Un des 550 millions de bouquins vendus de
Georges Simenon, si l'on prend les tirages cumulés de ses 193 romans et 158 nouvelles. Si l'on ne compte que ses histoires du commissaire
Maigret on en arrive déjà à 103 titres. J'ignore si les staticiens ont tenu compte de ses oeuvres autobiographiques comme "
Je me souviens" de 1945 et "
Mémoires intimes suivis du livre de Marie-Jo" de 1981... ? Il est aussi l'écrivain francophone le plus traduit après
Jules Verne.
Selon Wikipédia, 187 films sont basés sur ses oeuvres.
Cela va faire 55 ans que je lis des livres de mon compatriote prolifique et je me réjouis lorsque je découvre de nos jours un ouvrage pas encore lu de ce Liégeois des records.
Tout au long de sa carrière et de sa vie, il y a eu la controverse si oui ou non ce que
Simenon écrivait pouvait être considéré de la littérature ou pas. Un faux débat, auquel je ne tiens pas à me mêler. Tout ce que je sais c'est que, sans grande prétention, il m'a procuré, comme à des milliers d'autres lectrices et lecteurs je présume, quelques agréables heures d'évasion.
"
Un nouveau dans la ville" de 1950 s'inscrit dans cette réalité.
Avertissement : Ne lisez surtout pas la présentation du livre par chachoura, okta et poppy64 de Babelio, qui est tellement détaillée qu'elle enlève, malheureusement, toute curiosité et toute envie de se plonger dans ce roman. Je me demande ce que l'auteur aurait dit d'un tel résumé totalement contreproductif !
Quelque part dans une ville au nord des États-Unis dont le nom n'est pas spécifié, mais qui se trouve près de la frontière canadienne, avec sa "main street" (rue principale), son shérif, son hôtel douteux, ses petits magasins, bars et snacks, où tout le monde se connaît, un beau jour d'hiver un nouveau se pointe, qui dit s'appeler Justin Ward. Son allure est d'une banalité inquiétante : la quarantaine, gras sans être gros, mal fagoté et peu soigné de sa personne, mais nonchalamment il trimbale en poche une belle liesse de billets de dollars.
C'est surtout l'exploitant du plus important débit de boissons, Charlie, d'origine italienne malgré son nom, qui s'inquiète. D'autant plus que peu avant l'arrivée du nouveau, le riche fermier, Morton Price, avait été tué, derrière le volant de sa bagnole d'une balle de revolver en pleine poitrine !
Charlie est tellement intrigué et soupçonneux qu'il éprouve le besoin d'en référer d'urgence au shérif, Kenneth Brookes, qui amène Justin au poste pour un interrogatoire. Mais comme il n'y a strictement rien qui permettrait de l'enfermer, il le relâche à la grande consternation de Charlie de plus en plus méfiant.
Georges Simenon, à son habitude, réussit à créer une certaine atmosphère pleine de tension, bien que rien de très important ne se passe et que l'auteur nous présente paisiblement toute une équipe de personnages colorés, soit des habitants, soit des visiteurs du bled.
Nous faisons la connaissance du vieux et gâteux Scroggins, qui loue des billards quasi aussi antiques que lui-même ; du Yougoslave Mike Mlejnek qui est souvent ivre et vie avec une Maria et une Ella ; du plâtrier Jef Saounders ; du monumental Jim Coburn, boxeur ; du fermier des "Quatre-Vents" Dwight O'Brien et son épouse Lemma, de la logeuse de Justin, la veuve Eleanor Adens etc.
Dans la célèbre série télévisée "L'Heure
Simenon", créée par
Pierre Grimblat et diffusée en 1987 et 1988, "
Un nouveau dans la ville" constituait le 7e des 13 épisodes.
Je vous souhaite bonne chance dans votre découverte des mystères et énigmes qui entourent le personnage central de ce court roman (191 pages) de
Georges Simenon.