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Jacques Papy (Traducteur)Simone Lamblin (Traducteur)
EAN : 9782070415809
336 pages
Gallimard (11/10/2000)
  Existe en édition audio
4.14/5   697 notes
Résumé :
L'humanité est en proie aux agressions répétées d'êtres surnaturels et mauvais qui ont été les maîtres de la Terre bien avant notre ère... Après un prélude d'horreur, voici que surgissent les démons de la Terre, puis ceux de la mer et de l'air, qui vont faire notre malheur.

Quatre récits du grand écrivain américain H.P. Lovecraft.
Ce recueil comprend :
"La Couleur tombée du ciel"
"L'Abomination de Dunwich"
"Le Cauchemar d'... >Voir plus
Que lire après La Couleur tombée du cielVoir plus
Critiques, Analyses et Avis (52) Voir plus Ajouter une critique
4,14

sur 697 notes
Sacré Lovecraft avec son éternelle obsession à propos de visiteurs venus d'univers, non pas lointain, mais totalement étrangers au nôtre.
Les 4 nouvelles rassemblées dans ce recueil ont comme point commun de traiter de leur présence sur notre planète adorée à travers leurs diverses manifestations.

La couleur tombée du ciel, comme son nom l'indique, évoque l'arrivée, sur Terre, d'une entité extraterrestre non palpable, et sans substance physique puisque la météorite ayant servi de moyen de locomotion se désagrège rapidement. Dans cette histoire, la menace inconnue est quasi invisible, elle agit lentement mais sûrement, provoquant la pourriture et la dégénérescence progressive de l'intégralité de son environnement. C'est d'autant plus effrayant que c'est presque totalement invisible. Les habitants des environs se savent condamnés sans avoir la moindre chance de comprendre par quoi et pourquoi.
Le mystère est ici total.

Puis vient L'Abomination de Dunwich qui porte bien son nom. D'ailleurs ce titre demeure ambigu jusqu'au dernier chapitre. En effet, n'y a-t-il au fond qu'une seule abomination?
Ici, l'ennemi est réel et se découvre, malgré lui, au fur et à mesure. Il doit sortir de l'ombre pour accomplir son funeste destin. Quel plaisir de voir apparaitre (parce que ce n'est pas le cas dans toutes les nouvelles de l'auteur, quand bien même on évoque les Anciens) le très célèbre ouvrage le Necronomicon.
La menace se précise et devient visuelle pour quelques témoins.

La nouvelle suivante Celui qui chuchotait dans les ténèbres propose encore davantage puisque, toujours sur le même thème central d'une visite d'êtres venus d'ailleurs, le personnage principal a cette fois-ci l'immense privilège de pouvoir "discuter" avec eux par "personne" interposée. Je ne donnerai pas de détails supplémentaires, mais ceux qui liront comprendront la présence de mes guillemets. Et c'est juste tout bonnement effroyable, car Lovecraft leur prête une intelligence et un objectif, autre que la simple destruction de notre race, des plus lugubres et atroces.

Et enfin, on arrive sur la nouvelle qui conclue joliment le recueil, à savoir le Cauchemar d'Innsmouth, ou le sommet de l'action dont est capable l'auteur, avec une véritable course-poursuite à travers cette charmante bourgade côtière et portuaire. Une ville hantée par une puanteur chère à Lovecraft, et pas seulement à cause de la marée, mais bien plus à cause de la poiscaille géante qui squatte le large. Ceux qui ont lu savent...

Bref et pour conclure, je dirai que ce livre éclaire de manière fort utile et plaisante la thématique centrale de la majorité des écrits de H.P. Lovecraft, à savoir le mythe de Cthulhu. Les textes sont très accessibles malgré un style datant lui aussi de l'époque des Anciens, et un format résolument court (oui n'est-ce pas là le propre d'une "nouvelle" !?).

P.S. : La Couleur tombée du ciel ainsi que Celui qui chuchotait dans les ténèbres existent en format audio (en podcast) avec une mise en scène excellente, notamment la fameuse "voix" dans la seconde nouvelle citée.
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Dans l'édition que je possède, quatre nouvelles regroupées sous ce titre :
La couleur tombée du ciel ;
L'abomination de Dunwich ;
Celui qui chuchotait dans les ténèbres ;
Le cauchemar d'Innsmouth.
Si l'ensemble de ces quatre nouvelles sont d'excellentes factures, ce sont surtout les deux dernières que j'ai le plus adorées.
Celui qui chuchotait dans les ténèbres. Des créatures bizarres flottent au-dessus de la rivière en crue. Les locaux les appellent "ceux-là" ou "les anciens". Wilmarth s'y intéresse, enquête et publie quelques articles sur le sujet .Henry W Akeley le contacte et lui demande de ne plus rien écrire là-dessus et de rester très discret sur ce sujet : ces êtres pourraient venir de Yuggoth, une planète aux confins du système solaire.
Le cauchemar d'Innsmouth. Les habitants d'Innsmouth ont une physionomie hors du commun : la tête étroite, le nez plat, des yeux saillants et fixent qui ne se ferment pas, une peau rêche et plissée. Dans leur village flotte une étrange odeur de poisson. Robert Olmstead est intrigué par cette population de la nouvelle Angleterre et décide de s'y rendre pour découvrir le secret de ce peuple prospère.
L'auteur rend à merveille l'atmosphère lourde et pesante, tout laisse à penser que ces faits sont réellement passés. Nous sommes pris dans une espèce de terreur oppressante, vivant avec le héro un tourbillon dans lequel il n'y a plus aucun échappatoire.
Le plus surprenant est que ces nouvelles ont été écrites il y a pas loin d'un siècle.
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Ma première rencontre avec Lovecraft commence avec un recueil de nouvelles publié chez Denoël : La Couleur tombée du ciel. J'étais un peu intrigué par la couverture – visible ci-dessous – et la quatrième de couverture qui promettait une intrigue bizarre et un temps de lecture singulier. Depuis, je me suis acheté en double voire en triple l'intégrale de Lovecraft, parce que j'étais trop débile pour voir que plusieurs maisons (notamment J'ai Lu et Gallimard) ont eu l'idée d'éditer l'intégrale des nouvelles. Bon, heureusement on m'en a volé une (oui, vous avez en face de vous un mec qui aime se faire voler des livres). J'ai également acheté la biographie mal finie parue en 2019 chez ActuSF (la première édition est bourrée de fautes d'orthographe, des phrases qui ne veulent rien dire et des fautes de frappe en veux-tu en voilà. La maison s'est plantée en beauté, sur ce coup-là). Et j'ai également le livre de Houellebecque sur Lovecraft, le Guide paru chez ActuSF, un Necronomicon, un jeu de rôle paru aux éditions 404, etc. Et pourtant ! Je ne suis pas un fan hardcore de l'auteur américain qui est, finalement, assez mal connu. On ne retient de lui que l'aspect horrifique de son oeuvre, avec les Grands Anciens, les Profonds, les shoggoths, etc. Mais Lovecraft est plus que ça, et je vous invite à aller voir les vidéos de François Bon sur YouTube pour vous faire une idée de qui était le loustic. François Bon, pionnier de l'édition numérique en France (il a fondé publie.net), auteur et traducteur de Lovecraft aux éditions du Point.
Mais revenons au début. Comme beaucoup de lecteurs et de lectrices, j'ai rencontré Lovecraft durant l'adolescence, plus exactement au lycée. La rencontre était fortuite parce je cherchais quelque chose à lire dans la bibliothèque de mon père, bouffeur de SF. Et c'est donc là qu'était caché La Couleur du Ciel. J'attache à ce recueil une dimension toute particulière. Et si vous ne connaissez pas Lovecraft mais que vous désirez le connaître, je dirais que ce recueil est à peu près la meilleure porte d'entrée.
La Couleur tombée du ciel ouvre le bal. La nouvelle éponyme met en scène un jeune architecte originaire de Boston venu à Arkham pour étudier un projet de réservoir, pas loin de la ville. En discutant avec les locaux, il apprend une histoire assez dingue sur un endroit appelé la Lande Foudroyée, théâtre de phénomènes étranges que l'esprit humain ne saurait véritablement comprendre. Il s'agit là d'une des nouvelles les plus accessibles et les plus géniales de Lovecraft. Ce dernier, refusant de donner à un quelconque extraterrestre – car il s'agit bien d'une histoire avec un extraterrestre – une forme vaguement humanoïde, décide qu'une « couleur » pourrait tout à fait être considérée comme étant de la vie venue de l'espace. Entendons-nous bien : la couleur en question est indéfinissable, et c'est ce qui rend la chose franchement malsaine. Lovecraft ne nous a pas pondu une nouvelle dans laquelle un pot de peinture bleue tout droit sorti de Monsieur Bricolage fait du mal à une famille de fermiers. L'intérêt de la nouvelle réside en ce fait que l'auteur est en équilibre entre récit folklorique (du même acabit que le vieux qui voit des soucoupes volantes enlever ses vaches, vous voyez), polar et récit d'horreur. Personnellement, le coup de la mère enfermée dans la mansarde, qui devient de plus en plus folle et que l'on devine se métamorphoser en quelque chose d'horrible me terrifie.
Stephen King, dans son Anatomie de l'horreur, pour expliquer les différents états de l'horreur, utilise une métaphore bien particulière : le plan sur la porte de la chambre de la jeune fille possédée dans l'Exorciste. Quand elle est fermée, on parle de terreur (comme Edgar Allan Poe), parce qu'on ne voit rien mais on devine que ce qu'il y a derrière n'est pas Oui-Oui et Petit Ours Brun en train de pique-niquer. Quand elle est grande ouverte, on parle d'épouvante (comme les films d'horreur old school), parce qu'on voit clairement le monstre et sa vision nous effraie, réveillant en nous les instincts de survie les plus enfouis. Lovecraft est entre les deux : la porte est entrouverte, on ne voit pas grand chose, mais le peu qu'on voit suffit à nous donner des cauchemars pour le restant de notre vie. Et la Couleur tombée du ciel est assez bien représentative de cette métaphore de la porte entrouverte.

L'abomination de Dunwich est l'une des plus connues de l'auteur et celle que j'apprécie le moins. Dans une ferme du Massachusetts, une femme donne naissance à un drôle de bonhomme, Wilbur. Celui grandit beaucoup plus vite que la normale, apprenant à marcher et à parler très rapidement (allusion de Lovecraft quant à sa propre précocité ?). La famille achète régulièrement du bétail qui n'en finit pas d'être la proie de phénomènes bizarres, de maladies, et Wilbur et son grand-père font des travaux qu'un témoin extérieur jugerait inutile et bizarre. le grand-père lui confit tout ce qu'il sait avant de mourir. Wilbur et sa mère continuent de vivre dans la ferme familiale. Mais Wilbur est physiquement très bizarre, très grand, monstrueux. L'entourage de la ferme fait face à des cas de disparition et de mutilations de bétail, et quelques disparitions d'enfants. Tout accuse Wilbur, surtout quand sa propre mère disparaît à son tour alors qu'elle a tenté de trouver de l'aide dans le village d'à côté. le garçon -ou le monstre, hein – se rend à l'université du Miskatonic pour y compulser le Necronomicon, un ouvrage interdit pour son contenu impie.
J'oserais parler ici de science-fantasy, un genre littéraire que je ne maîtrise pas du tout, donc excusez-moi si je blasphème, d'autant que je n'aime pas ce terme, relativement oxymorique. le thème de la sorcellerie, du savoir impie, est quelque chose d'assez récurrent dans les nouvelles les plus connues de Lovecraft. Celle-ci est assez appréciée, sauf par moi, alors que j'ai adoré l'Affaire Charles Dexter Ward, qui s'inscrit dans un même registre. Quand je veux relire le recueil de la Couleur tombée du ciel, juste pour le plaisir, je saute volontiers cette nouvelle que je défends donc pas, même pour la seule couleur de vos beaux yeux.

Celui qui chuchotait dans les ténèbres est l'échange passionné d'un professeur d'université féru de folklores et d'un habitant du Vermont. L'Etat américain a connu des inondations importantes au début du siècle, et les torrents ont apporté avec eux des créatures venues d'ailleurs. le professeur n'y croit pas trop, il est amusé par ce qu'il croit être des histoires d'individus arriérés. Mais quand un homme du Vermont, cultivé, intelligent, lui parle de ça, le professeur se met à douter, puis à croire, à d'indicibles choses.
Je ne suis pas non plus fan de cette nouvelle que je trouve oubliable, quoique tout aussi horrible que la Couleur tombée du ciel et le Cauchemar d'Innsmouth.

Le cauchemar d'Innsmouth est ma nouvelle préférée. Elle est l'une de celles qui me met le plus mal à l'aise et j'ai bien peur, cher lecteur, chère lectrice, que mon jugement ne soit pas objectif. On suit un jeune homme qui, à sa majorité, décide de parcourir la Nouvelle-Angleterre à la recherche de ses origines, tout féru de généalogie soit-il. du fait d'un argent de poche relativement peu élevé, il cherche des combines pour continuer sa route. C'est ainsi qu'à Newburyport il prend connaissance d'une ligne de bus qui pourrait l'emmener à destination, mais elle passe par Innsmouth, un patelin que tout le monde semble éviter, mais bon. Une fois sur place le narrateur comprend qu'il y a quelque chose de pas normal, par ici : les gens ont des faciès bizarres qui n'est pas sans rappeler celui des poissons, certaines maisons sont abandonnées et l'herbe de leurs cours est grise et cassante, il y a cette drôle d'église de l'Ordre Esotérique de Dagon pas très loin, l'Ordre vouant un culte impie, etc. Il arrive à parler à deux personnes normales, qui lui racontent l'histoire de la ville, liée à celle d'un ancien capitaine qui a ramené un culte étrange à son retour de Polynésie. le jeune homme continue de mener son enquête et finit par découvrir l'horreur à l'état brut.
Quand on parle de Lovecraft, on parle souvent d'horreur, et plus exactement d'horreur cosmique. Mais les fonds marins sont aussi le lieu de cauchemars indicibles. Après tout le personnage lovecraftien le plus connu, Cthulhu, est retenu prisonnier dans une cité engloutie. Mais d'une manière générale, l'eau, au même titre que les rêves, a chez Lovecraft un rôle prépondérant. le bizarre arrive très vite dans cette nouvelle que je trouve la plus effrayante du recueil, et ça vient de manière progressive : les bijoux aux motifs étranges dans le musée de Newburyport, la forme humanoïde entraperçue dans l'encadrement de la porte de l'église de l'Ordre Esotérique de Dagon, la nuit passée à Innsmouth étant le paroxysme de l'horreur. Non vraiment… Si par hasard vous visitez une ville en bord de mer, que vous constatez que l'architecture est vieillote, que les gens sont bizarres : fuyez pauvres fous, vous pourriez bien vous retrouver nez à nez avec les Profonds.

Le recueil est une porte d'entrée assez facile pour qui voudrait s'initier à Lovecraft, je l'ai dit. Il n'en demeure pas moins inégal, et de ces quatre, deux sont vraiment majeures, soient la première et la dernière. La première est d'ailleurs adaptée pour le grand écran, et la dernière inspire pas mal de développeurs de jeux vidéo, de réalisateurs de métrages, etc. Lovecraft est à la fin de sa vie quand il les signe et l'écriture est arrivée à maturité. Elle peut déstabiliser par son style archaïque, l'auteur étant très grand amateur du XVIIIème siècle et tout particulièrement de sa littérature et de sa linguistique. Les horreurs décrites peuvent sembler ringardes, d'autant plus dans la façon dont elles nous sont présentées : l'auteur appuie beaucoup, voire un peu trop, sur l'aspect effrayant. Ah mais, je n'ai pas dit que Lovecraft était un écrivain parfait, au contraire ! Pour finir, ces quatre nouvelles rassemblent à peu près les grandes thématiques de l'auteur : des personnages principaux intellectuels, scientifiques, journalistes, rationnels voire rationalistes, confrontés à des choses qui les dépassent. Lovecraft a vécu à une époque où les explorations sous-marines nous ont dévoilé beaucoup de chose, et les yeux tournés vers les étoiles ont vu des choses qui peuvent paraître monstrueuse. Les monstres lovecraftiens sont souvent très difficiles à imaginer, du fait d'une trop grande description – un effet tout à fait volontaire de la part de Lovecraft. Encore une fois, ces nouvelles ne reflète qu'une petite partie de ce qu'était Lovecraft. Dommage qu'on ne retienne que ça de lui.
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Dans l'édition que j'ai lue, il n'y a que la nouvelle éponyme. Qu'en dire? Je ne suis pas très inspirée...

Un homme arrive à Arkham pour y inspecter le nouveau réservoir. D'après les rumeurs, cet endroit serait maléfique. Il décide donc de rencontrer un vieil homme, Ammi Pierce, pour l'interroger sur les événements qui se seraient produits dans les années 1880 (le livre a été publié en 1927).

Une météorite est tombée du ciel (derrière le puits de la famille Gardner) et ensuite l'endroit s'est transformé. On pense que la météorite a empoisonné la terre et l'eau. Cela a donc des effets inquiétants sur la faune et la flore. Mais pas seulement... la famille Gardner se retrouve précipitée dans l'horreur.

Cela ne fait que 30 pages, donc je n'en dirai pas plus.

Quelle idée de lire cela avant d'aller dormir...
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Je suis tombé par hasard sur cet auteur. Et je voulais découvrir un de ses écrits.
Je n'ai lu qu'une nouvelle dans le fichier que j'ai téléchargé : la couleur du ciel.
Le récit est prenant, le suspens est à la hauteur. Même si l'histoire ne m'a pas effrayé plus que ça… (j'ai trop lu d'horreur).
Mais je vais renouveler mon expérience et inspecter plus d'ouvrage de HP Lovecraft.

Bonne lecture !
Lien : https://angelscath.blogspot...
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critiques presse (2)
Syfantasy
06 février 2023
L'histoire de cette nouvelle est celle d'un jeune architecte venu inspecter une lande à Arkham en prévision de la construction d'un réservoir. Cependant, il entend rapidement parler de rumeurs concernant cette "lande foudroyée", à propos d'un météore venu du ciel, et de la famille Gardner qui en a subi les conséquences funestes...
Lire la critique sur le site : Syfantasy
ActuaBD
27 avril 2020
Ki-oon poursuit sa splendide édition des chefs-d’œuvre de Lovecraft par Gou Tanabe. Avec un nouveau classique : "La Couleur tombée du ciel", en un seul volume. Mais comment figurer, par le noir et blanc, le trouble d'une indéfinissable couleur ?
Lire la critique sur le site : ActuaBD
Citations et extraits (35) Voir plus Ajouter une citation
[...] ... Il y avait d'étranges empreintes de pieds ou de griffes au bord des ruisseaux, sur des étendues de terrain dénudé, et de curieux cercles de pierres autour desquels l'herbe avait été arrachée. Il y avait aussi, au flanc des collines, des cavernes inexplorées dont l'entrée était fermée par des rochers qui ne se trouvaient pas là accidentellement : un grand nombre d'empreintes menaient vers elles et s'en éloignaient (si tant est que l'on pût déterminer exactement la direction de ces pistes). Enfin, et c'était le pire, il y avait les créatures que des montagnards particulièrement hardis avaient aperçues très rarement dans la pénombre de vallées écartées ou au coeur de bois épais situés sur des pentes inaccessibles.

L'horreur eût été moindre si les diverses descriptions des monstres n'avaient pas si bien concordé. En l'occurrence, elles présentaient plusieurs points communs. Ces êtres fantastiques étaient des espèces d'énormes crabes rosâtres, munis de plusieurs paires de pattes et de deux grandes ailes membraneuses fixées au milieu du dos. Parfois, elles marchaient sur toutes leurs pattes, et parfois uniquement sur la paire postérieure, utilisant les autres pour transporter des objets de nature indéterminée. L'un des témoins en avait observé un jour toute une troupe qui passait à gué un cours d'eau peu profond : elles avançaient trois par trois, en rangs bien ordonnés. Un soir, on avait vu l'une d'elles prendre son vol : après s'être lancée du haut d'une colline solitaire, elle avait disparu dans le ciel, sous les rayons de la pleine lune. ... [...]
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Sans avertissement survint cette voix profonde, cassée, rauque, qui hantera à jamais la mémoire du groupe accablé qui l'entendit alors. Ces sons n'étaient pas nés d'une gorge humaine, car les organes de l'homme ne sauraient produire de ces perversions acoustiques. On les eût dit plutôt sortis de l'enfer lui-même, si leur source n'avait été manifestement l'autel de pierre sur le sommet. C'est d'ailleurs presque une erreur de parler de sons puisque l'essentiel de leur effroyable timbre d'infra-basse s'adressait à d'obscurs sièges de conscience et de terreur beaucoup plus subtils que l'oreille ; il faut pourtant le faire car ils prenaient, vaguement mais indiscutablement, la forme de mots à demi-articulés. Sonores - autant que les grondements et le tonnerre auxquels ils faisaient écho - ils ne venaient pourtant d'aucun être visible. Et parce que l'imagination pouvait suggérer une source hypothétique dans le monde des êtres invisibles, la foule blottie au pied de la montagne se serra plus étroitement encore et tressaillit comme dans l'attente d'un coup.
[L'abomination de Dunwich]
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Ses divagations les plus folles étaient en fait très inquiétantes ; il criait frénétiquement qu'il fallait détruire quelque chose dans une ferme aux fenêtres condamnées, faisait des allusions extravagantes à certain plan pour extirper de la terre l'espèce humaine tout entière, les animaux et les plantes, au profit d'une effroyable race antique d'êtres venus d'une autre dimension.
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[...] ... C'est dans la commune de Dunwich, dans une vaste ferme à demi inhabitée bâtie à flanc de colline, à quatre milles du village et à un mille et demie de toute autre habitation, que naquit Wilbur Whateley, le dimanche 2 février 1913, à 5 heures du matin. On n'oublia jamais cette date car c'était la Chandeleur, que les indigènes célèbrent curieusement sous un autre nom ; en outre, des bruits souterrains avaient retenti, et tous les chiens du voisinage avaient aboyé au cours de la nuit précédente. Signalons enfin que sa mère appartenait à la branche dégénérée de la famille des Whateley : cette femme albinos, contrefaite et laide, âgée de trente-cinq ans, vivait avec son père, vieillard à demi fou qui, dans sa jeunesse, passait pour un terrible sorcier. Lavinia Whateley n'était pas mariée mais, selon la coutume du pays, elle ne fit pas la moindre tentative pour désavouer l'enfant. Tout au contraire, insoucieuse des conjectures des campagnards sur l'identité du père, elle sembla étrangement fière de ce marmot dont le visage brun au profil de bouc formait un bizarre contraste avec la peau blême et les yeux roses de sa mère. A plusieurs reprises, on l'entendit murmurer de curieuses prophéties sur les formidables pouvoirs que détiendrait le nouveau-né dans l'avenir. ... [...]
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Pourtant je compris bientôt que mon trouble avait une autre origine, peut être aussi puissante que la première, dans les allusions picturales et mathématiques de ces singuliers dessins. Les formes évoquaient toutes de lointains secrets, d'inconcevables abîmes dans l'espace et le temps, et la nature invariablement aquatique des reliefs devenait presque sinistre. Ils représentaient entre autre des monstres fabuleux d'un grotesque et d'une malignité répugnants- mi-poissons,mi-batraciens- que je ne pouvais dissocier d'une obsédante et pénible impression de pseudo souvenir, comme s'ils faisaient surgir je ne sais quelle image des cellules et des tissus enfouis dont les fonctions de mémorisation sont entièrement primitives et effroyablement ancestrales. Il me semblait parfois que chaque trait de ces maudits poissons grenouilles répandait l'extrême quintessence d'un mal inconnu qui n'avait rien d'humain.
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Videos de Howard Phillips Lovecraft (129) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Howard Phillips Lovecraft
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