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128 pages
L'Arbre vengeur (21/02/2019)
3/5   2 notes
Résumé :
Passée la griserie d'avoir franchi les siècles et de se réveiller dans la France moderne, l'héroïne du troublant conte que l'on humera ici visite un monde dont elle ne sait rien et dont elle découvre tout. Auprès d'un homme inconnu auquel elle prodigue des attentions venues de l'Antiquité, elle cherche à découvrir ce qu'en plus de vingt siècles les hommes ont pu inventer. Dans le domaine du plaisir, rien de bien neuf, mais dans le domaine des sens ?... Avec cette hi... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (1) Ajouter une critique
ÉLÉGANCE ET RAFFINEMENT

Résumé de l'éditeur sur son site :

«Sept contes dans lesquels Pierre Louÿs, avec la langue raffinée qu'on connaît chez ce lecteur absolu, manifeste un art de mettre en scène les créatures qui l'ont obsédé sa vie durant : les femmes, quel que soit leur âge. Très jeunes, adolescentes, épanouies ou bourgeoises, elles font face au mystère unique qu'est l'amour quand il ne se confond pas avec l'indispensable volupté. de la première, soeur de Bilitis, cette grecque dont Louÿs imagina les vers en une géniale supercherie, à l'ultime, petite fille ouvrant un soir de solitude un immense livre hagiographique duquel surgit une sainte qui lui annonce la terrible vie qui sera la sienne, ce sont des êtres qui découvrent les limites du désir et l'empire qu'il a sur les hommes. Et comme ce sont des contes, il y a une petite morale à découvrir, jamais vraiment celle que l'on imaginerait.
Pierre Louÿs, comme Paul-Jean Toulet, sont de ces écrivains fin de siècle qui maîtrisent leur instrument (la lyre…) pour en tirer des mélodies parfaites sans jamais tomber dans le maniérisme ou le saugrenu en toc.»

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L'excellente petite maison d'édition "L'arbre vengeur" propose au lecteur de découvrir ou de redécouvrir une facette méconnue du grand poète et écrivain érotique, Pierre Louÿs - lui-même érotomane convaincu -, du tournant des XIX et XXème siècles, à travers sept nouvelles captées au fil de recueils aujourd'hui guère édités et souvent presque introuvables. L'auteur mieux connu pour son Pybrac, Les sept filles de leur mère, Les Aventures du Roi Pausole (sorte de roman-farce à la mode rabelaisienne) et surtout - sans doute - pour cette supercherie littéraire sublime que sont Les chansons de Billitis (auxquelles succèdent, dans leur édition proposée par la collection "Poésie Gallimard", l'un des plus grands poèmes d'amour qui fut, le "Pervigilium mortis" que nous ne saurions trop conseiller), donne dans ces brefs textes libre cours à son imaginaire délicat, ses fantasmagories d'une autre époque, sans nul doute, mais qui ont ce goût tendre et doucereux des sucreries d'antan. Raffiné, élégant, précis mais appréciant ici et là les mots rares, les tournures délicates et subtiles, le style de Pierre Louÿs est reconnaissable entre tous pour cette légèreté profonde - mais toujours exacte - jamais mise en défaut lui permettant avec grâce de portraiturer la qualité qu'il aima plus que tout le reste : la féminité, par le biais de personnages "du beau sexe", tel qu'on le disait alors, d'âges divers mais avec, toujours, la même sincère émotion, ainsi que, bien souvent, des caractères affirmés, entiers et fiers sans que cela puisse leur ôter le moindre attribut que l'on pensait alors de tout temps assigné à leur genre.

Qu'elle revienne d'entre les morts d'une bien lointaine antiquité grecque, qu'elle soit témoin d'un crime relevant de la pure légitime défense, qu'elle cherche à découvrir, enfant, les mystères de la bibliothèque paternelle, qu'elles soient le jouet d'un tailleur bizarre autant qu'obsessif, les femmes dépeintes par l'artiste Louÿs prennent vie dès les premiers mots écrits et l'on se laisse embarquer au gré de ces scénettes flirtant souvent avec le fantastique, le mystérieux, l'étrange mais aussi la sensualité et la délicatesse comme on se déciderait à déguster, sans penser à rien d'autre, une glace maison sous une tonnelle un soir d'été...

Le charme opère dès les premières pages. Et si ce ne sont probablement pas là les oeuvres considérées comme majeures de ce grand ami d'André Gide, elles peuvent cependant en faire une excellente porte d'entrée à l'univers louÿsien, une première et agréable mise en bouche... Quant aux connaisseurs, ils apprécieront de retrouver cet auteur un peu mis de côté aujourd'hui - la faute aux temps et au moralisme ambiant ? - et cette grâce d'écriture qui jamais n'est mise en défaut.
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Citations et extraits (4) Ajouter une citation
Seul, de toutes les montagnes voisines qui, vêtues de sapins noirs ou de prairies mouillées, dessinaient une robe sur la terre, le Venusberg était nu, et tout à fait semblable au sein gonflé d'une femme. Parfois les crépuscules rouges faisaient nager sur lui les pourpres de la chair. Il palpitait ; vraiment il semblait vivre à certaines heures du soir, et alors on eût dit que la Thuringe, comme une divinité couchée dans une tunique verte et noire, laissait monter le sang de ses désirs jusqu'au sommet de sa poitrine nue.
Pendant de longues soirées je regardai, chaque jour, cette transfiguration de la colline de Vénus. Je la regardais de loin. Je ne m'approchais pas. Il me plaisait de ne pas croire à son existence naturelle, car le plaisir est exquis de simplifier les réalités jusqu'au pur aspect de leur symbole et de rester à la distance où l’œil n'est pas forcé de voir les choses telles qu'elles sont. J'avais peur qu'une fois pour toujours l'illusion s'évanouît et ne reparût plus le jour où j'aurais touché du pied le sol véritable de la montagne.
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Callistô était grande. Elle avait le torse étroit et rond, la taille haut placée, les jambes très longues. Ses articulations fines étaient d'une fragilité qui me ravissait ; et même dans ces cuisses musclées on devinait des os délicats. Épilée, mais pure et sans fards, sa peau luisait comme au sortir du bain, brune d'un léger ton uniforme, presque noire au bout des seins, au bord allongé des paupières et dans la ligne courte du sexe. Je ne saurais expliquer comment sa beauté ne pouvait s'être accomplie ni sous notre climat, ni même dans notre temps, car cette évidence ne naissait d'aucun détail, mais seulement d'une harmonie et peut-être d'une clarté.
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Il avait la passion des livres. C'était même la seule passion que la Faculté lui permît, encore qu'il fût très capable d'en éprouver plusieurs autres et qu'il en fît, de loin en loin, la juvénile expérience. Mais ces expériences-là devenaient peu à peu, sinon pour lui difficiles, au moins toujours plus imprudentes, et pour rassurer son médecin, il ouvrait enfin plus souvent un vieux livre qu'un jeune corsage.
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- Vous détruisez la Nuit ; vous ne connaissez plus l'Aube, dit-elle d'une voix triste. Autrefois, le spectacle des lueurs du matin était la récompense des longues veilles épuisantes. Maintenant, vous passez votre vie dans une lumière monotone et vous ne savez même plus regarder les Ténèbres.
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Videos de Pierre Louÿs (9) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Pierre Louÿs
Pierre LOUŸS – Le prince irrésolu : Relecture de l'œuvre poétique (France Culture, 1978) L'émission "Relecture", par Hubert Juin, diffusée le 3 février 1978 sur France Culture. Présence : Robert Fleury, Paul Dumont, Alain Kahn Sriber et Jean Louis Meunier.
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