Si je meurs, tout ira mieux et je serai enfin en paix.
Je n'ai pas le courage, celui d'oser ou de m'opposer. Je lis trop de livres où tout est possible. Mais la vie n'est pas un roman. Pauvre froussarde. L'amertume du constat me fait lever des haut-le-coeur sous la poitrine. Je n'ai plus qu'une envie, celle de m'enfouir dans ma coquille, de me refermer sur moi-même et de serrer les mâchoires.
Rester à sa place préserve de la déception et de la cruauté
c'est toujours la même rengaine ! L'incompréhension sur ce mode en mouvement, la peur des ignorants et des simples d'esprit qui refusent la connaissance et la modernité. C'est horrible cette manie de ne pas vouloir suivre l'impulsion du temps !
Ce n'est pas une horde de paysans débiles et encanaillés par ce perfide abbé qui viendra à bout de notre famille. Les Morel sont éternels ! Ils peuvent bien nous cracher au visage, nous sommes plus forts que la haine...
Le soir, j’esquinte mes yeux à la lecture. Ma passion et mon seul vice. Des milliers de bouquins pour me glisser dans une peau de chatte de gouttière, marmonnant ses ronrons, le dos rond.