AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
>

Critique de Kalgan


L'appel de Cthulhu est la nouvelle fondatrice de tout un mythe, une oeuvre d'une grande portée marquant les débuts de la science-fiction - du moins affirmant ce genre nouveau, une histoire écrite en 1926 après de nombreuses autres (Lovecraft a écrit 21 nouvelles et roman courts avant celle-ci, entre 1905 et 1926), par un auteur dont aucun texte ou presque ne fut imprimé et publié de son vivant, qui eu à peine le temps de voir le succès de son oeuvre.

Mais la correspondance de Lovecraft et certains passages de son oeuvre laisseraient apercevoir chez lui un personnage raciste. Séparer l'homme de l'artiste? C'est pourtant ce même individu qui est le génial écrivain de L'appel de Cthulhu, au style fin et précis, disruptif, novateur, qui par son audace s'oppose à la décadence d'une littérature conformiste. Par une narration originale et prenante, il décrit l'horreur à l'état brut; l'incipit de la nouvelle est d'une grande violence, saisit le lecteur. Il fond dans cette figure monstrueuse de Cthulhu toutes les peurs de l'humanité et cette catharsis permet de se réjouir de ne pas être à la place des personnages qui ont vu l'horreur.

Ce qui rassure c'est presque la forme du récit: son style et ses belles tournures. Lovecraft livre un chef d'oeuvre narratif, c'est-à-dire une histoire captivante et riche, une fiction divertissante.
Ainsi, ici, impossible de glorifier l'oeuvre sans l'auteur, qui a tant souffert du manque de reconnaissance pour son oeuvre. Il est des mystères qui tenaillent le lecteur face à une telle contradiction, entre le peu de morale de l'auteur et le talent de l'écrivain. Soyons tolérants et accordons lui le génie de cette nouvelle.
Commenter  J’apprécie          230



Ont apprécié cette critique (23)voir plus




{* *}