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Critique de Davalian


Au printemps 2022, les éditions Bragelonne régalent les lecteurs français de James Lovegove avec une traduction d'un cinquième récit apocryphe des aventures de Sherlock Holmes. Celui-ci fera le bonheur de tous les adeptes du grand détective davantage qu'il ne plaira aux fans le Lovecraft dont il n'est ici pas question.

Accepter cette orientation est ici nécessaire car, étrangement, l'éditeur ne parle pas de ce choix sur sa quatrième de couverture ce qui aurait pourtant été un choix judicieux. Bien davantage qu'un pavé descriptif à la limite du hors sujet, appuyée de critiques élogieuses (qui même si elles sont méritées n'étonneront guère le futur acquéreur). Nous allons donc découvrir un récit qui peut se lire de manière indépendante au regard de la bibliographie de l'auteur. Cette absence est d'autant plus étonnante que le travail d'édition (sublime comme de coutume avec Bragelonne) ne propose pas de rupture avec les volumes précédents.

Ce roman (car il s'agit bien d'un roman) s'adressera tout particulièrement aux adeptes du roman canonique le chien des Baskerville. Quelqu'un qui n'a pas autant apprécié ce roman, aura sans doute un peu de mal avec cette lecture. Il s'agit ici, non pas d'une réécriture, mais d'une suite se déroulant 5 ans après.

En une demi décennie, des événements se seront écoulées et nombre de personnages secondaires seront ici quasiment méconnaissables. Sir Henry sera bien entendu le principal intéressé, mais d'autres également. Voilà de quoi troubler plus d'un lecteur !

L'intrigue est intéressante, même s'il faut bien avouer que la dernière partie est sans doute la moins intéressante. Bien que plus dépaysante, elle s'apparentera à un thriller, offrira un vent de fraîcheur mais donnera bien plus l'impression de faire du remplissage, de vouloir réveiller le lecteur et de faire durer un peu l'intrigue, de manière trop artificielle pour être vraiment appréciée.

Le dénouement peut également décevoir. La chute est un peu facile et les deux principales incidences ne surprendront pas vraiment. Et c'est bien regrettable.

L'intrigue offre son lot de surprises, de fausses pistes, d'évidences éventées. Mais le plus intéressant ici est la manière avec laquelle Lovegrove joue avec le texte original sans toucher au texte. La construction est ici particulièrement réussie. L'auteur nous offre du neuf, un personnage des plus intéressants, qui prendra une place imprévue. Watson sera ici également à bien des égards… curieusement novateur, sinon révolutionnaire. Ajoutons à tout cela un style efficace et nous avons tous les ingrédients d'une lecture aussi agréable, surprenante que réussie.

Sherlock Holmes et la bête des Stapelton est un hommage réussi au Canon et il offre, dans le même temps, une interprétation réussie. Assurément il s'agit d'une lecture qu'aucun adepte du grand détective ne reniera !
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