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Critique de Bobby_The_Rasta_Lama


"Je rejette aussi les accusations lancées par différentes personnes - dans les forums en ligne, dans des critiques des "Ombres de Shadwell" - selon lesquelles l'auteur des "Dossiers Cthulhu" ne serait pas du tout Watson, mais moi."
(extrait de la préface de James Lovegrove)

J'ai envie de commencer par cette hypothétique île déserte babéliote...
Si vous me demandez si j'aurais préféré y apporter l'intégrale de Doyle ou l'intégrale de Lovecraft, le choix serait rude. Vraiment rude. Et finalement, j'aurais opté pour Doyle. C'est donc très subjectif si j'ôte une petite demi-étoile à ce deuxième tome des "Dossiers Cthulhu.
James Lovegrove nous a encore servi une mixture réjouissante, mais cette fois on s'approche davantage de l'univers de Cthulhu, et l'auteur puise beaucoup plus dans l'artisanat de Lovecraft pour faire fleurir son propre bosquet, si vous voulez bien excuser ce jeu de patronymes qui s'impose tout seul.
Mais Doyle est toujours présent dans ce style fluide et plaisant, et surtout dans cette forme de "l'histoire dans l'histoire", employée avec plus ou moins de succès dans "La Vallée de la Peur".

Quinze ans ont passé depuis leur rencontre avec "L'Inexorable Chaos", et Holmes et Watson courent toujours par monts et par vaux, à traquer les indicibles abominations.
Cette fois, l'histoire commence dans un asile de fous de Bedlam, et si on voudrait suivre le Maître de Providence à la lettre, à l'heure qu'il est ce sont logiquement nos deux héros qui devraient se trouver internés dans ses murs. Mais c'est juste une preuve supplémentaire que Holmes est Holmes, et non pas n'importe quel Danforth, Ward, ou autre mauviette lovecraftienne, qui ne supporte pas psychologiquement le son du pipeau et le face-à-face avec "l'indescriptible".
On va y rencontrer le gardien Joshi (on entre vraiment dans un mélange au-delà du mélange, tout à fait dans le style du cercle lovecraftien !), mais surtout un mystérieux amnésique qui parle un charabia incompréhensible.
Qui est-ce ?
Quelle est son histoire, et pourquoi ces affreuses blessures ?
Pourquoi il "n'est pas celui qu'il est" ?

Notre expert de la méthode déductive et son fidèle Watson vont suivre une piste dangereuse dans les marécages (non sans se rappeler quelques désagréables souvenirs concernant un certain chien), et ils vont tomber sur un tas de choses tout à fait inconcevables, mais aussi sur le journal du jeune Conroy, étudiant à cette fameuse fac d'Arkham.
On va alors quitter l'Angleterre, pour nous embarquer sur "L'Innsmouth Belle", dans un récit de l'expédition périlleuse sur la rivière Miscatonic, à la recherche des "espèces rares".
Si ce Conroy lisait Lovecraft, il aurait pu se douter que offrir son amitié à quelqu'un qui s'appelle Whateley ne présage rien de bon ! Mais il ne savait pas, et je ne veux pas médire cette vieille famille de Dunwich, car ils ont déjà assez vécu dans les récits du Maître. Quoi qu'il en soit, cette expédition au coeur des ténèbres va s'avérer catastrophique.

Mais ce précieux journal va permettre à Holmes d'élucider un "cas d'identité" de plus, dans sa longue carrière. Juste avec des adversaires différents, et légèrement plus difficiles à décrire.

Pour finir, j'ai définitivement décidé que Lovegrove est un écrivain à lire. Il possède le style et le verbe; et il ne joue ni à la "grande littérature" ni au surdosage des effets spéciaux au détriment du scénario. Au contraire, il "joue" avec les deux mythes avec érudition, humour et intelligence, dans le seul but de divertir son lecteur. Pari réussi !
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