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Morgane Le Roy (Traducteur)
EAN : 9782918112099
104 pages
Editions L'atinoir (13/03/2009)
4.17/5   6 notes
Résumé :

En vingt-quatre heures et une centaine de pages, s'accumulent des années de souvenirs et d'anecdotes de la vie à El Condado un barrio de Santa Clara, une ville de province à Cuba. Une concentration du temps et de l'espace, impensable pour les romanciers de La Havane où la métropole dilue tout. Mais aussi une sublimation de la marginalité dans le creuset infernal du barrio. L'une et l'autre donnent toute sa profondeur et son a... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (2) Ajouter une critique
Séduit par La vie est un tango, récemment paru chez Asphalte, on a finalement mis la main sur le premier roman de Lorenzo Lunar traduit en français, chez L'atinoir, Boléro noir à Santa Clara.

Leo Martin, est policier à El Condado, quartier pauvre de Santa Clara. C'est aussi un enfant de ce barrio et, lorsqu'il est chargé d'enquêter sur la mort du vieux Cundo, pour lequel il avait une tendresse particulière, et qu'une partie de ses amis d'enfance compte parmi les protagonistes de l'affaire, il se trouve pris entre sa fidélité au quartier et sa volonté de mettre la main sur l'assassin.

Dans ce premier volume de la chronique d'El Condado, Lorenzo Lunar met en place en prenant prétexte d'un classique roman à énigme, son décor et ses personnages. La recherche du coupable et l'audition des témoins par Leo est l'occasion de mettre en scène une tranche de vie de ce quartier défavorisé ou de l'histoire de ses habitants. Souvenirs de la guerre en Angola, petits trafics et arrangements quotidiens, prostitution, drogue et marché noir sont les véritables sujets de ce roman. On verra ainsi comment les oiseaux du parc finissent en fricassée, comment dépecer un cheval dans une maison sans laisser de traces ou encore la façon dont on honore les morts dans ce barrio bien loin du communisme utopique vendu par le gouvernement ainsi que l'explique Leo dès les premières lignes :

« Vivre dans ce quartier, ça te fout les boules.
Tu y nais, tu y grandis, tu y fais ta vie, et puis finalement tu te dis que vivre ici, ça te les brises. Sérieux.
Le quartier est un monstre, comme dit mon pote el Puchy.
Le quartier, il te réduit en purée, il te brinqueballe, t'éduque, te pousse, te traîne, te relève, te jette à terre et te piétine.
Il fait de toi un homme ou un débris. »

Tendrement ironique, sans affèterie, Lorenzo Lunar décrit ainsi en moins de cent pages un quotidien ordinaire fait de sales coups, de misère et de décadence, mais aussi d'amitiés fidèles et de solidarité. Dépaysant.


Lien : http://www.encoredunoir.com/..
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Ce très court polar cubain nous immerge dans un quartier pauvre de Santa Clara à Cuba. Il met en scène le policier Leo, lui-même enfant de ce quartier, qui, du coup, se retrouve pris entre sa fidélité au quartier et la recherche de l'assassin. Il n'hésite pas tant que ça vu que la victime est le vieux Cundo qu'il appréciait tout particulièrement. Toute cette enquête n'est qu'un prétexte pour nous immerger dans ce quartier défavorisé avec ses petits trafics (marché noir, prostitution, drogue). C'est plutôt dépaysant. L'écriture est elle aussi assez dépaysante, pas tant par le nombre, assez élevé, de personnages que par la structure narrative. le narrateur suit les pensées de Leo, qui part de digression en digression, dès le début de l'histoire. En moins de dix pages j'étais un peu perdu, heureusement Leo ne perd pas le nord et chaque digression finit assez vite par avoir sa conclusion. Ces digressions permettent au lecteur de découvrir des tranches de vie, voire des tranches d'histoire (la guerre en Angola, différentes périodes du castrisme) et de faire mieux connaissance avec les protagonistes, hauts en couleur. C'est très vivant, et le quartier n'est pas que misère et coups tordus, il y a aussi de vrais amitiés indéfectibles et une certaine solidarité.
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Citations et extraits (3) Ajouter une citation
PREMIERES LIGNES - AMBIANCE

Vivre dans ce quartier, ça te fout les boules.
On te réveille, à trois heures du matin et tu sais que tu vas pas retrouver le sommeil de sitôt. Tu te tournes de l'autre côté du lit, tu agrippes l'oreiller, tu remontes le drap et tu luttes pour te rendormir.
Ou tu te mets à penser à n'importe quoi, du genre : « Mais putain, qu'est-ce que je branle encore ici, si ça me fait autant chier ? ».
Tu trouves pas la réponse. Ou du moins, tu sais pas y répondre avec des mots.
T'as le cerveau sauce blanche à force de les chercher ces mots. Et tu finis par te rendre, vaincu par la fatigue, persuadé que le quartier n'est qu'un monstre qui te tient entre ses pattes. Toi et les autres.
Mais ce monstre, tu l'aimes et t'as aucune intention de le quitter. Parce que tu t'es habitué à lui, parce que t'as besoin de son désordre pour vivre.
Pour dormir en paix.
Parce que tout ça, c'est normal dans le quartier.



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Vivre dans ce quartier, ça te fout les boules.
Tu y nais, tu y grandis, tu y fais ta vie, et puis finalement tu te dis que vivre ici, ça te les brises. Sérieux.
Le quartier est un monstre, comme dit mon pote el Puchy.
Le quartier, il te réduit en purée, il te brinqueballe, t’éduque, te pousse, te traîne, te relève, te jette à terre et te piétine.
Il fait de toi un homme ou un débris.
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J'ai des personnages qui sont de véritables délinquants, je veux dire des assassins.
En général mes assassins tuent accidentellement.
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Video de Lorenzo Lunar (1) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Lorenzo Lunar
Quand Lorenzo Lunar pousse la chansonnette Boléro noir, la Vie est un tango, Lorenzo Lunar doit aimer la musique. Deux de ses romans au moins y font référence. L'écrivain Cubain, invité tout le week-end au festival Noir sur la ville à Lamballe est même allé jusqu'à pousser la chansonnette samedi après-midi, apportant un peu de soleil au dessus de Lamballe. Les images de Lionel Samson. Plus d'infos sur www.letelegramme.fr
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