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EAN : 9782757851449
240 pages
Points (07/04/2016)
4.04/5   77 notes
Résumé :
Un officier de la marine marchande est rongé par ses souvenirs . Sur une île inconnue des cartes, du plus profond des abysses marins, il a découvert l'existence du terrible dieu-poisson Dagon. A son retour chez lui, devenu esclave de la morphine et convaincu d'être pourchassé par des créatures malfaisantes, il en vient à commettre l'irréparable...
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Critiques, Analyses et Avis (7) Voir plus Ajouter une critique
Dans un ouvrage regroupant les oeuvres de Lovecraft, et avant même de commencer "L''appel de Chtulu", il était préconisé de lire d'abord ces quelques nouvelles, les "Mythes" : sorte de prequel ? En tout cas, on découvre ici le Dieu-poisson et l'univers fantastique et la beauté de son écriture aussi. C'est noir mais poétique. Il est facile de se familiariser avec la folie des uns et des autres tant l'auteur le fait finement. On parle pourtant bien d'un univers qu'il vaut mieux éviter de croiser de son vivant. On comprend que Lovecraft était un admirateur de A. Poe. On retrouve à chaque nouvelle ces premières phrases spécifiques qui nous font envie d'aller de l'avant.
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Recueil de 11 courtes nouvelles de science-fiction, fantastique, écrites à différentes époques de la vie de Lovecraft.

1) L'étranger
Un homme solitaire vit dans un château, plongé dans l'obscurité. Il ne s'évade de cet endroit que par les livres. Lorsqu'il arrive à s'échapper physiquement de l'endroit, il découvre le monde réel et une affreuse réalité...
+ : Lovecraft a su m'emmener dans cet univers sombre et triste.

2) Dagon
Un bateau est pris par l'ennemi. le narrateur parvient à s'enfuir sur une embarcation de fortune et s'endort de fatigue. A son réveil, l'océan est devenu visqueux...
Nouvelle qui a donné son nom à ce recueil, l'une des plus connues de l'auteur, celle qui lui aura donné du succès avec le célèbre Appel de Cthulhu.
- : Pourtant, je n'ai pas accroché à celle-ci. Je n'ai pas compris tout le fil du récit.

3) Dans le caveau
L'histoire d'un croque-mort incompétent, George Birch, qui se retrouve enfermé dans le caveau dédié aux cercueils posés là provisoirement.
Il va avoir une idée périlleuse pour tenter de se sortir de cette situation.
+ : Cette nouvelle est à la fois effrayante et drôle.

4) le temple
Le narrateur est lieutenant dans un sous-marin allemand à la fin de la première guerre mondiale. Il jette une bouteille à la mer pour raconter son histoire : après avoir coulé un bateau anglais, le corps d'un marin britannique est retrouvé accroché au bateau. Les allemands lui volent une sculpture d'ivoire avant de le jeter au fond de l'océan.
Les événements étranges vont alors se multiplier atrocement, et le lieutenant va découvrir un monde sous-marin mystérieux qui semble être étroitement lié à la statuette...
+ : Cadre original, ambiance pesante, tension palpable, cette nouvelle prend aux tripes.

5) le chien
Angleterre. le narrateur et son ami Saint John ont créé un musée blasphématoire secret, dans une crypte de l'horreur. Pilleurs de tombes, ils récupèrent les objets les plus curieux et horribles. En Hollande, ils vont piller la tombe de trop, celle d'un homme lui-même profanateur qui aurait volé un formidable pouvoir dans une amulette en forme de chien.
+ : j'ai trouvé que cette nouvelle était une réussite, l'une des meilleures de ce recueil.

6) L'innommable
Deux amis, le narrateur et Joël Manton, sont en désaccord sur un sujet : le premier est convaincu que rien ne peut être innommable, alors que le second croit le contraire.
Ils vont vivre une expérience extraordinaire qui les mettra d'accord.
- : pas convaincue par cette nouvelle, j'ai trouvé l'intrigue plus faible que les autres

7) La ville sans nom
Dans un désert d'Arabie, un poète fou creuse dans le sable pour découvrir les ruines d'une ville. Il découvrira un temple secret. Il va effectuer une descente interminable dans le noir et y découvrir des momies et des inscriptions pour le moins originales.
+ : superbe descente aux enfers. Lovecraft fait monter crescendo le suspense au fur et à mesure de la descente du personnage

8) La rue
L'évolution d'une rue après-guerre : indiens tués, la population augmente, la rue devient une ville. Puis est colonisée et urbanisée. Mais les traditions résistent. Arrivent ensuite les jours sombres.
- : le côté xénophobe de Lovecraft apparaît clairement dans cette nouvelle, ce qui m'a complètement dérangée.

9) Par-delà le mur du sommeil
Un homme faible d'esprit, Joe Slater, est admis dans un asile après avoir tué un homme au cours de l'un de ses délires d'après réveil.
Le jeune homme qui s'en occupe, le narrateur, veut tenter d'entrer dans sa tête grâce à un appareil permettant de relier leurs cerveaux. Un univers cosmique s'ouvre alors à lui.
+ : Nouvelle mêlant folie, sciences, curiosité et rencontre du 3ème type

10) L'étrange maison haute dans la brume
Thomas Olney, un philosophe, arrive dans la ville de Kingsport avec sa famille.
Une étrange maison haute dans la brume intrigue mais effraie tout le village. Olney décide d'escalader les parois pour y accéder, non sans difficultés multiples. Il va vivre une expérience hors du commun. Lorsqu'il redescendra, ce ne sera plus le même homme...
- : avis mitigé pour celle-ci, touche de déception sur la chute.

11) le livre
Nouvelle inachevée sur un objet de prédilection de Lovecraft, le livre. L'histoire d'un homme qui a trouvé un livre dont il ne connaît pas le titre, et qui l'amène vers des horizons bizarres.
- : Dommage qu'elle soit inachevée car Lovecraft aurait pu en faire une pépite. En l'état, elle ne m'a pas séduite.


Le traducteur, François Bon, a fait un travail remarquable car a su garder dans sa traduction toute la prose poétique de Lovecraft.
Pas adepte du genre SF, ce recueil m'a pourtant réconciliée avec ce genre. Lovecraft sait décrire des scènes de tension et de mystère avec des mots empreints de poésie. On y rencontre des personnages solitaires, monstrueux dans tous les sens du terme, perdus, fous, simples d'esprit, curieux.
Cette curiosité les mènera pour certains à la folie et à leur propre fin.
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Dagon fait partie des premières nouvelles « majeures » de Lovecraft (1917, The Vagrant 1919) et constitue une des toutes premières prémices du « Mythe ». Il s'agit du récit d'un officier de marine (non nommé) qui, après le naufrage de son navire, arrive à se sauver dans une embarcation ; celle-ci va se retrouver prisonnière d'une matière visqueuse qui recouvre l'océan et qui se solidifie progressivement. le naufragé poursuit son périple à pied en direction d'une colline du haut de laquelle il aperçoit un monolithe blanc recouvert d'étranges symboles aquatiques. Et là entre en scène un monstre répugnant qui enserre de ses tentacules le monument.

Mais ce furent les bas-reliefs qui me terrorisèrent. Ils étaient parfaitement visibles, car ils s'élevaient bien au-dessus de la nappe d'eau envahissante. Doré les aurait contemplés avec envie. Je pense en effet que ces sculptures voulaient représenter des hommes – ou tout au moins une certaine catégorie d'hommes. Ils jouaient comme des poissons dans des grottes sous-marines, ou bien se réunissaient dans un sanctuaire monolithique qui, lui aussi, reposait au fond des eaux... je n'ose pas les décrire en détail, car il me suffit d'évoquer leur image pour défaillir. Plus horribles encore que les personnages qui hantaient l'imagination délirante d'un Poe ou d'un Bulwer, ils avaient une allure odieusement humaine, malgré leurs pieds palmés, leurs mains molles, leurs lèvres énormes, leurs yeux gonflés, et d'autres traits encore plus déplaisants. Ces créatures semblaient avoir été sculptées en dépit de toute proportion : la baleine qui, sur le bas- relief, succombait, victime de l'une de ces créatures, était à peine plus grande que son agresseur. Je décidai que ces personnages grotesques ne pouvaient être que des dieux imaginaires de quelque tribu de pêcheurs ou de marins, engloutie avant même que naquit le tout premier ancêtre du Piltdown ou de l'homme de Neandertal.


Le marin perd la raison, s'enfuit et reprend connaissance à l'hôpital de San Francisco. Retourné chez lui, il interroge une relation ethnologue sur la légende philistine de Dagon, le Dieu poisson. Il sombre dans la folie, hanté par d'horribles cauchemars alors que sa maison vibre sous d'étranges grattements. Il finit par se suicider.

Il n'est pas encore question ici de « Grands Anciens », mais apparaît dans ce texte court un premier « monstre », qui n'est pas à proprement parler une création lovecraftienne, mais un emprunt à la mythologie. Dagon, forme ancienne Dagan, est un important dieu des populations sémitiques du Nord-Ouest. Il est le dieu des semences et de l'agriculture et fut un des dieux principaux des Philistins. Très tardivement dans son histoire, à partir du IVème siècle ap. J.-C., on le trouve représenté sous la forme d'un poisson (dag en hébreu).
La Bible mentionne la présence de statues de Dagon dans le camp des Philistins, les principaux ennemis du peuple hébreu dans le livre des Juges et les livres de Samuel. L'histoire se passe après la prise par les Philistins de l'arche d'alliance.
« Les Philistins prirent l'arche de Dieu, et ils la transportèrent d'Ében Ézer à Ashdod. Après s'être emparés de l'arche de Dieu, les Philistins la firent entrer dans la maison de Dagon et la placèrent à côté de Dagon. le lendemain, les Ashdodiens, qui s'étaient levés de bon matin, trouvèrent Dagon étendu la face contre terre, devant l'arche de l'Éternel. Ils prirent Dagon, et le remirent à sa place. le lendemain encore, s'étant levés de bon matin, ils trouvèrent Dagon étendu la face contre terre, devant l'arche de l'Éternel ; la tête de Dagon et ses deux mains étaient abattues sur le seuil, et il ne lui restait que le tronc. C'est pourquoi jusqu'à ce jour, les prêtres de Dagon et tous ceux qui entrent dans la maison de Dagon à Ashdod ne marchent point sur le seuil. » La Bible, Premier livre de Samuel, chapitre 5, versets 1 à 5.

h
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Ce recueil des nouvelles de Lovecraft a un gros défaut : les nouvelles qu'il contient se retrouvent parfois dans Les contrées du rêve, et c'est un peu frustrant quand on se rend compte qu'on l'a déjà lu. Surtout que c'est le même éditeur, j'aurais pensé qu'ils auraient fait un effort. Mais cela n'empêche pas le livre de contenir tout de même 4/5ème de nouvelles que je ne connaissais pas encore. Et de tout cela, est ressorti bien des choses, et plus encore. Je sonde progressivement l'esprit de Lovecraft, et je rentre dans son univers ....

Le recueil contient des nouvelles d'un peu tout et n'importe quoi, pas que du fantastique-horreur comme nous avons l'habitude avec l'auteur. Des nouvelles oniriques (qui sont pour la plupart reprises dans La contrée du rêve) côtoient une nouvelle de science-fiction (écrite à quatre mains). C'est un peu plus fouillis mais on a de tout, c'est sur.

Ce qui ressort à nouveau, c'est vraiment l'ambiance que pose Lovecraft. Une ambiance particulièrement pesante qui dure tout le recueil, avec ces choses venues d'un autre monde qui envahissent le présent, et tout ce qui s'en suit. Sans parler de toute la folie, la haine d'une époque, la recherche de la beauté, de la connaissance, la curiosité ... Bref, les nouvelles contiennent encore une fois une grande part de tout ce qu'est Lovecraft. Ce qui est intéressant, c'est la grande diversité qui est présentée, avec des nouvelles qui s'étalent sur 30 ans d'écriture, ce qui donne notamment un aperçu de l'évolution. Avec en plus une balade dans différents endroits (Egypte, espace, cavernes souterraines ...). C'est sympathique, et ça nous donne un aperçu général de l'oeuvre de Lovecraft, ce que j'apprécie grandement.

Un très bon recueil de nouvelles de Lovecraft, qui ravira tout fan du genre, même s'il faut avouer qu'il n'y a que peu de Grands Anciens là-dedans. La plupart des nouvelles sont justes dans cette atmosphère d'horreur ou onirique. le tout est très varié, et on a de quoi lire. Je pense que c'est une excellente base pour aborder l'univers de Lovecraft, avec ce qu'il contient ce livre permet d'introduire tout les éléments qu'on retrouvera ensuite dans les oeuvres plus connues du maitre. Bref, un livre à lire également.
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Pléthores de nouvelles sublimes attendent les fans du fou de Providence dans ce recueil généreux, offrant un véritable panorama de sa carrière courte mais intense. Des trentes récits qu'offre le livre, le cycle du Rêve composé de huit nouvelles se trouvant dedans, valent absolument le détour, mettant en lumière un aspect de l'écriture qu'on n'aurait jamais soupçonné chez Lovecraft. Au travers de contrées millénaires et imaginaires, des hommes de tout temps essaient en vain d'y accéder, tentant de briser les parois épaisses de leur esprit malade pour observer la splendeur de cités jadis rayonnantes.

Des hauteurs de Kingsport jusqu'au confins de la ville maudite de Sarnath, tout amoureux de Lovecraft qui se respecte et qui désire découvrir ce qui a pavé ses récits majeurs, doit lire ce recueil. Bien évidemment, on alterne entre histoires d'une qualité indéniable, comme la quête d'Iranon, et essai avorté comme le Descendant, mais l'ensemble vaudra clairement le détour.

Vous pourrez, si vous le désirez, obtenir mon avis argumenté sur la quasi-totalité des trente nouvelles sous chacune de leur fiches SC respectives.
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Citations et extraits (14) Voir plus Ajouter une citation
[La Rue] Texte emblématique du progressif envahissement xénophobe de Lovecraft, et de son recours aux valeurs identitaires qui lui semblent rassurantes, il est probablement aussi l'exposé du mécanisme qui nous permet aujourd'hui de le lire quand même : après tout, ce qu'il y a d'important ici, outre la poétique qui se suffit à elle-même, n'est-ce pas justement l'idée que l'histoire agit subconsciemment, et qu'elle agit en tant que telle dans l'histoire brouillonne des hommes ?
[Notices de François Bon sur sa traduction de La Rue]
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Il est souhaitable que le lecteur n'accepte rien de ce qui va suivre comme participant d'une réalité objective, puisque les événements transcendent la loi naturelle et sont nécessairement des créations subjectives et irréelles d'un esprit surmené.
[Le Temple]
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Poe perceived the essential impersonality of the real artist; and knew that the function of creative fiction is merely to express and interpret events and sensations as they are, regardless of how they tend or what they prove - good or evil, attractive or repulsive, stimulating or depressing, with the author always acting as a vivid and detached chronicler rather than a teacher, sympathizer, or vendor of opinion.
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Alors, je pris le parti inverse et, plutôt qu'essayer de le calmer, je lui dis qu'il était fou - un pauvre fou. Mais cela ne le troubla pas et il hurlait : "Si je suis fou, c'est encore de la pitié ! Puisse Dieu avoir pitié de l'homme qui, dans sa main rugueuse, peut rester sain d'esprit dans la fin hideuse. Aller vers lui au prix de la folie tandis qu'il nous appelle avec pitié !"
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Un poète ou un voyageur, qui aurait été parmi la large foule qui vécut la scène, dirait d'étranges histoires. Le poète dirait que, pendant toutes ces heures d'avant l'aube, il aurait perçu dans les ruines sordides la lueur indistincte de lampes à arc ; et qu'au-dessus du désastre il aurait perçu une autre image, où, au clair de lune, sur des maisons agréables, il y avait des aulnes et des hêtres et de dignes érables. Et le voyageur aurait déclaré qu'au lieu de la puanteur habituelle du lieu il avait reconnu la délicate fragrance des roses à leur floraison. Mais les rêves des poètes et les récits des voyageurs ne sont-ils pas toujours de beaux mensonges ?
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Vidéo de Howard Phillips Lovecraft
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