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EAN : 9782211205825
224 pages
L'Ecole des loisirs (15/06/2016)
4.16/5   3641 notes
Résumé :
Dans le monde où vit Jonas, la guerre, la pauvreté, le chômage, le divorce n’existent pas. Les inégalités n’existent pas. La désobéissance et la révolte n’existent pas. L’harmonie règne dans les cellules familiales constituées avec soin par le comité des sages. Les personnes trop âgées, ainsi que les nouveau-nés inaptes sont « élargis », personne ne sait exactement ce que cela veut dire.
Dans la communauté, une seule personne détient véritablement le sa... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (455) Voir plus Ajouter une critique
4,16

sur 3641 notes
Un livre qui fait réfléchir, qui fait grandir...
En le lisant, on voit toute l'importance du libre arbitre et que tout compte fait même si notre société n'est pas la meilleure qui soit ce n'est pas non plus la plus mauvaise.
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« le passeur » de Loïs Lowry est un livre qui prenait la poussière sur l'étagère car je trouvais sa couverture peu attrayante. Quel dommage ! Ce livre est tout simplement une pépite !
Il a fait partie des lectures scolaires obligatoires de mon fiston. Il fait, apparemment, partie d'une trilogie comprenant également : "L'Elue" et "Messager". La facilité de lecture est déconcertante par rapport au message délivré. Étiqueté "livre de jeunesse", il s'adresse aux enfants (à partir de 10-12 ans) et aux adolescents mais parle, en fait, à tous. J'aime les dystopies : elles font prendre conscience de la chance que nous avons de vivre dans un monde comme le nôtre. Et elles sont utiles aux adolescents, sincèrement persuadés, qu'ils ne sont jamais assez libres dans ce même monde.
Ce roman d'anticipation présente une société imaginaire, futuriste où les individus sont formatés pour ne plus ressentir d'émotions et pour se comporter de façon préétablie. Dans ce monde, toutes les différences ont été abolies, non par respect ou par tolérance, mais pour les intérêts du système. Tout est réglé pour être parfait, chaque vie est régie par des lois que personne n'aurait l'idée de transgresser : ces règles fondamentales encadrent le quotidien, semblent parfaites car dans cette communauté, l'harmonie règne. Autant dans les cellules familiales constituées avec soin par le comité des sages que dans la société où tout le monde est content de son sort, pratique une activité qui lui convient. Une vie simple où chacun sait ce qu'il a à faire, où chacun a une utilité. Eliminés les douleurs et les conflits mais aussi, tant qu'à faire, les couleurs, les parents, les émotions, le choix....
Tous les habitants sont pris en charge. Des parents sont accouplés par affinités, les bébés nés par mères porteuses puis élevés en crèche jusqu'à l'âge d'un an, sont attribués à une cellule "familiale". Les personnes âgées, les nouveau-nés trop faibles sont "élargis" et rejoignent un monde meilleur, mieux adapté à leurs besoins, "L'Ailleurs".
Le lecteur découvre progressivement cette dictature par le point de vue de Jonas, un jeune garçon de 11 ans, qui vit avec ses parents et sa soeur de 7 ans, Lily. C'est un petit garçon alerte, vif, intelligent et qui possède un esprit un peu rebelle. le livre s'ouvre sur son appréhension de la cérémonie des 12 ans. Car douze cérémonies, une par an, rythment la vie des enfants : La douzième cérémonie est la plus importante car c'est au cours de celle-ci que l'enfant se voit attribuer son futur métier. Il est choisi d'avance par les membres du comité en fonction de la personnalité de l'enfant, de ses qualités, du nombre d'heures de bénévolat effectuées au sein des différents services.
Il y a un métier particulier, attribué à une unique personne dans la communauté, dont le but est de conserver la mémoire, le rappel de ce qui faisait le propre de l'homme avant le grand changement. Il se souvient de tout ce que la communauté a réussi à éliminer de la vie quotidienne. Il voit encore les couleurs, se rappelle l'époque où les animaux et les défauts existaient. Il se souvient de ce qu'était l'amour. Jonas, ce jour-là, devient le Dépositaire de la Mémoire, mémoire des temps anciens qui lui sera révélée par un Passeur...
Jonas reprend progressivement contact avec la réalité et son humanité. Son éveil se fait en parallèle avec celui du lecteur, ce qui donne beaucoup de force au récit. On constate dans ce roman que cette société future, pacifiée, débarrassée de la violence et de la compétition, aboutit à la négation de l'individu. Ce livre propose des solutions qui présentent, a priori, de très bons côtés avec l'aide aux personnes âgées, le développement du sens des responsabilités, le respect d'autrui, le contrôle de soi, les périodes d'essais professionnels permettant de comprendre les capacités, aptitudes et préférences de chaque enfant.
Le sujet est traité de façon intelligente et sensible, le lecteur entre peu à peu dans l'univers de Jonas. L'écriture est très agréable et fluide et j'ai eu du mal à lâcher le livre avant la fin.
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Résumé:" Dans le monde où vit Jonas, la guerre, la pauvreté, le chômage, le divorce n'existent pas. Les inégalités n'existent pas. La désobéîssance et la révolte n'existent pas. L'harmonnie règne dans les cellules familiales constituées avec soin par le Comité des Sages. Les personnes trop âgées, ainsi que les nouveaux nés inaptes sont "élargis", personne ne sait exactement ce que cela veut dire. Dans la communauté, une seule personne détient le savoir: c'est le dépositaire de la mémoire. Lui sait comment était le monde , des générations plus tôt, quand il y avait encore des animaux, quand l'oeil humain pouvait encore voir les couleurs, quand les gens tombaient amoureux. Dans quelques jours, Jonas aura douze ans. Au cours d'une grande cérémonie, il se verra attribuer comme tous les enfants de son âge, sa future fonction dans la communauté. Jonas ne sait pas encore qu'il est unique. Un destin extraordianire l'attend. Un destin qui peut le détruire..."

Mon opinion: très bien! Ce roman est véritablement une apologie du libre arbitre et de la liberté. Jonas en devenant le dépositaire de la Mémoire acquiert la connaissancce du passé et surtout de la liberté: la liberté de choisir, de désirer, d'aimer, de penser... Au fil des souvenirs que lui transmet le Passeur, le héros se rend compte de la réalité d'une société aseptisée, aliénante et dépourvue de vie, de spontanéité. Refusant de s'y conformer plus longtemps, Jonas décide d'exercer sa liberté dont il a été privé trop longtemps. Grâce à une narration maitrisée, l'auteure nous offre le portrait d'une société qui fait froid dans le dos mais qui nous pousse à réfléchir.

A travers ces deux romans, Lois Lowry traite d'une problématique profonde, qui fait question mais d'une façon totalement différente d'un roman à l'autre. A la société violente et persécutante de l'Elue s'oppose une société entièrement contrôlée et aseptisée dans le Passeur, dans laquelle les choix, les plaisirs, les sentiments n'ont pas lieu d'être. Les approches sont différentes mais la question reste la même. Je trouve que ces deux romans, par une fiction intéressante, abordent de façon pertinente une problématique complexe et s'adressent autant à des adultes qu'à des adolescents. A lire, vraiment!
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A mettre entre toutes les mains.
*
Longtemps terré dans ma bibliothèque, je n'avais pas forcément eu envie d'ouvrir ce petit livre (la couverture ne m'attirait pas tant que ça) mais un piocheur/challenger me l'a suggéré !

Il est vendu dans le rayon jeunesse. Je pense qu'il peut être lu à partir de 12 ans (plus jeune aussi mais n'ayant pas forcément tous les niveaux de compréhension, ce qui serait dommage).
*
Encore une dystopie qui fait froid dans le dos, qui fait aussi réfléchir quant à notre futur, notre libre-arbitre surtout.

Ici, l'auteure (spécialisée en lecture jeunesse aux thèmes récurrents tels que la liberté, l'handicap, la mémoire) a imaginé une société totalitariste où les individus sont dénués d'émotions, pris en charge de leur naissance à leur mort , sans aucune prise de choix.
Le héros de 12 ans, intelligent et curieux, découvre petit à petit ce microcosme. Lors d'une cérémonie, il apprend la fonction de son futur métier: il deviendra le dépositaire de la mémoire. Un ancien sage, nommé le Passeur lui restituera petit à petit tout le savoir de la communauté. On apprendra donc que ces habitants ne voient pas la couleur, n'entendent pas la musique, ne connaissent pas le soleil, ni la douleur.
Un fardeau qu'il devra porter seul pour ne pas accabler les citoyens de ce trop-plein d'informations. Mais alors que fera vraiment notre héros?
*
Je me suis laissée emporter dans ce rôle d'observatrice, ne connaissant rien du sujet. J'étais avide de suivre le narrateur dans sa découverte de cet univers si bizarre. De me rendre compte en même temps que lui des dérapages, les questionnements sur la vieillesse, sur "l'élargissement" des êtres humains non tolérés (mais où vont-ils?), sur la docilité.
*
De format assez court, le récit se dévore d'une traite, avec un étonnement croissant et même fascinée par cette société "qui marche comme sur des roulettes, aux pieds de mouton".

L'écriture est simple et fluide. La fin arrive assez vite et ouvre l'histoire par une suite (d'ailleurs 2 tomes sont déjà édités). J'ai fait le parallèle avec l'histoire de la place des personnes âgées dans la dystopie suédoise dont je vous ai déjà parlé : l'unité de Ninni Holmqvist.
*
Je me répète mais ce roman pourrait être lu par les adolescents qui parfois se plaignent de leur manque de liberté. Une réflexion qui amènera donc des questions salutaires.
Un bon support scolaire. Proposez-le à vos élèves, chers Professeurs de français.
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« La vie sans couleur, sans douleur, sans passé. »

Dans ce monde, incolore, inodore, aseptisé, que nous vivions bien ! Mes parents, ma soeur et moi avions tout ce dont nous avions besoin, chacun bien à sa place, rangé par tranche d'âge pour les plus jeunes, et par catégorie professionnelle pour les plus grands. Les plus âgés, les vieux en fait (mais c'est incorrect, je m'excuse de ce terme qui porte un jugement), donc les personnes 'plus en âge de travailler' étaient accueillies dans une maison d'hôte fort sympathique, où l'on s'occupe tellement bien d'eux. Bref, tout le monde est ravi, personne ne se pose de question. Tout le monde échange des politesses, respecte les règles de la vie en communauté. Pour les très jeunes, c'est déjà moins marrant. Et oui, il faut vite apprendre à bien faire les choses (bien parler, utiliser les mots justes, marcher dans le droit chemin) sinon c'est la baguette. Bon d'accord c'est pas fort. Au début. Les mioches ont intérêt à malgré tout vite comprendre faute de quoi ils se retrouvent avec des traces de baguettes sur les mains, sur les cuisses, et des douleurs, ben...comment dire... marquantes. Oui c'est ça et dans tous les sens du terme. Alors tout le monde file droit, mais qu'est-ce qu'on est heureux. Et j'ai eu mes douze ans. J'ai enfin su ce que la communauté avait décidé pour mon avenir. Pour une nouvelle c'en fût une : dépositaire. Qu'est-ce que c'est que ce métier qu'on me destine ? Dépositaire de quoi ? Bon en tout cas, je ne suis pas préposé au nettoyage des toilettes, ni fait pour la tonte du gazon, c'est déjà ça. J'apprends qu'il n'y a qu'un passeur dans la communauté, un vieux qui va me transmettre son savoir. Sa sagesse, en me rendant dépositaire des souvenirs des générations passées.
« Mais pourquoi est-ce que les souvenirs ne peuvent pas être à tout le monde ? »
« Mais alors tout le monde devrait supporter ce fardeau et cette douleur. Ils ne veulent pas de ça. Et c'est ça la vraie raison pour laquelle le dépositaire leur est tellement vital et qu'ils l'honorent ainsi. »

Quand il commence par me transmettre les joies de la luge, moi qui ne connaissais ni la neige, ni la pluie, ni le soleil, je suis plutôt content. Mais il me refourgue aussi d'autres sensations. Et c'est là que ça se gatte. Je découvre...
Un super livre catégorie jeunesse, qui tient bien la route. Je me suis régalée. Une dystopie écrite en 1992 qui permet de dérouler plein d'idées avec les enfants. Je comprends pourquoi ce roman est souvent proposé dans les écoles.

« Si tout est pareil, on n'a plus le choix. Je veux pouvoir me lever le matin et faire des choix. Une tunique bleue ou une tunique rouge ? »

Qu'est-ce que j'aime au fond ? Une bien belle question.
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critiques presse (1)
Liberation
08 janvier 2020
Dans le Passeur, Lois Lowry exprime sa vision d’un avenir prochain, dans une société où la notion d’individu n’existe pas.
Lire la critique sur le site : Liberation
Citations et extraits (100) Voir plus Ajouter une citation
- Papa? Maman? demanda timidement Jonas après le repas du soir. J'ai une question que j'aimerais vous poser.
- Qu'est-ce que c'est? demanda son père.
Il se força à prononcer les mots bien qu'il se sentît rougir de gêne. Il les avait répétés pendant tout le chemin du retour.
- Est-ce que vous m'aimez?
Il y eut pendant quelques instants un silence embarrassé. Puis Papa émit un petit gloussement.
- Jonas! Toi! Et la précision du langage, alors?
- Qu'est-ce que tu veux dire? demanda Jonas.
Une réaction amusée n'était pas du tout ce à quoi il s'attendait.
- Ton père veut dire que tu as utilisé un terme très général, tellement dénué de sens qu'il est pratiquement tombé en désuétude, expliqua sa mère avec soin.
Jonas les regarda d'un air ébahi. Denué de sens? Jamais auparavant il n'avait ressenti quelque chose d'aussi riche de sens que ce souvenir.
- Et bien entendu, notre communauté ne peut pas fonctionner correctement si les gens n'emploient pas un langage précis. Tu pourrais demander: "Est-ce que vous appréciez ma présence?" Et la réponse est oui.
- Ou bien, suggéra son père: "Est-ce que vous êtes fiers de mes réalisations?" Et la réponse est oui, de tout coeur!
- Est-ce que tu comprends pourquoi c'est impropre d'utiliser un mot comme "aimer"? demanda Maman.
Jonas hocha la tête.
- Oui, merci, je comprends, répondit-il lentement.

Ce fut la première fois qu'il mentit à ses parents.
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- Mais pourquoi est-ce que les souvenirs ne peuvent pas être à tout le monde ? Je pense que ce serait peut-être un peu plus facile si on les partageait. (...)
Le passeur soupira.
- Tu as raison, dit-il. Mais alors tout le monde devrait supporter ce fardeau et cette douleur. Ils ne veulent pas de ça.
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Nous ne pouvons pas prendre le risque de laisser les gens faire des choix.
- Ce serait dangereux? suggéra le Passeur.
- Tout à fait dangereux, répliqua Jonas avec assurance.
Et si on les autorisait à choisir leur conjoint? Et s'ils faisaient le mauvais choix? Ou si, poursuivit-il en riant presque devant l’absurdité d'une telle hypothèse, ils choisissaient leur métier?
- Ça fait peur, non? dit le passeur.
Jonas gloussa.
- Très peur. Je ne veux même pas me l'imaginer. Nous devons vraiment empêcher les gens de faire des mauvais choix.
- C'est plus sûr.
- Oui approuva Jonas. Beaucoup plus sûr.
(P127)
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Ce qu'il y a de pire quand on détient les souvenirs, ce n'est pas la douleur. C'est la solitude dans laquelle on se trouve. Les souvenirs sont faits pour être partagés.
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- Mai sje les veux ! dit Jonas avec colère. Ce n'est pas juste que rien n'ait de couleur !
- Pas juste ?
Le Passeur regarda Jonas avec curiosité.
- Explique moi ce que tu veux dire.
Eh bien... Si tout est pareil, on n'a plus de choix. Je veux pouvoir me lever le matin et faire des choix. Une tunique bleue ou une tunique rouge ?
Il baissa les yeux sur le tissu terne de son habit.
- Mais c'est toujours la même chose.
Puis il rit doucement.
- Je sais que ça n'a pas d'importance, ce que l'on porte. Cela ne compte pas. Mais...
- C'est le fait de choisir qui compte, n'est-ce pas ? lui demanda le Passeur.
Jonas acquiesça.
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Vidéo de Lois Lowry
Camille, libraire jeunesse à Toulon, vous lit un extrait pour vous donner envie de découvrir l'un de ses grands coups de coeur : Les WILLOUGHBY de Loïs LOWRY (l'école des loisirs) A savourer dès 10 ans !
Imaginez que le livre que vous tenez entre les mains soit l'un de ces vieux romans avec une reliure en cuir marron tout usé. Il raconterait le genre d'histoires qu'on lisait autrefois, pleines de larmes et de bons sentiments. On y croiserait des orphelins forcément valeureux, un bébé abandonné sur les marches d'un perron, un millionnaire vivant dans un taudis ou encore une nourrice au coeur sec...
Vous allez rencontrer tous ces personnages dans ce roman. Mais vous découvrirez vite que les enfants Willoughby ne sont pas vraiment orphelins, même s'ils rêvent de se débarrasser de leurs parents. Vous apprendrez que le millionnaire solitaire est aussi un confiseur au grand coeur et la nounou une spécialiste des cookies et de la sculpture antique, ce qui les rend bien plus sympathiques.
Il vous reste maintenant à deviner si, comme toutes les histoires d'autrefois, celle-ci se terminera bien...
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