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De glace et de feu tome 1 sur 2
EAN : 9782342036060
240 pages
Mon Petit Editeur (26/03/2015)
4.25/5   2 notes
Résumé :
Réédition du premier tome paru initialement en 2015 avec un nouveau visuel.
Dans les brumes septentrionales, des hommes et des femmes luttent pour survivre dans un environnement hostile et un rude climat. Mais certains, plus entreprenants, se firent marchands, sillonnèrent mers et fleuves, établirent des réseaux de commerce internationaux et fondèrent des comptoirs. Cependant, le sang tumultueux qui coule dans leurs veines pousse les plus hardis, tel Thorkell... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (2) Ajouter une critique
Jadis, il y avait une belle prière "Ab furoris Normandorum libera nos, Domine" ou : de la fureur des Normands délivrez nous, Seigneur !
Les Normands dont il est question ici étaient les Vikings, du scandinave, les "Hommes du Nord" et étymologiquement signifiant : "les hommes qui pratiquent la piraterie".
Un peuple qui a non seulement réussi à défier les chroniques de 800 à 1050 en maraudant et pillants nos côtes et poussé leurs expéditions aussi loin que Constantinople, la Perse et, 500 ans avant Christophe Colomb, l'Amérique du Nord. Des voyageurs et conquérants intrépides, qui ne craignaient rien pour l'amour de leur peuple. S'ils vous restent des doutes, consultez "Astérix et les Vikings" de Claude Carré d'après Uderzo et Goscinny : Goudurix, amoureux de la belle Abba, pourra vous confirmer que ce n'est point "la peur qui donne des ailes", comme le prétend Cryptograf, mais ... l'amour !

Les Vikings par leurs prouesses ont également défié l'imagination des jeunes et adolescents. Ainsi, je me souviens d'avoir lu avec beaucoup d'attention un livre de l'archéologue danois, Johannes Brönsted, "Vikingerne" en traduction "Ainsi vivaient les Vikings" il y a plus d'un demi-siècle.
Et la saga d' Erik Thorvald, surnommé le Rouge (pas à cause du sang, mais de la couleur de sa barbe et cheveux), qui au XIe siècle fonda une colonie au Groenland. Comme il y a tellement longtemps, je ne suis même pas sûr que ce soit l'histoire racontée par Maurice Gravier, mais je me rappelle que Mme Thorvald est devenue une bonne chrétienne !

Avec ces antécédents, j'étais curieux de prendre connaissance du roman de Cathie Louvet : "De glace et de feu" de 2015, pour voir si j'étais toujours autant sous l'emprise de ces rudes, mais courageux gaillards nordiques. Sur Babelio, il y avait bel et bien le livre, mais aucune explication et sans photo de l'auteure. Comme les Vikings, je me suis mis à explorer ...mais sans péril, sur le net. Et Eurêka ! J'ai, à ma grande surprise, découvert que l'auteure est une des nôtres, une babeliote qui opère sous le pseudo de "polacrit" (dérivé je présume de critique de polars). Un article du quotidien "Ouest-France", m'a appris que Cathie Louvet nous vient de Combourg en Bretagne, le berceau du romantisme français, grâce à son illustre voisin François-René de Chateaubriand. Comme l'article est illustré d'une belle photo de l'auteure, son livre fièrement en main, je l'ai vite copié et transféré à notre site. Et comme elle est apparemment une bien (trop) modeste personne, j'y ai rajouté la 4ème page de couverture.

Pendant que le protagoniste Thorkell Sveinsson est en train de se "couvrir de gloire, d'honneurs et d'or", sa belle jeune femme, Eryndr, met au monde un superbe fils, Harald.
Nous sommes en l'an 793 du Seigneur et sur la France et une bonne partie des peuples d'Europe (minus slaves et scandinaves) règne l'empereur Charlemagne (747-814). Au Danemark, règne Godfred (?- 810) qui, conforme à l'adage que la meilleure défense est l'attaque, décide de monter une opération d'envergure contre le roi des Francs, avec qui ils craignent de perdre leur liberté, pendant que ses troupes livrent bataille en Espagne. Ainsi, en 804, une flotte de 150 navires prend la direction du Sud et atteint les rives saxonnes : village après village est pillé, ravagé et incendié. Thorkell, convaincu que son destin est de servir son roi, a quitté femme et enfant, pour se joindre à cette expédition. Pendant tout un temps aucune véritable résistance n'est organisée et nos Vikings naviguent de victoire en victoire, de butin à butin, mais se croyant apparemment invincibles, un jour en Frise, c'est la catastrophe : ce sont les assaillants qui se font massacrer par des défenseurs hardis. Notre héros Thorkell y trouve la mort et le roi des Danois met vite cap plein nord.

Quelle sera la réaction de Charlemagne, entre temps couronné empereur par le pape et proclamé "défenseur de la chrétienté", et comment le roi Godfred espère-t-il s'en sortir, je vous invite à découvrir en lisant cet ouvrage. Tout comme le rôle du jeune Harald et le sort de sa mère, la veuve déplorée Eryndr, assailli par l'horrible Ragnarr Olafrsson, chef d'un clan hostile, qui veut la "conquérir".

Comment Cathie Louvet a réussi à se familiariser avec une culture et un monde fort différents, mérite toute notre admiration. Pour ce premier volume d'une trilogie elle s'est plus que solidement documentée. Elle n'a, en effet, pas eu peur de se pencher sur des termes "barbares" en vieux scandinave pour nous présenter une société à part. Pas une société théorique ou purement imagée, mais réelle. Elle nous apprend ce que ces Vikings mangeaient, comment ils s'habillaient, quelles étaient leurs armes, comment ils concipiaient et construisaient leurs différents types de bateaux, qui ont assuré leurs succès, etc. En fait, autant que l'ouvrage précité de Johannes Brönsted. Il y a de nombreuses explications très précises en bas de page, qui ne nuisent ainsi pas le moins du monde à la trame et le rythme de son roman, bien au contraire....

Bref, un dépaysement fascinant dans le temps et l'espace garanti !

Bien des années plus tard, Dieu exauça la prière du départ en laissant les Américains débarquer à Omaha Beach pour y chasser une autre espèce de pilleurs, mais ça, bien entendu, est une histoire totalement différente....pourtant toujours en Normandie !

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Vous trouverez ci-dessous une critique écrite par Marine qui, n'étant pas babeliote, m'a autorisée à la publier. Une critique vraiment très élogieuse pour laquelle je la remercie chaleureusement.


"J'ai eu le plaisir de découvrir le premier tome de la trilogie « de glace et de feu », de Cathie Louvet, grâce à ce réseau social. C'est la première fois que je m'intéresse à une histoire de Vikings, bien que la série « Vikings » ait lancé la mode. C'est donc vierge de toute référence (à l'exception de mon fiancé qui a sans doute été un Viking dans une vie passée 🙃) que je me suis penchée sur le sujet, pour ne pas le regretter !
Existe-t-il au monde une meilleure introduction à l'univers « barbare » que « Terre Viking » ? J'en doute fort !
En effet, ceint dans le contexte de l'époque, ce peuple nous est présenté de manière gracieusement divertissante et cultivante sous la plume experte, extrêmement documentée, de Cathie Louvet. Passionnée d'histoire et de littérature, ancien professeur de français, Cathie Louvet est certainement une auteure de grand talent pour ce genre de roman entre passé et fiction. Mettant en scène des personnages historiques comme Ragnaar, Godfred le roi Danois, Louis, le fils et successeur de Charlemagne, puis Charles, à la tête de l'empire ennemi fondé sur les cendres de l'empire romain, ainsi que de touchantes familles de fiction, Cathie Louvet nous entraîne brillamment sur les pas du passé et du songe avec légèreté et profondeur.
J'ai trouvé l'expérience enrichissante, non sans beauté et extrêmement agréable ; je me suis laissée emporter par les péripéties regorgeant de connaissances, de détails intéressants et de descriptions merveilleuses conférant aussi à ce livre une superbe poésie du naturel. Effectivement, le peuple du Nord est montré comme un grand et fin observateur de la nature et cette qualité semble rejaillir dans l'écriture qui nous transporte par une plongée dans le sein infini de Dame nature, chantée avec une aisance et une richesse de vocabulaire hors normes. La plume de l'auteure a réussi à me charmer et même à m'émerveiller comme lors de la description d'une tranquille ballade à cheval du roi viking, où même les différents noms d'herbes broutées étaient mis en lumière.
La simplicité et l'authenticité du peuple sont également agréables à découvrir, elles nous le font aimer, ainsi que l'esprit de famille, le courage, la loyauté, le sens de la justice qui se dégagent de la narration. Je n'ai jamais été fascinée par les guerres et la violence, au contraire, mais le roman donne à voir ce qui est derrière, il nous révèle que le peuple dit des « Barbares » n'était en réalité sans doute pas plus barbare que le clan adverse, pratiquant notamment de manière sanglante ce qu'ils nommaient « l'évangélisation », ou que feu l'empire romain avec ses tueries publiques à l'occasion des grandes fêtes et ses « jeux » sanguinaires.
Il y a certes une recherche de puissance, de gloire et d'enrichissement des deux côtés, mais au sein des clans les comportements varient d'un homme à l'autre, ce que dépeint très bien Cathie Louvet, d'une plume qui évite toujours le jugement ou la complaisance de manière remarquable.
L'enrichissement culturel est certain à l'issue de cette lecture, que je recommande vivement à toute personne particulièrement intriguée par le IXème siècle ou non ; la surprise pourrait être d'autant plus belle dans ce dernier cas. Je félicite aussi les éditions du Lot, un indépendant, pour son choix et le soin éditorial impeccable, et le remercie d'avoir accepté de m'envoyer le livre qui s'est confirmé comme un coup de coeur, au-delà de mon pressentiment et de mes attentes.
Je n'en dis pas plus afin de ne pas gâcher la lecture de ceux qui souhaitent découvrir cette superbe trilogie que je poursuivrai avec bonheur. Cathie Louvet saura certainement se distinguer en littérature, le travail qu'elle a dû réaliser pour la naissance de ces livres était certainement colossal et elle possède tous les atouts et la précieuse unicité de style pour toucher un lectorat varié et nombreux"
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Citations et extraits (2) Ajouter une citation
Harald, captivé par les mouvements du barreur qui maniait avec une grande dextérité le styri, safran latéral, toujours placé à tribord de la coque, s'était glissé à la poupe. Près de lui, Anwind, le pilote, qui connaissait la route comme sa poche, indiquait les écueils à éviter, les passages à emprunter. Une brise légère faisait flotter les cheveux de l'enfant qui se tenait debout, bien campé sur ses deux jambes, regardant dans la même direction que le barreur. Le soleil était encore haut et faisait reluire la mer telle un plat d'étain. Sa main droite protégeant ses yeux des reflets aveuglants, il se retourna et scruta la côte danoise qui s'éloignait de plus en plus jusqu'à ne plus être qu'un petit point dans le lointain. Malgré l'ivresse de l'aventure qui le ravissait, il eut un pincement au cœur, se demandant s'il reverrait un jour sa patrie, la terre de ses ancêtres, là où son père reposait. Au bout d'un moment, il fixa à nouveau son regard devant lui, vers le nord-ouest, appréciant la limpidité du ciel.
La petite flotte avait atteint le large et s'ébrouait sans entrave. Elle dansait au milieu des vagues et des oiseaux marins. Harald sentit alors tout son être se pénétrer de cet intense sentiment de liberté que procurent les voyages en mer. Ce jour-là, tout comme Eryndr, il comprit que cette attirance était bien plus forte, plus puissante que tout amour humaine, il le comprit et pardonna. Il sut que son destin se trouvait là, sur un navire, chevauchant les mers en une quête éternelle dans l'espoir d'assouvir cette soif d'absolu, cette recherche de son être intérieur, solidement ancrée au fond de ses entrailles.
En fin d'après-midi, le vent se leva. Les vagues se creusèrent. Les passagers prirent leur repas puis s'installèrent pour la nuit. Les membres de l'équipage mangeraient plus tard dans la soirée, en fonction des occupations de chacun. A la tombée de la nuit, Brikarnef répartit les tours de garde. Il resta attentif à la marche de la flottille car le vent fraîchissait toujours et la vitesse des navires était à son maximum, compte tenu de leur charge. Les rudes toiles renforcées de lanières de peau faisaient grincer les écoutes de cuir tressé sous la pression du vent. Les rameurs se reposaient. Certains mangeaient, d'autres jouaient aux dés. Harald regardait le mât qui, bien calé dans son évidement, semblait d'une solidité à toute épreuve. Les autres membres de l'équipage prirent leur poste pour la nuit.
Le capitaine donna l'ordre de fixer les tentes, toiles de laine grossière renforcées de cuir et doublées de bure afin que les passagers puissent dormir, chaudement enveloppés dans des couvertures en peau de renne . Les tentes étaient de la même fabrication que la voile et pouvaient, le cas échéant, la remplacer. Les hommes la tendirent au milieu du navire sur son armature en bois constituée de deux paires de montants dont les extrémités se croisaient et s'ornaient en leur sommet de têtes d'animaux sculptées. Elle lui donnait une forme de toit évasé qu'on arrimait solidement aux couples et aux taquets. Son sommet ne dépassait guère la hauteur des boucliers au-dessus des platsbords, afin qu'elle ne gênât ni la navigation, ni la vision du pilote et ne donnât pas prise au vent .A l'arrière et sur la droite du knorr, il pouvait aisément voir l'horizon et toujours distinguer le cou du dragon dont la tête ricanante, artistement sculptée elle aussi, se dressait haute et fière au-dessus des flots, dominant à la fois le navire et l'océan. Sous la toile, il fallait se courber et on y restait assis ou couché, mais avec un peu d'ingéniosité, Frida en fit un lieu de repos confortable. On alluma des feux et on resserra la surveillance, doublant les hommes de proue et les flancs-gardes. Les barreurs des cinq knorrs observèrent alors les sévères consignes de pleine mer : garder le cap, les distances et le contact avec le bateau de devant comme avec celui de derrière. Brikarnef fit réduire la voile pour la nuit. La flottille aborda les Orcades au matin. Le capitaine y avait prévu une courte escale pour écouler une partie de sa marchandise. Grâce aux hauts fonds qui entouraient l'archipel, les navires purent jeter l'ancre dans une baie abritée où poussaient quantité d'algues géantes, près de la côte de l'île la plus méridionale, à l'entrée du détroit de Pentland, au large de la côte écossaise. Pas d'arbres en ces lieux sans cesse battus par les vents. Sur les collines verdoyantes, on apercevait seulement des moutons blancs, disséminés çà et là, paissant en toute liberté. Une clarté particulière, reflétée par l'océan, donnait au paysage habituellement austère une agréable douceur. La brise marine faisait frissonner les bruyères.
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-En 782, dans la clairière de Sachsemhein, non loin de la bourgade de Bergen, au sud de Brême-
Pendant que les soldats, impatients d’accomplir leur devoir chrétien, attendaient la décision des (4500) captifs, les moines psalmodiaient des chants, seul murmure perceptible dans cette tension presque palpable. Les Saxons, fiers et arrogants, défiaient la soldatesque du regard. Ils n’étaient pas d’une race à accepter de baisser la tête devant des évêques étrangers dans le but de recevoir l’eau divine d’un dieu qu’ils ne connaissaient pas. C’est pourquoi ils décidèrent de rester fidèles à la loi de leurs ancêtres.
L’évêque fut déçu : il ne baptiserait personne aujourd’hui. Les moines se resserrèrent autour de leur prélat qui brandit une croix d’or ornée de pierreries et entonnèrent à pleine voix le cantique Gloria in excelsis deo. Gloire à Dieu au plus haut des cieux. Les Saxons, ces païens sans foi ni loi, ont refusé la parole de Jésus. En conséquence, ils subiront la loi du roi franc (Charlemagne). Et tandis que les moines continuaient de chanter la gloire de leur Seigneur, les soldats accomplirent leur terrible besogne. Un à un, les Barbares furent décapités, jusque tard dans la nuit, à la lueur des torches.
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