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Critique de JHernand


Ce petit livre est, semble-t-il, la retranscription d'une émission de la télévision al Jazeera de décembre 2019, et on suppose que les questions sont posées par une ou un journaliste modérateur de la discussion.
Contrairement à ce que laisse penser le titre, il y est assez peu question de l'art en général, sauf à la fin de l'ouvrage et il est surtout question de l'art du réalisateur ; l'art de Ken Loach évoqué à travers un de ses grands films « Kes » et ses deux derniers films. A l'image des films du réalisateur, le propos est dense, développant les mécanismes de la violence sociale et leurs conséquences. Fidèle au monde ouvrier, il en rappelle la fierté et le respect de soi et des autres, sa générosité. Il rappelle l'abandon de communautés entières lors de transfert de capitaux, sans aucune reconversion. Tout ce qui fit et fait toujours, à travers l'uberisation du travail, la violence économique en Grande Bretagne et ailleurs. L'analyse en contrepoint d'Edouard Louis est très centrée autour de son expérience personnelle, qu'il associe à une « double violence de la politique » se manifestant par l'impact de la violence sociale sur l'intime. Autant Loach est dans l'empathie, autant Edouard Louis préfère se situer dans la « confrontation ».
La deuxième partie du dialogue, censée évoquer « Politique et transformation » est, à mon avis, moins étoffée. Si je résume en gros ce que j'en ai compris, la gauche se contente de commenter les arguments de l'extrême droite, dérive en grande partie liée à la détention des organes de communication par des possédants de droite. La gauche doit apprendre à recréer son langage « parce que toute cette question est liée à celle de la gauche et de sa reconstruction ».
Dans la dernière partie du dialogue on revient à l'art, et la valeur de l'art en période de crise politique. sur un plan plus général. Les deux protagonistes sont évidemment pour une liberté totale de l'imagination, toute mise aux normes de l'art tuant la créativité. L'art est et doit rester subversif. Ken Loach d'ajouter « La dernière chose que nous voulons c'est une galerie d'art sponsorisée par telle ou telle entreprise ». N'est-ce pas ce à quoi nous assistons, non de la part d'entreprises mais de puissances financières ?
En conclusion une impression mitigée, presque d'exercice de style dans lequel personne n'est totalement à l'aise.
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