Un petit carré d'impertinence, rien que pour vous chers jeunes lecteurs.
Nous sommes habitués à présent aux ouvrages doublement très bête et assumé par l'auteur
Antonin Louchard.
L'auteur régale son public d'un humour pied de nez et avec ce volume nous sentons bien qu'il serait encore plus bête de ne pas faire profiter d'une affaire qui marche.
Au menu du jour : le caca.
Les affaires de caca dans la Littérature Jeunesse se contiennent difficilement entre les pages d'un livre.
Cela ne se murmure pas, il faut que cela se partage d'un coup de coude camarade, c'est un sujet porteur qui fait lire.
Prenez garde à vous, chers jeunes lecteurs, la crotte n'a pas la saveur du chocolat mais il détient le pouvoir de la plume, vous serez chatouillés et soumis à son pouvoir le temps d'une lecture.
Oui, chers jeunes lecteurs, les affaires de crotte à comparer et à mesurer ont le vent en poupe, c'est sale et pourtant, vous en redemandez.
Vous doutez ?
Inutile de vous remettre en mémoire l'inoubliable histoire" de la taupe qui voulait savoir qui lui avait fait sur la tête" de
Werner Holzwarth et
Wolf Erlbruch chez Milan.
Au seul énoncé à haute-voix du caca- caca et non cacao- c'est le grand tour de piste.
Ce mot à la nature triviale a une puissance étonnante qui fait ébranler le corps.
Vous êtes en son contrôle, le mot déplaçant les ventres, faisant vibrer les glottes et secouant les joues.
Et pour finir, le rire vous échappe.
Il sent mauvais et pourtant ce caca là vous est recommandé pour une bonne santé.
Les affaires de caca sont les anti-dépresseurs des tout-jeunes lecteurs en rupture d'énergie ou la garantie des enfants trop sages qui s'oublient.
Antonin Louchard veillera à ce que le plaisir ne se fane pas, allumant la mèche d'un pétard d'humour dans une...enfin, vous savez quoi.
Dans cet album, la chose brune aura son représentant.
Enfin, il n'en porte que le nom.
Monsieur Caca est -il une personne drôle ?
Si c'est le cas, il ne le fait pas exprès.
Chacun s'accorde dans son immeuble, son quartier, à penser que c'est une personne sympathique, digne d'être chaleureusement salué :
"
Bonjour chez vous, Monsieur Caca !"
L'auteur transformera ainsi une journée tout à fait ordinaire en emprise d'humour chez le lecteur.
Tout le monde l'aime, Monsieur Caca, doit-il s'en plaindre ?
L'affaire suscitera une émotion plus fine chez le lecteur car il n'est pas facile tous les jours de porter une aussi grande responsabilité de faire "rire".
Monsieur Caca a-t-il vraiment son quota d'amour ?
L'album nous pousserait-il subtilement à la modération avec une affaire de caca ?
Et là, nous nous disons, nous, grands lecteurs, que l'auteur aura fait fort avec un public qui grandit et commence à mûrir sur son éducation en société.
Finalement, leur faire prendre conscience de moments plus opportuns pour l'éclat de rire, c'est plutôt bien.
Il est plus agréable en effet de rire avec quelqu'un que de rire de cette personne, même sans penser à mal.
La leçon fera son chemin au bout de plusieurs lectures, c'est certain.
Les jeunes lecteurs considéreront l'autre grâce à... Monsieur Caca.
Antonin Louchard nous réserve un véritable Happy End final.