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EAN : 9782265155251
352 pages
Fleuve Editions (03/06/2021)
  Existe en édition audio
3.52/5   294 notes
Résumé :
Madeline, Christian et leurs enfants rêvent depuis longtemps d'un appartement plus grand où chacun aurait son espace. Un rêve rendu impossible par la réalité du marché parisien. Quand l'occasion se présente pour Christian d'obtenir le poste de conservateur au cimetière de Bercy, avec un pavillon de fonction de 180 m2, la famille Mara n'hésite pas et s'y installe au début de l'été 2019. Peu à peu, les enfants se font au panorama. Tandis que Madeline, caporale cheffe ... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (128) Voir plus Ajouter une critique
3,52

sur 294 notes
Quand Christian invite Madeline pour un charmant dîner en tête à tête, c'est pour lui annoncer l'attribution d'un logement de fonction, rien moins qu'une maison de 180 m², et ce, rue de Charenton, à deux pas des écoles et de la caserne où Madeline est caporale cheffe sapeur-pompier. C'est la réalisation d'un rêve jusque-là rendu impossible par la réalité du marché parisien.
Christian attend néanmoins le dessert pour lui annoncer qu'il a obtenu le poste de conservateur du cimetière de Bercy et donc, qu'ils seront logés sur place, la maison étant dans le cimetière !
Qu'à cela ne tienne, La famille Mara avec ses trois enfants déménage et vient s'installer dans sa nouvelle demeure au début de l'été 2019, sans aucun regret pour le trois-pièces qu'ils ont quitté.
Et même si la plupart des pièces offrent une vue sur le cimetière et si de nouvelles règles s'imposent aux enfants, comme l'interdiction de faire du vélo et de la trottinette dans les allées ou d'inviter copains et copines pour l'anniversaire même en mettant la musique pas fort, « On ne fait pas n'importe quoi dans un cimetière, c'est un lieu de recueillement », les enfants s'adaptent.
Bien vite, cette maison va prendre une place importante dans le récit et devenir quasiment un personnage à part entière.
Le métier assez atypique des deux parents, l'une sauvant des vies et l'autre veillant les morts, cette ambivalence entre la vie et la mort aura une importance capitale dans la vie familiale.
La responsabilité qu'endosse Madeline en tant que caporale cheffe sapeur-pompier est immense et difficile à gérer avec son quotidien et elle souffre de plus en plus de ne pas être plus présente auprès de ses enfants, d'autant que Christian est moins disponible. Pour lui, passer d'agent d'entretien des espaces verts de la mairie du XIIe à gardien de cimetière, a de quoi le perturber. L'âpreté du métier va réveiller en lui le besoin d'extérioriser ses émotions par la peinture, peinture assez morbide qui le rend de plus en plus instable.
L'équilibre est donc fragile et l'atmosphère de plus en plus tendue. Petit à petit, insidieusement, une menace s'installe dont personne ne mesure l'ampleur. Une atmosphère anxiogène devient de plus en plus prégnante dans cette maison accentuée par le comportement du père complètement transformé. La tension va crescendo jusqu'à un véritable cyclone.
La combinaison de ces métiers singuliers et de ce lieu de vie également hors du commun va donner corps à un roman qui oscille entre le roman noir, le thriller psychologique et le roman fantastique.
De cendres et de larmes est également un roman ancré dans la réalité sociale et politique.
À l'histoire de cette famille, Sophie Loubière vient en effet entrecroiser la présence d'une enfant bosniaque arrachée à sa famille et balancée avec d'autres dans un camp à Paris où leur sont inculquées des techniques en bande pour, dans un premier temps, apprendre à voler.
Par le biais de Madeline et de ses interventions, celle-ci se gardant de ne porter aucun jugement, c'est aussi une véritable immersion dans la vie de familles touchées par la pauvreté, la violence conjugale, un aperçu de la misère sociale et parfois de la complète irresponsabilité de certains adultes. Ce sont aussi tous les risques encourus par ces sauveteurs au courage sans faille que l'auteure met magnifiquement en relief, rappelant dès le premier chapitre l'énergie et l'ardeur dont ils ont fait preuve lors de l'incendie de Notre Dame, au risque d'y laisser leur peau.
C'est aussi le ras-le-bol ressenti par les pompiers qui en ont marre de se faire caillasser ou d'être reçus avec le fusil rappelé avec cette manifestation à laquelle participe Madeline et qui se termine par le lancement de grenades lacrymogènes par la gendarmerie mobile puis par deux lances qui balayent les manifestants de leur flot, manière la plus déshonorante et avilissante qu'il soit pour un soldat du feu !
Psychologie avec des personnages auxquels le lecteur s'attache rapidement, mais aussi philosophie sur notre rapport à la mort, thème fondamental de l'histoire sont les principaux vecteurs de ce roman que j'ai bien apprécié même si je l'ai parfois trouvé un peu lugubre. Par chance, la lumière est au bout du tunnel.

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Madeline , responsable dans une brigade parmi les très nombreux pompiers de Paris, doit faire face chaque jour à des drames, des risques. On la rencontre au début pendant la lutte de l'incendie de la cathédrale Notre-Dame.
Christian, son mari est agent d'entretien des parcs de la ville.
Ils sont logés à l'étroit dans un appartement avec leurs trois enfants : un grand, Michaël que Madeline a eu avec un ex-compagnon et deux autres plus petits , Eliott et Anna, qui sont les deux enfants du couple.
Christian reçoit une proposition pour devenir le gardien conservateur du musée de Bercy avec en prime une maison vaste. Une aubaine, croit-il ! Il y a un os ! La maison est dans le cimetière. Ce n'est pas une mince affaire.
L'atmosphère va lentement se dégrader, transformer l'ambiance de la famille.
Madeline a besoin de vivre parmi les vivants après ces longues heures à la caserne. Christian va s'enfoncer dans l'ambiance des morts et du cimetière.
Les enfants seront entourés de sensations mystérieuses quasiment invivables, de rencontres car le cimetière sert de refuge à des êtres qui doivent se cacher.
L'ambiance devient de plus en plus lourde.
À quoi tout cela va-t-il aboutir alors qu'au départ, il s'agissait d'épargner un loyer pour enfin s'acheter un logement décent.
Le roman est bien mené. L'écriture est très fine, presque poétique à certains moments. Dans une ambiance pareille, c'est un exploit.
Un beau roman, un peu lourd pour moi.


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Dernier roman de Sophie Loubière, de cendres et de Larmes nous entraine dans les régions inconnues du coeur et de l'âme humaine.
Des personnages atypiques.
Madeline, Caporal Cheffe dans une brigade des pompiers de Paris, côtoie chaque jour le danger lorsqu'elle intervient dans la lutte contre les incendies, dont notamment celui de Notre Dame, mais plus dure est sa confrontation quotidienne avec la misère du monde, familles fracassées au sens propre et au figuré, enfants non désirés abandonnés ou maltraités, couples en déliquescence qui pour ultime preuve d'amour se détestent jusqu'à commettre l'irréparable.
Madeline est une femme forte. Côtoyer ce danger et cette misère, met sa famille à l'abri pense-t-elle. Est-ce bien sûr ?
Mère d'un ado qu'elle a eu avec Eric, un bipolaire dont elle a divorcée, elle est aussi mère de deux enfants plus jeunes, Anna et Eliot dont le père est Christian, un employé de la ville de Paris chargé de l'entretien des Parcs et Jardins, qui se retrouve propulsé Gardien (conservateur dit le titre officiel) du cimetière de Charenton dans le 12ème arrondissement de Paris.
L'occupation gratuite d'une maison immense sise dans l'emprise du cimetière est le principal intérêt du poste que Christian accepte non sans avoir consulté sa famille auparavant. Une visite de la maison permet de mesurer l'enthousiasme de tous ses membres. En effet, qui n'a jamais rêvé d'habiter dans un cimetière…
La famille se retrouve dans la situation des héros de Shining le roman de Stephen King. Il semblerait que la maison du cimetière ait sa propre vie et que ses anciens occupants, notamment ceux qui sont disparus de façon violente, se manifestent.
Dit comme cela la chose parait triviale. Sophie Loubière parvient à renouveler la façon de traiter ce sujet. le couple et ses enfants, autrefois soudés et organisés pour faire face aux absences de Madeline, souvent d'astreinte et parfois sollicité en urgence, connait ses premières avaries. Soit que la maison vive réellement, soit que l'atmosphère du lieu révèle les dimensions cachées de chacun des personnages, la machine familiale jusqu'alors bien huilée, se grippe…
« — Je ne veux pas que tu t'angoisses… On va s'adapter à la situation.
— S'adapter à la situation ? Il faudrait déjà que les plombs arrêtent de sauter dès qu'on branche le grille-pain et que les radiateurs se décident à chauffer ! »
Madeline est partagée maintenant entre ses nouvelles contraintes familiales et son travail qui lui laisse de moins en moins de temps :
« Les sapeurs-pompiers prenaient en charge une épouse au nez brisé couverte d'ecchymoses, ou un nouveau-né dont le comportement évoquait le syndrome du bébé secoué. »
« Car le feu prenait aussi la rue, nourri par la détermination des Gilets jaunes, quadruplant les sorties du FPT1 pour des incendies de barricades. »
« Un chariot brûlé à Pyramides, des palettes incendiées à la ZAC Chalon, un scooter calciné Cité Grise, un Abribus aux vitres éclatées square Contenot, une voiture cramée à Bercy… Et des mortiers lancés sur ses hommes pris pour cible à la Passerelle – la vidéo circulait déjà sur les réseaux sociaux. »
Les enfants sont livrés à eux-mêmes et ne peuvent plus compter sur les parents disponibles qu'ils avaient autrefois :
« Il (Eliot) courait lâchement, sans s'arrêter, avec la crainte de se faire coincer dans les toilettes par Yacine et sa bande, comme le pauvre Yliès, et s'imaginait déjà la tête dans la cuvette, sous les ricanements de ses tortionnaires :
— C'est bon, t'as plus soif, le croque-mort ? »
« — Au fait, Michael, c'est quoi, cette heure de colle sur ton carnet ?
— C'est juste un exo que j'ai oublié de rendre à la prof de SVT. Vous allez pas me soûler avec ça ! »
La petite Anna, la plus fantasque explore le cimetière malgré l'interdiction formelle de son père :
« Anna avala sa salive. Mentir était parfois nécessaire pour protéger ses amis et gagner quelques minutes d'attention.
— Bah, c'est elle.
— Qui ça, « elle » ?
— La petite fille qui habitait ici et qui est morte.
— Anna, mais qu'est-ce que tu racontes ? Il n'y a jamais eu de petite fille dans cette maison. »
Le roman prend son temps pour décoller, bien qu'il ne fasse que 200 pages. La première partie se traîne un peu jusqu'à l'arrivée de nouveaux personnages.
« On les amena dans un camp, à Paris. Dans des cabanes, adossées à un pont sur une voie de chemin de fer désaffectée, harcelées par le vent, là où aucun rêve n'a jamais germé. »
Un roman qui flirte avec le surnaturel sans jamais y tomber vraiment. La fin est inattendue.
J'ai trouvé à ce récit un côté expérimental qui peut parfois dérouter, mais l'envie de lire le récit jusqu'à son épilogue l'emporte.
Sophie Loubière propose de consulter le blog qu'elle a spécialement réalisé pour expliquer ses motivations dans l'écriture de son dernier roman.
Comme toujours, la description des personnages, de leur métier, des situations qu'ils vivent est extrêmement bien documenté et rend le récit crédible et jamais ennuyeux à lire.
Après 5 cartes brûlées et Black Coffee, j'ai trouvé le même plaisir à la lecture de de cendres et de larmes.


Lien : https://camalonga.wordpress...
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Vu le nombre élevé de critiques je ferai court.

Madeline Mara, caporal cheffe- sapeur pompier de Paris, assurait régulièrement vingt- quatre heures de présence les jours d'astreintes, son métier était de sauver les gens—— Faire face à des situations difficiles —- déposer des gens démunis , traumatisés: violences conjugales ou graves dépressions ——- à la porte des hôpitaux sans savoir ce qu'il leur arrivait par la suite .
Christian, son mari avait pour mission de lui faciliter la vie , il alignait ses RT T de jardinier aux espaces verts , afin de faire de ces journées sans maman des moments de plaisir qui chasseraient de la tête de leurs trois enfants Michael ,Eliot et Anna, l'anxiété engendrée par le métier de Madeleine , à très haut risque …

Cette famille rêve depuis longtemps d'un appartement plus grand : un rêve impossible dans la région parisienne ….
Lorsque le poste de conservateur au cimetière de Bercy se présente pour Christian , avec un pavillon de 180 m2 la famille Mara s'y installe sans hésiter .

Peu à peu les enfants acceptent , pendant que Madeline enchaîne les gardes pour sauver les vivants , Christian se met à veiller les morts ..
La lourdeur et l'âpreté de ce nouveau métier réveille en Christian le besoin impérieux d'extérioriser ses émotions , ses peurs diffuses par la peinture et quelle peinture !
Il qualifiait ses toiles d''«  OeUVRES ORGANIQUES ÉPHÉMÈRES » .
Tout ça lui «  hameçonnait » le cerveau ….
Au coeur de ce très fragile équilibre où les métiers de l'un et de l'autre pèsent lourd , la maison , humide , détériorée ,,vieille de deux siècles, , endommagée suite à la tempête de 2008, en proie à certaines moisissures , était condamnée à une très lente dégradation ….Elle n'était pas saine ….Elle révélait ses chagrins , cela ne datait pas d'hier, car le cimetière était construit sur d'anciennes carrières situées à une vingtaine de mètres de profondeur d'où un terrain argileux très humide ….
Christian sombre dans un état d'épuisement et d'angoisse , abattu et migraineux , il ne se contrôle plus et ce n'est pas l'ancien gardien qui va le rassurer …

Ce roman noir pétri de tensions sous- jacentes , de menaces , de quotidien pas facile à gérer , nous immerge dans le quotidien de vies de familles touchées par la violence ,la pauvreté , la misère sociale , vu le métier de Madeline , le rapport à la mort ,le vécu de ces pompiers courageux confrontés à une société parfois irresponsable …..
L'atmosphère se dégrade , lentement, insidieusement, un brin de fantastique ,fêlures du passé , hallucinations , expériences paranormales , tension extrême , pimentent le tout .

L'auteure mène ce roman noir à la touche sociale et politique avec un talent indéniable , une plume soignée , mais il ne faut pas trop en dire.

Un excellent récit à la frontière du surnaturel ——-ce qui m'a un peu gênée ——-et du thriller angoissant .
Le final est réussi.
Pas un livre de l'été ….

Ce n'est que mon avis , bien sûr ….
J'ai encore fait trop long ….
J'avais lu en 2014 avec grand plaisir «  L'enfant aux cailloux » …
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Grâce à Fleuve Editions, via net galley, j'ai eu le plaisir de découvrir la plume de Sophie Loubière en lisant son dernier roman : de cendres et de larmes.
Madeline, Christian et leurs enfants rêvent depuis longtemps d'un appartement plus grand où chacun aurait son espace. Un rêve rendu impossible par la réalité du marché parisien.
Quand l'occasion se présente pour Christian d'obtenir le poste de conservateur au cimetière de Bercy, avec un pavillon de fonction de 180 m2, la famille Mara n'hésite pas et s'y installe au début de l'été 2019.
Peu à peu, les enfants se font au panorama.
Tandis que Madeline, caporale cheffe sapeur-pompier, sauve les vivants, Christian veille les morts. L'âpreté de son métier réveille bientôt en lui le besoin d'extérioriser ses émotions par la peinture. Au coeur de ce fragile équilibre où les métiers de l'un et de l'autre pèsent lourds, la maison révèle ses fêlures. Lentement. Insidieusement.
Quelque chose menace cette famille recluse au milieu des tombes. Une menace dont personne ne mesure encore l'ampleur.
De cendres et de larmes est un très bon roman noir, qui parle de la famille, de la difficulté d'avoir un métier prenant (sapeur-pompier) et un métier « étrange » (gardien de cimetière).
C'est un roman très axé sur la famille, sur son bien-être, sur comment les choses peuvent déraper rapidement.
Peu à peu, on sent que la menace décrite dans le résumé est là, tapie dans l'ombre. Présente mais on ne sait pas trop ce qu'est cette menace.
J'ai imaginé plusieurs pistes, élaboré plusieurs scénarios dans ma tête et j'avais tout faux :)
L'autrice nous balade au fil des pages, pour un final surprenant, auquel je ne m'attendais pas. Quand à l'épilogue, il clos parfaitement ce roman.
Je trouve difficile de chroniquer de cendres et de larmes car j'ai peur de spoiler sans le vouloir.
J'ai adoré l'histoire, les personnages, le cadre très particulier dans lequel ce roman se déroule en partie (un cimetière et sa maison de gardien).
Bref, tout m'a plu y compris l'écriture de Sophie Loubière. Je suis ravie de ma lecture et je la relirais sans aucune hésitation.
Ma note : cinq étoiles.
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Citations et extraits (50) Voir plus Ajouter une citation
Depuis que Madeline avait lié son destin à cet homme, il végétait en catégorie C comme agent d’entretien des espaces verts à la mairie du XIIe. Le fonctionnaire fuyait les postes à responsabilité et toute opportunité d’évolution qui l’auraient confiné dans un bureau. « Gagner peu pour vivre plus » était sa devise. Et cela convenait à Madeline et aux enfants, ce papa poule je-m’en-foutiste, incollable sur les plantes, les essences forestières, la mouche mineuse, l’évernie du prunellier, la phalène du bouleau, le trèfle rampant et la saga La Planète des singes. Toujours prêt pour une promenade à vélo, une projection à la Cinémathèque ou un apéro pique-nique dans le bois de Vincennes. Rien ou si peu ne paraissait le préoccuper sinon l’idée de voir grandir ses enfants – pas trop vite, mais assez tout de même pour qu’ils puissent regarder ensemble des films en V.O. - et d’être aimé de sa femme.
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Elle serait gréviste pour combattre un feu d’une autre nature : l’embrasement d’une profession. En treize ans, les conditions de travail s’étaient dégradées et les interventions pour des missions qui ne relevaient pas de leurs compétences multipliées. Ce qu’elle affrontait avec ses hommes au quotidien était la conséquence d’une détérioration inéluctable du système médical, éducatif et judiciaire. Les incivilités verbales ou physiques rongeaient le moral des troupes. Tous étaient aptes à la douleur, en capacité de porter un adulte sur leur dos, bravant les flammes. Encaisser cette violence était une autre affaire. Un crachat sur l’uniforme et des jets de pierre contre le casque renversaient tout, mettaient au supplice.
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nspirer profondément. 
Relâcher peu à peu l’air de ses poumons. 
Freiner la montée d’adrénaline. 
La toiture et la charpente n’étaient qu’un intense brasier. Sous la visière rabattue de son casque, Madeline ne distinguait ni l’une ni l’autre dans l’épaisse fumée noire. Seule perçait la flèche enrobée de flammes. Par un escalier enclavé, trente kilos d’équipement sur le dos, tirant un long tuyau relié au fourgon d’incendie, elle rejoignait la première unité sur place avec sa brigade. 
Vision d’apocalypse. 
Personne ne connaissait l’origine du sinistre, chacun se retenait d’y voir un signe. 
La caporale-cheffe Madeline Mara déploya ses hommes. 
— On établit les lances ! Jet droit, puissance maximale ! 
Enrayer les propagations, abaisser les flammes. 
Quelque chose était à l’œuvre… Un mauvais feu, solide et vicieux, dont le parfum âcre se répandait bien au-delà de l’île de la Cité, jetait sur ses hommes son lasso. Soixante mètres plus bas, sur le parvis de Notre-Dame, des tuyaux s’entrelaçaient comme des serpents ondulant vers leur proie dans la clameur des sirènes. Frénésie des flammèches. Des exclamations fusèrent. Tournés vers un point du ciel, les visages se figeaient les uns après les autres. Madeline leva les yeux : le squelette incandescent de la flèche cédait. Sa pointe bascula telle la cime d’un arbre foudroyé. Des craquements formidables suivis d’un bruit sourd ébranlèrent le toit. Transpercés par sa chute, une partie de la voûte et des échafaudages s’effondrèrent. L’ordre d’évacuer tomba aussitôt. 
— ON SE REPLIE ! 
Madeline secoua l’épaule de son binôme : sous l’effet de la chaleur, son casque argenté prenait une coloration dorée inquiétante. 
— Barbier, on dégage !
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Quelque chose était à l’œuvre… Un mauvais feu, solide et vicieux, dont le parfum âcre se rependait bien au-delà de l’île de la Cité, jetait sur ses hommes son lasso. Soixante mètres plus bas, sur le parvis de Notre-Dame, des tuyaux s’entrelaçaient comme des serpents ondulant vers leur proie dans la clameur des sirènes. Frénésie des flammèches. Des exclamations fusèrent. Tournés vers un point du ciel, les visages se figeaient les unes après les autres. Madeline leva les yeux : le squelette incandescent de la flèche cédait. Sa pointe bascula telle la cime d’un arbre foudroyé. Des craquements formidables suivis d’un bruit sourd ébranlèrent le toit. Transpercés par sa chute, une partie de la voûte et des échafaudages s’effondrèrent. L’ordre d’évacuer tomba aussitôt.
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Madeline regrettait de s’être laissé convaincre par les enfants de tenter une sortie, séduite par la perspective d’un anniversaire de mariage romantique sans mouflets penchés sur le gâteau, guettant le partage du faux parchemin en pâte d’amande tels des vélociraptors ou se disputant le macaron framboise de déco.
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