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Critique de Lhotseshar


Ce roman est une lecture plaisir, tant destinée aux lecteurs du Sherlock original de Conan Doyle qu'aux amateurs des histoires Cthulhiennes plus classiques. Aucun des deux types de lecteurs ne sera déçu, mais j'ose dire qu'aucun des deux ne sera non plus totalement emballé. En tout cas c'est l'impression que j'ai eu tout au long du roman. Mais je vais trop vite, reprenons au commencement…

Dès les premières pages, on est confronté à la découverte d'un hypothétique écrit de feu le docteur Watson par un lointain héritage familial (impliquant au passage un certain Lovecraft…). le récit découvert constitue le livre développé ensuite, mais on est prévenu qu'il y aura 2 suites à venir, sur deux autres époques de la vie de Sherlock Holmes. On imagine bien vite que tous ces écrits constituent les enquêtes réelles de Sherlock Holmes, les aventures racontées par Conan Doyle n'étant que des histoires inventées pour cacher la vérité indicible du monde…

Les premières scènes racontent la véritable rencontre entre Watson et Holmes, et le début de leur collaboration / amitié, le tout sur fond d'une série de meurtres étranges. On retrouve donc tout ce qui fait l'essence des romans de Conan Doyle – le Londres de la fin du XIXème siècle plutôt côté petite gens, des personnages hauts en couleur, une enquête a priori compliquée mais dont Sherlock arrive très vite à tirer les grandes lignes, et les lieux habituels tels que les clubs, tripots, et l'inévitable 221 baker street. Moriarty est bien sûr présent, en la personne du grand méchant (je ne pense pas spoiler quelqu'un en disant cela, personnellement je me demandais à chaque chapitre quand il allait apparaître). Cependant l'auteur a instillé des éléments pour que l'enquête dérive petit à petit vers une lutte contre le retour des Anciens et autres Dieux extérieurs. Ce mélange est habile, et s'insère bien dans l'enquête, bien que certaines choses soient un peu téléphonées, mais ce point est assez fréquent chez Conan Doyle, avec souvent un événement qui vient débloquer une situation quasi inextricable.

Au niveau de l'histoire poulpesque, il ne faut par contre pas chercher de nouveauté, c'est du ultra classique, presque pré-digéré par un shoggoth. On a le droit à du vrai tentacule, les 1000 formes de Nyarlathotep, des sectateurs (avec une pointe d'originalité), et bien entendu une recherche dans les livres, et le bien entendu-encore-prédigéré Necronomicon. Cette partie sur le mythe est la plus convenue du livre.

Que retenir de ce livre ? On y passe un bon moment, en retrouvant des personnages que l'on connait et que l'on redécouvre dans une situation (encore) plus tendue que d'habitude. c'est bien fait, assez crédible, mais voilà ça ne m'a pas passionné. On ne tremble pas un seul instant, beaucoup de choses sont prévisibles, et même si cela est assez fidèle à Conan Doyle le livre soufre d'un manque de rythme.

Sherlock Holmes et les Ombres de Shadwell s'adresse donc aux amateurs du mythe de Cthulhu voulant aller lorgner du côté de Sherlock, plutôt qu'aux lecteurs de Conan Doyle voulant découvrir une intrigue plus corsée. Ma déception vient surtout du fait que la logique de Sherlock se trouve confrontée à l'inexplicable, en fait un inéluctable du coup trop « simple », et que le mythe est vraiment trop conventionnel. Je lirai sans doute la suite, en espérant que le livre me passionnera plus que ce tome-ci. Un bel exercice de style, mais qui ne tient pas toutes ses promesses !
Lien : https://aupaysdescavetrolls...
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