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Critique de Florian07


Ah Cannes ! Capitale du Cinéma, du glamour, de l'antifascisme… euh, wait ?

J'avoue avoir été un peu dérouté par ce livre car je m'attendais plus à une histoire du cinéma qu'au cinéma de l'Histoire (je ne suis pas sûr de l'avoir bien placée, celle-là…). En effet, si on parle bien du Festival international du film de Cannes, un lourd climat historique et politique pèse sur la création de la manifestation. Tout au long de l'ouvrage, l'auteur nous fait bien comprendre que, dans cette organisation, le septième Art a très souvent cédé la place à la diplomatie et l'économie : le festival a d'abord été conçu pour contrer la mainmise fasciste sur la Mostra de Venise ; les principaux instigateurs sont des ministres, des représentants économiques des différents studios américains et britanniques, des maires, des directeurs de palaces… ; beaucoup de films présentés sont des films patriotiques.

J'ai été aussi très étonné d'apprendre que les membres du jury ne pouvaient pas être issus du milieu du cinéma et que c'étaient les pays invités qui décidaient des films en compétition et surtout, que le festival n'a pu décider lui-même de la sélection officielle qu'à partir de 1972 – concernant le jury, la tendance a changée dès les années 60 –.

Bon, bien sûr, ce n'est pas non plus le festival de la charcuterie qui est organisé mais bien un festival de cinéma : Louis Lumière en président d'honneur c'est pas rien, les américains ont envoyé la grosse cavalerie (Le Magicien d'Oz, Pacific Express par Môssieur Cecil B. DeMille, Mademoiselle et son bébé avec Ginger Rogers et David Niven…) et une belle brochette de star était attendue pour cette première édition dont Norma Shearer, Michèle Morgan, Pierre Fresnay ou encore Cary Grant.

Ajouté à cela, les défis assez fous réalisés pour organiser cet évènement notamment en terme de délais (neuf semaines et demie pour tout organiser !), l'histoire de Cannes 1939 a tout d'un scénario d'un film à suspense mais cette fois, ce sont les méchants qui gagnent car le 1er Septembre 1939, le jour même de l'ouverture de ce premier festival de Cannes, l'Allemagne Nazi envahit la Pologne faisait basculer l'Europe puis le monde dans la Seconde Guerre Mondiale.

Concernant le livre en lui-même, pas de doutes, on a affaire au travail d'un universitaire : le fonds est très bien documenté, la narration est didactique, un poil répétitive peut-être mais toujours fluide et abordable. Toutefois, malgré de fréquentes tentatives d'humour, Olivier Loubes n'est clairement pas un écrivain et le schéma d'écriture est très scolaire : introduction, pose de la problématique, présentation du plan, enchaînement du développement, transitions... C'était tellement visible que ça en devenait même amusant.

Au final, Cannes 1939, le festival qui n'a pas eu lieu d'Olivier Loubes (au passage un grand merci à Babelio et aux éditions Armand Colin) est un livre très instructif qui intéressera peut-être plus les férus d'Histoire que de cinéma mais nous raconte l'histoire d'un acte manqué qui donna naissance à l'évènement cinématographique le plus médiatisé au monde.
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