(Jules Ferry) en avait surtout saisi les avantages lorsque le
conseil des ministres mit au point, le 13 février 1884, le texte final du traité de La Marsa. Grâce au protectorat, on peut, dit-il, « surveiller de haut, gouverner de haut, ne pas assumer malgré nous la responsabilité de tous les détails de l’administration, de tous les petits faits, de tous les
petits froissements que peut amener le contact de deux civilisations ».
La France a trouvé avec ce régime « le véritable moyen de coloniser, de coloniser économiquement, au grand profit de la métropole et du pays protégé ». Le protectorat évite d’avoir à discuter à la Chambre de la question des territoires d’outre-mer et des choix concernant, entre
autres, les grands équipements. C’est à Tunis de décider « s’il convient d’employer les excédents budgétaires à faire un port à Tunis ou à construire des routes dans la régence ».
L’Hôpital franco-musulman fut avant tout une oeuvre départementale
: seuls la ville de Paris et le département de la Seine en avaient
supporté la charge financière et ils entendaient en conserver la
direction. Bien qu’un comité de propagande ait été formé, dont Si
Kaddour Ben Ghabrit était le vice-président, celui-ci n’avait réuni
aucun fonds et n’avait participé à aucune mesure de réalisation.
L’Hôpital franco-musulman aura une organisation adaptée à « la
condition et aux besoins des indigènes nord-africains » selon ses
promoteurs. Les médecins comprenaient l’arabe et avaient connaissance
des moeurs indigènes. La plus grande partie des infirmiers était
des Algériens, comme les médecins détachés des départements
d’Algérie. Une salle de prière et un cimetière avaient été adjoints à
l’Hôpital qui fut inauguré en mars 1937.
Le nouveau et inusable ouazir ach-chikayat (littéralement « le ministre des plaintes et griefs »), Si Boucha’ib ed-Doukkali, est un expert en écritures islamiques de grand format, sachant trouver un point d’équilibre entre l’exégèse archaïsante des oulémas de l’école de Fès et la lecture innovante du Coran et du fiqh pratiquée par l’Égyptien Mohammed Abduh.
Ce fut la chance du premier protectorat que de pouvoir s’appuyer sur un cénacle de lettrés réformistes et d’engager avec eux des réformes qui s’inspirent des Tanzimat ottomanes et, surtout, de la codification adoptée en Égypte. Le ministre délégué (na’ib) à l’instruction publique—Si Mohammed el-Hajjoui—est le prototype de ce réformiste conciliant le renouveau (tajdîd) et la tradition citadine (‘âda).
Ainsi, le statut de l’étranger (dans le sens d’un sujet non russe de l’Empire russe) est défini essentiellement par sa foi, sa croyance, et non par son appartenance ethnique. En d’autres mots, l’ethnonyme Russe avait pour synonyme orthodoxe, et, dans l’autre sens, le mot orthodoxe était, en général, la désignation ethnique de Russes.
C’est seulement à partir du milieu du XIXe siècle qu’on peut parler
de volonté de l’Église russe d’aller vers une institutionnalisation et une
professionnalisation de l’activité missionnaire auprès des musulmans.
C’est justement à cette époque qu’est fondé, auprès de l’Académie
ecclésiastique de Kazan, le Service missionnaire anti-musulman, puis
la Confrérie Saint Gouri de Kazan et, à Moscou, la Société missionnaire
orthodoxe. Et c’est seulement en 1913 que fut organisé auprès du
Synode, et de façon permanente, le Conseil missionnaire qui créa la
Mission turkmène en Asie centrale, juste avant la guerre.
Dans ce même préambule, le Bey annonce que les réformes que consacre le Pacte ont été auparavant adoptées par le Chef de l’Islam et ceux des « grandes puissances qui se sont placées par leur saga politique à la tête des nations » et qui ont donné « à leurs sujets les plus complètes garanties de la liberté. Ils ont compris que c’était là un de leurs premiers devoirs dictés par la raison et la nature elle-même. Si ces avantages accordés sont réels, la chari‘a doit les consacrer elle-même, car elle a été instituée par Dieu pour défendre l’homme contre les injustices. Quiconque se soumet à la justice et jure par elle se rapproche de la piété ».
Denis Bauchard : " Syrie : le pire est devant nous ?" ." Syrie : le pire est devant nous ? "Débat avec Caroline Galactéros, Pierre-Jean Luizard et Denis BauchardMalgré la trêve humanitaire décrétée par le Conseil de Sécurité de l?ONU, les raids aériens du régime syrien n?ont pas cessé dans l?enclave rebelle de la Ghouta Orientale. Peut-on espérer un apaisement du conflit en Syrie ? Faut-il s?attendre, au contraire, à une intensification des combats ?https://www.franceculture.fr/emissions/du-grain-a-moudre/syrie-le-pire-est-devant-nous