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EAN : 9782823612455
480 pages
Editions de l'Olivier (14/08/2019)
3.87/5   59 notes
Résumé :
Une voiture roule sur les routes américaines. À l’intérieur, une femme, un homme, leurs deux enfants issus d’unions précédentes. Ils ont une
destination – le sud – mais deux buts : le père veut se rendre en Apacheria, l’ancien territoire historiquement habité par les Indiens Apache
; la mère, elle, veut voir de ses propres yeux la réalité de ce qu’on appelle, à tort, la « crise migratoire » des enfants sud-américains immigrant seuls aux États-Unis po... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (15) Voir plus Ajouter une critique
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To leave is to die a little.
To arrive is never to arrive.
MIGRANT PRAYER
( Partir c'est mourir un peu
Arriver est ne jamais arriver.
PRIERE DU MIGRANT)

L'écrivaine mexicaine Valeria Luisella aborde ici un sujet actuel et grave, d'enfants migrants en détention. Plus de quatre-vingt milles enfants mexicains et des pays du Triangle du Nord ( Guatemala/ Honduras/ San Salvador ), sans papiers, sont détenus à la frontière sud des États-Unis. “Des enfants perdues* “, qui fuient une violence terrible et des abus sexuelles systématiques dans leurs pays, infestés de gangs para-étatiques. Des enfants à la recherche non d'un Eldorado, comme présentée par les politiques et les médias, mais tout simplement d'une protection, souvent chez des parents déjà immigrés aux États-Unis.
L'écrivaine relate le sujet dans le contexte d'un couple de chercheurs américains, des documentaristes . Un couple recomposé avec deux enfants, un pour chacun d'une première union, chacun à la poursuite d'un projet sur le son, sur différents sujets en apparence non compatibles. Un couple “On the road” ( comme Kerouac ) avec les deux bambins......partis de NewYork ils descendent vers le sud-ouest sans destination précise alors que leur couple bat de l'aile......
Des enfants perdues,
Un couple perdu,
Dans les dédales d'un monde perdu,
Celui d'Emmet Golwin, Larry Clark, Nan Goldin **......


Ce qui est particulier dans ce livre lu en v.o. ( l'écrivaine écrit en anglais), est le ton et le style de narration. Simple, concis, sans fioritures, impersonnel et une structure très singulière que je vous laisse découvrir. La femme d'origine mexicaine est en partie la narratrice, l'homme y est référé comme « mon mari », et les enfants comme « la fille »(cinq ans) et « le garçon »(dix ans). Ce dernier étant le savoureux narrateur de la seconde partie, et co-narrateur de la troisième et quatrième partie.
Plus on avance dans le livre, plus on se rend compte de la justesse de ce ton et de ce style. En faites ces deux histoires qui semblent emboîtées, traitent de deux sujets différents actuels mais aussi intemporels, le problème de l'immigration, infantile dans ce cas, et la difficulté de l'homme en tant qu'être humain, à prendre ses responsabilités dans une vie de couple et de famille. Vient s'y greffer aussi divers thématiques et de superbes réflexions sur les mots,la photo, les sons, les archives, la littérature, et même sur la danse contemporaine avec Martha Graham..... et aussi de nombreuses questions d'éthique,
«  Comment pourrais-je même oser penser faire ou faire de l'art avec la souffrance d'un autre ? »,
Pourquoi constituer une archive sur ces « enfants perdus »? Quel en est le but ? “Pour le faire écouter et susciter- de la pitié ? - de la rage ? Et après faire quoi ? ....Personne ne décide de ne pas aller travailler ni de faire une grève de faim....Tout le monde continue leur vie normale ...., après avoir écouté une émission à la radio à ce sujet. »

Excellent livre multi- thématiques, où on ne se perd jamais grâce aux narrateurs,
qui à travers leurs états d'âmes et digressions, maintiennent le cap de ce voyage qui ressemble à une migration, et est en faites un voyage migratoire. Un livre qui nous montre oh combien nous simples humains sommes désarmés face à la misère du monde......Un des meilleurs livres que j'ai jamais lu sur la complexité de ce dit Monde !
Superbe découverte grâce à ma libraire , l'unique librairie pour 40000 habitants de la ville voisine.

“When life itself seems lunatic, who knows where madness lies? ....To surrender dreams—this may be madness.”
(Quand la vie elle-même semble délirante, qui sait où alors est la folie ? ..... Mais renoncer à ses rêves- Ça peut-être la vraie folie.)

*Des enfants qui ont perdus leur droit à l'enfance “.
** Photographes américains, témoins d'un monde perdu.
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Ils se sont rencontrés à New-York. Lui acoustémologue, enregistrant les bruits, les sons, les silences, elle journaliste et documentariste, ils travaillaient sur le même projet, visant à collecter des extraits des multiples langues parlées dans la grande ville.
Ils se sont mariés et avec leurs enfants respectifs (lui, un fils de 10 ans, elle une fille de 5), ils ont recomposé une famille. Lorsque leur projet commun est arrivé à son terme, chacun s'est cherché un nouvel objectif professionnel.
Il a entrepris un travail sur les Apaches, les derniers Indiens à s'être soumis à l'Homme Blanc, et veut maintenant tailler la route vers l'Arizona sur les traces de ces guerriers.
Elle, elle a senti que leur vie commune touchait elle aussi à sa fin, et ne sait pas trop dans quoi se lancer. D'origine mexicaine, elle est préoccupée depuis longtemps par le sort des enfants migrants en provenance du Mexique et du triangle Guatemala-Honduras-Salvador. Subissant l'ultra-violence des gangs, la misère et les abus en tous genres, ces enfants sont confiés, parfois très jeunes, avec un numéro de téléphone cousu sur leur t-shirt, à des passeurs pour tenter de gagner clandestinement les États-Unis et d'y rejoindre un parent déjà immigré. A supposer qu'ils arrivent vivants à la frontière, qu'ils arrivent à sauter le mur, à ne pas mourir dans le désert du Nouveau-Mexique, ces enfants tombent souvent sur les Border Patrols puis dans les filets des services de l'immigration avant d'être expulsés sans grande forme de procès vers leur pays d'origine.
Elle décide d'aller sur place pour (se) rendre compte de cette réalité et la documenter.
La petite famille s'embarque donc pour un long road-trip vers le sud-ouest des Etats-Unis, dans une atmosphère de fin d'époque et de "faisons-comme-si-tout-allait-bien", d'incompréhensions et de désamour. Les enfants à l'arrière, des boîtes de documents et de livres dans le coffre, le père au volant, la mère en copilote le nez dans les cartes routières, et dans les hauts-parleurs, les radios locales, des play-lists ou des livres audio. Et tout au long du parcours, des réflexions et des interrogations. Celles de la mère, surtout, narratrice de la première partie : "Inquiétude éthique : et qu'est-ce qui me fait dire que je peux ou devrais faire de l'art avec la souffrance d'autrui ?" Elle n'a pas de réponse, moi non plus, et sur cet aspect cette lecture me laisse un peu perplexe. Quel est l'objet de ce roman, quelle(s) histoire(s) raconte-t-il ? Je m'attendais à quelque chose de plus concret sur ces "enfants perdus" et la politique migratoire des Etats-Unis*. Mais je ne suis pas sûre que cela soit le thème principal du livre, tant il est question d'autres pertes, d'autres séparations : celle du couple semble inéluctable, et entraînera celle des enfants, la perte de l'amour, de l'innocence, des repères, des souvenirs, presque celle de la vie. Et le père, la mère et le garçon (narrateur des 2è et 4è parties) s'acharnent tous trois, d'une façon ou d'une autre, à documenter, archiver le présent pour en garder des traces, sonores, écrites ou photographiques, à tenter de capter les échos du passé.
La construction de ce roman est un tour de force : la 2ème partie répond magistralement à la 1ère en complétant la narration de la mère par celle du garçon, le chapitre "Echo Canyon" est une performance stylistique d'une seule longue phrase de 25 pages en mode flux de conscience, la façon dont la rencontre des enfants est amenée m'a épatée, le dernier chapitre est très touchant, l'écriture est une merveille de concision. Ce livre est remarquable par sa forme, mais j'ai eu un peu trop souvent l'impression que celle-ci prenait le pas sur le fond. Mais malgré quelques longueurs, "Archives des enfants perdus", qui fourmille de références littéraires, est un roman subtil et puissant qu'on n'oublie pas de sitôt.

Et, une fois de plus, merci Bookycooky pour cette idée de lecture!

*je devrais lire "Raconte moi la fin", un essai de la même auteure sur cette question.
Lien : https://voyagesaufildespages..
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Si vous voulez accompagner un couple et leurs deux enfants sur les routes des USA de New-York vers le Sud, si vous voulez avoir un point de vue différent sur les Indiens, mais aussi sur les enfants perdus, ces enfants latinos qui migrent pour rejoindre leurs parents aux USA, si vous voulez réfléchir, vous attarder, vous émouvoir, alors plongez dans ces archives très particulières.


Le père est acoustémologue, càd qu'il enregistre tous les bruits qui l'entourent, le vent, les oiseaux, la rivière, les trains, les gens, le silence. Passionné par les Apaches, il entraine sa famille près de Skeleton Canyon, Echo Canyon, pour suivre la trace de Geronimo et du chef Cochise, expulsés par les « yeux blancs » pour les parquer dans des réserves à la pauvreté extrême.
La mère est journaliste et amasse des documents, tracassée par ces enfants dont on ne semble pas faire grand cas, ces enfants qui doivent se débrouiller, à n'importe quel âge, lancés sur les routes, les fleuves, le désert, à pied, par train appelé la « Bestia », et qui souvent reviennent en avion à leur lieu d'origine, expulsés par des gens qui les imaginent à la recherche d'un paradis, alors que tout simplement ils fuient l'enfer.
Les enfants de ce couple, « le garçon » âgé de 10 ans et « la fillette » de 5 ans, enregistrent ce que disent leurs parents, écoutent, réfléchissent…et agissent.


Ce roman magistral laisse des traces, je peux vous le dire. Touffu, passionné, plein de références vivantes à la littérature, il questionne et remue. Très original de par sa narration, il nous fait pénétrer au coeur même du problème universel des expulsés.


Merci à Idil (Bookycooky) qui m'a incitée par sa critique enthousiaste à me lancer dans ce noeud mouvant et inextricable, par essence difficile à archiver.
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C'est l'histoire d'une famille, de nos jours, aux États-Unis. La mère avait une petite fille, le père un petit garçon, ils forment tous les quatre une famille. Un beau jour, le père a décidé qu'ils quittaient New-York pour s'établir en Apacheria. le lendemain des dix ans du petit garçon les voilà tous les quatre sur la route.
« Je me rappelle avoir lu Kerouac quand j'avais vingt et quelques années, à l'époque où je sortais avec un libraire. Il était fan de Kerouac et m'avait offert tous ses livres, l'un après l'autre. Je les lisais comme si j'étais obligée de finir un interminable bol de soupe tiède. »
C'est le projet du père, et le sien seul.
« Ce qui se passe lorsqu'on habite avec une personne, c'est que même si on la voit tous les jours et qu'on peut anticiper toutes ses répliques dans une conversation, même quand on peut lire derrière ses actions et estimer de manière assez précise ses réactions selon les circonstances, même quand on est sûr que pas un seul repli de cette personne ne reste inexploré, même dans ces conditions, un beau jour, l'autre peut soudain devenir un inconnu. »
C'est l'histoire d'un voyage, nourri de rancoeurs et d'incompréhension, c'est la fin d'un amour et c'est un déchirement annoncé, la séparation d'un frère et d'une soeur, c'est l'histoire de deux passionnés qui nous font découvrir le monde de la documentation, « tariste » et « thécaire », c'est l'histoire d'enfants qui « cherchent à échapper à leur cauchemar quotidien » en tentant de rejoindre quelqu'un aux États-Unis et dont on retrouve les corps, morts d'hyperthermie dans les plaines d'Arizona, c'est l'histoire d'une mère qui plante des graines un peu trop conceptuelles dans la tête d'enfants qui prennent trop au premier degré, c'est une histoire incroyable racontée de manière inouïe. C'est évidemment impossible d'en parler correctement, ça m'est impossible à moi en tous les cas, tant j'ai été bouleversée par ce roman.
« Peut-être en raison de son prénom étrange, Emmet, j'ai toujours cru que c'était une femme, jusqu'à ce que j'apprenne que c'était un homme. Cela ne m'a pas empêchée de continuer à l'apprécier, mais peut-être pas autant. »
À la fois éminemment concret (chacun a sa ou ses boites et y collecte ses propres données) et profondément lyrique, ce roman possède une étrangeté qui plaît ou déplaît, il n'y a pas de juste milieu. Original aussi bien dans sa forme que sur le fond, il a exercé tout au long de ma lecture une profonde fascination qui ne s'est jamais démentie.
« Toutefois, je ne suis plus certaine de savoir ce que signifie « plus tard ». Quelque chose a changé dans le monde. Il n'y a pas si longtemps, il a changé et nous le savons. Nous ne savons pas encore comment l'expliquer, mais je pense que nous pouvons tous le sentir, quelque part au fond de nos entrailles et de nos circuits cérébraux. Nous ressentons le temps différemment. Personne n'a été tout à fait capable de capturer ce qui est en train de se passer ni d'expliquer pourquoi. Peut-être est-ce simplement que nous sentons une absence d'avenir, parce que le présent est devenu trop envahissant, et donc l'avenir inimaginable. Et sans avenir, le temps n'est vécu que comme une accumulation. »
C'est aussi un roman intensément triste, il faut être prêt à y faire face.
Un grand choc de lecture !
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Archives des enfants perdus est un magnifique livre de l'autrice mexicaine Valeria LUISELLI que je découvre avec cette histoire. Celle d'une famille, d'un voyage à travers les USA, de New York vers l'Arizona. C'est aussi l'histoire du recueil de témoignages, but du voyage. le père s'intéresse aux Apaches, la mère aux enfants perdus tels que sont appelés les enfants mexicains passant illégalement la frontière entre Mexique et USA. Ceux -ci sont laissés à eux-mêmes; ils errent dans le désert hostile et souvent meurtrier. Leur seul salut réside dans leur interpellation par des policiers qui les emmènent dans un centre de détention avant que les autorités statuent sur leur sort : admis ou expulsés. Les enfants du couple, issus des mariages antérieurs du père et de la mère vont tenter l'aventure des enfants perdus à force d'en attendre parler par la mère. Suspens pour le dénouement. Il se dégage une énorme humanité dans ce roman parfois si proche de la réalité et où chaque lecteur peut retrouver quelques situations vécues particulièrement lors du long voyage ver l'Arizona. La famille voyage avec sept boites à archives contenant les notes du père et la mère et destinées à recueillir la collecte des témoignages. Les deux enfants possèdent également leur boite. Ce livre m'a été offert par un collègue lors de mon départ à la retraite (31/12/2022) après avoir travaillé pendant 39 ans dans un service d'archives comme archiviste. Je recommande vivement cet ouvrage.
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critiques presse (4)
LaPresse
11 octobre 2019
L’écriture de Luiselli est vivante et vibrante. On est assis dans la voiture avec eux, on regarde le paysage défiler, on a chaud dans le désert, on tremble pour les enfants. [...] Le résultat est tout simplement bouleversant.
Lire la critique sur le site : LaPresse
Bibliobs
20 septembre 2019
Le remarquable nouveau livre de Valeria Luiselli est à la fois le road-trip d’une famille recomposée, une critique acerbe de la politique migratoire américaine, une réflexion sur la façon de transmettre les histoires, mais aussi un dispositif expérimental tissé d’allusions littéraires.
Lire la critique sur le site : Bibliobs
LaCroix
05 septembre 2019
Une passionnante réflexion sur les traces des enfants d’Amérique centrale arrêtés et perdus à la frontière américaine, auxquels l’auteure rend brillamment hommage.
Lire la critique sur le site : LaCroix
LeSoir
20 août 2019
Valeria Luiselli donne un roman majeur sur les enfants sud-américains perdus aux États-Unis, sur le présent et sur la littérature.
Lire la critique sur le site : LeSoir
Citations et extraits (28) Voir plus Ajouter une citation
When my husband and I were just beginning to work on the city soundscape project, four years ago, we interviewed a man named Stephen Haff. On the ground floor of a building in Brooklyn, this man had opened up a one-room schoolhouse called Still Waters in a Storm. His students, immigrants or children of immigrants, mostly of Hispanic origin, were between five and seventeen years old, and he taught them Latin, taught them classical music, taught them how to scan poems and understand rhythm and meter. He’d helped them, even his youngest ones, learn parts of Paradise Lost by heart and understand it, and was at that time guiding a group of fifteen children in a collective translation, from Spanish into English, of Don Quixote. In their version, though, Don Quixote was not an old Spanish man but a group of children who had migrated from Latin America to the United States. It takes courage, and a little bit of lunacy, to do things like that. But especially, I thought then and still think now, it takes clarity of mind and humility of heart to understand that children can indeed read Paradise Lost, and learn Latin, and translate Cervantes.
.
(Quand mon mari et moi avions commencé à travailler sur le projet de « paysage sonore » ,il y a quatre ans, nous avions interviewé un homme du nom de Stephen Haff. Cet homme avait ouvert au rez-de-chaussée d’un bâtiment à Brooklyn,une école d’une piece, appelée « Eaux calmes dans la tempête « . Ses élèves, des émigrés ou enfants d’émigrés ,la plupart d’origine hispanique, avaient entre 5 et 17 ans, et il leur apprenait le latin, la musique classique, comment scanner des poèmes et comprendre rythme et mesure. Il aidait même les plus jeunes à apprendre par cœur des extraits de Lost Paradise ( poème de John Milton )et le comprendre,et en même temps guidait un groupe de 15 enfants dans la traduction collective de Don Quichotte de l’espagnol en anglais, bien que dans leur version Don Quichotte n’était pas un vieil homme espagnol, mais un groupe d’enfants qui avaient émigré d’Amérique latine aux Etats-Unis. Il faut du courage et un peu de folie pour entreprendre ce genre de choses. Mais je pensais alors et pense encore maintenant
qu’il faut une clarté d’esprit et une humilité de cœur pour comprendre qu’effectivement les enfants peuvent lire Paradise Lost, apprendre le latin et traduire Cervantes.)
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So what does it mean, Ma, to document stuff?
Perhaps I should say that documenting is when you add thing plus light, light minus thing, photograph after photograph; or when you add sound, plus silence, minus sound, minus silence. What you have, in the end, are all the moments that didn’t form part of the actual experience. A sequence of interruptions, holes, missing parts, cut out from the moment in which the experience took place. Because experience, plus a document of the experience, is experience minus one.

Qu’est-ce-que documenter signifie maman ?
Peut-être devrais-je dire que documenter est quand on ajoute chose plus lumière, lumière moins chose, une photo après l’autre; ou on ajoute son,plus silence, moins son,moins silence. À la fin ce qu’on obtient sont tous les moments qui ne font pas partis de l’expérience actuelle documentée. Une séquence d’interruptions, trous , parties manquantes, coupées du moment même auquel l’expérience eut lieu. Car l’expérience, plus un document de l’expérience, c’est expérience moins un.
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“I came to Comala because I had been told that my father, a man named Pedro Páramo, lived there,” a mistranslation of the first line of Pedro Páramo—I think Juan Rulfo really writes “because they told me” and not “because I had been told”—that passive voice and that extra layer of pastness blurring the novel’s calculated austerity and temporal ambiguity.
“Je suis venu à Comala car j’avais appris que mon père, un homme du nom de Pedro Paramo habitait ici “une traduction erronée des premières lignes de Pedro Paramo,
- Je pense que en faites il écrit “ parce qu’on m’a dit” et non “j’avais appris que”- cette voix passive et cette couche extra de passé brouille l’austérité et l’ambiguïté temporelle du roman.
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I stand....trying to pick a box to open—a box in which I will find a book to also open and read. I need to think about my sound project, and reading others’ words, inhabiting their minds for a while, has always been an entry point to my own thoughts.
(J’essaie de prendre un colis d’où pêcher un livre pour lire. J’ai besoin de penser à mon projet du son, et lire les mots des autres, séjourner dans leur tête un moment, a toujours été un point d’entrée à mes propres pensées.)
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I have never asked a bookseller for a book recommendation. Disclosing desires and expectations to a stranger whose only connection to me is, in abstract, the book, seems too much like Catholic confession, if only a more intellectualized version of it.
( Je n’ai jamais demandé à un libraire de me recommander un livre. Divulguer des désires et espérances à un étranger dont le seul lien avec moi dans l’abstrait est le livre, me semble trop similaire à une confession chez les catholiques, mais disons dans une version plus intellectuelle).
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