AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
4,04

sur 167 notes
5
6 avis
4
10 avis
3
5 avis
2
0 avis
1
0 avis

Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Ce tome est la suite directe du précédent : en réalité, il s'agit d'un roman découpé en deux. Je m'efforce d'éviter tout divulgâchage concernant la fin du tome précédent, d'où un flou sur certains sujets. Mais ne vous y trompez pas : quand vous êtes dans la lecture de cette deuxième partie, vous êtes happé tellement les enjeux sont grands.

Nous avions quitté le tome 1 avec beaucoup de questions concernant l'Hécatombe qui avait marqué la fin de l'humanité, tout en nous demandant si Plautine et ses alliés verront l'aboutissement de leur quête.

Le tome 2 démarre sur les chapeaux de roue, quand un des protagonistes arrive dans l'Urbs, la « capitale » des Intelligences. Dans cet univers très inspiré de la culture grecque et romaine, ce monde artificiel fait inévitablement penser à une Rome centre du monde qui cache de multiples pièges pour le non-initié. Ou pour celui qui est parti si longtemps qu'il n'est plus au fait des intrigues politiques et des luttes pour le pouvoir dans la ville. Très vite, le lecteur est pris dans une succession de rebondissements mettant en jeu la survie — si on peut dire — de ces Intelligences, qui se déchirent et dont les motivations complexes s'entrechoquent.

Embrigadées dans un Carcan qui les incite à protéger un Homme qui n'existe plus, les Intelligences se sont lentement enfoncées dans la sénescence et sont devenues terriblement humaines : si certaines sont capables d'attachement, d'autres sombrent dans le désir du pouvoir. En parallèle, ce Carcan semble être une allégorie de l'absence de ce libre arbitre que des Intelligences cherchent à conquérir, chacune à sa façon. le thème de la liberté de choisir — ou pas — son destin revient fréquemment.

Les Hommes-Chiens, eux aussi, aimeraient s'émanciper mais ils découvrent que l'avenir de leur espèce est étroitement lié aux Intelligences. Une autre vision de la contrainte se dessine : quand on bénéficie de l'intelligence « humaine », on ne veut plus la perdre. Tout comme le premier tome, ce livre offre des sources de réflexion sur ce qui fonde une civilisation, et la visite du satellite de Jupiter Europe est particulièrement glaçante. Dans un univers où les frontières entre le vivant et le mécanique s'effritent, la question de la survie surgit pour ces Intelligences confrontées à la menace d'une autre espèce biologique conquérante venant des confins de la galaxie.

Plus on avance, plus les enjeux sont prenants : la recherche de traces de l'Humain, les conflits entre Intelligences, la compréhension du passé qui recèlerait des clefs pour le présent, ou les réactions face à une menace extérieure. Et régulièrement, des descriptions excitent émerveillent, grâce à un sens of wonder de très haut niveau, une imagination fascinante et une mise en scène des technologies qui sait être poétique et surprenante.

Car au-delà de questions philosophiques incarnées dans l'organisation des Intelligences ou les événements qu'ils affrontent, l'auteur nous raconte un récit bigger than life et nous fait voyager avec Plautine qui reste fidèle à sa quête et s'interroge sur sa raison d'être.

Lien : https://feygirl.home.blog/20..
Commenter  J’apprécie          262
Avec ce deuxième tome s'achève le premier roman de Romain Lucazeau.

Ce récit de science-fiction adopte la forme d'un space opéra mais les sujets qu'il aborde relèvent à la fois de la grande tradition philosophique propre à la SF (intelligences artificielles, lois de la robotique...) et de l'intrigue politique (la folie consécutive au pouvoir absolu et les fins tragiques qu'elle implique). le premier volume se déployait selon des schémas narratifs cornéliens, le second s'achève dans une chute très racinienne.

Si Romain Lucazeau s'accroche à son ambitieux projet, et il faut le souhaiter, Latium prendra place dans un cycle plus vaste, comparable à la Culture de Iain Banks, et relevant d'une histoire uchronique du futur et du passé.

A suivre donc... Il faudra toutefois de la patience, car le style est soigné, littéraire, ample ; et comme toute oeuvre oeuvrée, la littérature demande du temps.
Commenter  J’apprécie          60
Attention, ce roman est une pépite. j'ai lu Latium 1 en 2018 et comme c'est une lecture qui ne se laisse pas facilement appréhender (surtout le début), j'ai un peu oublié de lire la seconde partie. Pourtant, les 2 parties de ce roman de Romain Lucazeau sont à lire assez rapidement l'un après l'autre pour apprécier pleinement cet oeuvre.

Dans cette chronique, je vais parler de l'ensemble de Latium. Considérer que c'est un roman scindé en 2 pour une simple raison éditoriale. Pas mal de lecteurs trouvent le début assez lent et en un sens, ce n'est pas faux mais il faut y voir une prouesse narrative et cet intro est une parfaite mise en situation.

Romain Lucazeau me fait l'effet d'être parvenu à écrire une tragédie grecque sur fond de Hard Science-Fiction érudite. Et comme ni l'un ni l'autre ne me sont familiers, j'ai du m'accrocher aux notions peu évidentes. Mais ça vaut vraiment le coup.

Latium, c'est de la vraie Science-Fiction avec bataille de vaisseaux spatiaux, intelligence artificielle, etc. Ça semble commun et pourtant, sous la plume de Romain Lucazeau, cela va plus loin. Tout est plus monumental et vertigineux (je pense à une scène d'abordage hallucinante). Il va plus loin dans la construction de son univers. C'est plus fin, plus, plus développé, plus recherché, plus intelligent. C'est prodigieux et cela se double de réflexions très approfondies.

L'intrigue se dévoile beaucoup plus clairement dans Latium 2 même si Romain Lucazeau cache son jeu jusqu'au bout. C'est digne d'un très bon thriller. On a vraiment envie d'avoir le fin mot de l'histoire et je vous le dit, c'est très bien trouvé.

Avec l'utilisation de noms grecs, tout prend une dimension supplémentaire qui amène une portée mythique. On peut regretter, peut-être, l'habituelle et exagérée puissance des sentiments humains qui n'ont pas lieu avec des entités non humaines. Les personnages de Latium sont plus réfléchis, moins emportés, plus tempérés dans leur réaction. Mais est-ce réellement regrettable ?

Vous aurez compris, j'ai beaucoup aimé Latium et apprécié que Romain Lucazeau ne transige pas avec son style précis même avec les zones peu explicites de son univers.
Lien : http://livrepoche.fr/latium-..
Commenter  J’apprécie          50
Latium acte II, suite et fin !

Et la pièce se termine, le rideau tombe… Clap clap clap ! Après quelques semaines d'attente, je peux enfin terminer Latium, le premier roman de Romain Lucazeau. Pour les retardataires, la chronique de l'acte I est ici : http://lemontdesreves.fr/latium-tome1/



Latium acte II découle naturellement de l'acte I. Les destins des Intelligences neurasthéniques se poursuivent, inexorablement. La recherche du signal lance les nefs sur un ultime chemin. Et derrière cette pièce, ce tableau, l'Homme. L'Humanité. Toujours. La grande absente du roman dans sa matérialité/chair mais toujours mise en relief, psyché numérique, muse inconsciente des automates.

Enfin, va-t-elle apparaître ? Qui sait ?

Latium-II m'a fait vivre de très bons moments de lecture. J'ai mis de côté les considérations philosophiques pour me concentrer sur le côté space-opéra et « sense of wonder ». le rythme est assez soutenu malgré une longue mise en place. Nous retrouvons Othon, Plautine, Eurybiadès et ses hommes-chiens. Tous naviguent en direction de l'Urbs. Ha, l'Urbs, l'ancienne Rome éternelle, monumentale, capitale interstellaire qui n'offre aujourd'hui que le paraître ! Othon y affronte Galba, l'empereur déliquescent, et surtout le triumvir, dont l'horrible Martian, à la tête des Intelligences. Plautine se balade dans l'Urbs, rencontre la résistance, les plébéiens, espèces de sous-programmes computationnels développant leur force par le nombre, le soutien collectif. Les choses se passent mal. le piège des Triumvirs se referme, il faut fuir, sous peine de désintégration numérique. Direction une certaine planète, où l'on rencontre un certain Plutarque. Je vous laisse découvrir la suite de l'intrigue. Intrigue que j'ai appréciée dans sa complexité ET aussi dans sa simplicité. Les événements s'imbriquent logiquement, simplement, mais sont le fruit d'une mécanique platonicienne et monadique profonde (Leibniz power). Plautine, dans sa quête de l'Homme, et dans ses réminiscences, comprend de plus en plus ce qui est arrivé lors de l'Hécatombe, notamment par l'intermédiaire d'Anaximandre, le malicieux modulateur monadique permettant les sauts instantanés. On ne décroche pas jusqu'à la fin. Une fin très appréciée d'ailleurs. Alors en fait le méchant c'est…STOP ! Finalement, une fin, enfin, pleine de finesse, judicieuse, ouverte, qui ne demande qu'à explorer le champ des possibles.

Latium est une belle découverte, une lecture parfois exigeante, parfois flamboyante, parfois divertissante (n'y voyons aucune connotation péjorative). Latium est réussi, enrichissant, maîtrisé dans sa façon de proposer une lecture à différents degrés : science-fictionnelle, historique, métaphysique, philosophique, voire psychédélique (Un Plutarque Perché sur sa Planète !). Les Intelligences survivent dans un univers qui penche de plus en plus vers l'irrationnel, tentent, par de nombreuses expériences, de briser le Carcan. Certaines deviennent des sortes de savants fous, perdues dans l'Urbs vacillant. Elles se posent de réelles questions sur leur avenir, recherchent leur propre humanité, sont traversées d'émotions et rêvent de liberté.Isaac Asimov le robot qui revait

Et n'oublions pas les nombreuses références propres à un bon roman de SF : Dan Simmons, Iain M. Banks (complexité des IA), Isaac Asimov, outre les trois lois de la robotique, je pense au Robot qui rêvait (magnifique couverture de Philippe Caza by the way), Kim Stanley Robinson avec La trilogie martienne, à lire en poche (c'est lourd sinon), et autres métajoyeusetés !

Romain Lucazeau, (ou Lcazeu, Lczaue ?) signe là un premier roman fort, profond, d'une vive intelligence. À se demander si l'auteur n'est pas un être computationnel performateur de sa propre transcendance !

Grand merci à Lunes d'encre et à Gilles Dumay !

Lien : http://lemontdesreves.fr
Commenter  J’apprécie          50
J'ai fait une seule critique pour les deux tomes
Sur Babelio elle est sur le "Latium, tome 1"
Lien : https://travels-notes.blogsp..
Commenter  J’apprécie          20
Je l'avoue, j'ai commis une terrible erreur durant ma lecture de Latium. J'ai attendu trop longtemps entre les deux parties. Résultat : la tension et l'enthousiasme qui m'avaient parcourus alors que je lisais là première partie sont retombés.

Qu'à cela ne tienne ! Dit Romain Lucazeau, on fera encore mieux avec cette deuxième partie ! Alors, en route !

Ce roman a déjà l'énorme avantage de réunir deux de mes passions : la science-fiction et l'antiquité. Mais, ce n'est pas tout : le suspense est à son comble, les retournements de situations sont légion (romaine ... ) et les personnages sont excellents.

Ce qui m'aura le plus marqué est l'attachement que j'ai pu ressentir pour Othon, l'envie de le voir réussir ses projets, alors qu'il nous est présenté comme un monstre calculateur, ben que tout serait lié au Carcan ( plagiat des lois de la robotiques ? ) à sa programmation initiale, ce qui lui offrirait donc une sorte d'excuse. Je le dis : j'aime ce personnage ! Pourtant, son envie de gloire est sans limite et le pousse à tous les sacrifices, de sa part comme de la part de ses alliés.

Parlons en un peu des alliés d'ailleurs. C'est sûrement le défaut majeur du roman : ils ne sont là que pour être écrasés ou trahis. J'ai un sentiment de gâchis face à ces personnages qui n'ont finalement que peu d'intérêt, même en temps qu'antagonistes ... Les adversaires d'Othon aussi au passage.

Bref, une excellente lecture, idéale pour commencer l'année en beauté !
Commenter  J’apprécie          10


Lecteurs (384) Voir plus



Quiz Voir plus

Les plus grands classiques de la science-fiction

Qui a écrit 1984

George Orwell
Aldous Huxley
H.G. Wells
Pierre Boulle

10 questions
4869 lecteurs ont répondu
Thèmes : science-fictionCréer un quiz sur ce livre

{* *}