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EAN : 9791031202709
124 pages
Editions Ateliers Henry Dougier (20/01/2022)
4.35/5   10 notes
Résumé :
« Je veux que le mouvement soit perceptible. Rien de pire qu’une figure inanimée. Sans mouvement, elle est deux fois morte. Mon David sera beau par son corps et son âme pure. Je veux le sculpter à l’instant où il s’apprête à s’élancer vers Goliath, quand tout le monde s’enfuit. »

Il était impensable de sculpter ce bloc, ce monstre de pierre haut de cinq mètres, refusé par tous les sculpteurs qui s’en étaient approchés, quand en 1501, à 26 ans, Michel ... >Voir plus
Que lire après Le géant des Florentins selon Michel-AngeVoir plus
Critiques, Analyses et Avis (6) Voir plus Ajouter une critique
Si on dit Bloc de Duccio, c'est peu évocateur
Si on évoque le contrapposto, cela reste flou
Si on évoque celui que les florentins appelaient "Il Gigante", l'horizon s'éclaircit un peu
Si on parle de 4m34 de haut pour 5,5 tonnes, l'étau se resserre

Cette fois cet ouvrage de la collection nous donne rendez-vous à Florence, au Cinquecento. Pour nous emmener dans les secret et vicissitudes de la création du chef d'oeuvre, ou l'un des chefs-d'oeuvre, de Michelangelo di Lodovico Buonarroti Simon : le David taillé dans le Bloc de Duccio.

Après un échange avec Benvenuto Cellini qui se pose des questions quant à la confrontation de son Persée dans la Loggia des Lanzi (à mon sens certainement l'un des plus beaux bronzes qui soit) avec le David.
Michel-Ange de lui expliquer "Cinquante ans les séparent mais elles représentent toutes les deux la victoire de la jeunesse cet de la beauté sur le mal. Elles relèvent chacune d'un art différent. À mes yeux, elles ne s'opposent pas, elles se complètent"
Et d'ajouter : "J'ai moi-même expérimenté et je sais de quoi il retourne ! La sculpture sur pierre ne tolère aucun repentir, contrairement au bronze et à la peinture."  

On suit la naissance de ce colosse des mains de Michel-Ange et de sa confrontation avec L Histoire.
L'artiste relisant le chapitre XVII du 1er livre de Samuel. « Les armées des Israélites et des Philistins étaient face à face en ordre de bataille quand Ie Philistin de Gath, nommé Goliath, s'avança et mit au défi Saül, le roi d'Israël, de désigner un guerrier qui l'affronterait dans un combat singulier ; le vainqueur déciderait de l'issue du conflit et asservirait le camp vaincu. [...] David, le plus jeune fils d'Isaï, [...] ajouta : "Que personne ne se décourage à cause de ce Philistin ! J'irai me battre contre lui. [...] David ne voulut pas porter l'armure qu'on lui proposait, elle l'aurait entravé, il alla donc affronter Goliath muni d'un bâton, d'une fronde et de cinq pierres lisses. La première pierre atteignit le Philistin en plein front. David s'approcha de Goliath et lui trancha la tête avec sa propre épée. »

L'artiste se plonge alors également dans les oeuvres de ses aînés, pour comprendre quand et comment figer l'action. En voyant celui de Donatello, lui vient l'intuition de le représenter nu et déhanché, mais la nudité symbole de pureté, comme la voyaient les Grecs. A l'égal des Antiques.
Le Grecs avaient inventé le mouvement dans la statuaire, les sculpteurs l'avaient ensuite oublié. Et de choisir un David vivant, en mouvement, face à son ennemi.
L'artiste qui depuis la grande époque de la statuaire grecque a été le premier à vraiment comprendre que le nu et le grand art figuratif n'étaient qu'une seule et même chose. Avant lui, le nu n'avait été étudié qu'à des fins scientifiques et utilisé comme moyen d'appoint pour représenter la figure vêtue. Lui le reconnut comme une valeur en soi et comme le but ultime de son art. le nu et l'art furent pour lui des notions de même importance.

Le marbre a été le destin de Michel-Ange. C'est dans le marbre uniquement qu'il aimait donner vie à ses formes, dans le marbre uniquement qu'il travaillait avec plaisir, fougue et endurance.

Michel-Ange lui même écrivit :
De la pierre vivante si l'art est capable
De conserver jour après jour son beau visage
Tel qu'il fut, le Ciel ne pourrait-il
Lui-même, puisque c'est de sa main
Qu'elle a son existence, lui conférer
Tant de durée que (non pour que je la voie)
Qu'elle demeure, non plus humaine, mais déesse ?
Pourtant tout passe et rien ne dure. j'ai gâché, il me semble, l'essentiel,
De sa chute en ce monde il n'est plus que la pierre.
Qui vengera l'opprobre ? Nulle autre que nature.
Car tous ses fruits suivent le cours du temps,
Et seul dure ici-bas ce qu'ont fait ses enfants.

Stendhal lui-même disait : "devant un personnage de Michel-Ange nous pensons à ce qu'il fait et non à ce qu'il sent."

Et bien ce livre nous permet à la fois de ressentir, de penser, et de sentir le souffle de l'artiste...Et pourquoi pas la poussière de marbre tomber comme la neige en plein hiver...
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Voilà une nouvelle sortie dans la collection le roman d'un chef d'oeuvre, publiée aux ateliers Henry Dougier.

Cette fois-ci, pas d'analyse d'une peinture mais plutôt d'une sculpture, probablement l'une des plus connues au monde : le David de Michel-Ange.

Ce roman a pour narrateur l'artiste lui-même. Déçu d'une biographie rédigé par un ami, il décide de se confier à un disciple sur cette réalisation majeure.

Car il y en a des choses à dire sur le sujet : le David était, en effet, un projet un peu fou, car le marbre utilisé était réputé comme impossible à sculpter. Pourtant Michel-Ange décida de se confronter à ce bloc pour rendre hommage à une figure biblique, celle de David qui terrassa le géant Goliath. Avec une pression incroyable : pas de deuxième essai possible avec un bloc de marbre, la réussite doit être immédiate.

Pour les commanditaires de l'oeuvre, il s'agissait de rendre hommage à la république de Florence alors que pour le maître, le but était d'exprimer la beauté, à l'égal des sculpteurs grecs de l'Antiquité.

Ce roman, réussi, est à l'aune du titre que j'avais eu l'occasion de découvrir auparavant, traitant du Radeau de la Méduse. 

En 120 pages , Jean Lovera nous permet d'en apprendre davantage sur le contexte de cette oeuvre, mais également sur le travail préparatoire de Michel-Ange

Les informations sont distillées sans que cela soit pesant. Pour moi qui aime l'art sans avoir les connaissances liées, cette collection est indispensable.

Nous pouvons, aussi, entrevoir le caractère de ce génie qu'était Michel-Ange ainsi que les querelles qu'il pouvait avoir avec d'autres artistes tout aussi renommés comme Leonardo. 

En résumé, un livre qui dans la droite lignée de cette collection permet, de façon abordable, de se familiariser avec l'art et des oeuvres culturelles majeures. 
Lien : https://allylit.wordpress.co..
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Bonsoir,
Je vous ai déjà parlé de cette fabuleuse collection des ateliers henry dougier, sur l'histoire d'un chef d'oeuvre. J'ai lu « le géant des florentins selon Michel-Ange » de Jean Lovera.
Nous sommes en Italie et Michel Ange veut absolument avoir la possibilité de sculpter cet immense bloc de marbre qui est là et qui a défié plusieurs artistes, sans succès. Michel Ange va réussir et transformer ce bloc en ce superbe David. Nous plongeons dans la lutte pour obtenir des contrats, dans la guerre avec Léonard de Vinci (Ils se détestaient). J'ai adoré cette histoire qui nous plonge dans les poussières blanches de marbre et dans les intrigues de la cour de Florence. Une jolie vue sur le David.
Quatrième de couv. Mêlant récit romanesque et enquête historique, l'auteur raconte l'histoire d'un tableau célèbre.
Il était impensable de sculpter ce bloc, ce monstre de pierre haut de cinq mètres, refusé par tous les sculpteurs approchés, quand Michel-Ange en 1501, à 26 ans, se lance avec passion dans ce chantier fou, rugueux et violent.
Il raconte ici à son assistant Ascanio Condivi la naissance tumultueuse d'une oeuvre hors norme, célébrée par ses contemporains comme " le Géant ". Parce qu'ils y voient une allégorie de la République de Florence alliant le courage et l'intelligence face à la force aveugle de ses ennemis.
" Goliath ne m'intéresse pas, David non plus ! Tout a déjà été dit. C'est le courage de David, ses doutes, sa peur et sa tension qui me touchent et me questionnent. Je vais le représenter avant ! Avant le combat. On comprendra, à sa façon de regarder et de bander ses muscles, que le Philistin est sa cible. Je veux que le mouvement soit perceptible. Rien de pire qu'une figure inanimée. Sans mouvement, elle est deux fois morte. Mon David sera beau par son corps et son âme pure. Je veux le sculpter à l'instant où il s'apprête à s'élancer vers Goliath, quand tout le monde s'enfuit. "
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Je veux prouver au monde, aux autres sculpteurs ainsi qu'à moi-même que je suis le seul qui soit capable d'extraire une oeuvre étonnante, à la beauté parfaite, d'un bloc monstrueux ».

Tout le monde (ou presque) connait le « David » de Michel-Ange, impression sculpture de plus de 5 M de haut, mais qui connait son histoire ? Personne (ou presque)
Oui car moi, je peux désormais me targuer de la connaitre son histoire. Et quelle histoire !!

Pour la connaitre, je vous invite à remontez le temps en vous plongeant dans cette lecture pour vous retrouver en 1501 dans la ville de Florence « convalescente » après 10 ans de corruption, misère, pillage et destruction de ses oeuvres d'art.

Revenue dans sa ville natale qu'il a fui, Michel-Ange invite le lecteur à entrer dans l'intimité de son atelier, dans lequel il s'apprêt à donner vie à ce bloc de pierre impressionnant de 5, 80 m de haut, « le bloc de Duccio » , délaissé par plusieurs sculpteurs avant lui.

A 26 ans à peine, Michel-Ange qui se trouve laid, disgracieux au point d'en négliger son hygiène, façonne de ses mains son David qu'il veut puissant et à la beauté majestueuse.

Fasciné par le corps humain et émerveillé par ses mécanismes dans les moindres détails qu'il a étudié en disséquant des corps auprès d'un chirurgien renommée de la ville, risquant la peine de mort, il s'attèlera à faire de son oeuvre une représentation des plus parfaite de la beauté et de la virilité masculine.

Il aurait pu sculpter une femme, me direz-vous pour représenter la beauté ? Encore aurait-il fallu qu'il ait déjà vu une femme nue…

Envie d'en apprendre plus sur l'artiste et sur l'oeuvre ? Alors n'hésitez pas à vous plonger dans cette nouvelle parution, une fois de plus très réussie de la collection … des ateliers.
Troisième titre que je lis de cette collection et toujours aussi séduite par cette approche originale et ludique d'une oeuvre d'art pour un récit tout aussi documenté que les précédents.
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Habituée de la collection Henri Dougier le roman d'un chef-d'oeuvre, je trouve cet ouvrage très réussi. L'auteur montre les trois défis que Michel-Ange a dû relever pour sculpter sa statue la plus célèbre, David appelé ici "Le géant des Florentins".
Le premier a été de sculpter dans un énorme bloc de marbre de 5 mètres de haut présentant des défauts. le deuxième était de faire d'un personnage légendaire de petite taille un homme grand et puissant, pour symboliser la victoire du courage et de l'intelligence face à la force et à la tyrannie de l'adversaire.
Le troisième a été de sculpter un homme en mouvement. Il décide de le représenter au moment où il s'apprête à s'élancer sur Goliath alors que tout le monde s'enfuit.

Les Florentins contemporains de l'oeuvre ont surnommé la statue le Géant, y voyant le symbole de la résistance de la république de Florence.
L'ouvrage est aussi intéressant, comme les autres de la même collection, pour la connaissance de l'homme derrière l'artiste et prendre conscience des embûches et
Réaction contemporaine de l'oeuvre :
Les Florentins l'ont surnommé le Géant, y voyant le symbole de la résistance de la république de Florence.
Intéressant pour la connaissance de l'homme derrière l'artiste, pour prendre conscience de toutes les étapes, obstacles comme bonnes surprises, vécues par le créateur de l'oeuvre.
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Citations et extraits (3) Ajouter une citation
Ceux qui ont sculpté, il y a deux mille ans, des figures si parfaites et si harmonieuses n'avaient pas connu les chambres mortuaires. Ils n'en avaient nul besoin car leur seul souci, leur raison d'exister, était la quête de la beauté idéale. Je crois qu'ils ont inventé l'homme ; en harmonie avec la nature. Ils considéraient que la représentation du corps humain était l'unique travail artistique.
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Toute ma vie est dans ta question ! Il n'y a que deux manières de sculpter, comme tu Ie sais : "levare" , c'est-à-dire enlever le superflu du marbre qui enveloppe la statue rêvée, ou bien "porre", c'est-à-dire « ajouter » le matériau, Ie bronze, qui fera sortir la statue de son moule ! À moi il revient d'enlever et à toi d'ajouter.
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Je veux prouver au monde, aux autres sculpteurs ainsi qu’à moi-même que je suis le seul qui soit capable d’extraire une œuvre étonnante, à la beauté parfaite, d’un bloc monstrueux.
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Video de Jean Lovera (1) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Jean Lovera
Les ateliers henry dougier présentent... le roman d'un chef-d'oeuvre. Mêlant récit romanesque et enquête historique, chaque auteur raconte la véritable saga d'un tableau en le mettant en scène à l'époque et dans le lieu où il a vu le jour.
A 26 ans, Michel-Ange se lance avec passion dans la sculpture du David, que ses contemporains célèbreront plus tard comme le géant de Florence. A l'époque, en 1501, il paraissait impossible de sculpter ce bloc, ce monstre de pierre haut de 5 mètres, refusé par tous les sculpteurs qui s'en étaient approchés.
Dans cet épisode, les ateliers henry dougier vous proposent la lecture d'un extrait du "Géant des Florentins selon Michel-Ange", le récit par l'artiste lui-même de la naissance tumultueuse de cette oeuvre hors normes, suivie d'un entretien avec l'auteur, Jean Lovera.
Un podcast conçu et réalisé par Margot Grellier et Gaëlle Bidan.
Plus d'informations sur le livre : http://ateliershenrydougier.com/geant_florentins.html Lire un extrait : https://fr.calameo.com/read/0055539601ff7edacf411 À commander en ligne : https://www.interforum.fr/Affiliations/accueil.do?refLivre=9791031202709&refEditeur=155&type=P
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Website : http://ateliershenrydougier.com/ Facebook : https://www.facebook.com/ateliershenrydougier/ Instagram : https://www.instagram.com/ Twitter : https://twitter.com/AteliersHD
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