Peut-on tout dire ? N’est-il pas inscrit au frontispice des rapports humains que l’on se doit de garder pour soi l’essentiel de son flot de pensées ? Est-il vraiment possible d’aborder par touches insensibles les questions les plus dérangeantes, celles qui ne font que révéler nos propres faiblesses ?
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Le lieu le plus aguichant n'est qu'un décor quand le cœur est malade. Faire la guerre sur une plage paradisiaque est une des possibilités de l’âme humaine.
-Je crois que c'est Nietzsche qui disait ça... il faut perdre le bon et le mauvais, tout accepter pour se dire vraiment vivant.. un truc dans le genre, et moi ça me parle
"C'est pourtant simple, pensait-il, c'est pourtant simple d'ouvrir les bras, de se laisser aller. C'est pourtant simple mais c'est le geste le plus difficile à accomplir si l'on y réfléchit bien. Il emporte des conséquences infinies. Il est le choix primordial dans une vie d'homme, si on le fait avec sincérité."
-je ne crois pas que ces questionnements auront un sens à la fin, continue le vieux pilote. Ce n'est pas si mal de mourir en faisant ce qu'on aime le plus au monde. Le ciel t'as repris beaucoup parce qu'il t'avait donné beaucoup Tu as payé, tu paieras encore sans doute jusqu'au bout C'est maintenant à toi d'aller prendre ce qu'il peut encore t'offrir... et à le partager avec ceux que tu auras choisis.
- Se battre encore ...dit Jean
- Vivre ! C'est vivre, fils !
- Ce n'est pas la beauté des lieux qui change, c'est notre regard.. Tu ne trouve pas que c'est réconfortant de penser qu'ils existaient sans nous et qu'ils existeront longtemps après nous ?
.. Et comment savoir si l'on est fait pour aimer ? Apres tout, sans doute en est-on capable dans nos tréfonds.. Une fois passée l'exaltation des corps que reste-t-il ? Chacun sait que la fin est inexorable, que l’échec et la douleur infligée à l'autre et à soi sont au bout du voyage
De l’occident soufflent les tempêtes dispensatrices de la fureur des océans. De cette fureur naît la vie parce qu'elle répand l'eau sur la terre.
Et la trace du passage de la tempête sur nos têtes se nomme : ciel de traîne