Avec le deuxième volume des "Dossier s Ctuhlhu",
Lovegrove tire d'avantage du côté
Lovecraft,.avec lequel il a sans doute plus d'affinités.. cependant c'est à
Conan Doyle qu'il a.empruntés le procédé du récit enchâssé, présent par exemple dans "
la vallée de la peur"
Mais notre héros de Baker Street n'est pas au mieux de sa forme.
J'ai trouvé en effet décevante la façon dont il se jette dans Les pièges la tête la première. de même, la scène finale où le méchant perd du temps à exposer par le menu des actes passés et des plans futurs, permettant ainsi aux héros de renverser la situation, est un topos du roman populaire, mais qu'on ne retrouve ni chez
Conan Doyle ni chez
Lovecraft, qui usent de codes plus subtils.
Par ailleurs la mythologie lovecrafienne est un peu malmenée
Chez
Lovecraft, ce sont les Grands Anciens et non les Anciens Dieux qui exercent leurs activités sur la Terre. Les Anciens Dieux, après avoir dans le passé vaincu et exile les Grands Anciens, se sont retirés à l'extérieur. Ctuhlhu est donc un grand ancien et non un Ancien Dieu
.Quant à Nialathotep, il n'est pas un Grand Ancien à proprement parler
Il est un intermédiaire entre ces derniers et les hommes et apparaît généralement sous une forme humanoïde
Une petite critique pour le récit enchâssé qui relate une expédition sur le Miskatonic. Les protagonistes sont secourus (je ne dirai pas comment) par des Indiens Wampanoagh. Mais nous sommes à la fin du 19eme siècle et la totalité des Amérindiens ont malheureusement disparu de Nouvelle Angleterre (et.de l'ensemble de l'Est).,
Il y a un progrès très du côté du rythme, mais les codes des univers croisés ne sont pas maîtrisés
La citation de"
Par delà le mur du sommeil", cette partie peu connue et tout à fait à part de l'oeuvre de
Lovecraft, qui n'a que peu, voire pas, de lien avec le Mythe de Ctuhlhu, ne s'intègre pas à l'histoire et est une fausse bonne idée.
En revanche, j'ai repéré deux citations amusantes et qui nous amènent au delà du texte:
A l'asile de Bedlam, Holmes et Watson ont quelques démêlés avec un médecin alieniste indou du nom de Joshi. Or tel est le patronyme du grand maître des études lovecraftiennes, auteur de la monumentale ( et peu trop exhaustive pour mon goût) de
Lovecraft, "Je suis Providence"
Toujours à l'asile de Bedlam, un certain pensionnaire semble sous l'influence d'un être surnaturel, et se révèle sensible aux phases de la lune. Il peut faire penser au Renfield du Dracula de Stoker
Malgré les efforts de l'auteur, il peine finalement à maîtriser les deux univers qu'il essaie de concilier.
Livre à moitié réussi, parce que je suis de bonne humeur et vois le verre à moitié plein