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Critique de kuroineko


Aussitôt sorti - en poche - aussitôt chez moi! Les chiens de Détroit me faisait de l'oeil depuis un bon moment suite à la lecture de critiques très enthousiastes à son propos. le premier roman de Jérôme Loubry a tout pour joué dans la cour des grands.

Tout commence par une légende : un mystérieux Géant de la Brume, croquemitaine se faufilant sous la lune embrumée pour ravir les petits enfants.
Sauf qu'à compter de 1998, de vrais enfants disparaissent, retrouvés rapidement morts, la gorge broyée par des mains de géant. Stan Mitchell est chargé et, très vite, obsédé par cette enquête qui remue ses propres démons.
Comme on le découvre dès les premières pages, il faudra attendre mars 2013 pour qu'enfin cette affaire se résolve, la police y ayant laissé plus d'une plume en terme d'image pendant les années d'échec.

Si l'intrigue se focalise globalement sur une enquête policière, le livre se révèle plus diversifié avec une mise en perspective psychologique des personnages et une vision socio-économique de la ville de Détroit entre 1998 et 2013.
Détroit est même un personnage à part entière. de mon point de vue, le plus intéressant. Non que Stan et Sarah Beckhamp soient antipathiques. Juste fleurant un peu trop le déjà-lu avec leur profil d'écorchés vifs en proie à des obsessions... et à la bouteille pour Stan.
En revanche, les descriptions de la ville, ancien fleuron de l'économie américaine et de la partie automobile de "l'American Way of Life", sont magistrales. Détroit a connu dans son histoire de forts événements, tels les émeutes en 1967. Je renvoie à ce propos à l'excellent roman Eux de Joyce Carol Oates pour vivre ces émeutes de l'intérieur.
Jérôme Loubry montre une ville en grande difficulté en 1998. L'économie s'est fait la belle ou survit tant bien que mal, délinquances et violences atteignent des records, les quartiers se dépeuplent. Après 2008 et la crise des subprimes, c'est la déliquescence. Expulsions, rues entières de maisons vides et en voie d'effondrement, des restrictions budgétaires qui ne suffisent même plus, ... Détroit devient synonyme de désespérance et le ton de Jérôme Loubry fait parfaitement ressentir la situation.

Au final, cet aspect du roman est ce qui m'a le plus emballée, même si l'enquête se suit avec grand intérêt. le dénouement quant à lui m'a laissée sur une note mitigée, un peu trop rapide, un peu trop prévisible.
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