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Critiques filtrées sur 3 étoiles  
J'avais hâte de lire "Madame Chrysanthème" car certaines sources le prétendent à l'origine de l'opéra de Puccini "Madame Butterfly".
C'est plus le carnet de bord d'un marin qu'un roman, Carnet de bord relativement bien écrit et détaillé pour un carnet de bord ! ;-)
La lecture est fluide et aisée et permet de découvrir bien des coutumes ignorées par moi petite occidentale du fin fonds de la Meuse :-))
Lecture agréable sans romantisme et sans passion mais bien instructive .
Je crois que je vais tenter un autre Pierre Loti.
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L'histoire, largement autobiographique, est bien connue: en 1885, lors d'une escale à Nagasaki, un jeune officier de la marine française épouse une jeune Japonaise, Madame Chrysanthème. Cette pratique du mariage temporaire - arrangé par des entremetteurs - était alors courante. Pour P. Loti, l'écriture de ce roman est l'occasion de donner ses impressions sur ce pays qui venait juste de s'ouvrir aux étrangers, après des siècles de fermeture. Avec une apparence de spontanéité, il évoque tout ce qu'il a vu: les paysages, les gens, les habitudes de vie, les coutumes, etc... Mais, quand son navire doit repartir, le marin quitte le Japon avec l'esprit léger, son mariage éphémère devenant aussitôt caduc.

J'ai lu deux fois ce livre. Lors de ma première lecture, la description par un témoin oculaire du pays et de sa culture au XIXème siècle (donc avant que l'influence occidentale ne commence à y jouer un rôle) m'avait captivé. Pour un Français arrivant sans préjugés dans le lointain Japon, tout était alors nouveau, surprenant, exotique au plus haut point. Le roman nous fait assister à ce choc des cultures. L'écrivain nous fait part de la beauté des paysages, de l'étonnant mode de vie des habitants, de la dureté de la vie quotidienne, qu'il a observés à Nagasaki, Même si le héros se présente comme un dandy insouciant et non comme un reporter sérieux, son témoignage m'avait paru inestimable.

Plus tard, quand j'ai lu ce livre une seconde fois, mon opinion a été beaucoup moins favorable. D'abord, P. Loti reste à la surface des choses vues, il ne cherche pas à approfondir et à s'interroger, il n'hésite pas à donner successivement des avis contradictoires sur des sujets importants - comme si tout ça n'avait pas vraiment d'importance. Ensuite, l'ouverture d'esprit du jeune héros et sa curiosité me semblent très limitées; sa critique de la société japonaise, virulente sous des apparences de légèreté, semble être le reflet de son abusif "complexe de supériorité" d'Occidental. Son mépris pour Mme Chrysanthème, poupée qu'on utilise puis qu'on renvoie sans regrets, n'est pas plaisant.
Je suis resté donc sur ma faim, frustré par le manque de sérieux (assumé volontairement) et par l'irresponsabilité de P. Loti face à un "sujet en or".
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(* N'ouvrez pas ce roman si vous êtes allergique au racisme caractéristique des français (anglais etc) de la IIde moitié du XIXè siècle: vous seriez presque tout le temps en colère...)

L'officier de marine Pierre Loti est un militaire curieux, organisé, très pragmatique. Quand c'est possible il potasse des guides de conversation avant d'arriver dans un pays, et il arrive avec les bonnes adresses communiquées pas d'autres marins passés avant lui.
Ce "roman" est une sorte de journal de son voyage au Japon, en été 1885.
Il a décidé avant l'escale technique de sa corvette cuirassée pour 5 semaines à Nagasaki qu'il tuerait le temps auprès d'une "épouse" japonaise.
Ces "mariages" avec de très jeunes filles fonctionnaient comme un contrat de location: bail de 1 mois renouvelable éventuellement.
(Il semble que cette pratique était réservée aux gradés: c'était tout de même assez cher.)
Aucune histoire d'amour avec "Madame Chrysanthème", sa poupée décorative ne l'intéresse pas en réalité. Et le Japon: il n'aime pas.
L'adjectif le plus employé dans ce bouquin c'est "petit" (Pour un français complexé semble-t-il par sa petite taille c'est assez comique).
Loti décrit assez scrupuleusement sa découverte de Nagasaki, et son ennui dans cette ville, la corvée de traîner une cohorte de "mousmées" à chaque sortie, la météo, bref, un récit de voyage à usage de souvenirs à partager avec des lecteurs (un "blog" quoi).
Personnellement j'ai toujours assez apprécié l'écriture de Loti, et la distance historique ajoute un intérêt supplémentaire à ses récits de voyages.

PS. Mon grand-père et mon grand oncle avaient passé 2 ans en mer du Japon vers 1930, j'ai toujours connu ces petits objets exotiques ramenés par ces marins. ( les tasses sont toutes cassées mais il me reste quelques pièces des services à thé et autres "japoneries".) Bizarrement, alors que je lis Loti depuis la fin de l'adolescence, je ne m'étais jamais demandé avant ma relecture actuelle si la mode des petites épouses de location existait encore de leur temps, lol.
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Roman d'”inspiration” autobiographique, Pierre Loti raconte son débarquement de la corvette cuirassée “Triomphante” en 1885 à Nagasaki . Il arrive au Japon en juillet et y épouse, par contrat renouvelable d'un mois, une jeune femme baptisée Kikou-San, soit Madame Chrysanthème. Il semblerait que cette pratique soit courante et officielle. Pierre Loti restera à peine plus d'un mois à Nagasaki avant de retourner en France, laissant Madame Chrysanthème se trouver un autre mari… si possible. L'histoire ne décrit que leurs sorties pour aller à des fêtes avec des amis ou des moments chez eux qui laissent transparaitre un ennui chez le narrateur. Mais surtout le texte est écrit avec un point de vue occidental de supériorité, empreint d'un racisme évident pour les Japonais et d'un mépris pour la femme que j'ai trouvé affligeant.
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Ce roman, paru en 1888, retrace et romance les aventures de P. Loti, alors officier de marine, pendant les cinq semaines qu'il passa à Nagasaki trois ans plus tôt.

Bien qu'il débute de la même façon que l'opéra de Puccini, Mme Butterfly, il faut mentionner qu'il n'en est pas à l'origine, ce dernier ayant été inspiré par un fait divers dont Puccini avait eu connaissance et qui s'est déroulé à la même époque.

Sitôt arrivé, Loti se met en quête d'un intermédiaire pour lui trouver une femme : il est alors légal de pratiquer au japon, moyennant finances, un mariage temporaire par contrat renouvelable. Cette coutume rapporte à l'épousée (ainsi qu'à sa famille et à l'intermédiaire) quelques capitaux et ne l'empêche nullement, par la suite, de se marier à un japonais.

Loti débarque dans la nuit, sous la pluie, et prend contact avec un intermédiaire dans une maison de thé retirée. Amusé par les geishas qu'il devine, on va lui proposer d'épouser une jeune fille qu'il découvrira le jour de son mariage, tout en l'assurant qu'elle correspondra à ses voeux. Bien entendu, le jour des noces, il réalise que les conceptions locales de la beauté sont assez éloignées des siennes, et reporte son choix sur une des suivantes de la promise, plus à son goût, la fameuse madame Chrysanthème (les nom des personnages japonais font référence à une partie de la signification de leur kanji, qui servent à les écrire mais n'en sont pas pour autant synonyme, ce qui peut donner quelques effets comiques que Loti ne se prive pas d'exploiter).

Il va aménager avec sa nouvelle femme dans un quartier situé sur les hauteurs de la ville, où vivent de nombreux occidentaux dans la même situation que lui. Les journées s'y écoulent entre son service de quart sur son navire en rade, ses sorties nocturnes en couples, ses causeries avec son ami Yves, dont il s'amusera puis s'inquiètera de la complicité avec sa « femme », et la découverte de Nagasaki et de la société japonaise.

Disons le tout net : Loti n'apprécie pas le pays, auquel il trouve de nombreux défauts : trop accidenté, trop chaud, trop pluvieux, trop mignard, trop petit… il n'est admiratif que de la célérité des tireurs de pousse-pousse et de la majesté de certains temples qui lui semblent avoir été édifiés par une autre civilisation que celle qu'il découvre. Il s'amuse des réalisations techniques japonaises, plaisante sur le physique peu engageant des habitants, homme ou femmes, sans s'offusquer de leur nudité fréquente à cette époque de l'année (juillet - aout) à heure du bain. Tout au plus sera t'il surpris par la propreté des résidences nippones, déplorant plus qu'à son tour la « dinette » peu roborative à laquelle il compare la cuisine japonaise. Plus amusé qu'intéressé par la vie locale, Loti traverse en dilettante sa parenthèse japonaise et ne donne jamais l'impression d'apprécier vraiment, même de loin, le pays. Il le trouve distrayant, sans plus. Lorsque viendra le temps du départ, il regrettera que Chrysanthème ne ressente pas pour lui les sentiments qu'il n'a jamais eu pour elle, et qu'elle se révèle en fait aussi pragmatique que lui même.

J'ai été assez déçu par ce roman, très populaire à son époque, non parce que l'auteur y montre, disons le, un certain mépris teinté d'amusement pour les japonais, mais parce que le style lui même m'a semblé quelque peu décousu, peut être trop daté ? C'est certes agréable à lire, mais l'histoire se révèle peu intéressante, peut être tout simplement parce que le Japon nous est bien mieux connu qu'aux lecteurs de 1885.

Au final, ce court roman plaisant à lire est aussi un témoignage sur une certaine vision insouciante du monde à la fin du 19e siècle, avec les certitudes qui allaient avec. Moins de vingt ans après la publication de madame Chrysanthème, le peuple « mignard et timoré » décrit par Loti imposait, à Port Arthur, sa loi à la Russie.
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