Azimut, tome 3 : Les Anthropotames du Nihil

Quête du temps, de pouvoir, de l'éternelle jeunesse, quête de l'amour aussi...
Tous les personnages semblent mus par une quête impossible à obtenir... Ou alors si, mais à quel prix ?

Comme pour les précédents tomes, j'ai adoré l'univers fantasque et loufoque de cette bd.
J'ai particulièrement aimé l'arrivée d'Aristide chez le roi Bââmon, au plein coeur d'une forêt ressemblant à l'Amazonie et dont les habitants sont réputés pour être anthropophages ! Mais, surprise...surprise !
Avec en prime un joli message de protection de la nature !

On en redemande !

Manie a retrouvé la beauté de sa jeunesse, mais à quel prix... A cause d'elle la guerre gronde. A jouer ainsi avec le temps, les humains y perdent le nord.

Ce troisième tome d'Azimut est, comme les deux précédent, délicieusement loufoque et poétiquement déjanté. Un vrai régal. Les jeux de mots sont légions, c'est drôle mais pas seulement.
L'univers est vraiment une extraordinaire découverte, originale et fantasque. Cela fait du bien de sortir des sentiers battus, de suivre le temps d'un album les chemins excentriques de nos héros attachants.
Alors oui c'est vrai, par moment, nous aussi on perd le nord. Mais jamais bien longtemps et nous avons hâte de démêler certaines pelotes de mystères.

L'univers de Lupano est incroyablement mise en image et en couleur par Andreae. C'est doux et fou comme dans un rêve, plein de lumière aussi.

Lupano et Andreae ont réussi à créer un univers mêlant fantasy, fantastique, onirisme, surréalisme, très riche en inventions, en référence, jouant sur une infinité de tableaux, allant de Lewis Carroll au steampunk, en passant par les paradoxes temporels et le récit de quête de fantasy. Les dialogues sont comme généralement chez Lupano, drôles, baroque et pertinents. le graphisme est en traits fins et colorisation aquarellée, parfois un peu terne à mon goût, mais les inventions graphiques nous offrent un panel baroque, d'un kitsch fantastique assez délirant.

Un univers coloré et déluré qui nous permet de voyager dans le fantastique avec des paysages variés. Les dessins et l'aquarelle donnent un effet onirique. Très beaux.
L'histoire est loin d'être aussi légère que l'on peut croire. L'immortalité, la jeunesse éternelle... un sujet traité sérieusement avec tout ce qu'on est capable de faire pour y parvenir, par peur. Et bien sur il y a aussi un peu (folie (mais pas trop) et d'humour mais l'histoire n'est jamais superficielle. Elle nous réserve de belles surprises, de l'action et du suspense.
Les personnages sont variés et mystérieux. Très différents, ils ont tous une importance, un rôle. Un plaisir de passer un peu de temps avec chacun d'eux.
On plonge avec plaisir et bonheur dans cette histoire qui change sans nous perdre.

C'est la guerre au royaume de…de où déjà ? Peu importe finalement, vu qu'on a perdu le Nord (qui s'avère être un lapin, parti après sa belle !) nos aventuriers du temps n'ont de cesse de trouver du sens à leurs périples respectifs. Manie a dépassé les limites, sa génitrice la traque tandis que les deux Aristides (qui ne sont qu'un ?) courent après le temps perdu. Personnages hauts en couleurs, jeux de mots truculets, situations cocasses…Entre loufoquerie poétique et comédie déjantée digne des meilleurs Monty Python, Lupano continue d'explorer l'univers de ce qui est probablement l'une de ses meilleures créations (et ce n'est pas peu dire !) et a clairement trouvé en Jean Baptiste Andreae l'artiste parfait pour mettre sa folie en image. La sensualité de son trait n'a en effet d'égale que son expressivité et le tout est fort bien mis en couleurs, un must que cette série (dont deux tomes sont encore attendus) ! Et voilà de quoi lire avec: http://bobd.over-blog.com/2016/01/une-question-de-temps-azimut-3-vs-the-corpse-bride.html
Lien : http://bobd.over-blog.com/20..