugés en rapport avec son état ; on tombe dans un certain milieu de la société, on en prend les idées. Vous acquérez ainsi une certaine tournure d’esprit, ou, si vous aimez mieux, un genre de bêtise qui cadre bien avec le milieu dans lequel vous vivez ; on vous comprend, vous comprenez les autres, vous entrez ainsi en communion intime avec eux et devenez réellement un membre de leur corps. On se fait banquier, ingénieur, bureaucrate, épicier, militaire… Que sais-je ? mais au moins on est quelque chose ; on fait quelque chose ; on a la tête quelque part et non ailleurs ; on ne se perd pas dans des rêves sans fin. On ne doute de rien ; on a sa ligne de conduite toute tracée par les devoirs que l’on est tenu de remplir. Les doutes que l’on pourrait avoir en philosophie, en religion, en politique, les civilités puériles et honnêtes sont là pour les combler ; ainsi ne vous embarrassez donc pas pour si peu. La civilisation vous absorbe ; les mille et un rouages de la grande machine sociale vous engrènent ; vous vous trémoussez dans l’espace ; vous vous abêtissez dans le temps, grâce à la vieillesse : vous faites des enfants qui seront aussi bêtes que vous. Puis enfin, vous mourez, muni des sacrements de l’Église ; votre cercueil est inondé d’eau bénite, on chante du latin en faux bourdon autour d’un catafalque à la lueur des cierges ; ceux qui étaient habitués à vous voir vous regrettent si vous avez été bon durant votre vie, quelques-uns même vous pleurent sincèrement. Puis enfin, on hérite de vous.
Ainsi va le monde !
Tout cela n’empêche pas, mon ami, qu’il n’y ait sur cette terre de fort braves gens, des gens foncièrement honnêtes, organiquement bons, faisant le bien pour la satisfaction intime qu’ils en retirent : ne volant pas et n’assassinant pas, lors même qu’ils seraient sûrs de l’impunité, parce qu’ils ont une conscience qui est un contrôle perpétuel des actes auxquels leurs passions pourraient les pousser ; des gens capables d’aimer, de se dévouer corps et âme, des prêtres croyant en Dieu et pratiquant la charité chrétienne, des médecins bravant les épidémies pour sauver quelques pauvres malades, des sœurs de charité allant au milieu des armées soigner de pauvres blessés, des banquiers à qui vous pourrez confier votre fortune, des amis qui vous donneront la moitié de la leur ; des gens, moi par exemple sans aller chercher plus loin, qui seraient peut-être capables, en dépit de tous vos blasphèmes, de vous offrir une affection et un dévouement illimités.
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Dans tout roman bien conduit, une description du héros est de rigueur. Mais ce livre n’est point un roman, ou du moins, c’en est un qui n’a pas été plus conduit que la vie de son héros. Et puis décrire au public indifférent ce Loti que nous aimions n’est pas chose aisée, et les plus habiles pourraient s’y perdre.
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Et l’amitié, qui est un sentiment plus sévère, plus solidement assis, puisqu’il repose sur tout ce qu’il y a de plus élevé en nous, la partie purement intellectuelle de nous-même. Quel bonheur de pouvoir dire tout ce que l’on sent à quelqu’un qui vous comprend jusqu’au bout et non pas seulement jusqu’à un certain point, à quelqu’un qui achève votre pensée avec le même mot qui était sur vos lèvres, dont la réplique fait jaillir de chez vous un torrent de conceptions, un flot d’idées. Un demi-mot de votre ami vous en dit plus que bien des phrases, car vous êtes habitué à penser avec lui. Vous comprenez tous les sentiments qui l’animent et il le sait. Vous êtes deux intelligences qui s’ajoutent et se complètent.
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Mon cher ami,
Je ne vous écrivais pas, tout simplement parce que je n’avais rien à vous dire. En pareil cas, j’ai l’habitude de me taire.
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[...] que la question de religion ne sorte pas du domaine de la conscience ! que le musulman aille à sa mosquée et le chrétien à son église ; mais, en face de l’intérêt de tous, en face de l’ennemi public, soyons et demeurons tous unis !
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Ce que l’on aime le mieux chez les autres, c’est soi-même.
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