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Critique de Melopee


Avant de parler de ce livre je souhaiterais évoquer la nouvelle charte graphique adoptée par Stock pour sa collection "La Cosmopolite". Après un rose qui ne m'enchantait guère, je suis tout à fait conquise par ces couvertures prunes qui ont fait leur apparition depuis mars. Je me vois donc bien poursuivre et avoir quelques nouveaux exemplaires dans ma bibliothèque incessamment sous peu (je pense en particulier à --Une saison à Longbourn-- qui me fait monstrueusement envie).

Celia est veuve lorsque débute le roman. Elle possède un immeuble dans Brooklyn, acheté avec ses économies, et qui lui permet d'héberger des locataires et ainsi d'encaisser quelques loyers. Parmi les résidents, il y a George, son voisin du dessus qui vit seul. Dessus, il y a un couple qui ne s'entend pas si bien que ça. Enfin au dernier étage vit un paisible retraité, ancien capitaine de ferry. Tous cohabitent dans une parfaite harmonie et c'est d'ailleurs l'une des règles de l'immeuble : respecter la tranquillité des uns et des autres. Lorsque George fait part de son désir de sous-louer son appartement à Hope, une amie, Celia est réticente mais presque pressée d'accepter pour arranger celui qui est presque devenu un ami.

Avec l'arrivée de Hope, tout un quotidien se chamboule et les pas qui résonnent au-dessus sont autant d'interrogations que de provocations. Celia est décontenancée, elle qui, à la quarantaine bien passée, vit recluse chez elle, agrippée à son silence et à son petit territoire familier. Mais Hope, cette sous-locataire un peu plus âgée est son exact opposé. Elle vit séparée, reçoit un amant avec qui elle ne se cache pas d'avoir des relations sexuelles pimentées, garde occasionnellement deux enfants au comportement parfois désarmant.

J'ai aimé ce texte qui parvient à nous immerger dans la vie d'une femme qui n'aspire qu'à une vie tranquille et sans dérangement dans le cocon qu'elle s'est choisie. Elle passe d'un agacement à une exaspération sourde qui est parfois teintée de jalousie voire de dégoût. Quand son locataire âgé disparaît du jour au lendemain, ses angoisses se font de plus en plus intenses. Et si c'était Hope qui avait bouleversé l'ordre du monde ? du sien, tout au moins ?

C'est un livre porté par une très belle écriture et un style déjà bien affirmé qui place ce --Bruit des autres-- dans le haut du panier des romans à partager de ce début d'année. J'ai tellement compris le personnage de Celia qu'il m'a été difficile d'admettre Hope dans le tranquille immeuble alors que sa place semble d'entrée de jeu se trouver partout ailleurs. Mais la promiscuité engendrée par une proximité subie, a parfois des effets insoupçonnés et même les plus expérimentés peuvent se retrouver en grande fragilité, appâts de plus fort qu'eux-mêmes. C'est un livre qui balaie la frontière entre forts et faibles, entre locataires et propriétaire, entre bruyants et avides de silence. Une jolie surprise et une auteur à suivre de près !

Merci à Libfly et aux éditions Stock pour l'envoi de ce livre !
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