AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
>

Critique de Billie72


Attendais-je trop de cette lecture que j'avais sélectionnée parmi les romans de cette rentrée littéraire ? La faute peut-être à la présentation dithyrambique de l'éditeur, situant Thomas Louis « entre l'humour désenchanté de Jean-Paul Dubois et la poésie absurde de Samuel Beckett »?
Vous me voyez venir : je referme Les chiens de faïence avec un (petit) sentiment de déception, que je vais tenter d'expliquer.

Une famille banale dans un petit village français. Les enfants, Emma dix ans et Christophe dix-sept, les parents et les grand-parents. Qui se suicident les uns après les autres, comme victimes d'une malédiction. le pitch, d'un macabre cynisme, est original.

Lorsqu'un drame survient, la mère envoie les enfants dans leur chambre. Dans cette famille où l'on parle peu, comme s'il ne fallait pas « gaspiller » les mots, Christophe, le personnage central, est comme anesthésié, insensible au sort injuste qui s'abat. Pour échapper au déterminisme social et familial, à la mort certaine lorsque son tour arrivera, le jeune homme prend un train pour Paris, avec en poche de maigres économies et l'adresse d'une ancienne amie de sa mère. Si elle est un peu plus rythmée, la deuxième partie du roman demeure également assez dénuée d'émotions.

Cette lecture m'a évoqué L'étranger, de Camus, bien que L'Etranger soit écrit à la première personne, et Les chiens de faïence à la troisième.
Dans L'Etranger, Meursault le personnage central est détaché des épisodes dramatiques qu'il traverse comme un pantin déshumanisé. Étranger au monde qui l'entoure comme aux émotions, il relate tout de manière factuelle, plaçant sur le même plan le décès de sa mère et le contenu de son assiette. Illustration de l'absurde de la condition humaine.

Au final un récit teinté d'une ironie amère, délibérément monotone, frisant l'absurde, dans lequel pointent ça et là des phrases joliment travaillées. Si je n'ai pas été touchée (ce n'était clairement pas le but), (et peut-être suis-je passée à côté), ce roman (qui se lit facilement) reste en tout cas une curiosité littéraire que je vous invite à découvrir pour vous faire votre propre opinion.
Commenter  J’apprécie          220



Ont apprécié cette critique (21)voir plus




{* *}