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EAN : 9782374910963
160 pages
Quidam (06/06/2019)
3.63/5   15 notes
Résumé :
« Demain, nous essayerons une expérience : nous liquéfierons la pensée. »

Considéré comme le point de départ du fantastique et de l'anticipation latino-américaines, Les Forces Étranges (1906) réunit, dans une esthétique du désastre, savants fous, anilmaux maléfiques, puissances occultes, comsiques et ectoplasmiques. Treize nouvelles qui sont à la fois le plus fidèle hommage à Edgar Allan Poe et la plus évidente préfiguration de Jorge Luis Borges.
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Critiques, Analyses et Avis (7) Voir plus Ajouter une critique
Cette oeuvre surprenante de Leopoldo Lugones, composée d'une série de contes, est un recueil hybride où la frontière entre fiction et essai se révèle perméable : les fictions visent à illustrer les chapitres de l'essai qui devient alors leur substrat théorique. Les contes de Las fuerzas extrañas trouvent l'explication de leur dénouement dans la dernière leçon de l'essai. En effet, dans de nombreux récits de ce livre, un scientifique fait des expériences sur des forces étranges dont il pressent la nature et la portée mais dont il ignore les conséquences pratiques : le passage à l'expérimentation et la vérification concrète de l'hypothèse entraîne la mort ou la folie du savant ou de la créature. Ces récits fondent leur développement sur l'explication minutieuse et détaillée d'un phénomène fantastique, étayé par tout un arsenal scientifique : arguments d'autorité, axiomes, examens des hypothèses, précisions techniques, illustration par l'exemple, néologisme d'apparence scientifique (la force Omega, la métamusique…).
Cette hybridation générique est aussi thématique : certains personnages ou objets sont eux-mêmes hybrides. A bien des égards, cette oeuvre constitue une étape fondamentale du développement de la littérature fantastique en Argentine
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On n'arrête pas de découvrir ce que la littérature argentine possède de grands écrivains avant comme après Borges, le Grand Ancien dont les tentacules d'écriture semblent s'infiltrer dans tous les livres, insufflant son ombre dans la veine de romans qui doivent ensuite se débattre contre cette étrange possession à travers le temps et l'espace. Mais peut-être suis-je trop encore marqué par "Les Forces étranges" et par "le Plagiat par anticipation" de Pierre Bayard.

De Juan José Saer au Tripode – gloire à "Glose" et à "l'Ancêtre" – à Pablo Khatchadjian (éditions Vies parallèles), de Mariana Enriquez (éditions du sous-sol) à Ariadna Castellarnau (éditions de l'Ogre), de Rodrigo Fresán (éditions du Seuil) à Angelica Gorodisher (éditions de la Volte), la littérature argentine contemporaine ne cesse de nous ravir. Et il est excitant de découvrir un auteur dont la sorcellerie scientifique a su imprégner l'imaginaire des Borges, Bioy Casares et autres Cortazar.

"Las fuerzas extrañas" est un recueil de 13 nouvelles, paru en 1906 en Argentine et reparu en France chez Allia en 2016 puis en 2019 chez Quidam dans une traduction, une présentation, et une collection d'Antonio Werli.

Si l'on devait se plaire à risquer une qualification ésotérique, de ce genre de label ne servant qu'à créer d'affreuses chimères, on aurait envie de dire qu'il s'agit parfois de hard science occulte. Ce serait peu dire, et surtout injuste, tant sont variées les approches des nouvelles où brillent des moments plus spiritualistes ou plus fantastiques et composant une vision singulière de ce qui ne se nomme pas encore science-fiction.

Et puis, si l'on veut vraiment approfondir l'idée, il faudrait dire rétro hard science occulte d'ailleurs, puisque la science dont est exploitée l'extrême pointe du savoir est celle du début 20e, une époque où, par exemple, l'éther était encore ce milieu subtil de la physique pré-einsteinienne mais pour nous rejoignant l'idée vague d'un smog cosmique, précieux à la mode romantique, quand il fut un postulat scientifique tout à fait sérieux.

Mais tout autant pourrait-on qualifier à l'envie "les Forces étranges" de « cauchemar scientifique », à la manière renversée du « merveilleux scientifique » qui s'est inventé sous la plume de Maurice Renard au même moment sur un autre continent. Une façon de regarder la science non pas dans son côté horrifique, mais décadent, grinçant, vertigineux.

Oublions ces qualificatifs (la science-fiction en pullule, genre proliférant, heureusement proliférant par excellence), il faut se plonger dans le plaisir du texte nous amenant à lire une toute autre littérature, une toute autre façon de lier les idées, une idiosyncrasie tout à fait captivante. Chez Léopoldo Lugones, le fantastique et la science-fiction s'accordent dans une prose poétique dont la musique est absolument envoûtante. Il peut prendre une nouvelle juste pour raconter « L'origine du déluge » en un récit scientifique animé de la langue la plus souple, racontant l'extinction de la vie infime et infinie du monde aquatique de cette sphère gélatineuse en apparence qu'on appelle la Terre.

Il peut aussi relire l'épisode de la "pluie de feu" de Sodome et Gomorrhe de manière réaliste. Rejoignant ces publications fin 19e où l'on détaille médicalement la manière dont a physiquement dû mourir le Christ sur la Croix ou les diagnostiques d'hystérie touchant tel ou tel saint personnage, la pluie de feu devient ici le phénomène fascinant d'une pluie de météorites de souffre :

« Vers onze heures, les premières étincelles se mirent à tomber.
L'une ici, l'autre là, des particules de cuivre semblables aux
bluettes d'une mèche ; des particules de cuivre incandescentes qui
tombaient au sol avec un petit bruit de sable. le ciel conservait sa
limpidité ; le tumulte de la ville ne décroissait pas. Seuls les
oiseaux de ma volière avaient cessé de chanter. »

Le génie de Lugones tient à ce qu'il fait cette narration de la catastrophe céleste racontée non du point de vue de Dieu, comme dans la Bible, mais du point de vue d'une de ses futures victimes, et ce, non pas en versant dans un réalisme fantastique mais en restituant le fantastique de manière réaliste. Merveilleux retournement. Avec le point de vue interne du personnage surpris par la première averse de feu nous plongeons dans l'effroi d'un tel phénomène inexplicable. Et par le parti pris de cette narration intime de l'événement, étranger à toute signification transcendante possible (et inaccessible), c'est toute la dimension morale et vengeresse qui disparaît, ne laissant apparaître que sa cruauté désastreuse et naturelle. Ce que l'on voit, ce sont des hommes, des hommes faits d'une humanité terriblement commune, qui meurent dans cette pluie de feu. Hommes, femmes, maîtres, esclaves, pécheurs, innocents.

Le reste du récit compte les conséquences affreuses de ces averses "étranges", la corruption des citernes d'eau potable, l'accalmie et l'espoir avant la reprise de la pluie de feu. Tout est décrit avec une cruelle précision pour donner à vivre ce qu'aurait représenté l'effroyable récit allégorique de la Bible décrit à hauteur d'homme.

On pourrait continuer longtemps à détailler de la même manière tous les tours de force qu'accomplit Lugones dans ces nouvelles en mêlant science, métaphysique, poétique et fantastique : « la Force Omega » (littérature faradique), « la Métamusique » (TV-micro-onde-écran-de-ciné-musique), « le Psychon » (« Demain nous essaierons une expérience, nous liquéfierons la pensée »), « Viola Acheronta » (un Dr Moreau des plantes), « Yzur » (l'énigme du langage : est-ce qu'un singe peut s'exclamer comme Mallarmé « je suis hanté. L'Yzur ! L'Yzur, L'Yzur ! L'Yzur ! » ?) et l'« Essai de cosmogonie en 10 leçons » (le texte final qui m'a fait penser au terme « rétro hard science », le reste étant bien moins « hard » en vérité). Oui, toutes ces nouvelles seraient à analyser, à lire et à relire.

Lugones, qui a initié tout un courant argentin où métaphysique, imaginaire, science et littérature fantastique se conjuguent, nous apparaît aujourd'hui non pas une chose du passé, mais une littérature toujours pleine de perspectives pour ré-envisager les possibles de la science-fiction... allez, un dernier pour la route ? ok, alors disons une « strange science-fiction ».

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Tout au long de ce recueil de treize nouvelles, les événements, situations, personnages bizarres vont se succéder, la tension va battre son plein, la sueur va perler sur les fronts.

Douze nouvelles courtes dans lesquelles le fantastique va côtoyer la science-fiction voire l'anticipation : une machine sonore infernale et désintégratrice, de fines granules de cuivre pleuvant sur le monde, un homme mystérieux à l'ombre immobile, un petit tour en 1099 en pleines croisades avec Pierre l'Ermite comme guide, un crapaud maléfique, une musique permettant la mise en lumière au sens propre, l'arrivée des premiers êtres humains sur terre jusqu'au déluge, mais aussi des chevaux devenant conscients, qui s'humanisent et se révoltent, des fleurs noires inodores qui pleurent, un homme qui tente de transmettre la parole à un singe afin de faire sauter le chaînon manquant (darwinien ? Sans doute ma nouvelle préférée), un Satan déguisé en pèlerin qui veut faire prendre vie à une statue de sel.

La treizième et dernière nouvelle est la plus longue, 50 pages à elle seule, c'est aussi la plus ardue : pas vraiment une nouvelle, plutôt un cours très pointu, très exigeant et très particulier de physique, de science naturelle, sur la formation de la terre, ses entités, les termes sont très techniques et parfois abscons pour tout novice – dont je fais ire-et-mais-diablement partie. Selon ce récit, l'homme doit rester à sa place, c'est la Terre qui gouverne puisque c'est elle, (peut-être aidée de Dieu, qui sait ?), qui s'est façonnée elle seule. « Cet équilibre infiniment instable – dénué de durée, car il serait aussitôt rompu par la plus infime permanence dans l'un ou l'autre état qui le compose ; et dénué de temps, car être ou ne pas être concomitants – est ce qu'on nomme existence. Cesser d'exister revient à la fin de cet équilibre, au fait que l'être entre dans un état inconcevable. Dans notre univers, ce qui commence à être se nomme matière et ce qui cesse d'être se nomme énergie, mais il est évident que ces choses figurent ici en tant qu'entités abstraites. Cependant, comme les manifestations polaires de la vie permutent, ce qui commence à être, c'est-à-dire la matière, provient de l'énergie, et vice versa ». Ce récit reprend à lui seul la plupart des thèses évoquées dans les nouvelles précédentes.

Particularités de ce recueil : il fut écrit par un argentin, Leopoldo LUGONES, qui vécut entre en 1874 et 1938, passa sur l'échiquier politique de l'anarchisme au fascisme. Ces nouvelles furent rédigées entre 1897 et 1906, et apparaissent enfin pour la première fois sous ce recueil complet traduit en français.

Bien sûr, l'influence d'Edgar Allan POE est très forte, ainsi que celle de Herbert George WELLS, entre science pionnière, anticipation, science-fiction et sueurs froides. On peut entrevoir aussi l'aspect gothique d'une Mary SHELLEY, en plus halluciné, en plus apocalyptique. Parfois viennent se glisser comme subrepticement des références mythologiques, se croisent des êtres fantastiques, des situations supranaturelles. La plupart de ces nouvelles sont rédigées à la première personne, se présentant comme des contes servant à faire partager une histoire vécue et invraisemblable (le fantastique). C'est ici peut-être que se situe une sorte de chaînon, de relais entre LUGONES et MAUPASSANT (le prince des nouvelles). Pas spécifiquement le MAUPASSANT des contes et nouvelles fantastiques, mais bien celui de toute une oeuvre sur formats courts (il en a écrit près de 300 durant sa courte vie), dont LUGONES semble ici s'inspirer des structures, des squelettes. Et puisque nous en sommes au cocorico, il nous faudra ajouter que la figure de Jules VERNE se dessine sur certaines pages de ce recueil, pour l'aspect scientifique, précurseur, de chercheur tous azimuts.

Mais il serait ingrat d'oublier de préciser que le dessin de couverture de 1887 et signé Odilon REDON est de toute beauté et fait magnifiquement écho au contenu du livre. Tout comme nous rappellerons que la traduction d'Antonio WERLI retranscrit à merveille l'atmosphère gothique et très fin de XIXe siècle du recueil, et que sa préface est très instructive sur le bonhomme LUGONES. Quant au titre du recueil, il colle parfaitement au contenu global.

Leopoldo LUGONES fut adulé par Jorge Luis BORGES. Quidam éditeur nous offre la chance de le redécouvrir aujourd'hui. le charme désuet du style permet de replonger dans cette atmosphère très spécifique des fictions gothiques du XIXe siècle. le recueil vient de sortir, il est bien sûr à lire en noir et blanc, armé d'un fusain de préférence, durant un printemps maussade et gris (je pense que cela fonctionne aussi pour la période automnale).

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“Si lo que se crea es una ilusión o un conjunto de ilusiones, es bueno señalar que cuando Lugones las está produciendo está preocupado, en el plano consciente e ideológico, por otras ilusiones, la de las armas, la de la fuerza, la de la autoridad, la de la raza. En estas figuraciones caprichosas, para algunos de puro divertimento, hay, en lo que se escapa, la perdurable e inquietante fuerza de una escritura”. - Noé Jitrik
Lien : https://tandisquemoiquatrenu..
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“Si lo que se crea es una ilusión o un conjunto de ilusiones, es bueno señalar que cuando Lugones las está produciendo está preocupado, en el plano consciente e ideológico, por otras ilusiones, la de las armas, la de la fuerza, la de la autoridad, la de la raza. En estas figuraciones caprichosas, para algunos de puro divertimento, hay, en lo que se escapa, la perdurable e inquietante fuerza de una escritura”. - Noé Jitrik
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Citations et extraits (4) Ajouter une citation
Cet étrange jardinier aspirait à une chose : créer la fleur de la mort. Ces efforts remontaient à une dizaine d’années, avec des résultats toujours négatifs, puisque, considérant que le végétal était dépourvu d’âme, il s’en tenait exclusivement à la plastique. Greffes, combinaisons, il avait tout essayé. La production d’une rose noire l’occupa un temps, mais il ne tira rien de ses expérimentations. Puis, passiflores et tulipes retinrent son attention, avec pour seul résultat deux ou trois spécimens monstrueux, jusqu’à ce que Bernardin de Saint-Pierre lui ouvrît la voie, en lui faisant voir qu’il pouvait exister des analogies entre fleur et femme enceinte, toutes deux supposées à même de recevoir, parce qu’elles le « veulent », des images des objets désirés.
Accepter cet audacieux postulat revenait à supposer chez la plante un psychisme suffisamment élevé pour recevoir, concrétiser et conserver une impression ; en un mot, de l’autosuggestion avec une intensité conforme à celle d’un organisme inférieur. C’était précisément ce qu’avait réussi à vérifier notre jardinier. (« Viola Acherontia »)
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Nous n’étions que trois amis. Deux dans la confidence, dont j’étais, et l’inventeur de l’effroyable force qui, nonobstant le secret, était déjà source d’inquiétude.
Le savant devant qui nous nous trouvions, un homme simple, n’était issu d’aucune académie et se souciait peu de célébrité. Il avait passé sa vie à concilier les aléas de la pauvreté avec de petites inventions industrielles, telles que des encres bon marché et moulins à café et même des machines à composter les tickets de tramway.
Il n’avait jamais voulu faire breveter ses inventions, pour certaines très ingénieuses, et les vendait une bouchée de pain à des négociants de second ordre. Se sentant probablement un brin de génie, qu’il masquait derrière une modestie presque ingrate, il avait le plus profond mépris pour ces petites réussites. Quand on les évoquait, il haussait les épaules avec indifférence ou renvoyait un sourire amer.
– Alimentaire, disait-il simplement.
Nous étions devenus amis au détour d’une conversation où il avait été question de sciences occultes ; et puisque le sujet n’inspire aux foules qu’une désolante pitié, ceux qui s’y intéressent taisent généralement leurs penchants pour n’en parler qu’avec leurs semblables. (« La Force Oméga »)
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Ceux qui ont préféré œuvrer comme une force aveugle sont victimes de la fatalité.
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Ceux qui ont préféré œuvrer comme une force aveugle sont victimes de la fatalité.
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Vidéo de Leopoldo Lugones
INTRODUCTION : « Le siècle qui commence trouve une Argentine confiante en l'avenir. le positivisme à la mode met une foi illimitée dans les avancées du progrès et de la science, et la croissance de la jeune république autorise une vision optimiste du destin national. La classe dirigeante a bâti son programme sur la base d'une instruction publique et gratuite pour tous, destinée à réaliser l'intégration culturelle de la deuxième génération d'une masse énorme et hétérogène d'immigrants à peine débarqués d'Europe. Cette Argentine, qui est à l'époque une toute jeune nation - sa guerre contre les Indiens n'est terminée que depuis vingt ans -, dépend économiquement de l'Angleterre, est fascinée par la culture française et admire autant l'opéra italien que la technologie allemande. Ce qui ne l'empêchera pas de tâtonner à la recherche de sa propre identité, à la faveur d'un sentiment nationaliste exacerbé dès 1910 […]. L'avant-garde poétique porte le sceau du modernisme, largement diffusé à Buenos Aires par Rubén Darío qui […] marquera d'une empreinte durable la vie culturelle du pays. […] La quête de la modernité inscrite dans le nouveau courant anime déjà ce pays avide de rallier un monde qui ne jure que par Le Louvre, la Sorbonne et Montparnasse. […].  […]  La seconde décennie du siècle […] marque un tournant décisif dans la réalité argentine. […] Hipólito Yrigoyen accède au pouvoir. Avec lui surgit une nouvelle classe sociale, issue de l'immigration et amenée, pour un temps, à prendre la place de la vieille oligarchie qui a dirigé le pays depuis les premiers jours de l'indépendance. […] Cette modernité, qui relie les poètes argentins à l'avant-garde européenne, se concrétise avec le retour au pays de Jorge Luis Borges, en 1921. […] Dans un article polémique paru dans la revue Nosotros (XII, 1921), Borges explique : « Schématiquement, l'ultraïsme aujourd'hui se résume aux principes suivants : 1°) Réduction de la lyrique à son élément fondamental : la métaphore. 2°) Suppression des transitions, des liaisons et des adjectifs inutiles. 3°) Abolition des motifs ornementaux, du confessionnalisme, de la circonstanciation, de l'endoctrinement et d'une recherche d'obscurité. 4°) Synthèse de deux ou plusieurs images en une seule, de façon à en élargir le pouvoir de suggestion. » […] […] les jeunes poètes des années 20 se reconnaissent au besoin qu'ils éprouvent de revendiquer une appartenance et de se trouver des racines. […] Il faut attendre une dizaine d'années encore pour que, dans le calme de l'époque, de jeunes créateurs, avec l'enthousiasme de leurs vingt ans, apportent un élan nouveau et de nouvelles valeurs poétiques. Prenant leurs distances par rapport à l'actualité, ils remettent à l'honneur le paysage et l'abstraction, ainsi qu'un ton empreint de nostalgie et de mélancolie. […] Les années 60 correspondent en Argentine à une période d'apogée culturel. le secteur du livre est en plein essor ; de nouvelles maisons d'édition voient le jour et, conséquence du boom de la littérature sud-américaine, la demande d'auteurs autochtones augmente, ce qui facilite l'émergence de noms nouveaux. […] La génération des années 70, à l'inverse, est marquée au coin de la violence. Plus se multiplient les groupes de combat qui luttent pour l'instauration d'un régime de gauche, plus la riposte des dictatures militaires successives donne lieu à une répression sanglante et sans discrimination qui impose au pays un régime de terreur, torture à l'appui, avec pour résultat quelque trente mille disparus. […] » (Horacio Salas.)
CHAPITRES : 0:00 - Titre
0:06 - Macedonio Fernández 0:23 - Leopoldo Lugones 1:22 - Baldomero Fernández Moreno 2:21 - Enrique Banchs
3:17 - Générique
RÉFÉRENCE BIBLIOGRAPHIQUE : Horacio Salas, Poésie argentine du XXe siècle, traduction de Nicole Priollaud, Genève, Patiño, 1996.
IMAGES D'ILLUSTRATION : Macedonio Fernández : https://juanpebooks.com/macedonio-fernandez-german-garcia/ Leopoldo Lugones : https://upload.wikimedia.org/wikipedia/commons/e/ed/Leopoldo_Lugones.jpg
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