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Les Sauvages tome 1 sur 4
EAN : 9782081274488
250 pages
Flammarion (04/01/2012)
3.6/5   117 notes
Résumé :
Un samedi de mai, à Paris. Sur les affiches et les écrans, un visage souriant promet à la France que " l'avenir, c'est maintenant ". Pour la première fois, le favori de la présidentielle est un candidat d'origine algérienne.
Le même jour à Saint-Étienne. Dans la turbulente famille Nerrouche, c'est la fièvre des préparatifs de mariage. On court, on s'engueule, on s'embrasse... Mais le jeune Krim, témoin du marié, ne cesse d'aller et venir, en proie à une agita... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (28) Voir plus Ajouter une critique
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Le mariage rocambolesque d'un Nerrouche, famille d'origine kabyle de Saint-Etienne, est l'occasion de faire connaissance avec quelques-uns de ses membres, certains honorables, d'autres pas très recommandables, tous hauts en couleurs. A commencer par le marié lui-même, Slim, qui n'est pas complètement certain d'avoir fait le bon choix. Mais famille maghrébine oblige, le mariage avec une personne de sexe opposé reste la voie royale. D'autant que sa mère Dounia veille au grain, bien que le choix d'une jeune fille arabe ne fasse pas l'unanimité pour la smala kabyle…Certains ont réussi dans les affaires comme Raouf, d'autres dans le show biz comme Fouad. Mais d'autres galèrent. A peine sorti de l'adolescence, Krim oscille entre violence, drogue et son amour impossible pour une gosse de riches, Aurélie, fille d'un juge antiterroriste, Wagner. Et reste la figure menaçante du frère aîné de Slim, Nazir qui agit en eaux troubles…

D'autant que ce même week-end les Français sont appelés aux urnes pour élire le nouveau président de la République. Et dont le favori, socialiste, s'opposant à Sarkozy, est un certain Idder Chaouch, qui deviendrait par là même le premier président arabe de la France. Mais certains ne voient pas cette élection d'un très bon oeil…

Beaucoup d'histoires s'entrecroisent, le mariage auquel on assiste en direct et qui manque de finir en drame ; l'enlèvement d'un jeune gitan homosexuel par deux jumeaux, Farid et Farès sous les ordres d'un inquiétant Mouloud Benbaraka ; l'agression ignoble du grand-oncle Ferhat, frère de la mémé Khalida, ancêtre de la famille ; puis l'enlèvement de Rabia, mère de Krim, poussant ce dernier à commettre l'irréparable ; enfin les élections sous haute surveillance policière.

On crie, on rit, on s'insulte, on danse, on y débat dans les contradictions qui animent toutes les communautés, on espère en l'avenir tout en se dépêtrant avec plus ou moins de succès du présent, dans un roman coloré alliant humour, réalisme, dialogues savoureux et un regard lucide sur la société française. Et qui nous pousse à nous jeter sur le deuxième tome avec enthousiasme…
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La famille Nerrouche est une famille kabyle caricaturale, et résolument attachante. Ils sont très nombreux (un grand merci à l'auteur d'avoir joint un arbre généalogique à son ouvrage), ils parlent fort, ils ne sont d'accord sur rien, ils placent des mots en kabyle dans toutes leurs phrases, ils sont affectueux, et s'adorent tous les uns les autres (ou presque). Alors, quand la famille au grand complet (moins un) se rend au mariage de Slim, forcément, ça fait de l'animation. Entre Rabia, qui parle tout le temps, son fils Krim qui fume des joints et fait des conneries avec Gros Momo, Fouad la star de télévision faisant la fierté de la famille, Kamelia la magnifique cousine parisienne, le khalé Idir et son accent du bled, la mémé qui tire les cartes aux voisines et puis tous les autres, on est servis. Forcément, la confrontation entre cette famille kabyle fière de l'être et la famille arabe de la mariée n'est pas de tout repos. Mais s'il n'y avait que ça ! Chacun y va de sa petite magouille, entrainant sans le savoir la grande catastrophe finale.
On s'attache à cette famille haute en couleur, amusante, caricaturée certes mais jamais de façon péjorative. Il y a tellement de rebondissements qu'on n'a pas le temps de s'ennuyer, ça se lit d'une seule traite, ça ne se lâche pas. Sabir Louatah maitrise magnifiquement bien l'ironie et les clichés et s'en sert sans discontinuer mais de manière subtile tout au long du récit. On rigole, on en redemande, et on est bien servis !
Je ne demande pas mieux que de m'attaquer rapidement à la suite !
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J'avais découvert Sabri Louatah sur le plateau de la Grande Librairie, il y a plusieurs années. Il venait de sortir les deux premiers volumes de cette quadrilogie (qui n'était encore qu'une trilogie !). L'enthousiasme autour de cette série m'avait intrigué à l'époque et sa future lecture me trottait dans un coin de la tête. Presque dix ans plus tard, j'ai enfin franchi le pas.

On entre dans l'intimité d'une famille kabyle qui assiste à un mariage traditionnel. L'atmosphère de ce type d'évènement est parfaitement retranscrite. La turbulente famille Nerrouche se dévoile avec ses excès et ses secrets. le récit de la manifestation permet de sentir l'ambiance de la communauté et de faire les portraits de tous ses membres.

Sitôt entré dans le récit, on s'aperçoit de la singularité de l'écriture. Celle-ci s'adapte au contexte du livre afin d'être au plus près de la réalité. Elle utilise une langue exaltée et des dialogues au diapason, pour créer une certaine authenticité. le lecteur s'imagine alors vraiment au centre de ce monde.

Plus qu'une histoire, ce premier volume est une photographie à l'instant T des forces en présence. Se déroulant sur 24 heures, il permet d'avoir une première approche des acteurs de ce drame à venir. En toile de fond, l'élection probable d'un candidat « arabe » au poste de président de la république est dans tous les esprits. A quelques pages de la fin, la petite et la grande histoire se rapprochent. le rythme s'accélère, une tension apparaît et on sent que l'aventure va gagner en intensité.

Sabri Louatah a donc mis en place son décor et ses personnages dans ce tome. Maintenant que je connais les protagonistes et que le suspense est à son comble, j'ai hâte de découvrir ce qui se trame dans les prochains épisodes.
Lien : https://leslivresdek79.wordp..
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Mai 2012 : à la veille des élections présidentielles, la famille Nerrouche s'apprête à marier l'un de ses fils. La cérémonie s'avère d'ores et déjà mouvement : ce mariage est l'union de deux familles dont l'une est kabyle, et l'autre arabe. Au cours de cette journée chargée en émotion, ou nous divaguons de personnages en personnages, car la famille Nerrouche compte de nombreux membres, nous nous familiarisons et nous attachons presque à Krim (de son vrai nom Abdelkrim), un gamin de dix-huit ans, un peu paumé, qui à un don fabuleux (l'oreille absolu) mais qui préfère fumer des joints et être une petite racaille. Pendant cette journée, il a une attitude étrange. Il est préoccupé par quelque chose, distrait. Il reçoit beaucoup de sms de la part de son cousin, Nazir, le seul qui arrive à avoir un contact et une sorte d'influence sur Krim. Quel lien unit le deux cousin ?

D'un simple mariage à Saint Etienne, et c'est le destin de la France qui va être bousculée de façon soudaine et violente…

Ce livre est le premier roman de Sabri Louatah, et le premier d'une tétralogie. Au fil de la lecture, la tension monte graduellement, pour enfin explosé à la dernière page. Un roman extrêmement prometteur pour la suite…
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Quand une famille Kabyle de Saint Etienne marie un de ses fils, le jour d'une élection présidentielle qui pourrait mener au pouvoir un Président PS d'origine algérienne forcément ça fait du bruit ! Mais le vacarme des chants, des blablas, des cris, des sonneries de téléphone, du raï etc... masque un peu le fond du récit, celui de Krim un enfant de la famille doué d'une oreille absolu et d'un talent musical mais qui se vautre dans le shit et les affaires louches avec des caïds vraiment menaçants.

Krim c'est le cousin de Slim (le marié) qui est le frère de Fouad un artiste connu et de Nazim une racaille fâché à la moitié de la famille. Nazim - force obscure de la fratrie- mijote un super mauvais coup dans lequel il embarque Krim. Lequel s'est embrouillé avec le caïd du coin Mouloud Benbaraka qui se fait passer pour Omar auprès de Rabia la mère de Krim qui est la soeur (entre autre) de Dounia qui est la tante de Luna qui a Aurélie pour amie sur Facebook, laquelle est amoureuse d'un Tristan bourgeois parisien... il y a aussi les oncles, la grand-mère, la tante célibataire, les cousins, les cousines etc...!! Vous voyez vous vous y perdez et bien moi aussi. A force de présentation de la famille et mini-rebondissements on essouffle à suivre une histoire qui bien haletante en fait beaucoup trop. Évidemment Sabri Louatah est doué et son talent outre l'histoire est de présenter de façon résolument dynamique et vivante les errances d'une famille issue de l'immigration. Solidarité, petit trafic, grosses cylindrées, couscous et henné sont au rendez-vous de ce roman un tiers polar, un tiers sociologique, un tiers humoristique.
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critiques presse (5)
Lexpress
03 décembre 2012
Saga choc et addictive qui nous invite à une épatante contre-histoire contemporaine.
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LeMonde
15 mai 2012
La rage et la colère sont des sources autrement plus faciles à manipuler pour mener une narration que les bons sentiments sur lesquels Louatah fait reposer son récit tout au long de ces deux tomes.
Lire la critique sur le site : LeMonde
Liberation
07 mai 2012
Moderne, violent, drôle et triste à en pleurer des larmes de rage.
Lire la critique sur le site : Liberation
Lexpress
26 avril 2012
Sabri Louatah a réussi son pari. Les Sauvages signent une entrée remarquable en littérature. Bravo! On attend la suite...
Lire la critique sur le site : Lexpress
Bibliobs
30 janvier 2012
Dans ce roman choral, construit sur le principe speedé des séries télé, truffé de SMS et de «wollah», le couscous le dispute à l'ecstasy, le R'n'B à Matoub Lounès et M6 à Facebook. C'est à la fois très violent et très tendre, plein de détresse et d'espoir, explosif et festif.
Lire la critique sur le site : Bibliobs
Citations et extraits (16) Voir plus Ajouter une citation
Salle des jetés, 15 h 30

Il allait bientôt falloir décider : qui resterait «tranquille» à la salle des fêtes et qui partirait pour la mairie. La famille de la mariée était trop nombreuse et tout le monde ne pourrait pas tenir dans l'hôtel de ville, surtout que monsieur le maire n'était pas réputé pour sa patience dans ce genre de situations. Son prédécesseur (divers gauche) avait tout bonnement interdit les mariages le samedi pour épargner aux paisibles habitants du centre-ville les klaxons, le raï et les bolides flanqués de drapeaux vert et blanc. Le maire Fayolle, quoique UMP, avait levé l'interdiction, mais il n'hésitait pas à en brandir la menace à chaque fois qu'une smala survoltée semait le boxon dans la maison de la République.
Parmi ceux qui ne comptaient plus bouger figurait en bonne place, assise sur sa couscoussière, la tante Zoulikha qui s'éventait avec le 20 minutes du jour, celui auquel Ferhat avait arraché la première page qui titrait : «L'ÉLECTION DU SIÈCLE». Le vieux Ferhat portait une invraisemblable ouchanka vert-de-gris qui le faisait suer des oreilles. Son petit-neveu Toufïk avait essayé de le ramener à la raison mais dès qu'on abordait le sujet, Ferhat esquivait d'un plissement de menton avant de baragouiner des analyses sur les derniers sondages, d'une voix douce et presque professorale qu'on ne lui connaissait pas.
Tout le monde était un peu bizarre cet après-midi-là : la rumeur courait que les invités de la famille de la mariée se comptaient par centaines, et puis il faisait trop chaud pour un 5 mai. Les résultats du premier tour avaient transformé le pays en cocotte-minute, et il semblait que le cousin Raouf était la seule vis qui empêchait son couvercle d'exploser. Il s'aspergeait au brumisateur en pianotant sur son iPhone. La mémé le regardait sans comprendre, sans comprendre cette nouvelle race d'hommes qui vivaient par écrans interposés. Branché sur le twitter d'une obsédée des sondages et sur le fil continu d'un site politique, Raouf allumait cigarette sur cigarette en commentant les pronostics électoraux qu'un collègue, gérant comme lui d'un restaurant halal à Londres, postait sur son Facebook.
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Zoran erra dans le centre-ville en espérant y trouver l'homme qui devait le rendre riche. À peu près toutes les personnes qui le virent cet après-midi-là se retournèrent sur son passage et se fendirent d'un commentaire désobligeant, tantôt mimé tantôt dit à voix basse.

Il y eut aussi quelques personnes qui parlèrent suffisamment haut pour qu'il entende : un épicier barbichu, une mère de famille qui clopait sur sa poussette, des adolescents arabes en survêtement, deux ouvriers du bâtiment pendant leur pause, une petite bonne femme qui travaillait sans doute à la préfecture et un électricien qui avait du poil sur les épaules.

Tous le haïssaient instantanément en comprenant que ce n'était pas une fille, mais leur haine se nourrissait surtout de ce qu'il n'était pas une non-fille de façon sûre et définitive, de ce qu'il personnifiait l'ambiguïté sexuelle longtemps après la première impression, depuis son déhanchement provocateur et caricatural jusqu'à la plus insignifiante de ses mimiques
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En public il apparaissait sûr de lui, conquérant : il n'était pas beau avec ses yeux jaunes, ses épaules trop larges et sa peau sombre et mal entretenue, mais avec le genre d'hommes dont il chassait le regard ça ne servait pas à grand-chose d'être beau, il suffisait d'être jeune, bien maquillé, d'avoir la taille fine et le torse imberbe et de dégager une chaleur de bête, une odeur d'étable et de péché.

Après avoir acheté des chewing-gums il se promena sur la place de la cathédrale où des enfants s'ébattaient sur un vieux tourniquet. Zoran crut soudain être suivi par un homme en blouson beige : il se dirigea au centre du parvis, là où rien ne pouvait lui arriver. Trois séries de quatre jets d'eau surgissaient d'une source invisible entre les dalles.
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Un samedi de mai, à Paris. Sur les affiches et les écrans, un visage souriant promet à la France que 'l' avenir, c'est maintenant'. Pour la première fois, le favori de la présidentielle est un candidat d'origine algérienne. Le même jour à Saint-Etienne. Dans la turbulente famille Nerrouche, c'est la fièvre des préparatifs de mariage. On court, on s'engueule, on s'embrasse... Mais le jeune Krim, témoin du marié, ne cesse d'aller et venir, en proie à une agitation croissante dont personne ne comprend la cause. Est-ce l'atmosphère de malaise entourant l'alliance entre un Kabyle et une Arabe ? La rumeur selon laquelle le jeune époux est homosexuel ? Ou bien est-ce le flot de SMS que Krim reçoit de son mystérieux cousin ? En vingt-quatre heures seulement, tous les fils se nouent et se dénouent : la collision entre le destin d'une famille et les espoirs d'un pays devient inévitable.
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Le père de la mariée, en nage après une danse effrénée de dix minutes avec sa fille, vint s'asseoir à côté de Raouf et Fouad qui s'affrontaient sur le rapport du candidat socialiste à l'identité nationale. Raouf approuvait Chaouch pour son "républicanisme forcené sans pour autant être brandi comme un étendard". Il admirait aussi son intransigeance en matière de laïcité mais par-dessus tout ce qu'il appelait son pragmatisme, mot sur lequel il retombait fatalement, comme un chat sur ses pattes, dès qu'il perdait le fil de son argumentation.
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Vidéo de Sabri Louatah
Le président de la commission des Lois du Sénat, Philippe Bas, a annoncé lundi qu'il allait déposer une proposition de loi constitutionnelle visant à “garantir la prééminence des lois de la République”, face aux “revendications communautaristes”. Cette annonce intervient plusieurs jours après qu'Emmanuel Macron a déclaré qu'il y a aujourd'hui "un séparatisme" en France. Pour en parler, Guillaume Erner reçoit Sabri Louatah, écrivain et scénariste, auteur de “404”, éd. Flammarion. Il est rejoint en deuxième partie d'émission par Didier Daeninckx, écrivain, auteur notamment de “Municipales. Banlieue naufragée” (Tracts Gallimard).
L'Invité des Matins de Guillaume Erner - émission du 7 février 2020 À retrouver ici : https://www.franceculture.fr/emissions/linvite-des-matins/saison-26-08-2019-29-06-2020
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