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Jacques Papy (Traducteur)Simone Lamblin (Traducteur)
EAN : 9782070415809
336 pages
Gallimard (11/10/2000)
  Existe en édition audio
4.14/5   758 notes
Résumé :
L'humanité est en proie aux agressions répétées d'êtres surnaturels et mauvais qui ont été les maîtres de la Terre bien avant notre ère... Après un prélude d'horreur, voici que surgissent les démons de la Terre, puis ceux de la mer et de l'air, qui vont faire notre malheur.

Quatre récits du grand écrivain américain H.P. Lovecraft.
Ce recueil comprend :
"La Couleur tombée du ciel"
"L'Abomination de Dunwich"
"Le Cauchemar d'... >Voir plus
Que lire après La Couleur tombée du cielVoir plus
Critiques, Analyses et Avis (53) Voir plus Ajouter une critique
4,14

sur 758 notes
Ce n'est pas une défaillance de votre téléviseur, n'essayez donc pas de régler l'image. Nous maîtrisons à présent toute retransmission, nous contrôlons les horizontales, et les verticales, Nous pouvons vous noyer sous un milliers de chaînes ou dilater une simple image jusqu'à lui donner la clarté du cristal, et même au-delà… Nous pouvons modeler votre vision, et lui fournir tout ce que votre imagination peut concevoir. Pendant l'heure qui vient, nous contrôlons tout ce que vous aller voir et entendre. Nos partagerons les angoisses et les mystères qui gisent dans les plus profonds abysses…


"La Couleur tombée du ciel" (1927) :

Décidément HPL adore la narration indirecte… Dans cette nouvelle nous suivons l'enquête de terrain d'un ingénieur de Boston dans environs d'Arkham au sujet de l'installation d'un nouveau barrage réservoir. Il est intrigué par les légendes locales au sujet d'un endroit controversé appelé « la lande foudroyée »… Et c'est ainsi qui apprend de la bouche du dénommé Ammi Pierce la triste et terrible histoire de la famille Gardner.

Un jour un météorite s'écrase sur la propriété de Nahum Gardner, et une armée de scientifiques vient échantillonner la Chose pour en découvrir les secrets (et HPL s'éclate à piocher dans "Modern Science and Materialism" de Hugh Elliott). Alors que les hommes de sciences aboutissent tous à l'Inconnu, Nahum voit la nature se colorer, croître et prospérer avant de changer, évoluer, voire carrément se transfigurer. Puis faune et flore perdent leurs couleurs pour devenir grisaille avant de dépérir et de mourir (ben oui HPL a une légère tendance à spoiler ses propres révélations)… le pauvre Nahum spectateur impuissant des événements voir ainsi disparaître ses champs et ses troupeaux, avant que les membres de sa famille ne deviennent fous ou ne disparaissent. Quand après un silence de deux semaines Ammi Pierce vient aux nouvelles, il découvre un Nahum agonisant qui lui confie qu'il a compris trop tard être victime d'un vampire stellaire mais aussi où se trouve la tanière de ce dernier… Lui et les autorités passent la ferme au peigne fin, avant d'assister médusés au décollage du vampire stellaire pour l'espace intersidéral d'où il est venu (enfin une partie du vampire stellaire, car quelque chose est resté, et c'est pour cela qu'Ammi Pierce et le narrateur flippent à mort que le cauchemar ne recommence un jour).

Relecture aussi efficace que la lecture. Ici HPL s'inspire de "The Book of the Damned" de Charles Fort pour aborder le classique du choc des civilisation entre terriens et aliens qui remonte à "La Guerre des mondes" d'H.G Wells. Après la force de la nouvelle est aussi sa faiblesse à savoir sa longueur et son rythme : après toutes les bonnes descriptions des mutations de l'environnement, la partie humaine du récit est précipitée et on aboutit directement ou dénouement (imaginez le même récit avec une narration directe comme dans les thrillers).
On pense tout de suite aux ravages de la radioactivité, et HPL s'est directement inspiré du scandale des filles du radium pour décrire le calvaire de la famille Nahum (alors que Pierre et Marie Curie avertissait leurs contemporains des dangers du radium, les crevards yankees faisaient bosser des ouvrières avec jusqu'à ce qu'elle en crève : combien de millions de gens auront-ils été empoisonnés par l'hypercapitalisme juste pour se faire plus de pognon?).
Mais c'est saisissant de voir que la mort de leur ferme Nahum illustre à la perfection la destruction du Dust Bowl la décennie suivante par les apprentis sorciers de Monsanto… (qui va récidiver avec le DDT, le napalm, l'agent orange et ses nombreux dérivés, avant d'inonder le monde de ses très douteuses semences OGM… quand est-ce que l'hypercapitalisme cessera de nous empoisonner ?)

Le récit a beaucoup inspiré : Brian Aldiss avec "The Saliva Tree", Jeff VanderMeer avec "Annihilation", Stephen King avec "Les Tommyknockers" (qui une fois encore trahit son modèle en faisant des aliens anthropomorphiques alors que HPL avait tout fait pour ne pas tomber dans cette facilité) et bien sûr Michael Shea qui a rédigé une suite intitulé "The Colour Out of Time", mais aussi les films "Die, Monster, Die "! (Daniel Haller, 1965), "The Curse" (David Keith, 1987) et "Colour From the Dark" (Ivan Zuccon, 2008)…


"L'Abomination de Dunwich" (1928) :
A première lecture c'est l'une des nouvelles lovecraftienne qui m'avait le plus marqué, et à relecture force est de constater que ce n'est plus le cas. La faute sans doute à une narration indirecte où le narrateur omniscient nous met à l'écart avant de tout spoiler (ben oui, le vieux Whateley qui parle de ses petits-fils à qui veut bien l'entendre mure son étable, et en abat les cloison intérieures avant d'acheter à la chaîne des têtes de bétail que personne ne revoit jamais : d'après mes souvenirs Joseph Michael Straczynski avait écrit quelque chose d'assez similaire pour la série animée Ghostbusters)…

Dans la ruralité profonde de Nouvelle Angleterre, où dans chaque patelin les familles se divisent en branches saines et en branches dégénérées à cause de la consanguinité, on suit le destin de la famille Whateley dont tout le monde considère le patriarche (à juste titre) comme un sorcier inféodé aux forces cachées derrière les ruines cyclopéennes d'origines amérindiennes ou indo-européennes qui hantent la communauté de Dunwich. Et les choses s'accélèrent quand sa fille albinos accouche d'un père inconnu le 2 février 1913 à 5 heures du matin d'un garçon aux traits étranges et à la croissance inhumaine. le garçon anormalement précoce suit le chemin tracé par son grand-père et cherche à percer les secrets du tristement célèbre Necronomicon (pour évidemment précipiter la fin du monde dans l'espoir de tirer les marrons du feu quand les astres seront propices), et les nuages d'engoulevents semblent observer et juger chaque acte de la famille…

Quand l'héritier de la funeste dynastie Whateley meurt dans une tentative désespérée de mettre la main des connaissances interdites, un monstre invisible répand le chaos et la désolation parmi les habitants de Dunwich et un trio d'érudits formé par Henry Armitage, Francis Morgan et Warren Rice collabore avec les habitants menés par Earl Sawyer pour évacuer la population et empêcher l'abomination de rejoindre les ruines cyclopéennes d'origines amérindiennes ou indo-européennes… Car Yog-Sothoth est à la fois la Clé et la Porte ! (remember le Maître des Clés et le Cerbère de la Porte dansle film "Ghostbusters")

HPL signe un récit désormais classique mais néanmoins efficace inspiré par "The Great God Pan" et "The Novel of the Black Seal" d'Arthur Machen, et évidemment celui-ci a eu une longue postérité (les jumeaux inhumains faisant par exemple une apparition marquée et marquante dans "Au-delà de la Rivière Noire" de R.E. Howard).


"Le Cauchemar d'Innsmouth" (1931) :

Robert Olmstead est un étudiant qui souhaite réunir observation de terrain et frisson de l'aventure, et c'est ainsi qu'il est magnétiquement attiré par la localité d'Innsmouth de sinistre réputation… Dans son mini road-trip, il interroge employé de chemin de fer, conservatrice de musée, magasinier de petit commerce et quand il écoute le récit de Zadok Allen, clochard nonagénaire toujours en manque d'alcool, les pièces du puzzle semble se mettre en place si tant est que tout cela soit vrai : dans une ambiance plus lourde que jamais dans laquelle la Innsmouth est un personnage à part entière pour ne pas dire une créature qui veut l'engloutir, il apprend d'où viennent les bancs de poissons qui permettent à la ville de survivre malgré la crise, d'où vient l'or qui alimente la fonderie qui permet à la famille Marsh de régner sur elle, d'où vient la tiare que son chef tient absolument à récupérer, et que si la population a naguère été décimée ce n'est pas par une épidémie (OMG un préquel de la nouvelle dans laquelle on nous raconterait la guérilla urbaine entre cultistes et loyalistes et le massacre perpétré par l'invasion des Profonds, cela serait génialissime ! Il va falloir que j'aille fouiller du côté de Robert Price, Stephen Jones, Neil Gaiman, Ramsey Campbell, David Sutton et Kim Newman qui ont poursuivi d'une manière ou d'une autre le cauchemar d'Innsmouth)…

Désormais Robert Olmstead en sait beaucoup trop pour son propre bien, et c'est tout naturellement qu'on lui refuse de quitter la ville à la tombée du jour pour mieux s'en débarrasser la nuit. Nous entrons dans le survival et je confesse que la phase indoor est bien plus flippante que la phase outdoor (mais c'est peut-être un héritage de mes parties d'"Alone in the Dark" et de "Resident Evil")… Et il y a la chute du récit qui n'était sans doute pas nécessaire pour que celui-ci soit réussi mais qui a néanmoins assuré sa célébrité : en reconstituant l'arbre généalogique plein de dégénérescences biologiques du sorcier maudit Obed Marsh, le narrateur continue son chemin du Côté Obscur en apprenant qu'on peut échapper à tout sauf à soi-même !
La nouvelle illustre à la perfection les phobies de l'auteur puisqu'il insère ses tragédies familiales pleines d'internement à l'asile aux héritages de R.L. Stevenson, H.G. Wells et Lord Dunsany, et qu'au final il met en avant ces maux personnels et primordiaux que sont la peur des autres et la peur de soi… D'où les interprétations complètement racistes qu'on peut faire de l'oeuvre, qui ne doivent pas êtres très éloignées de ses pensées parfois nauséabondes… Chinois, Canaques et Polynésiens ne sont pas considérés comme de véritables êtres humains, et ça ce n'est que la face émergée de l'iceberg du racialisme et du suprématisme bien-pensant : grosso modo nous avons un bobo WASP qui se rend dans un ville portuaire pour découvrir avec horreur que sa population s'est mélangée avec des êtres qui ne sont pas considérés comme humains pour donner naissance à des hybrides jugés repoussants, mais comme tout ressortissant d'une nation fondée sur l'immigration lui aussi est peu ou prou semblable aux métisses / hybrides qu'il abhorre… Ah ça on sent bien les tourments des mouvements d'extrême-droite américains confrontés à leurs propres contradictions ! (ce qui invalide de A à Z les private jokes intellos de Norman Spinrad dans "Rêve de fer", mais ceci est une autre histoire)

Évidement le récit a inspiré films, comics et jeux vidéos et je mentionnerai "Dagon" du vétéran Stuart Gordon qui déplace l'action de la Nouvelle-Angleterre étatsunienne en Galice espagnole pour une oeuvre gore certes mais qui se termine par un épilogue à la fois terrifiant et fascinant plus démons et merveilles que jamais, ainsi que le survival vidéoludique "Call of Cthulhu: Dark Corners of the Earth" qui vous permettra d'incarner le fuyard d'Innsmouth pourchassé par toute sa population humaine ou inhumaine…


"Celui qui chuchotait dans les ténèbres" (1930) :

HPL est décidément à lui tout seul un pont entre la SF et l'Horreur, qui ici prend la forme d'un récit épistolaire écrit en 1930… En effet les folkloriste Albert Wilmarth universitaire du Massachusetts n'est pas d'accord avec Henry Akeley l'érudit du Vermont à propos d'étranges cadavres emportés par de violentes inondations :
– pour l'universitaire urbain, il s'agit de résurgence de superstitions païenne d'origine amérindiennes ou européennes, les légendes rurales anciennes se transformant en légendes urbaines modernes…
– pour l'érudit campagnard, il s'agit d'une preuve de l'existence d'une colonie extraterrestre dans la chaîne montagneuse des Appalaches !

Albert Wilmarth se demande si son correspondant n'est pas fou à lier, mais celui-ci est calme et posé, courtois et cultivé, et c'est le plus sérieusement du monde qu'il étaye sa théorie avec une argumentation issu d'un travail de moine cistercien. Quand arrive par la poste photographies, enregistrements sonores et mystérieux artefact d'origine non humaine celui-ci se met carrément à douter… L'un et l'autre en savent déjà trop, et les aliens qui ne veulent pas que leur existence soient révélée passent à l'action : lettres et colis semblent mystérieusement interceptés, et Henry Akeley se met à relater comment sa résidence isolée se retrouve en état de siège… le jour il se repose, se ravitaille et se prépare, et la nuit il combat pied à pied avec les créatures d'outre-monde et leurs agents humains : entre lui et un funeste destin ne se dresse que son chenil de chiens de garde constamment renouvelé à la plus grande consternations des habitants qui se demandent pourquoi chaque soir on les entends hurler à la mort entre deux coups de fusils… Puis silence radio… Albert Wilmarth se demande si son correspondant n'est pas mort quand il reçoit une ultime lettre…



Les scientifiques découvrent Pluton, et le narrateur sait que la guerre avec les habitants de l'astre infernal a déjà commencé : il sait car il a vu ! le récit a très bien vieilli, et il aurait pu parfaitement constituer un bon pitch pour les séries télévisées "Au-delà du réel", "La Quatrième Dimension", "Les Envahisseurs" ou "X-Files" (d'ailleurs je crois que cela a été fait par chacune d'entre elle : il n'y a pas de mal à se faire du bien hein), et il est charnière dans le mesure où il pioche chez Arthur Marhen, Robert W. Chambers, et Lord Dunsany, et qu'il a inspiré Fritz Leiber, Brian Lumley et Caitlín R. Kiernan qui l'ont intégré dans leur propre mythologie. Albert Wilmarth aurait ainsi crée une fondation destiné à protéger humiliation des Grands Anciens et leurs séides humains et non-humains : nous basculons dans le monde des chasseurs d'horreurs, dignes héritiers du vénérable professeur van Helsing !


Lu dans le numéro 4 de l'excellente mais défunte collection "Présence du Futur", euthanasiée voire assassinée par Serge Brussolo et Gilles Dumay, avec la couverture de l'indescriptible Serge Bihannic, la traduction vintage de Jacques Pépy et une préface courte mais intense de Jacques Bergier.
Lien : https://www.portesdumultiver..
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Sacré Lovecraft avec son éternelle obsession à propos de visiteurs venus d'univers, non pas lointain, mais totalement étrangers au nôtre.
Les 4 nouvelles rassemblées dans ce recueil ont comme point commun de traiter de leur présence sur notre planète adorée à travers leurs diverses manifestations.

La couleur tombée du ciel, comme son nom l'indique, évoque l'arrivée, sur Terre, d'une entité extraterrestre non palpable, et sans substance physique puisque la météorite ayant servi de moyen de locomotion se désagrège rapidement. Dans cette histoire, la menace inconnue est quasi invisible, elle agit lentement mais sûrement, provoquant la pourriture et la dégénérescence progressive de l'intégralité de son environnement. C'est d'autant plus effrayant que c'est presque totalement invisible. Les habitants des environs se savent condamnés sans avoir la moindre chance de comprendre par quoi et pourquoi.
Le mystère est ici total.

Puis vient L'Abomination de Dunwich qui porte bien son nom. D'ailleurs ce titre demeure ambigu jusqu'au dernier chapitre. En effet, n'y a-t-il au fond qu'une seule abomination?
Ici, l'ennemi est réel et se découvre, malgré lui, au fur et à mesure. Il doit sortir de l'ombre pour accomplir son funeste destin. Quel plaisir de voir apparaitre (parce que ce n'est pas le cas dans toutes les nouvelles de l'auteur, quand bien même on évoque les Anciens) le très célèbre ouvrage le Necronomicon.
La menace se précise et devient visuelle pour quelques témoins.

La nouvelle suivante Celui qui chuchotait dans les ténèbres propose encore davantage puisque, toujours sur le même thème central d'une visite d'êtres venus d'ailleurs, le personnage principal a cette fois-ci l'immense privilège de pouvoir "discuter" avec eux par "personne" interposée. Je ne donnerai pas de détails supplémentaires, mais ceux qui liront comprendront la présence de mes guillemets. Et c'est juste tout bonnement effroyable, car Lovecraft leur prête une intelligence et un objectif, autre que la simple destruction de notre race, des plus lugubres et atroces.

Et enfin, on arrive sur la nouvelle qui conclue joliment le recueil, à savoir le Cauchemar d'Innsmouth, ou le sommet de l'action dont est capable l'auteur, avec une véritable course-poursuite à travers cette charmante bourgade côtière et portuaire. Une ville hantée par une puanteur chère à Lovecraft, et pas seulement à cause de la marée, mais bien plus à cause de la poiscaille géante qui squatte le large. Ceux qui ont lu savent...

Bref et pour conclure, je dirai que ce livre éclaire de manière fort utile et plaisante la thématique centrale de la majorité des écrits de H.P. Lovecraft, à savoir le mythe de Cthulhu. Les textes sont très accessibles malgré un style datant lui aussi de l'époque des Anciens, et un format résolument court (oui n'est-ce pas là le propre d'une "nouvelle" !?).

P.S. : La Couleur tombée du ciel ainsi que Celui qui chuchotait dans les ténèbres existent en format audio (en podcast) avec une mise en scène excellente, notamment la fameuse "voix" dans la seconde nouvelle citée.
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Dans l'édition que je possède, quatre nouvelles regroupées sous ce titre :
La couleur tombée du ciel ;
L'abomination de Dunwich ;
Celui qui chuchotait dans les ténèbres ;
Le cauchemar d'Innsmouth.
Si l'ensemble de ces quatre nouvelles sont d'excellentes factures, ce sont surtout les deux dernières que j'ai le plus adorées.
Celui qui chuchotait dans les ténèbres. Des créatures bizarres flottent au-dessus de la rivière en crue. Les locaux les appellent "ceux-là" ou "les anciens". Wilmarth s'y intéresse, enquête et publie quelques articles sur le sujet .Henry W Akeley le contacte et lui demande de ne plus rien écrire là-dessus et de rester très discret sur ce sujet : ces êtres pourraient venir de Yuggoth, une planète aux confins du système solaire.
Le cauchemar d'Innsmouth. Les habitants d'Innsmouth ont une physionomie hors du commun : la tête étroite, le nez plat, des yeux saillants et fixent qui ne se ferment pas, une peau rêche et plissée. Dans leur village flotte une étrange odeur de poisson. Robert Olmstead est intrigué par cette population de la nouvelle Angleterre et décide de s'y rendre pour découvrir le secret de ce peuple prospère.
L'auteur rend à merveille l'atmosphère lourde et pesante, tout laisse à penser que ces faits sont réellement passés. Nous sommes pris dans une espèce de terreur oppressante, vivant avec le héro un tourbillon dans lequel il n'y a plus aucun échappatoire.
Le plus surprenant est que ces nouvelles ont été écrites il y a pas loin d'un siècle.
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Ma première rencontre avec Lovecraft commence avec un recueil de nouvelles publié chez Denoël : La Couleur tombée du ciel. J'étais un peu intrigué par la couverture – visible ci-dessous – et la quatrième de couverture qui promettait une intrigue bizarre et un temps de lecture singulier. Depuis, je me suis acheté en double voire en triple l'intégrale de Lovecraft, parce que j'étais trop débile pour voir que plusieurs maisons (notamment J'ai Lu et Gallimard) ont eu l'idée d'éditer l'intégrale des nouvelles. Bon, heureusement on m'en a volé une (oui, vous avez en face de vous un mec qui aime se faire voler des livres). J'ai également acheté la biographie mal finie parue en 2019 chez ActuSF (la première édition est bourrée de fautes d'orthographe, des phrases qui ne veulent rien dire et des fautes de frappe en veux-tu en voilà. La maison s'est plantée en beauté, sur ce coup-là). Et j'ai également le livre de Houellebecque sur Lovecraft, le Guide paru chez ActuSF, un Necronomicon, un jeu de rôle paru aux éditions 404, etc. Et pourtant ! Je ne suis pas un fan hardcore de l'auteur américain qui est, finalement, assez mal connu. On ne retient de lui que l'aspect horrifique de son oeuvre, avec les Grands Anciens, les Profonds, les shoggoths, etc. Mais Lovecraft est plus que ça, et je vous invite à aller voir les vidéos de François Bon sur YouTube pour vous faire une idée de qui était le loustic. François Bon, pionnier de l'édition numérique en France (il a fondé publie.net), auteur et traducteur de Lovecraft aux éditions du Point.
Mais revenons au début. Comme beaucoup de lecteurs et de lectrices, j'ai rencontré Lovecraft durant l'adolescence, plus exactement au lycée. La rencontre était fortuite parce je cherchais quelque chose à lire dans la bibliothèque de mon père, bouffeur de SF. Et c'est donc là qu'était caché La Couleur du Ciel. J'attache à ce recueil une dimension toute particulière. Et si vous ne connaissez pas Lovecraft mais que vous désirez le connaître, je dirais que ce recueil est à peu près la meilleure porte d'entrée.
La Couleur tombée du ciel ouvre le bal. La nouvelle éponyme met en scène un jeune architecte originaire de Boston venu à Arkham pour étudier un projet de réservoir, pas loin de la ville. En discutant avec les locaux, il apprend une histoire assez dingue sur un endroit appelé la Lande Foudroyée, théâtre de phénomènes étranges que l'esprit humain ne saurait véritablement comprendre. Il s'agit là d'une des nouvelles les plus accessibles et les plus géniales de Lovecraft. Ce dernier, refusant de donner à un quelconque extraterrestre – car il s'agit bien d'une histoire avec un extraterrestre – une forme vaguement humanoïde, décide qu'une « couleur » pourrait tout à fait être considérée comme étant de la vie venue de l'espace. Entendons-nous bien : la couleur en question est indéfinissable, et c'est ce qui rend la chose franchement malsaine. Lovecraft ne nous a pas pondu une nouvelle dans laquelle un pot de peinture bleue tout droit sorti de Monsieur Bricolage fait du mal à une famille de fermiers. L'intérêt de la nouvelle réside en ce fait que l'auteur est en équilibre entre récit folklorique (du même acabit que le vieux qui voit des soucoupes volantes enlever ses vaches, vous voyez), polar et récit d'horreur. Personnellement, le coup de la mère enfermée dans la mansarde, qui devient de plus en plus folle et que l'on devine se métamorphoser en quelque chose d'horrible me terrifie.
Stephen King, dans son Anatomie de l'horreur, pour expliquer les différents états de l'horreur, utilise une métaphore bien particulière : le plan sur la porte de la chambre de la jeune fille possédée dans l'Exorciste. Quand elle est fermée, on parle de terreur (comme Edgar Allan Poe), parce qu'on ne voit rien mais on devine que ce qu'il y a derrière n'est pas Oui-Oui et Petit Ours Brun en train de pique-niquer. Quand elle est grande ouverte, on parle d'épouvante (comme les films d'horreur old school), parce qu'on voit clairement le monstre et sa vision nous effraie, réveillant en nous les instincts de survie les plus enfouis. Lovecraft est entre les deux : la porte est entrouverte, on ne voit pas grand chose, mais le peu qu'on voit suffit à nous donner des cauchemars pour le restant de notre vie. Et la Couleur tombée du ciel est assez bien représentative de cette métaphore de la porte entrouverte.

L'abomination de Dunwich est l'une des plus connues de l'auteur et celle que j'apprécie le moins. Dans une ferme du Massachusetts, une femme donne naissance à un drôle de bonhomme, Wilbur. Celui grandit beaucoup plus vite que la normale, apprenant à marcher et à parler très rapidement (allusion de Lovecraft quant à sa propre précocité ?). La famille achète régulièrement du bétail qui n'en finit pas d'être la proie de phénomènes bizarres, de maladies, et Wilbur et son grand-père font des travaux qu'un témoin extérieur jugerait inutile et bizarre. le grand-père lui confit tout ce qu'il sait avant de mourir. Wilbur et sa mère continuent de vivre dans la ferme familiale. Mais Wilbur est physiquement très bizarre, très grand, monstrueux. L'entourage de la ferme fait face à des cas de disparition et de mutilations de bétail, et quelques disparitions d'enfants. Tout accuse Wilbur, surtout quand sa propre mère disparaît à son tour alors qu'elle a tenté de trouver de l'aide dans le village d'à côté. le garçon -ou le monstre, hein – se rend à l'université du Miskatonic pour y compulser le Necronomicon, un ouvrage interdit pour son contenu impie.
J'oserais parler ici de science-fantasy, un genre littéraire que je ne maîtrise pas du tout, donc excusez-moi si je blasphème, d'autant que je n'aime pas ce terme, relativement oxymorique. le thème de la sorcellerie, du savoir impie, est quelque chose d'assez récurrent dans les nouvelles les plus connues de Lovecraft. Celle-ci est assez appréciée, sauf par moi, alors que j'ai adoré l'Affaire Charles Dexter Ward, qui s'inscrit dans un même registre. Quand je veux relire le recueil de la Couleur tombée du ciel, juste pour le plaisir, je saute volontiers cette nouvelle que je défends donc pas, même pour la seule couleur de vos beaux yeux.

Celui qui chuchotait dans les ténèbres est l'échange passionné d'un professeur d'université féru de folklores et d'un habitant du Vermont. L'Etat américain a connu des inondations importantes au début du siècle, et les torrents ont apporté avec eux des créatures venues d'ailleurs. le professeur n'y croit pas trop, il est amusé par ce qu'il croit être des histoires d'individus arriérés. Mais quand un homme du Vermont, cultivé, intelligent, lui parle de ça, le professeur se met à douter, puis à croire, à d'indicibles choses.
Je ne suis pas non plus fan de cette nouvelle que je trouve oubliable, quoique tout aussi horrible que la Couleur tombée du ciel et le Cauchemar d'Innsmouth.

Le cauchemar d'Innsmouth est ma nouvelle préférée. Elle est l'une de celles qui me met le plus mal à l'aise et j'ai bien peur, cher lecteur, chère lectrice, que mon jugement ne soit pas objectif. On suit un jeune homme qui, à sa majorité, décide de parcourir la Nouvelle-Angleterre à la recherche de ses origines, tout féru de généalogie soit-il. du fait d'un argent de poche relativement peu élevé, il cherche des combines pour continuer sa route. C'est ainsi qu'à Newburyport il prend connaissance d'une ligne de bus qui pourrait l'emmener à destination, mais elle passe par Innsmouth, un patelin que tout le monde semble éviter, mais bon. Une fois sur place le narrateur comprend qu'il y a quelque chose de pas normal, par ici : les gens ont des faciès bizarres qui n'est pas sans rappeler celui des poissons, certaines maisons sont abandonnées et l'herbe de leurs cours est grise et cassante, il y a cette drôle d'église de l'Ordre Esotérique de Dagon pas très loin, l'Ordre vouant un culte impie, etc. Il arrive à parler à deux personnes normales, qui lui racontent l'histoire de la ville, liée à celle d'un ancien capitaine qui a ramené un culte étrange à son retour de Polynésie. le jeune homme continue de mener son enquête et finit par découvrir l'horreur à l'état brut.
Quand on parle de Lovecraft, on parle souvent d'horreur, et plus exactement d'horreur cosmique. Mais les fonds marins sont aussi le lieu de cauchemars indicibles. Après tout le personnage lovecraftien le plus connu, Cthulhu, est retenu prisonnier dans une cité engloutie. Mais d'une manière générale, l'eau, au même titre que les rêves, a chez Lovecraft un rôle prépondérant. le bizarre arrive très vite dans cette nouvelle que je trouve la plus effrayante du recueil, et ça vient de manière progressive : les bijoux aux motifs étranges dans le musée de Newburyport, la forme humanoïde entraperçue dans l'encadrement de la porte de l'église de l'Ordre Esotérique de Dagon, la nuit passée à Innsmouth étant le paroxysme de l'horreur. Non vraiment… Si par hasard vous visitez une ville en bord de mer, que vous constatez que l'architecture est vieillote, que les gens sont bizarres : fuyez pauvres fous, vous pourriez bien vous retrouver nez à nez avec les Profonds.

Le recueil est une porte d'entrée assez facile pour qui voudrait s'initier à Lovecraft, je l'ai dit. Il n'en demeure pas moins inégal, et de ces quatre, deux sont vraiment majeures, soient la première et la dernière. La première est d'ailleurs adaptée pour le grand écran, et la dernière inspire pas mal de développeurs de jeux vidéo, de réalisateurs de métrages, etc. Lovecraft est à la fin de sa vie quand il les signe et l'écriture est arrivée à maturité. Elle peut déstabiliser par son style archaïque, l'auteur étant très grand amateur du XVIIIème siècle et tout particulièrement de sa littérature et de sa linguistique. Les horreurs décrites peuvent sembler ringardes, d'autant plus dans la façon dont elles nous sont présentées : l'auteur appuie beaucoup, voire un peu trop, sur l'aspect effrayant. Ah mais, je n'ai pas dit que Lovecraft était un écrivain parfait, au contraire ! Pour finir, ces quatre nouvelles rassemblent à peu près les grandes thématiques de l'auteur : des personnages principaux intellectuels, scientifiques, journalistes, rationnels voire rationalistes, confrontés à des choses qui les dépassent. Lovecraft a vécu à une époque où les explorations sous-marines nous ont dévoilé beaucoup de chose, et les yeux tournés vers les étoiles ont vu des choses qui peuvent paraître monstrueuse. Les monstres lovecraftiens sont souvent très difficiles à imaginer, du fait d'une trop grande description – un effet tout à fait volontaire de la part de Lovecraft. Encore une fois, ces nouvelles ne reflète qu'une petite partie de ce qu'était Lovecraft. Dommage qu'on ne retienne que ça de lui.
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Dans l'édition que j'ai lue, il n'y a que la nouvelle éponyme. Qu'en dire? Je ne suis pas très inspirée...

Un homme arrive à Arkham pour y inspecter le nouveau réservoir. D'après les rumeurs, cet endroit serait maléfique. Il décide donc de rencontrer un vieil homme, Ammi Pierce, pour l'interroger sur les événements qui se seraient produits dans les années 1880 (le livre a été publié en 1927).

Une météorite est tombée du ciel (derrière le puits de la famille Gardner) et ensuite l'endroit s'est transformé. On pense que la météorite a empoisonné la terre et l'eau. Cela a donc des effets inquiétants sur la faune et la flore. Mais pas seulement... la famille Gardner se retrouve précipitée dans l'horreur.

Cela ne fait que 30 pages, donc je n'en dirai pas plus.

Quelle idée de lire cela avant d'aller dormir...
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critiques presse (2)
Syfantasy
06 février 2023
L'histoire de cette nouvelle est celle d'un jeune architecte venu inspecter une lande à Arkham en prévision de la construction d'un réservoir. Cependant, il entend rapidement parler de rumeurs concernant cette "lande foudroyée", à propos d'un météore venu du ciel, et de la famille Gardner qui en a subi les conséquences funestes...
Lire la critique sur le site : Syfantasy
ActuaBD
27 avril 2020
Ki-oon poursuit sa splendide édition des chefs-d’œuvre de Lovecraft par Gou Tanabe. Avec un nouveau classique : "La Couleur tombée du ciel", en un seul volume. Mais comment figurer, par le noir et blanc, le trouble d'une indéfinissable couleur ?
Lire la critique sur le site : ActuaBD
Citations et extraits (36) Voir plus Ajouter une citation
Bien que je fusse tête nue et dépeigné, je n'avais rien de particulièrement remarquable : je pouvais passer inaperçu si je croisais quelque indigène.
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[...] ... Il y avait d'étranges empreintes de pieds ou de griffes au bord des ruisseaux, sur des étendues de terrain dénudé, et de curieux cercles de pierres autour desquels l'herbe avait été arrachée. Il y avait aussi, au flanc des collines, des cavernes inexplorées dont l'entrée était fermée par des rochers qui ne se trouvaient pas là accidentellement : un grand nombre d'empreintes menaient vers elles et s'en éloignaient (si tant est que l'on pût déterminer exactement la direction de ces pistes). Enfin, et c'était le pire, il y avait les créatures que des montagnards particulièrement hardis avaient aperçues très rarement dans la pénombre de vallées écartées ou au coeur de bois épais situés sur des pentes inaccessibles.

L'horreur eût été moindre si les diverses descriptions des monstres n'avaient pas si bien concordé. En l'occurrence, elles présentaient plusieurs points communs. Ces êtres fantastiques étaient des espèces d'énormes crabes rosâtres, munis de plusieurs paires de pattes et de deux grandes ailes membraneuses fixées au milieu du dos. Parfois, elles marchaient sur toutes leurs pattes, et parfois uniquement sur la paire postérieure, utilisant les autres pour transporter des objets de nature indéterminée. L'un des témoins en avait observé un jour toute une troupe qui passait à gué un cours d'eau peu profond : elles avançaient trois par trois, en rangs bien ordonnés. Un soir, on avait vu l'une d'elles prendre son vol : après s'être lancée du haut d'une colline solitaire, elle avait disparu dans le ciel, sous les rayons de la pleine lune. ... [...]
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Sans avertissement survint cette voix profonde, cassée, rauque, qui hantera à jamais la mémoire du groupe accablé qui l'entendit alors. Ces sons n'étaient pas nés d'une gorge humaine, car les organes de l'homme ne sauraient produire de ces perversions acoustiques. On les eût dit plutôt sortis de l'enfer lui-même, si leur source n'avait été manifestement l'autel de pierre sur le sommet. C'est d'ailleurs presque une erreur de parler de sons puisque l'essentiel de leur effroyable timbre d'infra-basse s'adressait à d'obscurs sièges de conscience et de terreur beaucoup plus subtils que l'oreille ; il faut pourtant le faire car ils prenaient, vaguement mais indiscutablement, la forme de mots à demi-articulés. Sonores - autant que les grondements et le tonnerre auxquels ils faisaient écho - ils ne venaient pourtant d'aucun être visible. Et parce que l'imagination pouvait suggérer une source hypothétique dans le monde des êtres invisibles, la foule blottie au pied de la montagne se serra plus étroitement encore et tressaillit comme dans l'attente d'un coup.
[L'abomination de Dunwich]
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Ses divagations les plus folles étaient en fait très inquiétantes ; il criait frénétiquement qu'il fallait détruire quelque chose dans une ferme aux fenêtres condamnées, faisait des allusions extravagantes à certain plan pour extirper de la terre l'espèce humaine tout entière, les animaux et les plantes, au profit d'une effroyable race antique d'êtres venus d'une autre dimension.
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[...] ... C'est dans la commune de Dunwich, dans une vaste ferme à demi inhabitée bâtie à flanc de colline, à quatre milles du village et à un mille et demie de toute autre habitation, que naquit Wilbur Whateley, le dimanche 2 février 1913, à 5 heures du matin. On n'oublia jamais cette date car c'était la Chandeleur, que les indigènes célèbrent curieusement sous un autre nom ; en outre, des bruits souterrains avaient retenti, et tous les chiens du voisinage avaient aboyé au cours de la nuit précédente. Signalons enfin que sa mère appartenait à la branche dégénérée de la famille des Whateley : cette femme albinos, contrefaite et laide, âgée de trente-cinq ans, vivait avec son père, vieillard à demi fou qui, dans sa jeunesse, passait pour un terrible sorcier. Lavinia Whateley n'était pas mariée mais, selon la coutume du pays, elle ne fit pas la moindre tentative pour désavouer l'enfant. Tout au contraire, insoucieuse des conjectures des campagnards sur l'identité du père, elle sembla étrangement fière de ce marmot dont le visage brun au profil de bouc formait un bizarre contraste avec la peau blême et les yeux roses de sa mère. A plusieurs reprises, on l'entendit murmurer de curieuses prophéties sur les formidables pouvoirs que détiendrait le nouveau-né dans l'avenir. ... [...]
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