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4,05

sur 1075 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Après ma visite fort instructive du musée maritime du Old Harbour de Reykjavik , cette lecture m'a parue évidente dans la continuité de l'émotion de la découverte ( ou redécouverte ) de ces pêcheurs de morue, hommes courageux à la vie si dure .

Dans l'ouvrage de Pierre Loti, les Islandais , comme ils étaient surnommés , sont les pêcheurs bretons qui partaient sur les côtes d'Islande pendant plusieurs mois pour cette fameuse pêche à la morue .

Et parce que leurs pères avant eux prenaient la mer, Yann et Sylvestre, presque beaux-frères par les liens qui unissent Sylvestre à la soeur de Yann sont deux de ces marins qui quittent les côtes bretonnes pour affronter la Mer du Nord .

Roman sur la mer, parce que c'est elle qui décide de la vie et de la mort, elle donne et elle reprend , elle est amante, elle est cercueil .

Roman sur l'amour, pudique toujours, impossible parfois, parce que les conventions sociales sont tenaces dans la Bretagne de la fin du XIX ème siècle mais Gaud aime Yann même s'il ne le montre pas mais qu'il l'attend aussi .

Roman sur les femmes, les mères , les épouses et les fiancées, celles qui attendent le retour des bateaux , fières et courageuses bretonnes .

Roman sur l'amitié comme celle qui unit Yann et Sylvestre, pas besoin de beaucoup de mots ni d'effusions, ce sont des taiseux mais les sentiments sont forts et beaux.

J' ai trouvé autre chose dans ce roman que ce que j'y étais venue chercher mais peu importe , l'écriture de Pierre Loti est admirable .
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Un très joli texte, voilà ce qui me vient à l'esprit en refermant ce livre. Une très belle écriture, des personnages attachants, une jolie histoire.
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Je ne peux que vous inviter à lire toutes les critiques enthousiastes autour ce livre. Je veux juste vous expliquer pourquoi j'ai néanmoins enlevé une étoile et demie à ce joli texte. En lisant ce livre, on a presque l'impression que la vie de marin pêcheur dans les eaux glacées d'Islande est une sinécure. Pourtant Loti était marin (version Marine toutefois).... Au final j'ai préféré les pages consacrées aux femmes, celles qui restent à terre, à attendre, à s'inquiéter. Pages trop peu nombreuses à mon goût.
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Je m'attendais peut-être davantage au naturalisme de Zola dans la description de la vie de ces marins, pas à ce texte certes joli mais sans doute éloigné de la réalité des marins. Car même la fin est belle, poétique, alors qu'elle raconte un drame....
Et puis Zola m'a prouvé qu'on peut écrire une merveilleuse histoire d'amour tout en étant précis dans la description de la vie sociale de l'époque (Ah "le bonheur des dames" !!!). Pourtant le style de Loti est beau, mais je ne sais pas, il m'a manqué quelque chose. Peut-être l'aurais-je apprécié davantage si je l'avais lu plus jeune....
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****

Alors qu'ils embarquent sur la Marie, des hommes s'offrent à la mer... Ils quittent pour plusieurs mois leur femme, leur fiancée, leur mère et leur soeur. Ils abandonnent à leur père devenu trop vieux, les maisons et les villages. Parmi eux, il y a Sylvestre et Yann. Amis devenus frères, ils affrontent la pêche et les tempêtes. Ils se parlent peu mais ils chantent sur le pont de leur bateau, se soutiennent et se pleurent aussi quand le destin s'en mêle. Et puis il y a Gaud, jeune fille belle et solitaire, qui aime d'un amour si grand le beau et ténébreux Yann...

Quel beau roman, quelle belle écriture et quelle histoire à la fois douce et tragique. On monte à bord des bateaux, tout comme on attend à terre le retour de ces pêcheurs courageux. On vit sous le vent et les vagues, mais aussi au coin du feu dans les chaumières.
Je ne connaissais ni l'auteur, ni ce grand classique et c'est une très belle découverte !! Un roman qui n'a pas pris une ride, une écriture fluide et intemporelle et des personnages attachants.

Ne vous y trompez pas : ce court récit est fort et poignant. Quelques pages suffisent pour vous emmener très loin au large, ou rester en Bretagne... Un moment de lecture comme suspendu...
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La legende raconte qu'au moment de sa parution , Loti hesita entre deux titres : C'est pas l'homme qui prend la mer , c'est la mer qui prend l'homme tin tin tin et Pecheur d'Islande . Pour des raisons comprehensibles de place éditoriale , il opta finalement pour ce dernier...

Fin XIXe . Sylvestre et Yann sont marins comme le furent leurs peres , leurs grands-peres...Tradition familiale oblige .
Sylvestre , 17 ans mais deja taillé comme un homme , est fiancé à la soeur de Yann qui est de 10 ans son ainé . Il est un celibataire taciturne tres convoité mais surtout un marin d'une force et d'une expérience sans égales . Il multiplie les conquetes sans véritablement s'attacher jusqu'à ce que son regard croise un jour celui de Gaud , son seul et unique amour qui mettra cependant pas mal de temps à se concretiser .

Une ecriture précise , détaillée et formidablement évocatrice font de ce roman un véritable document écrit de ce qu'etait l'apreté de la vie de ces marins de fin de siecle . Loti , de par son experience professionnelle , n'eprouve aucun mal à retranscrire le quotidien de ces forçats de la mer qui bien souvent lui ont payé un lourd tribut humain . La mer y est ici un personnage à part entiere . Elle est à la fois leur maitresse exigeante , leur mere nourriciere et bien souvent leur tombeau !
Autre point incontournable , ces longues mais precieuses descriptions d'une Bretagne continuellement balayée par les vents , terriblement hostile et sauvage , mais que l'on ne quitterait pour rien au monde .
Le caractere de ses habitants étant en totale adéquation avec leur environnement .

Loti , a travers une histoire simple , nous dépayse totalement en nous contant le quotidien de ces marins d'un autre temps . Meme si le jeu du chat et de la souris que s'entetent à jouer , volontairement ou pas , Gaud et Yann , vient amener un peu de légereté , il n'en reste pas moins que l'ambiance générale y est plutot morbide . La mort omniprésente vient prelever régulierement son comptant de cadavres . Il y a comme une sorte d'inéluctabilité fatale au destin de ces marins d'un autre temps . Si la mer ne vient pas les faucher dans la fleur de l'age , c'est alors la guerre du Tonkin qui vient s'en charger . Et pourtant , c'est presque avec une sorte d'insouciance touchante que ces gamins s'empressent de croquer la vie à pleine dents , la pressentant d'autant plus courte . Au final , une joute inégale entre Gaud et la mer pour s'approprier définitivement les faveurs de Yann . Meme si l'on devine un combat perdu d'avance...
Petit bémol concernant ces trop nombreuses explications de bas de page venant invariablement cassé le rythme de lecture .

Pecheur d'Islande est aussi triste qu'il est beau .
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Tous les mois de février, des pêcheurs de Paimpol partent pour l'Islande, en quête de morues qui leur permettront de subvenir aux besoins de leur famille, bien davantage que de travailler dans les champs. Mais cette pêche est gage de nombreux risques, et d'un voyage sur mer pendant six longs mois, bien difficiles... C'est ce que va découvrir Gaud, jeune femme revenue au pays après avoir vécu à Paris suite à l'enrichissement de son père, alors qu'elle tombe passionnellement amoureuse de Yann, un de ces pêcheurs d'Islande.

Histoire d'amour que ce roman de Pierre Loti, certes, entre Gaud et Yann, amour contrarié au gré des départs du jeune homme pour rejoindre sa deuxième bien-aimée, la mer, que la jeune femme a du mal à accepter, amour profond et délicat, poétique et romantique, d'une beauté pure et tragique. Mais aussi histoire d'une population bien spécifique, celle de ces pêcheurs qui, des années 1850 aux années 1920, partaient loin au Nord, dans des conditions terribles, histoire rendue ici particulièrement aventureuse et romanesque, idéalisée par la plume, sans conteste artiste plus que sociale et réaliste, de l'auteur, mais néanmoins d'une grande maîtrise narrative et stylistique. L'on suit l'ensemble, et l'histoire d'amour sur terre, avec Gaud, et l'histoire d'amour sur mer, avec la pêche, avec intérêt et envie.

Je vais donc continuer ma découverte de Pierre Loti avec d'autres de ses romans, ayant été convaincue par cette première lecture.
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Que m'a-t-il pris de vouloir relire ce grand classique déjà étudié au collège ? Un souvenir agréable ? Absolument pas car il me semble que ce roman m'avait laissé un arrière-goût de "beurk !", d'ailleurs en général je n'aimais pas l'idée des lectures forcées qui ne me plaisaient que rarement. L'âge mûr étant passé par là, j'ai voulu sans doute m'assurer qu'au temps de ma jeunesse dorée, j'avais raison de trouver "nul" tout ce que l'on m'imposait : bref, un reliquat de contestation devant le système scolaire.

L'ayant trouvé comme de nombreux classiques, en téléchargement gratuit, j'en ai profité. Premier constat, moi qui ai horreur des fôtes d'ortografes et de gramère, je suis servie, la qualité n'est pas vraiment au rendez-vous. Deuxième constat, les romans d'amour, ce n'est pas vraiment ma tasse de thé. Troisième constat, j'accorde un 4 étoiles... et oui, il n'y a que les imbéciles qui ne changent pas d'avis comme a dit quelqu'un dont j'ai oublié le nom.

Ce n'est pas un roman que j'ai lu, c'est le tableau d'un peintre que j'ai eu sous les yeux, avec les couleurs bleu sombre de la mer se mêlant au gris du ciel de Bretagne, et dans un coin de la toile, sur un bout de terre âpre, une femme en noir qui attend, en surveillant l'horizon. Qu'elle soit utilisée pour dépeindre les paysages, ou pour décortiquer les sentiments humains ou encore pour décrire le dur métier de pêcheur, l'écriture de Pierre Loti est magnifique. C'est presque un poème.
le personnage principal de ce récit, c'est évidemment la mer, celle qui nourrit mais aussi celle qui sert parfois de tombeau, entrainant, comme une femme jalouse, les hommes avec elle, dans cette mort qu'eux et leurs famille ont appris à côtoyer, que ce soit à travers l'exercice de leur labeur ou à la guerre. Entre les deux, l'amour essaie de se faire une place.

Je comprends tout à fait qu'à l'époque de mon adolescence lointaine, la beauté de ce récit m'ait échappé mais je répare mon erreur en accordant un 16/20.


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C'est toujours surprenant de découvrir qu'un livre n est pas le reflet de ce qu'on en attendait. Parfois décevant, parfois enthousiasmant, cet ecart de perception a au moins le mérite de maintenir nos chakra de lecteurs ouverts à l'inattendu.
De Pêcheur d'Islande, j'envisageais un récit qui ne quittait pas la mer, peuplé uniquement marins durs au mal et d'héroiques scènes de pêche harassantes ou dangereuses, le tout bien sûr situé en Islande,en somme une oeuvre tenant plus de l'expérience sublimée que de la pure fiction. Quel manque d'imagination!
Tous ces ingrédients sont certes là au coeur du livre, mis en scène par une plume sensuelle et vibrante, mais l'angle de narration est plus vaste, son centre déporté sur la côte bretonne où les arrivées et départs des marins rythment la vie des villages.
Plus au centre encore, Gaud, demoiselle ramenée là de la ville par son père et qui bientôt tombe amoureuse de Yann, marié à la mer. L'histoire d'amour est belle, elle amplifie avec sensibilité la sensation d'ineluctable dans lequel s'inscrivent ces destins de pêcheurs, mais j'ai été gênée par la place qu'elle prend dans l'histoire, j'aurais voulu côtoyer plus les embruns avec Yann que le coeur suspendu de Gaud. Sans doute est-ce que comme le chante Barbara , "je n'ai pas la vertu des femmes de marins ".
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"Homme libre, toujours tu chériras la mer". Yann, le personnage du roman, peut sembler faire sien ce vers de Baudelaire ; cette mer qu'il chérit est celle qui garantit sa liberté. Aussi dédaigne-t-il d'abord l'amour sage, poli, courtois, de la belle et terrienne Gaud, puisqu'il a promis à la mer qui le nourrit de l'épouser. Dès les premières lignes, la tragédie est annoncée et tout le roman ne tend que vers son accomplissement.
Dans la région de Paimpol, les "Islandais" sont ces marins qui partent pêcher en mars au bord du cercle polaire et n'en reviennent qu'en septembre. Gaud, la patiente, attend que Yann la demande en mariage, et quand il se déclare enfin, elle doit le disputer à la mer qui semble le vouloir pour elle seule, un peu à la manière de la Vénus d'Ille réclamant son promis. Les paysages, comme les sentiments sont tout de brumes et d'ombres ; aucune couleur vive ne vient les éclairer. Tout n'est que nuances de gris, du soleil arctique à la lande bretonne, de la mer furieuse aux maisons de granit, même la joie est toujours liée à la tristesse, et l'amour, au deuil. C'est la belle langue poétique de l'auteur qui apporte reliefs et reflets à cette étendue immense sans être morne, délavée sans être transparente.
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• « Pêcheur d'Islande » de Pierre Loti, publié aux éditions Hachette, dans sa collection Bibliothèque Verte.

• J'ai commencer cette lecture par le biais du challenge solidaire 2022 de Babelio, Pierre LOTI étant l'un des auteurs que l'ont nous convie à découvrir. Pourquoi ai-je porté mon choix sur ce roman de l'auteur ? Premièrement parce que celui-ci trainait dans un carton depuis un certain temps, ensuite parce que j'envisage depuis un certain temps de découvrir les petits livres faisant partie des collections Bibliothèque Rose et Bibliothèque Verte dont je croise régulièrement le chemin.. enfin, malgré ma peur de l'eau (je ne sais pas nager), j'ai toujours eu une certaine fascination pour le monde aquatique et ses airs marins.

• Petite lecture tranquille et apaisante, malgré les péripéties tumultueuses que peuvent vivres nos différents protagonistes. Ce roman, à ma grande surprise car je n'en avais pas même lu le résumé, est principalement un récit d'amour. Je dis "un récit d'amour" mais en réalité, ce sont plusieurs variétés de l'amour que nous dévoile ce grand tableau.. L'amour de jeunesse, cette émotion terrible, tantôt merveilleuse et douloureuse, tant elle est forte et passionnée à cet âge de transition ; l'amour fraternel entre deux amis qui partage leurs joies au quotidien ; l'amour que se portent mutuellement les membres d'une même famille, notamment une grand-mère et son petit-fils ; enfin, l'amour de la mer, une passion bien particulière de ces hommes pêcheurs, capitaines, marins.. Toutes ces passions que nous partages l'auteur sont décrites de façon simple, presque sobre.

• L'auteur nous présente différents points de vues, ceux des personnages, mais restant généralement sur celui de la jeune Gaud, amoureuse transie et tourmentée par son beau Yann, un jeune marin au caractère têtu et endurci, cachant toutefois un fond de tendresse. Celle-ci est la description typique des jeunes femmes de l'époque, si ce n'est un certain accent moderne dans sa façon de paraitre pour une fille effronté et téméraire. Les personnages, comme la narration sont plutôt sobre, pas d'extravagances ici, ils sont décrits avec simplicité et remplisses parfaitement l'épreuve initial, à savoir, décrire la vie des familles de pêcheurs d'Islande. On ne peut qu'avoir de la tendresse pour eux, tant ils sont humains et humbles.

• Les récits maritimes et les passages traitant de la Guerre revitalise le récit qui pourrait facilement se perdre dans une histoire d'amour ennuyeuse et redondante. La mer y est décrite de façon saisissante, à un moment calme et silencieuse ou rien ne semble vivre au loin, puis soudainement terrible et infernale, semblant vouloir emporter avec elle tout ces passionnés des eaux. L'on éprouve une grande tristesse au destin de Sylvestre, et de ce qui restera de son existence après ce passage.

• Pour parler un peu de l'édition, j'ai adoré les illustrations disséminées dans ce petit livre, notamment celle sans colorisation. Elle témoigne d'un style ancien, en grand décalage avec le genre que l'on trouverait de nos jours, mais qui sont charmantes à souhait, j'ai toujours été attiré par ce style graphique. Ma préférence ira pour les illustrations des pages 31 et 149.. Les illustrations sont de Paul DURAND pour les intéressés.

• Un roman qui aurait pu ne pas me marquer durablement.. mais c'était sans compter la fin de cette histoire ! Je ne m'y attendais pas du tout, j'étais naïf et innocent de croire que tout allait se terminer d'une autre façon. Loti est parvenu à me surprendre et à m'émouvoir, avec justesse et parcimonie. Je me verrais bien remettre les voiles vers ses terres inconnues que sont les romans de cette époque pleine d'aventures tristes et saisissante..
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Une lecture touchante !
Pêcheur d'Islande, édité en 1886, nous retrace cette vie simple, du XIXème siècle, au nord Bretagne ! Nous découvrons cet ancien métier, celui de ces pêcheurs nommés " islandais", qui partaient pendant des mois, au risque de leur vie, pêcher les morues à la ligne, au large de l'Islande, dans des Goëlettes de fortune.
La Bretagne y est belle, silencieuse, calme,... parfois froide... inquiétante... tout en retenue, mais magnifique ! La mer y est omniprésente. Une histoire d'amour se tisse, sous le regard indiscret du lecteur.
Première lecture de Pierre Loti, j'ai été conquise !

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