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EAN : 9782258136564
208 pages
Omnibus (20/10/2016)
3.74/5   42 notes
Résumé :
Au début de l'hiver, dans une petite ville, débarque un inconnu, vêtu de façon anonyme, quelconque à tout point de vue. Malgré son apparence, Justin Ward possède une grosse liasse de banknotes qu'il porte toujours sur lui. Ce n'est pas son statut d'étranger à la région qui attire l'attention (la tannerie voisine emploie des immigrés), mais bien son extrême réserve : il vit une vie fort réglée, se conforme aux habitudes de la population ; il rachète même un café-bill... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (19) Voir plus Ajouter une critique
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Un des 550 millions de bouquins vendus de Georges Simenon, si l'on prend les tirages cumulés de ses 193 romans et 158 nouvelles. Si l'on ne compte que ses histoires du commissaire Maigret on en arrive déjà à 103 titres. J'ignore si les staticiens ont tenu compte de ses oeuvres autobiographiques comme "Je me souviens" de 1945 et "Mémoires intimes suivis du livre de Marie-Jo" de 1981... ? Il est aussi l'écrivain francophone le plus traduit après Jules Verne.
Selon Wikipédia, 187 films sont basés sur ses oeuvres.

Cela va faire 55 ans que je lis des livres de mon compatriote prolifique et je me réjouis lorsque je découvre de nos jours un ouvrage pas encore lu de ce Liégeois des records.

Tout au long de sa carrière et de sa vie, il y a eu la controverse si oui ou non ce que Simenon écrivait pouvait être considéré de la littérature ou pas. Un faux débat, auquel je ne tiens pas à me mêler. Tout ce que je sais c'est que, sans grande prétention, il m'a procuré, comme à des milliers d'autres lectrices et lecteurs je présume, quelques agréables heures d'évasion.

"Un nouveau dans la ville" de 1950 s'inscrit dans cette réalité.

Avertissement : Ne lisez surtout pas la présentation du livre par chachoura, okta et poppy64 de Babelio, qui est tellement détaillée qu'elle enlève, malheureusement, toute curiosité et toute envie de se plonger dans ce roman. Je me demande ce que l'auteur aurait dit d'un tel résumé totalement contreproductif !

Quelque part dans une ville au nord des États-Unis dont le nom n'est pas spécifié, mais qui se trouve près de la frontière canadienne, avec sa "main street" (rue principale), son shérif, son hôtel douteux, ses petits magasins, bars et snacks, où tout le monde se connaît, un beau jour d'hiver un nouveau se pointe, qui dit s'appeler Justin Ward. Son allure est d'une banalité inquiétante : la quarantaine, gras sans être gros, mal fagoté et peu soigné de sa personne, mais nonchalamment il trimbale en poche une belle liesse de billets de dollars.

C'est surtout l'exploitant du plus important débit de boissons, Charlie, d'origine italienne malgré son nom, qui s'inquiète. D'autant plus que peu avant l'arrivée du nouveau, le riche fermier, Morton Price, avait été tué, derrière le volant de sa bagnole d'une balle de revolver en pleine poitrine !

Charlie est tellement intrigué et soupçonneux qu'il éprouve le besoin d'en référer d'urgence au shérif, Kenneth Brookes, qui amène Justin au poste pour un interrogatoire. Mais comme il n'y a strictement rien qui permettrait de l'enfermer, il le relâche à la grande consternation de Charlie de plus en plus méfiant.

Georges Simenon, à son habitude, réussit à créer une certaine atmosphère pleine de tension, bien que rien de très important ne se passe et que l'auteur nous présente paisiblement toute une équipe de personnages colorés, soit des habitants, soit des visiteurs du bled.

Nous faisons la connaissance du vieux et gâteux Scroggins, qui loue des billards quasi aussi antiques que lui-même ; du Yougoslave Mike Mlejnek qui est souvent ivre et vie avec une Maria et une Ella ; du plâtrier Jef Saounders ; du monumental Jim Coburn, boxeur ; du fermier des "Quatre-Vents" Dwight O'Brien et son épouse Lemma, de la logeuse de Justin, la veuve Eleanor Adens etc.

Dans la célèbre série télévisée "L'Heure Simenon", créée par Pierre Grimblat et diffusée en 1987 et 1988, "Un nouveau dans la ville" constituait le 7e des 13 épisodes.

Je vous souhaite bonne chance dans votre découverte des mystères et énigmes qui entourent le personnage central de ce court roman (191 pages) de Georges Simenon.
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Un roman noir de Simenon, toujours bienvenu pour interrompre une autre lecture, plus ardue. C'est comme si j'avais besoin de prendre de l'air. Un nouveau dans la ville fait l'affaire, et Simenon m'emmene en Amerique, pour mieux me depayser.

Dans une petite ville des Etats Unis debarque un bonhomme a l'allure de monsieur tout le monde mais au comportement on ne peut plus bizarre. Il passe ses journees dans un bar a decortiquer des journaux. Il ne parle pratiquement a personne et seme de la gene autour de lui. Il paye tout de billets qu'il tire d'une grosse liasse dont il ne se separe jamais. Il rachete un bar-billard en decrepitude, mauvaise affaire que personne ne peut comprendre. Il ne livre rien de son passé, et personne n'est sur que le nom qu'il donne soit sa vraie identite. La curiosite des habitants du quartier ou il s'est installe devient vite de la mefiance, voire de la crainte, et carrement de l'hostilite quand ils s'apercoivent de la mauvaise influence qu'il a sur un emigrant yougoslave qui se tenait tranquille juaque la. le tenancier du bar qu'il frequente, qui l'a trouve antipatique au premier contact, commence a croire qu'il est dangereux, et essaye de percer le secret de sa vie anterieure. S'aidant d'anciens contacts de gangs de jeunesse, il apprendra que le nouveau est mele a la disparition d'un maffieux. En fait, par ces recherches, il declenche sa poursuite renouvelee et sa possible elimination. le sauvera-t-il au dernier acte ou le l'abandonnera–t-il a son destin, pour la quietude du quartier?

Il n'y a pas de reel suspense dans ce recit, mais ses pages regorgent de l'atmosphere oppressante, etouffante a laquelle nous a habitués Simenon. C'est pas mal, mais comme je l'ai déjà ecrit ailleurs (dans une vie anterieure), j'ai toujours l'impression que Simenon est moins a l'aise quand il decrit des decors americains. Mon jugement est donc mitige. Il aurait du rester en Europe.
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Je ne lis pratiquement jamais de polars, je ne m'aventurerais donc pas à juger ce livre en tant que tel.
À dire vrai, je l'ai acheté parce que j'ai flashé sur sa couverture. J'aime beaucoup les lignes nettes et les tons contrastés des dessins de Loustal et ses illustrations m'ont vraiment aidée à m'imprégner de l'ambiance du roman.

Une de mes amies m'a confié avoir un peu de mal avec Simenon en raison de l'atmosphère sombre, pesante, cafardeuse, de ses romans. Bizarrement, cela ne m'a pas dérangée, bien au contraire, car j'ai trouvé que cette ambiance collait parfaitement à l'intrigue.
J'ai, par contre, été gênée par certains effets de style dans son écriture qui ont fait que quelques passages ne m'ont pas semblé très clairs, voire même inachevés.
Mais bon, dans l'ensemble, j'ai passé un agréable moment bien qu'il faille reconnaître que l'action n'était pas franchement haletante.
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Commencer l'année avec un bon Simenon des familles, voilà qui met de bonne humeur !
Ecrit pendant sa "période américaine", ce court roman (qui n'est pas un Maigret) raconte une étrange histoire de haine dans un patelin du Maine : un drôle de bonhomme débarque un jour dans cette petite ville et s'y installe, sans chercher à se rendre sympathique auprès du barman chez qui il passe plusieurs heures par jour. Peu à peu, il devient l'obsession dudit barman, qui s'entête à enquêter sur lui, finissant par éveiller la perplexité des autres clients du bar.
Qui a raison ? Qui devient fou ? Qui cache des choses ? Où sont les bons, où sont les méchants ?
Comme toujours chez Simenon, la psychologie a la part belle dans cette histoire, et j'ai adoré sa façon de décortiquer les rouages du cerveau humain. J'ai également adoré l'ambiance hivernale de ce livre, la neige, le froid, l'humidité, l'obscurité -et la chaleur d'une cuisine, les loupiottes de Noël dans les rues glacées. Et puis, j'ai été touchée par la fascination (lucide) de l'auteur pour l'Amérique, notamment quand il ponctue son texte de mots anglais au charme exotique désormais désuet ("High School", "gambler", "hamburger steak") : c'est si pur !
J'ai donc passé un très bon moment avec ce roman singulier ; certains diront peut-être qu'on s'y ennuie, mais je l'ai trouvé d'une incroyable densité, mise en exergue par la redoutable simplicité du style de Simenon.

Pour finir, je suis stupéfaite de découvrir sur ce site un résumé du livre (copié-collé sur Wikipédia, ou vice-versa) qui raconte l'histoire jusqu'à la fin (sans lui rendre hommage) ! Si vous envisagez de découvrir ce roman, je vous conseille de ne pas lire ce résumé.
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« Il se trouva installé dans la ville sans que personne l'eût vu arriver, et on en ressentit un malaise comparable à celui d'une famille qui apercevrait un inconnu dans un fauteuil de la salle commune sans que personne l'ait entendu entrer, ni que la porte se soit ouverte. » Qui est ce drôle de type qui traverse la ville en claudicant ? D'où vient-il et surtout que vient-il faire ici ? Pourquoi a-t-il choisi de s'installer dans ce quartier ? L'homme s'est présenté sous un nom d'emprunt : Justin Ward. Ses journées sont rythmées par lune routine immuable. Charlie le voit ainsi entrer dans son bar à heures fixes pour y commander les mêmes consommations. Ward lui est antipathique dès le premier jour. Il faut dire que ce dernier ne fait aucun effort pour paraître agréable ou se faire accepter. ‘On' ne l'aime pas ? Il ne le leur rend bien.
Simenon excelle à créer ces hommes étranges et étrangers qui apparaissent comme un furoncle sur un corps social qui semblait jusque-là harmonieux. Sa présence gêne les croquantes et les croquants. Tous les gens bien intentionnés le regardent avec méfiance et curiosité. Ils rêvent de percer le mystère qui entoure son existence. La crise couve... le malaise gonfle au fil des jours... La société devra se purger de ce corps étranger…
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critiques presse (1)
Telerama
22 décembre 2016
Le dessinateur confirme son compagnonnage avec le romancier des petites gens. On l'avait cru abonné au soleil des îles et aux océans d'un bleu pétaradant, le voilà bien à son aise dans ces heures crépusculaires qui n'annoncent rien de bon pour les inconnus.
Lire la critique sur le site : Telerama
Citations et extraits (12) Voir plus Ajouter une citation
Il les haïssait et les effrayait.
Il avait ressenti la peur, la ressentait peut-être encore, et il s'ingéniait à l'infliger aux autres, sachant le mal que ça fait, même à Charlie, qui s'était toujours cru malin et qui finissait par flancher.
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C’est la première fois de ma vie que je lis un livre de Simenon et j’ai bien apprécié. Il faut par moment s’accrocher car l’auteur passe d’un personnage à l’autre sans spécialement le signaler, ce qui nécessite une concentration importante durant la lecture. J’aime son côté plutôt direct, avec ce sentiment d’être dans la pièce auprès de Charlie entrain de servir sa bière à Justin, ressentir l’animosité présente. Tout au long du roman, nous sommes intrigués par cet « homme », fonctionnement plus comme un robot qu’autre chose et attirant une certaine déprime à son approche. J’apprécie la vie quotidienne des personnages que nous fait découvrir Simenon et aussi la chaleur d’un bel hiver.
Par la suite, lorsque nos habitudes se bousculent, comme ici, un étranger qui débarque, l’homme est en effet assez vite curieux, intrigué.
Par moment, un peu plat et répétitif, ce qui est selon moi recherché par l’auteur dans le sens ou des journées dans une vie sont semblables, certains passages sont longs à lire.
La conclusion finale, est je trouve un peu simpliste comme révélation concernant Justin mais cela suit le fil rouge de l’histoire, ce qui est cohérent.

Je salive déjà de découvrir un deuxième roman de Simenon !
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Il se trouva installé dans la ville sans que personne l'eût vu arriver, et on en ressentit un malaise comparable à celui d'une famille qui apercevrait un inconnu dans un fauteuil de la salle commune sans que personne l'ait entendu entrer, ni que la porte se soit ouverte. Il n'était pas descendu du train du matin, qui passe à huit heures, et il était là bien avant le train de nuit. Il n'était pas venu non plus par le bus. Il n'avait pas de voiture ni de vélo. Quant à l'avion, il aurait fallu qu'un appareil privé le déposât à l'aéroport des Quatre-Vents, qui appartient au club local, car il n'y a pas d'aérodrome commercial à moins de cinquante milles.
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- Charlie : Tu n'as pas été grossière avec lui ?
- Julia : Je lui ai simplement fait remarquer qu'il y avait suffisamment de cendriers sur le bar pour ne pas jeter ses mégots par terre.
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On avait beaucoup bu. Et, comme on pouvait s'y attendre, on s'était excité, on avait dit des choses qu'on n'aimerait pas s'entendre répéter dans la lumière du matin.
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