Un auteur que je viens de découvrir par cet ouvrage…et quel coup de coeur !
Une écriture riche en images, en sensations, en sensibilité, en humour noir ou grinçant parfois, mais toujours chargé d'émotions intenses… où chaque association de mots fait voyager le lecteur dans les abimes de l'univers ou de l'âme du personnage qu'il veut nous faire découvrir.
J'ai toujours été tentée de relire plusieurs fois les mêmes phrases pour me délecter davantage des subtilités rendues par le jeu et associations des mots, pour ressentir davantage toute la beauté de la langue française, maniée ici avec art et brio.
Et malgré tout, le livre reste facile à lire…
En résumé, un vrai régal pour ceux qui savent apprécier les jeux d'écriture…
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La solitude n’est pas toujours un enfer qui submerge ; elle peut être un écrin où cicatrise et se développe l’orchidée. Au-delà des certitudes conjugales et des anciens rythmes a deux, il faudra bien réapprendre le dialogue avec soi-même, la réflexion linéaire, les courbes oniriques et les remises en cause. Il y aura heureusement les rencontres des amies et les regards partagés.
Le parloir, ce n’est pas mieux. On y mâchouille des messes basses, on y grignote des culpabilités, des bonjours et des au revoir malingres. Avec des regards de tuberculeux et des mains qui se décharnent de solitude. On y distord les minutes, souvent trop courtes, souvent trop longues. Et des larmes sincères et des épouses surement déjà maitresses.
Il y a bien sur le lit, l’éternel lit, comme si les prisonniers vivaient couchés, ce lit où l’on écartèle la mémoire, où l’on dissèque chaque moment de l’existence, où l’on se réinvente des fiançailles et féconde le souvenir. Le lit : obligatoire, et qui rend toute la place comme un catafalque.