Les 3 volumes de ce mythe de Cthulhu sont bien évidemment fabuleux, l'essentiel de
Lovecraft. J'ai un faible pour les longues histoires comme "
L'affaire Charles Dexter Ward" qui nous plonge progressivement dans l'horreur sans jamais ne la toucher que du bout des doigts ou "Les montagnes de la démence" qui se déroule au coeur de l'Antarctique, là où les pires monstres de l'espace reposent et attendent. Dans le même genre il y a aussi "L'ombre immémoriale" qui elle se déroule en Australie, toujours au plus proche de l'antre du démon. Mais ce qui est fantastique chez
Lovecraft c'est l'ambiance, pas de sang, pas de violence, pas de spectres, juste des choses, des sentiments diffus, des probabilités et aussi beaucoup d'odeurs, les pires odeurs que l'on puissent concevoir. Car chez
Lovecraft, l'horreur est au coin de la rue, au coin de nos vies, sans que l'on s'en rende compte autrement que par un sentiment étrange que quelque chose... et puis non, rien... Ces paysages, ces atmosphères pesantes mais jamais glauques, la peur rode, le malaise atteint des sommets mais on ne sait rien, on ne voit rien ou pas grand chose. Deux nouvelles très courtes sont à remarquer à ce niveau, "
Je suis d'ailleurs" et "La tombe".
Lovecraft écrit beaucoup de ses récits à la 1ère personne, un journaliste raconte, un ami, un médecin, un voisin, mais à chaque fois c'est l'écrivain qui se raconte, qui raconte ce qu'il voit autour de
lui, ce qu'il rapporte, ce qu'il pressent. Et d'un seul coup l'on se dit que peut-être, tout cela est-il réel, tout cela est-il là, tout cela, il l'a vu autour de
lui, prêt à apparaître et nous anéantir ou pire nous réduire en esclavage à jamais et par delà la mort.
Lovecraft est bien l'inventeur de l'horreur, celle que l'on peut rencontrer souvent le soir, la nuit et sombrer dans la folie...