Le récit central de l'univers de
Lovecraft, véritable porte d'entrée à tout un panthéon d'Anciens Dieux endormis depuis des millions d'années dans leur demeure englouties par les eaux, l'Appel de Cthultu est bien plus qu'une référence mythique de la littérature fantastique. Elle figure aux côtés des récits majeurs de l'auteur, au point d'être devenu LA référence qu'on sort majoritairement quand on parle du fou de Providence, annexant malheureusement une partie de son oeuvre au passage, et n'étant pourtant pas l'un des récits les plus longs qu'il ait écrit.
Ici, l'un des points intéressants à noter, quand on commence à avoir lu une grande partie de ses nouvelles et récits "longs" est de constater l'ampleur mondiale que prend cette influence de cultes cosmiques sur les Hommes, comme en témoigne une partie du récit qui y décrit l'horreur se déversant à travers divers pays. Via une récupération de divers témoignages, notre narrateur recolle les morceaux d'événements éparses, mais qui semble pourtant tous venir d'une même source...
Ce qui frappe finalement en lisant cette histoire, c'est la portée et l'influence qu'elle aura eu sur pléthores d'auteurs du
Lovecraft Circle, avec notamment Delerth qui développera ce panthéon de Dieux bien au delà de ce que
Lovecraft aurait imaginé,
lui qui ne voyait en ça que des "Yog-Sotherie" ou des outils littéraires. Pour autant, j'aime à rappeler aux fervents anti-lovecraft que c'est en usant justement de ses outils comme d'entités mystérieuses, indescriptibles et innommables, que l'on peut créer une ambiance d'épouvante qui fonctionne.
On laisse ainsi le lecteur s'imaginer, avec horreur, quel genre de fléaux impies se cachent dans les profondeurs océaniques, dans les terres arides d'Australie ou au coeur des montagnes arctiques, et devenir ainsi, comme les narrateurs, complètement ivre d'une folie grandissante et impalpable.