Ulhug Beg : L'astronome de Samarcande

Ulugh Beg, l'astronome de Samarcande, petit fils de Tamerlan, retrace, sous la plume agile de Jean-Pierre Luminet, l'histoire d'un prince qui préféra les étoiles au pouvoir. L'auteur nous emmène en Asie centrale au 15è siècle (calendrier grégorien). Guerre, intolérance religieuse et mariages arrangés ponctuent l'histoire. Mais Ulugh Beg, , n'a d'yeux que pour les étoiles et la construction d'un immense observatoire à Samarcande. On doit à cet astronome le calcul de la position de mille étoiles dont certaines portent encore de nos jours le nom qu'Ulugh Beg leur a données. Il est également l'auteur des tables sultanniennes parues en 1437. Quatre volumes d'importance majeure dans la compréhension du ciel. Il connait une triste fin, causée par une guerre de succession compliquée mais son héritage demeure de nos jours. Ce livre est enivrant même si l'abondance des noms rend la lecture un peu complexe. le voyage entre cruauté des hommes sur terre et la fascination des astres vaut la peine.

Roman historique racontant Samarcande aux temps des Timourides, de Tamerlan vieillissant à la chute d'Oulough Beg et l'avènement de Babour. Généralement je préfère L Histoire des historiens aux romans historiques, dans le cas de Tamerlan, j'ai peiné en lisant l'excellent livre de Lucien Kehren : trop de lieux inconnus, trop de dynasties mongoles, de Moutons noirs ou blancs, de Hordes de toutes les couleurs...Un roman historique est donc le bienvenu pour intégrer en douceur la géographie et l'histoire de l'Asie Centrale au début du 15ème siècle.
Histoire des sciences surtout ! d'al Karewzimi, à Ough beg et Al-Kashi c'est toute la science de Bagdad à Khiva avec même un détour par les Baléares avec les portulans et les atlas. Un mystérieux bâton d'Euclide est aussi transmis.
C'est avec grand plaisir que je croise ces grands savants.

Astronomie, astrologie, interprétation des zodiaques, Islam et même zoroastrisme. Ce livre est d'une grande richesse. D'une grande modernité aussi quand il oppose les courants soufis et l'intégrisme, citant les Quatrains d'Omar Khayyiam fort à propos..
De retour de Samarcande, j'ai aussi suivi avec grand intéret tous les aspects technologiques de la construction de l'Observatoire, et le fonctionnement du sextant géant.


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L'auteur, spécialiste de relativité générale et de cosmologie, a écrit de nombreux livres en liaison avec son domaine de recherche : poésie, biographies… Comment une seule personne peut-elle produire autant ? Où prend-il le temps ? Comment peut-on accumuler autant de connaissances dans de si vastes domaines ? J'ai lu la plupart de ses livres, souvent passionnants et écrits pour tout “honnête hommeˮ comme on disait autrefois. Peu nombreux sont les gens de cette carrure, capables d'embrasser de si vastes horizons. A côté, on ne sent même pas petit car ces gens vous élèvent au-dessus de la médiocrité standard. du moins, il me semble.
Une occasion de retourner en Asie centrale dans un monde de massacres de millions de gens et où la connaissance à survécu “grâceˮ à un des pires criminels de l'histoire : Tamerlan. Quelques érudits pratiquant le grec, le perse, l'arabe… ont porté jusqu'à nous les anciens savoirs qu'ils ont considérablement augmentés. Centre du monde scientifique pendant quelques siècles pour disparaitre au profit de l'Occident. Une grande question de civilisation, qui sont mortelles comme nous l'a dit P. Valéry. Mais c'est une autre histoire, quoique…

A peine rentrée d'un voyage en Ouzbékistan, je me suis lancée avec beaucoup de plaisir dans la lecture de ce livre. J'y ai retrouvé les lieux visités, et cela m'a permis de retrouver, et d'enfin bien replacer (parce qu'elle est compliquée) toute la dynastie d'Amir Timur. Un récit biographique romancé vraiment plaisant et érudit, qui se laisse lire sans difficultés, la tête dans les étoiles.

Beau voyage dans le temps et dans une culture raffinée et très instruite (à mon avis à cette époque les Européens sont loin derrière).
On part à la découverte des débuts de l'astronomie et de l'astrologie au temps de la splendeur de ces peuples d'Orient. On navigue entre croyances (astrologie) et faits pratiques (mathématiques), ou comment l'un se met au service de l'autre. Finalement tout ça a fait avancer L Histoire.
L'auteur nous fait découvrir un monde qui peut avoir l'esprit ouvert et sans violence. Mais il y a toujours derrière le miroir une certaine barbarie, avec les éternels complots et jalousies. Et finalement sur la fin je dirai qu'on entre-aperçoit les débuts du fanatisme religieux.
Bref, un livre qui instruit et fait voyager, que demander de plus ?

"Ulugh Beg, l'astronome de Samarcande" est le récit romancé de la vie d'un petit-fils du grand conquérant Tamerlan qui mit bien plus de passion dans l'astronomie que dans l'exercice du pouvoir. Un sujet fait pour Jean-Pierre Luminet qui est tout à la fois astrophysicien et écrivain.
J'ai lu avec grand intérêt ce livre qui témoigne de la période prospère qu'a connu l'Asie Centrale au 15éme siècle. C'est dans cette partie du monde que ce faisaient alors les progrès des sciences.
La psychologie des personnages est convaincante. Les inévitables conflits entre science et religion sont bien décrits. Ainsi que la solitude de ceux qui se consacrent à faire progresser les connaissances.

Mille et une étoiles

Fantastique roman historique retraçant le destin de plusieurs savants arabes et perses à l'Âge d'Or Islamique, une époque où la religion coexistait avec les sciences malgré le spectre rôdant de l'obscurantisme, toujours prêt à ressurgir. Ulugh Beg, petit fils du conquérant Tamerlan, poursuit la vision de son ancêtre de faire de Samarcande la capitale du savoir et où il y installera le plus grand observatoire jamais construit...
Une histoire contée avec talent par la plume de l'astrophysicien Jean Pierre Luminet.

Je suis d'avance désolée auprès de l'éditeur mais je ne suis pas arrivée jusqu'au bout ce livre. Je ne suis absolument pas arrivée à rentrer dedans, et ce pour trois raisons ;

Premièrement, le livre ressemble plus à une liste, un catalogue de personnage, qui ont été glissé-là de manière peu naturelle - parce que l'auteur voulait les glisser - et sans saveur.

Deuxièmement, l'écriture est trop plate pas assez romanesque. Avec un sujet pareil et dans cette époque, je pense sincèrement qu'il y avait matière à faire de ce roman une véritable épopée romanesque si l'auteur n'avait pas été aussi scientifique mais un peu plus écrivain. Je précise que j'adore lire des documentaires, mais quand je lis un roman j'aime bien voir un roman dans les mains.

Et troisièmement, certaines choses m'ont fait tiquer. Comme par exemple les réflexions

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Nouvel épisode des Bâtisseurs du ciel. L'astrophysicien Jean-Pierre Luminet raconte la construction d'un observatoire à travers les vies de ses concepteurs : les mathématiciens Qadi-Zadeh Roumi et Al-Kashi et le prince Ulugh-Beg. A lire avec plaisir.

● L'auteur, le livre (280 pages, 2015) :
Jean-Pierre Luminet est avant tout un homme de sciences, mathématicien et astrophysicien notamment, chercheur de renom dans plusieurs labos.
Mais c'est aussi un écrivain et un poète qui nous fait profiter d'une plume magique capable d'évoquer et de vulgariser ses sujets de prédilection de manière lumineuse (il porte bien son nom !).
Avec L'astronome de Samarcande il nous brosse une fresque tumultueuse qui réussit à concilier histoire des sciences et Histoire tout court : l'histoire d'Ulugh Beg, petit-fils de Tamerlan, qui fit construire le plus grand observatoire de l'époque (les années 1400) à Samarcande, capitale de la dynastie des Timourides.
Un de ces livres qui nous fait nous sentir plus cultivé quand on le referme. Une façon intelligente de voyager dans l'histoire et la géographie.

● On aime beaucoup :
❤️ On aime partager l'enthousiasme de l'auteur pour ces savants qui tentent de se mesurer aux étoiles. Même si l'on devine un ton un peu trop bienveillant envers cette époque un peu idéalisée mais sans doute pas aussi éclairée que notre regard occidental veut bien l'imaginer aujourd'hui. Une époque où l'on veut croire que l'islam et sa culture étaient encore illuminés d'une petite lueur, une dernière lumière qui n'allait pas tarder à se perdre dans les obscurantismes.
❤️ On aime la prose de Jean-Pierre Luminet qui sait nous emmener chevaucher nos montures sur les steppes d'Asie centrale comme il sait nous amener sur les chemins de la connaissance. Un juste et savant équilibre entre histoire, géographie, géopolitique, roman et histoire des sciences. On en profite pour redécouvrir ces régions méconnues d'Asie centrale tout comme nos grands classiques des mathématiques célestes, comme cet Al-Khwarizmi (père de l'algèbre et des algorithmes) né à Khiva en Ouzbékistan, tout près de Samarcande.

● le contexte :
Le tout début des années 1400 voit s'éteindre le grand Timur Leng (lointain cousin de Gengis Khan, Timur le Boiteux deviendra Tamerlan en occident) à la tête d'un immense empire qui s'étend de la Syrie jusqu'à l'Inde. Conquérant terrible (il faisait édifier des pyramides avec les têtes des habitants des villes qui avaient le malheur de lui résister, pour mieux terroriser ses prochaines conquêtes), il fut aussi un protecteur des arts et des sciences : il capturait et déportait les artisans et intellectuels des villes conquises jusqu'à sa capitale, Samarcande (dans l'actuel Ouzbékistan, la fameuse Transoxiane de l'Antiquité).
À sa mort, la dynastie des Timourides connait encore quelques années de paix relative avec l'un de ses fils Chah Rukh, puis l'un de ses petits-fils : Ulugh Beg. Ce fut la période de la Renaissance Timouride, avant que l'empire de Tamerlan ne s'effondre dans les rivalités de clans.

● L'intrigue :
Ulugh Beg était plus passionné par les astres que par le pouvoir. Il ne rêvait que de "cette oeuvre grandiose : mesurer l'univers".
Après les conquêtes de Tamerlan, l'époque était relativement calme et propice aux arts et aux sciences sous l'égide de dirigeants éclairés.
Ulugh Beg appelle à ses côtés trois autres grands savants et astronomes Qadi-Zadeh, Al-Kashi et Ali-Qushji (tous ces personnages ont bien entendu réellement existé) pour construire un gigantesque observatoire avec un sextant de quarante mètres de rayon !
Ils réussirent quelques mesures de l'univers avec une précision extraordinaire pour l'époque, comme celle de la durée de notre année terrestre à quelques secondes près.
Hélas, cette période faste (du moins à nos yeux d'historiens occidentaux d'aujourd'hui) n'aura qu'un temps avant que guerres et religions ne reprennent bientôt leurs droits.
On referme le livre et cette aventure en relisant les vers d'Ulugh Beg, doux rêveur et poète :
[...] Les religions se dissipent, telle la brume du matin,
Les royaumes s'effondrent, telle la dune sous le vent,
Seule la science s'inscrit dans le bronze de l'éternité.

● L'observatoire astronomique fut rapidement rasé dès que les oulémas prirent le pouvoir mais en 1908, des fouilles mirent à jour la fosse souterraine où s'enfonçait le gigantesque sextant.
Pour celles et ceux qui aiment avoir la tête dans les étoiles.
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